Prières de Saint Ambroise. 

22/05/2020


Prière de Saint Ambroise

pour la Paix

Voici une Prière pour une véritable Paix « Dieu de Vérité, qui réglez l'ordre de toutes choses » composée par Saint Ambroise (340-397), Evêque de Milan de 374 à 397 et Docteur de l'Église Catholique.

*La Prière de Saint Ambroise « Dieu de Vérité, qui réglez l'ordre de toutes choses » :

« Arbitre Tout-Puissant, Dieu de Vérité, qui réglez l'ordre de toutes choses, Vous dispensez au matin sa splendeur, et au midi ses feux. Eteignez la flamme des discordes, dissipez toute ardeur nuisible ; donnez à nos corps la santé, à nos cœurs la paix véritable. Exaucez-nous Père Très Miséricordieux, Fils unique égal au Père, et vous Esprit consolateur, qui régnez dans tous les siècles ». 

Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps de Noël » de Dom Prosper Guéranger, p. 104, Chez Julien Lanier (1847).

*Viens, Seigneur Jésus » de Saint Ambroise :
« Viens, Seigneur Jésus, cherche ton serviteur, Pasteur, cherche la brebis épuisée. Viens vers moi que guette l'incursion des loups cherche-moi parce que je suis en quête de toi. Cherche-moi, trouve-moi, accueille-moi, porte-moi. Tu peux trouver celui que tu cherches, daigne accueillir celui que tu trouves, place sur tes épaules celui que tu as accueilli. Un fardeau de piété n'est pas pour toi une charge. Une juste charge n'est pas pour toi un fardeau. Viens donc, Seigneur, chercher ta brebis, viens toi-même. Porte-moi sur la croix, qui est salutaire aux errants, reposante aux fatigués, vivifiante aux mourants. Viens, et il y aura le salut sur la terre et de la joie au ciel. Amen »

 *Te Deum ! oh Dieu !

Oh Dieu nous te louons

Seigneur nous te glorifions

Toi Père éternel

La terre entière te vénère

Ainsi que tous les Anges

Les cieux et toutes les puissances

Le Chérubins et les Séraphins

Disent avec des voix incessantes

Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu des armées

Les cieux et la terre sont remplis De ta gloire

Le cœur glorieux des apôtres 

L'illustre nombre des prophètes

l'armée des martyrs

Dans toute la terre l'église te célèbre Célèbre 

Oh Père ton infinie majesté Ton adorable fils unique Et l'Esprit Saint consolateur

Tu es le Roi de gloire 

Ô Christ Tu es le fils éternel du Père Tenant compte de la nature même de l'homme

Tu as su descendre dans le sein de la vierge

Tu as supporté l'aiguillon de la mort 

Il a ouvert aux croyants le royaume de cieux

Est assis à la droite de Dieu, dans la gloire du Père

Nous croyons que tu viendras en juge. Aussi, défends tes serviteurs, sauvés par ton sang : prends-les avec tous les saints pour jouir avec eux de la gloire éternelle. Sauve ton peuple, Seigneur, et bénis ceux qui ont recueilli ton héritage. Et conduis-les Et donne-leur l'éternité. Chaque jour nous te bénissons ; Nous louons ton nom pour toujours, Et pour les siècles des siècles. Pitié, Seigneur, aujourd'hui, garde nous du péché. Prends pitié de nous, Seigneur, prends pitié de nous. Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous, ainsi que nous l'espérons. C'est en toi, Seigneur, que j'ai espéré. Que je ne sois jamais confondu. 


*Autre traduction de cette prière de St Ambroise « Je suis la brebis perdue » :

«Viens, Seigneur Jésus, cherche Ton serviteur, cherche la brebis épuisée. Viens, Pasteur ! Laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres et viens chercher la seule qui est perdue. Cherche-moi parce que je Te cherche. Cherche-moi, trouve-moi, accueille-moi, porte-moi. Daigne accueillir celui que Tu trouves. Place sur Tes épaules celui que Tu as accueilli... Une juste charge n'est pas pour Toi un fardeau. Viens donc Seigneur, viens donc, Seigneur, chercher Ta brebis, viens Toi-même ! Viens, et il y aura le salut sur la terre et de la joie au ciel. Viens, Salut des errants, Repos des fatigués, Vie de ceux qui meurent ».
Ainsi soit-il.

 *Nous avons tout dans le Christ » :
« Si tu brûles de fièvre, Il est la Source qui rafraîchit.
Si tu es oppressé par tes fautes, Il est la Délivrance.
Si tu as besoin d'aide, Il est la Force.
Si tu as peur de la mort, Il est la Vie.
Si tu désires le ciel, Il est la Voie.
Si tu fuis les ténèbres, Il est la Lumière.
Si tu as besoin de nourriture, Il est l'Aliment. »

*Éternel créateur du monde » :
Aeterne rerum conditor
noctem diemque qui regis
et temporum das tempora
ut alleues fastidium
Praeco diei iam sonat
noctis profundae peruigil
nocturna lux uiantibus
a nocte noctem segregans
Hoc excitatus lucifer
soluit polum caligine
hoc omnis errorum chorus
uias nocendi deserit
hac nauta uires colligit
pontique mitescunt freta
hoc ipse petra ecclesiae
canente culpam diluit
Surgamus ergo strenue
gallus iacentes excitat
et somnolentos increpat
gallus negantes arguit
Gallo canente spes redit
aegris salus refunditur
mucro latronis conditur
lapsis fides reuertitur
Iesu, labantes respice
et nos uidendo corrige
si respicis lapsus cadunt
fletuque culpa soluitur
Tu lux refulge sensibus
mentisque somnum discute
te nostra vox primum sonet
et vota soluamus tibiEternel créateur du monde,
toi qui gouvernes les nuits et les jours
fais succéder les temps aux temps
pour alléger la lassitude
Le hérault du jour déjà sonne
le veilleur de la nuit profonde,
clarté nocturne aux voyageurs,
séparant la nuit de la nuit.
Par lui réveillé, Astre porteur de lumière
Délivre le ciel des ténèbres,
par lui tout le choeur des rôdeurs
abandonne les voies du mal.
Par lui le marin reprend force
et la houle des flots s'apaise ;
La Pierre même de l'Eglise
à son chant a lavé sa faute.
Levons nous donc avec courage ;
le coq éveille ceux qui gisent,
invective les somnolents ;
le coq confond les renégats
Au chant du coq, l'espoir renaît,
la santé revient aux malades,
l'arme du bandit se rengaine,
la foi s'en retourne aux pécheurs.
Jésus, regarde qui chancelle
et par ta vue corrige-nous
sous ton regard, nos faux pas cessent,
nos pleurs effacent notre faute.
Reprends ton éclat dans nos âmes,
dissipe le sommeil du coeur ;
pour toi d'abord, que nos voix sonnent :
acquittons nos voeux envers toi.

 *Dieu créateur de toute chose » :
Deus creator omnium
polique rector, uestiens
diem decoro lumine
noctem soporis gratia,
artus solutos ut quies
reddat laboris usuin
mentesque fessas alleuet,
luctusque soluat anxios,
grates peracto iam die
et noctis exortu preces
uoti reos ut adiuues
hymnum canentes soluimus
Te cordis ima concinant
te vox canora concrepet,
te diligat castus amor
te mens adoret sobria
ut cum profunda clauserit
diem caligo noctium
fides tenebras nesciat
et nox fide reluceat
Dormire mentem ne sinas
dormire culpa nouerit
castis fides refrigerans
somni uaporem temperet
Exuta sensu lubrico
te cordis alta somnient
nec hostis inuidi dolo
pauor quietos suscitet.
Christum rogamus et Patrem,
Christi Patrisque Spiritum,
unum potens per omnia ;
foue precantes, Trinita« Dieu créateur de toute chose »
Dieu créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
la nuit des grâces du sommeil
pour que le repos nous détende,
rende nos membres au travail;
soulage nos coeurs fatigués,
dénoue nos chagrins anxieux,
le chant de notre hymne te rend grâce
pour ce jour déjà terminé,
te prie au lever de la nuit ;
aide-nous à tenir nos voeux.
Que le fond des coeurs te célèbre,
que la voix qui chante t'acclame,
que te chérisse un chaste amour
et que l'âme sobre t'adore !
Puisse lorsque la nuit profonde
de sa noirceur clore le jour,
la foi ignorer les ténèbres,
et la nuit resplendir la foi !
Ne laisse point l'âme dormir ;
puisse la faute s'endormir !
la foi chaste et rafraîchissante
tempérer l'ardeur du sommeil !
Dépouillé des pensées mauvaises,
que le fond des coeurs rêve à toi,
sans que la ruse de l'Envieux
éveille, effarés, ceux qui dorment !
Nous prions le Christ et le Père,
et l'Esprit du Christ et du Père
unique puissance en tous points ;
soutiens qui te prie, Trinité.

 *Splendeur de la gloire du Père » :
Splendor paternae gloriae
de luce lucem proferens
lux lucis et fons luminis,
dies dierum illuminans,
Splendeur de la gloire du Père
Lumière née de la Lumière
Source vive de clarté
Jour illuminant le jour
uerusque sol, inlabere,
micans nitore perpeti ;
iubarque Sancti Spiritus
infunde nostris sensibus
Vrai soleil éclatant, descends sur nous
Brille d'un éclat sans fin
Fais luire dans nos coeurs
Les rayons de l'Esprit divin
Votis uocemus et Patrem,
Patrem perennis gloriae
Patrem potentis gratiae
culpam releget lubricam
Qu'il nous donne de chanter le Père
Père de gloire éternelle
Père de grâce puissante
Qui éloigne notre faute
informet actus strenuos
dentem retundat inuidi,
casus secundet asperos,
donet gerendi gratiam,
Qu'il donne force à nos actes
Qu'il terrasse l'ennemi
Et qu'il nous donne dans les épreuves
La grâce pour agir
mentem, gubernet et regat
casto fideli corpore ;
fides calore ferueat,
fraudis uenena nesciat
Qu'il dirige notre intelligence
Qu'il garde notre corps
Que notre foi soit ardente
Qu'elle soit simple et sans détour
Christusque nobis sit cibus,
potusque noster sit fides,
laeti bibamus sobriam
ebrietatem Spiritus.
Que le Christ soit notre nourriture
La foi notre breuvage
Que la sobre ivresse de l'Esprit
Soit la joie de ce jour
Laetus dies hic transeat !
Pudor sit ut diluculum,
fides uelut meridies,
crepusculum mens nesciat !
Que ce jour s'écoule joyeux
Son matin c'est la pureté
Qu'à midi brille la foi
Qui vaincra les ombres du soir
aurora cursus prouehit ;
aurora totus prodeat
in Patre totus Filius,
et totus in Verbo Pater
Comme le soleil brille à nos yeux
Avec l'aurore viennent vers nous
Le Fils, tout entier dans le Père
Et le Père, tout entier dans le Fils
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Notre Père » :
« Que reste-t-il d'autre maintenant que la prière ? Et ne croyez pas qu'il n'y a que peu d'importance à savoir comment vous devez prier. Les saints apôtres disaient au Seigneur Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean l'a appris à ses disciples ». Alors le Seigneur dit cette prière : « Notre Père, qui es aux Cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien, remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs, et ne nous laisse pas induire en tentation, mais délivre-nous du mal ». Tu vois comme elle est courte, cette prière, et pleine de toutes les qualités.
Comme le premier mot en est doux ! Homme, tu n'osais pas tourner ton visage vers le ciel, tu baissais les yeux vers la terre, et soudain tu as reçu la grâce du Christ, tous tes péchés t'ont été remis. De mauvais serviteur, tu es devenu un bon fils. Ne te fie donc pas à ton action, mais à la grâce du Christ. « C'est par la grâce que vous avez été sauvés, » dit l'apôtre. Ce n'est pas là de la présomption, mais de la foi. Proclamer ce que tu as reçu n'est pas orgueil, mais dévotion. Lève donc les yeux vers le Père qui t'a engendré par le bain, vers le Père qui t'a racheté par son Fils, et dis : « Notre Père ! » C'est une juste prétention, mais elle est modérée. Comme un fils, tu l'appelles Père. Mais ne revendique pas un privilège. Il n'est le Père d'une manière spéciale que du Christ seul ; pour nous, il est le Père commun, parce qu'il a engendré celui-là seul, tandis que nous il nous a créés. Dis donc toi aussi par grâce : « Notre Père » pour mériter d'être son fils. Recommande-toi, toi-même de la faveur et la considération de l'Église.
« Qui es aux cieux » Que signifie aux cieux ? Ecoute l'Écriture qui dit : « Le Seigneur est élevé au-dessus de tous les cieux », et tu trouves partout que le Seigneur est au-dessus des cieux des cieux, comme si les anges n'étaient pas aussi aux cieux, comme si les dominations n'étaient pas aussi aux cieux. Mais aux cieux dont il est dit : « Les cieux racontent la gloire de Dieu. » Le ciel est là où a cessé la faute, le ciel est là où les crimes sont punis, le ciel est là où il n'y a aucune blessure de la mort.
« Que ton nom soit sanctifié » Que signifie « soit sanctifié ? Comme si nous souhaitions que soit sanctifié celui qui a dit : « Soyez saints parce que je suis saint », comme si notre parole pouvait accroître sa sainteté. Non, mais qu'il soit sanctifié en nous, afin que son action sanctifiante puisse parvenir jusqu'à nous.
« Que ton règne arrive » Comme si le règne de Dieu n'était pas éternel. Jésus dit : « J'y suis né », et tu dis : « Que ton règne arrive », comme s'il n'était pas venu. Mais le règne de Dieu est arrivé quand vous avez obtenu la grâce. Car il dit lui-même : « Le règne de Dieu est en vous ».
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » Tout a été pacifié par le sang du Christ, soit au ciel, soit sur terre : le ciel a été sanctifié, le diable en a été chassé. Il se trouve là où se trouve l'homme qu'il a trompé. Que ta volonté soit faite, c'est-à-dire, qu'il y ait paix sur terre comme au ciel.
« Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien » Je me souviens de ce que je vous ai dit quand j'expliquais les sacrements. Je vous ai dit qu'avant les paroles du Christ, ce qu'on offre s'appelle pain ; dès que les paroles du Christ ont été prononcées, on ne l'appelle plus du pain, mais on l'appelle corps. Pourquoi dans l'oraison dominicale qui suit immédiatement dit-il « notre pain » ? Il dit pain, mais (en grec), c'est-à-dire substantiel. Ce n'est pas ce pain qui entre dans le corps, mais ce pain de vie éternelle qui réconforte la substance de notre âme. C'est pour cela que le grec l'appelle (en grec). Le latin a appelé quotidien ce pain que les Grecs appellent « de demain », parce que les Grecs appellent demain (en grec). Ainsi donc ce que dit le latin et ce que dit le grec semblent également utiles. Le grec a exprimé les deux sens par un seul mot, le latin a dit quotidien. S'il est quotidien, ce pain, pourquoi attendrais-tu âme année pour le recevoir, comme les Grecs ont coutume de faire en Orient ? Reçois chaque jour ce qui doit te profiter chaque jour. Vis de telle manière que tu mérites de le recevoir chaque jour. Celui qui ne mérite pas de le recevoir chaque jour ne mérite pas de le recevoir après une année. Ainsi le saint Job offrait chaque jour un sacrifice pour ses fils, de peur qu'ils n'eussent commis quelque péché dans leur cœur ou en paroles. Toi donc, tu entends dire que chaque fois qu'on offre le sacrifice, on représente la mort du Seigneur, la résurrection du Seigneur, l'ascension du Seigneur, ainsi que la rémission des péchés, et tu ne reçois pas chaque jour le pain de vie ? Celui qui a une blessure cherche un remède. C'est une blessure pour nous d'être soumis au péché ; le remède céleste, c'est le vénérable sacrement.
« Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ». Si tu le reçois chaque jour, chaque jour pour toi c'est aujourd'hui. Si le Christ est à toi aujourd'hui, il ressuscite pour toi aujourd'hui. Comment ? « Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré ». Aujourd'hui, c'est quand le Christ ressuscite. « Il était hier et il est aujourd'hui », dit l'apôtre Paul. Mais il dit ailleurs : « La nuit est passée, le jour est arrivé. » La nuit d'hier est passée, aujourd'hui le jour est arrivé.
Voici la suite : « Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs. » Qu'est la dette, sinon le péché ? Si tu n'avais pas accepté d'argent d'un prêteur étranger, tu ne serais pas dans la gêne, et c'est pour cela qu'on t'attribue le péché. Tu as possédé l'argent avec lequel tu devais naître riche. Tu étais riche, fait à l'image et la ressemblance de Dieu. Tu as perdu ce que tu possédais, c'est-à-dire, l'humilité, quand tu désires te venger de l'arrogance, tu as perdu ton argent, tu t'es fait nu comme Adam, tu as accepté du diable une dette qui n'était pas nécessaire. Et par là, toi qui étais libre dans le Christ, tu t'es fait le débiteur du diable. L'ennemi tenait ta garantie, mais le Seigneur l'a crucifiée et l'a effacée par son sang. Il a supprimé ta dette, il t'a rendu la liberté.
C'est donc avec raison qu'il dit : « Et remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs ». Fais attention à ce que tu dis : « Remets-moi comme moi je leur remets ». Si tu remets, tu fais un juste accord pour qu'on te remette. Si tu ne remets pas, comment l'engages-tu à te remettre ?
« Et ne nous laisse pas induire en tentation, mais délivre-nous du mal ». Fais attention à ce qu'il dit : « Et ne nous laisse pas induire en tentation à laquelle nous ne pouvons pas résister. » Il ne dit pas : « Ne nous induis pas en tentation, » mais comme un athlète il veut une épreuve telle que l'humanité puisse la supporter et que chacun soit délivré du mal, c'est-à-dire, de l'ennemi, du péché. Mais le Seigneur, qui a ôté votre péché et pardonné vos fautes, est capable de vous protéger et de vous garder contre les ruses du diable qui vous combat, afin que l'ennemi, qui d'habitude engendre la faute, ne vous surprenne pas. Mais qui se confie à Dieu ne craint pas le diable. Car si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? C'est donc à lui qu'appartiennent la louange et la gloire depuis toujours, maintenant et à jamais et dans les siècles des siècles. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Seigneur, je T'en supplie, accueille en Ta miséricorde les prières de Tes serviteurs » :
« Maintenant, Seigneur, je T'en supplie, veille chaque jour comme Protecteur sur cette demeure, sur ces autels consacrés aujourd'hui, sur ces pierres spirituelles par qui T'est consacré en chacune un temple spirituel ; accueille en Ta miséricorde les prières que Tes serviteurs répandent en ce lieu. Que tout sacrifice qui T'est offert en ce temple d'une foi intègre, d'un zèle pieux, Te soit un parfum de sanctification. Et tandis que Tu contemples la victime salutaire qui efface les péchés de ce monde, considère aussi ces saintes victimes de chasteté et protège-les par un secours de chaque jour, afin qu'elles deviennent des victimes au suave parfum, agréables pour Toi, qui plaisent au Seigneur Christ, et que Tu daignes garder leur esprit intègre, leur âme et leur corps sans reproche, jusqu'au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ton Fils. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

Père aimant et glorieux, protège Ta servante en lui donnant les parures de la sainte Virginité » :

« Maintenant que j'ai terminé, c'est à Toi, Père de grâce, que j'adresse mes vœux. Nous rendons à Ta bonté d'innombrables actions de grâces, voyant sur terre, dans les vierges saintes, la vie des anges, que nous avions jadis perdue dans le paradis. Que pouvais-Tu faire de plus, pour porter à imiter le zèle des vierges, pour affermir leur vertu, pour célébrer la gloire de la virginité, qu'un Dieu naissant d'une Vierge ? La faute nous a profité plus qu'elle nous a nuit : notre rachat a été l'occasion d'un bienfait divin. Mais aussi ton Fils unique Lui-même, venant sur terre ressaisir ce qui était perdu, ne pouvait trouver pour Sa chair une origine plus pure qu'en consacrant par Sa demeure le palais d'une vierge céleste, où seraient et le sanctuaire d'une chasteté sans tache et le temple de Dieu. Faut-il ajouter que, par Ta grâce divine, avec les saints Moïse et Aaron, Marie, vierge, a conduit à travers les flots l'armée des Hébreux (Ex 15,20) ? Je laisse de côté les choses anciennes, je ne m'occupe pas du privé : cette noblesse est assez pour la famille des vierges. Je T'en prie, protège Ta servante que voici, qui a pris sur elle de Te servir, de Te consacrer son âme, le culte de sa virginité. Je Te la présente comme une offrande sacerdotale, je Te la recommande dans un sentiment paternel, afin que, bienveillant et protecteur, Tu lui fasses cette grâce de réveiller l'Epoux qui réside au seuil des demeures célestes, d'obtenir de le voir, d'être introduite dans la chambre nuptiale de son Dieu, de son Roi ; qu'elle mérite de l'entendre lui dire : « Te voici, venant du Liban ; tu passeras et traverseras en partant de la foi » (Ct 4,8), passant à travers le siècle, parvenant aux biens éternels. Considère donc, ô Père, Ton présent : pour la sanctifier Tu n'as demandé conseil à personne, mais sans que personne le demande ou le décide, Tu lui as accordé une grâce telle que personne n'aurait pu y croire avant les témoignages divins : qu'une Vierge portât Dieu dans Son sein. Provoqué par le don d'un tel privilège, le désir de la virginité devient fréquent, ainsi que les exemples d'une sainte pureté. Que Ta servante ici présente, attirée elle aussi au charme de cette vertu, vienne à Tes autels, y apportant non pas l'éclat d'une chevelure blonde consacrée par le voile nuptial, mais les cheveux avec lesquels cette sainte femme de l'Évangile, Marie, a essuyé les Pieds du Christ avec un pieux empressement, remplissant toute la maison du parfum répandu ; qu'elle les offre pour être consacrés par le saint voile. Voici une enfant que n'attire ni la fête des noces, ni les présents, ni le fardeau dont se charge le sein, ni la douleur que désirent les futures épouses, mais qui demande pour elle les fruits sans tache de la foi et de la piété, en sorte qu'elle accueille en son sein le don de l'Esprit, conçoive et enfante pour Dieu l'esprit de salut. Mais afin qu'elle puisse progresser en grâce et en mérite, ajoute, Dieu Père Tout-puissant, les secours qui la feront valoir : car le don de la pudeur n'est pas isolé. Que la chevelure de la sainte virginité soit couronnée de modestie, de sobriété, de continence, afin qu'entourée de la compagnie des vertus, ornée du voile empourpré du sang du Seigneur, elle porte en sa chair la mort du Seigneur Jésus (2Co 4,10) : Voilà les voiles à préférer, vêtements des vertus, qui couvrent la faute et révèlent l'innocence. Revêts donc Ta servante de ces vêtements : qu'en tout temps ils soient nets - car cela demeure pur, qui n'est pas taché par la survenance d'aucune faute - si bien qu'on aura sujet de lui dire : « Tes actions ont été agréables à Dieu » (Qo 9,7). Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et qu'à ta tête ne manque pas l'huile, huile qui te permettra d'allumer tes mystiques flambeaux, afin qu'à la venue de l'Époux elle prenne rang parmi les vierges sages (Mt 25,70), digne des épousailles célestes, ayant éclairé le don de sa sainte profession à la lumière de sa dévotion, de sa foi et de sa gravité. Protège donc Ta servante, Père aimant et glorieux, afin que, dans un jardin fermé et une source scellée, elle garde la clôture de la pureté et le sceau de la vérité. Qu'elle sache cultiver son champ comme le cultivait le saint Jacob et qu'elle y récolte au soixantième et au centuple. Dans les vertus et vigueurs de ce champ, éveille en elle la grâce, réveille l'amour. Qu'elle rencontre celui qu'elle a aimé, qu'elle le retienne et ne le lâche pas (Ct 3,4), jusqu'à ce qu'elle reçoive ces bienheureuses blessures d'amour, préférables aux baisers. Toujours prête nuit et jour, qu'elle veille de tout son esprit, de toute son âme, de peur que le Verbe ne la trouve endormie. Et puisque son Bien-aimé veut être fréquemment cherché, pour éprouver son amour, qu'elle le suive quand il revient ; que sa foi et son amour sortent à la rencontre de ton Verbe ; qu'elle émigré de son corps pour être présente à Dieu (2Co 5,8). Que son cœur veille, que sa chair dorme au lieu de s'éveiller misérablement pour les péchés. Toi, Seigneur, donne-lui encore les autres parures de la sainte virginité, donne-lui de se cultiver avec soin et piété ; qu'elle sache être maîtresse de son corps, qu'elle sache s'humilier et qu'elle garde la charité, rempart de la vérité, clôture de la pudeur. Que les pins ni les cyprès ne triomphent de son voile, que les tourterelles ne l'emportent pas sur sa pudeur, les colombes sur sa simplicité. Qu'elle ait au cœur la simplicité, dans ses paroles la mesure, vis-à-vis de tous, la pudeur, la piété envers ses proches, la miséricorde pour les indigents et les pauvres. Qu'elle s'attache à ce qui est bon, qu'elle s'abstienne même de l'apparence du mal ; Que la bénédiction du mourant descende sur elle et que les lèvres de la veuve la bénissent (Jb 29,13). Mets ton Verbe comme un sceau sur son cœur, comme un sceau sur son bras (Ct 8,6), afin qu'en toutes ses pensées et actions le Christ resplendisse, le Christ soit présent, le Christ parle. Que l'abondance des eaux ne puisse éteindre son amour (Ct 8,7), ni le glaive de la persécution, ni le péril ; mais affermie dans toute œuvre bonne et dans ta Parole, qu'elle se revête de Ta gloire et se conduise en ce monde par Ta grâce. Sanctifie-la dans la vérité (Jn 17,17), affermis-la dans la vertu, unifie-la dans la charité et conduis-la par Ta faveur divine à la gloire céleste de la pureté et de la virginité, à la couronne sans tache et sans souillure, afin que là-haut elle suive les pas de l'Agneau, qu'elle paisse à midi, qu'elle demeure au midi et n'aille pas dans les troupeaux de ses compagnons (Ct 1,7) ; mais, unie à celui de ton Agneau, qu'elle chemine sans heurt, compagne des vierges, suivante des Maries. Sors donc, Seigneur Jésus, au jour de Tes épousailles ; accueille celle qui depuis longtemps T'était vouée en esprit, qui l'est maintenant par son propos ; comble-la de la connaissance de Ta volonté ; prends-la dès le principe pour le salut, dans la sanctification de l'esprit et la foi de vérité, en sorte que Ta servante puisse dire : « Tu as pris ma main droite et m'as conduite selon Ton vouloir et Tu m'as accueillie dans la gloire » (Ps 72,24). Ouvre Ta main et remplis son âme de bénédiction (Ps 144,16), afin de sauver celle qui espère en Toi (Ps 85,2) ; et qu'elle devienne un vase consacré et honoré, utile pour le Seigneur, jugé apte pour toute œuvre bonne : par la Croix éternelle, par la Gloire vénérable de la Trinité, à qui soit honneur, gloire, durée, à Dieu, Père, Fils et Esprit-Saint, depuis les siècles et pour tous les siècles des siècles. Amen. »

Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Viens, Rédempteur des nations » :
« Viens, Rédempteur des nations, montre comment une vierge accouche, et que le monde s'étonne, tel devait être l'enfantement d'un Dieu. Sans nulle semence d'homme, mais par un Souffle mystique, le Verbe de Dieu s'est fait chair et le fruit du ventre a fleuri. Le ventre de la Vierge a pris de l'ampleur, l'enclos de la pudeur est resté intact, les étendards des puissances ont resplendi, Dieu se tient dans son temple. Il sort de la chambre nuptiale, Il sort du royal palais de la pudeur, géant dans sa double nature, pour courir allègrement sa voie. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Ô mon Seigneur Jésus, je Te dois plus qu'un autre » :
« Ô mon Seigneur Jésus, puisses-Tu dire de moi : beaucoup de péchés lui seront remis parce qu'il a beaucoup aimé ! Je l'avoue, je Te dois plus qu'un autre, et Tu m'as fait une miséricorde plus grande, puisque c'est du milieu du brouhaha du prétoire et du terrifiant appareil de l'administration que j'ai été appelé par Toi au Sacerdoce. Voilà pourquoi, Seigneur, je craindrais d'être ingrat si je T'aimais moins après avoir été pardonné davantage. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397) 

*Laisse-moi, ô mon Jésus, laver Tes pieds sacrés » :
« Laisse-moi, ô mon Jésus, laver Tes pieds sacrés, Tu les as souillés, depuis que Tu marches en mon âme. Permets-moi de laver les souillures par lesquelles j'ai déshonoré Tes pas. Mais où prendrai-je l'eau de la source pour laver Tes pieds ? A son défaut, il me reste me yeux pour pleurer, et je couvre Tes pieds de mes larmes, puissé-je me purifier moi aussi ! D'où me vient la grâce de T'entendre dire : « Les péchés lui sont remis parce qu'elle a beaucoup aimé » ? Il me faut T'avouer que mes dettes furent plus considérables plus nombreux les péchés qui me furent remis, parce que, du tumulte des tribunaux et des responsabilités de la vie publique, je suis venu au Sacerdoce. Aussi j'ai peur d'être ingrat : mes péchés furent plus nombreux - et j'ai moins aimé. Protège, Seigneur, Ton œuvre, garde en moi la grâce que Tu m'as accordée, malgré ma fuite. Je croyais ne pas être digne de l'épiscopat, parce que je m'étais d'abord consacré au monde ; mais par ta Grâce je suis ce que je suis. Je suis en vérité le moindre et le dernier des évêques. Puisque Tu m'as donné de travailler pour ton Église, protège toujours les fruits de mon labeur. Tu m'as appelé au Sacerdoce, alors que j'étais un enfant perdu ; ne permets pas que je me perde maintenant que je suis Prêtre. Mais avant tout, donne-moi la grâce de savoir compatir aux pêcheurs du plus profond de mon cœur. Donne-moi d'avoir compassion, chaque fois que je serai témoin de la chute d'un pêcheur ; que je ne châtie pas avec arrogance ; mais que je pleure et m'afflige avec lui. Fais qu'en pleurant sur mon prochain, ce soit aussi sur moi-même que je pleure, et que je m'applique la parole « Thamar est plus juste que toi ». Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Ô mon Dieu, que même la nuit mon cœur s'unisse à jésus » :
« Ô mon Dieu, que la nuit je me souvienne de ton Nom ; que jamais le sommeil, le plaisir, les affaires ne me fassent oublier l'honneur que je Te dois. Que Te méditant sans trêve, j'élève vers Toi mon âme en mortifiant mon corps. Que rien ne puisse arrêter le vol de ma prière, afin que même la nuit, mon cœur s'unisse à Jésus, à qui soit gloire, honneur, éternité, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Je T'implore, ô Dieu souverain, ne me sépare pas de ceux que j'ai tendrement aimés sur terre » :
« Seigneur et Dieu, on ne peut désirer mieux pour les autres que l'on désire pour soi-même. Aussi je Te supplie ; ne me sépare pas de grâce, après la mort, de ceux que j'ai tendrement aimés sur terre. Souffre, Seigneur, je Te supplie que, là où je suis, les autres se trouvent avec moi, afin que là-haut, je puisse me réjouir de leur présence, dont je fus si tôt privé sur terre. Je T'implore, ô Dieu souverain, hâte-Toi d'accueillir ces enfants bien aimés dans le sein de la vie. À la place de leur vie terrestre si courte, donne-leur de posséder l'éternel bonheur. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*J'ai un chant magique à la Sainte Trinité » :
« J'ai un chant magique plus puissant que nul autre. Y-a-t-il quelque chose de plus fort que la profession de foi en la Sainte Trinité entonnée chaque jour par la voix de tout un peuple ? Tous à l'envi s'animent pour confesser leur croyance. Car tous ont appris à célébrer dans la langue des vers : le Père, le Fils et le Saint Esprit. En vérité, c'est à peine s'ils croyaient pouvoir apprendre, et voici que tous mes élèves sont déjà passés maîtres. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

Église, épouse du Christ » :

« Que Dieu vienne pour créer cette femme - l'Église -, l'autre fut l'aide d'adam, celle-ci par contre est l'aide du Christ. Non point que le Christ ait besoin d'auxiliaire, mais nous, nous cherchons et nous désirons parvenir à la grâce du Christ par l'Église. C'est l'heure où la femme est née, c'est l'heure où elle est formée, façonnée, créée ... Viens, Seigneur Dieu, établis la femme, construit la cité, que ton Enfant vienne ! Je te donne ma confiance, puisque tu as dit : « Il viendra bâtir la cité ». Voilà la femme, la mère universelle, voilà la demeure spirituelle, voilà la cité qui demeurera toujours, car elle ne saurait mourir. Elle est la cité de Jérusalem, que nous voyons aujourd'hui sur la terre, mais elle sera élevée au-dessus d'Élie, car Élie fut seul. Elle sera transportée plus haut que Énoch, dont il n'est pas dit qu'il soit mort. Lui a été emporté, afin que la malice ne change point son coeur, mais l'Église est aimée du Christ, comme une épouse glorieuse, sainte, immaculée, sans ride : ce n'est plus un individu mais le corps tout entier qui est emporté. Telle est l'espérance de l'Église : elle sera soudain enlevée, entraînée, transportée au ciel. Élie fut emporté par un char de feu, l'Église elle aussi sera transportée. Tu ne veux pas me croire ? Crois à Paul par qui parle le Christ : « Car au signal donné, à la voix de l'Archange, au son de la trompette divine, le Seigneur en personne descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ, ressusciteront d'abord. Ensuite nous les vivants, qui serons encore là, nous serons emportés ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur » (1 Th 4, 16-17). Amen. »

Saint Ambroise de Milan (340-397)

 *Seigneur Jésus, lave moi de tes Larmes pour laver mes péchés » :
« D'où me vient la grâce d'entendre me dire - comme à la femme qui oignit Tes pieds : « Beaucoup de péchés lui sont remis à cause de son amour ! » et je dois reconnaître que mes dettes étaient plus étendues, comme étaient plus nombreuses les fautes qui me furent pardonnées. Cependant si nous ne pouvons égaler cette femme, le Seigneur Jésus sait, quant à Lui, venir au secours des sans-forces. De celui qui ne peut Lui dresser une table, de celui qui ne peut Lui offrir du parfum, de celui qui ne murmure aucune eau vive, vers ce tombeau vient le Christ. Que donc Il s'approche de mon tombeau comme celui de Lazare. Seigneur Jésus lave moi de tes Larmes, puisque de mes yeux de pierre les larmes ne couleront pas aussi nombreuses pour laver mes péchés. Et si pour moi Tu te mets à pleurer, je suis sauvé ! Appelle-moi hors du tombeau de ce corps et dis-moi donc : « Sors dehors ! » Dis-moi cela afin que mes pensées ne soient pas limitées par l'étroitesse de ce corps, mais qu'elles aillent vers le Christ et qu'elles se déversent dans ta Lumière. Et puisque Tu m'as accordé d'œuvrer pour ton Église, protège alors les fruits de mon travail. Tu m'as appelé à être Prêtre lorsque j'étais un enfant perdu, ne permets pas qu'il se perde maintenant qu'il est Prêtre, ce perdu dont Tu as fait un Prêtre. Par-dessus tout, accorde-moi cette grâce d'avoir pour les pécheurs un cœur compatissant. Donne-moi d'avoir pitié à chaque chute que je constaterai d'un pécheur. Que je ne punisse jamais avec dureté, mais que je pleure et m'afflige avec lui et qu'en pleurant sur mon prochain, sur moi aussi je pleure. Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397) - De la Pénitence 1, 6, 67-73

*Êtes-vous malade et voulez-vous guérir ? » :
« Êtes-vous malade et voulez-vous guérir ? Il est Médecin. Son Sang adorable est un Médicament souverain pour les maladies de l'âme et du corps. Êtes-vous brûlé par la fièvre des désirs impurs et des affections mondaines ? Il est la Fontaine qui rafraîchit, qui purifie, qui éteint le feu de la concupiscence. Êtes-vous triste ? Il est le Dieu de toute consolation. Êtes-vous faible ? Il est la Force. Êtes-vous pauvre ? Il est la Richesse infinie. Avez-vous besoin d'aimer ? Il est la Beauté même, l'Ami le plus dévoué, l'Époux le plus tendre. Avez-vous peur de la mort ? Il est la Vie. Désirez-vous le Ciel ? Il est le Chemin qui y conduit ! Amen. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Viens Rédempteur du monde, manifeste Ta naissance virginale engendrée non pas de volonté humaine mais de l'Esprit » :
« Viens, Rédempteur du monde,
Et manifeste Ta naissance virginale :
Que toutes les générations s'incline en adorant ;
Cette naissance sied au Dieu de toute chose.
Engendré non pas de volonté humaine,
Mais de l'Esprit, Tu es toujours
La Parole de Dieu revêtue de la chair,
Le fruit promis à l'homme qui apparaît.
Le sein de la Vierge acquit ce fardeau
Dans l'honneur virginal et sans tâche ;
Les bannières brillent de vertu ;
Dieu dans son temple, demeure ici-bas.
Il sort de Sa chambre,
Maison royale de la pureté,
Géant devenu Un en deux natures,
Se réjouissant à présent de faire Son œuvre.
De Dieu le Père, Il procède,
Vers Dieu le Père, Il retourne ;
Il court à la mort et à l'enfer,
Et retourne demeurer sur le trône de Dieu.
Ô Toi, Qui es égal à Ton père !
Ceins Ton manteau de chair à présent ;
La faiblesse de notre état mortel
Pourrait, immortel, reprendre des forces.
Ton berceau sera scintillant ici,
Et les ténèbres respireront une lumière nouvelle,
Où la foi à jamais, brillera sereinement,
Et où le crépuscule n'existera plus.
Louons tous Dieu le Père,
Louange éternelle à Toi ô Fils ;
Et toute gloire, comme il convient,
A Dieu le Saint Paraclet. »Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Ô divin Jésus, je Vous offre ma Communion pour le salut de tous » :
« Souverain Prêtre, divin Jésus, qui Vous êtes offert comme victime à votre Père pour l'expiation de nos péchés, et qui donnez votre Corps et votre Sang pour nourriture à des misérables chargés envers Vous de dettes qu'ils ne sauraient acquitter ; je Vous prie par ce même Corps et ce même Sang qui fut le prix de notre rédemption ; je Vous conjure par cette Amour ineffable que Vous témoignâtes aux hommes dans l'institution de cet auguste Sacrement, je Vous conjure, dis- je, de me faire la Grâce que je m'en approche avec tout le respect, toute la crainte et tout l'amour que Vous demandez de moi ; je reconnais qu'une faveur si grande ne peut être que l'effet d'une Miséricorde infinie, et j'avoue mon indignité. Pénétrez donc mon entendement d'une foi vive, que je crois et que je pense de ce Mystère tout ce que Vous m'obligez d'en croire et d'en penser. Que votre Esprit de douceur et de sagesse se fasse entendre au-dedans de moi-même, sans le bruit des paroles, et qu'il m'enseigne votre Vérité : car ce Mystère est de Lui-même trop profond, et le voile qui Le couvre est trop saint. Roi des vierges, qui êtes la Couronne des âmes saintes, éloignez de moi le poison de l'impureté qui se glisse dans mes veines ; mortifiez la loi de mes membres, qui résiste sans cesse à celle de votre Esprit ; afin qu'ayant le corps et le cœur pur, je boive ce Vin délicieux qui rend les vierges fécondes. Anéantissez dans moi l'esprit de division et de nouvelle doctrine, de superbe, de dureté, de blasphème, d'envie, de contradiction, de tiédeur, de mollesse, de relâchement et donnez-moi toutes les vertus contraires à ces vices. Permettez que, pour répondre à Votre dessein, qui est de sauver tous les hommes, je Vous offre ma Communion pour le salut de tous. Quelque indigne que je sois de prier pour les autres, et quelque besoin que j'aie que l'on prie pour moi, souffrez qu'en m'approchant de Vous je Vous présente les nécessités de votre Eglise, les besoins des peuples, le danger des grands, l'abaissement des petits, les gémissements des captifs, la misère des orphelins, l'indigence des faibles, la langueur des infirmes, la caducité des vieillards, les soupirs, les jeûnes, les chastes désirs des vierges, et le triste état des veuves. Eclairer les infidèles et les hérétiques ; convertissez les pécheurs ; faites du bien à ceux qui ont le cœur droit ; répandez vos Bénédictions sur mes proches et sur mes amis ; récompensez mes bienfaiteurs ; comblez de Grâces mes ennemis ; et conduisez nous tous au séjour de votre Gloire. Ainsi soit-il. »
Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Seigneur, fais que ma foi soit sûre, joyeuse et humble » :
« Seigneur, fais que ma foi soit sûre grâce à l'extrême convergence de preuves et au témoignage intérieur du Saint-Esprit. Qu'elle soit sûre par le moyen de Sa lumière qui rassure, par le moyen de Ses conclusions qui donnent la paix, par le moyen de Son assimilation qui donne le repos. Seigneur, fais que ma foi soit joyeuse, fais qu'elle remplisse mon âme de joie et de paix, fais qu'elle me dispose à prier Dieu et à converser avec les hommes de telle manière que, par ces Rencontres sacrées, la félicité intérieure de Ta glorieuse possession resplendisse. Seigneur, fais que ma foi soit humble et qu'elle se soumette au Témoignage du Saint-Esprit ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397) 

 *Le Seigneur est ma Joie car Il est mon Soleil et Ses rayons m'ont éveillé » :
« Comme le soleil est une joie pour ceux qui aspirent à sa lumière, ainsi le Seigneur est ma Joie, car Il est mon Soleil : Ses rayons m'ont éveillé, Il m'a donné des yeux et j'ai pu voir le jour de Sa gloire. Il m'a donné des oreilles et j'ai pu recevoir Sa vérité. Il m'a donné l'intelligence, et je me suis épris de Lui. Ce qui meurt ne compte plus devant mes yeux. Sa Parole a ôté sa puissance à l'enfer. Et la Vie éternelle a fleuri dans le Pays du Seigneur ; Elle a été annoncée à Ses fidèles et donnée sans partage à ceux qui se confient à Lui ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Approchez : voici Dieu ! » :
« Approchez et rassasiez-vous : voici le Pain qui nourrit ! Approchez et buvez : voici l'Eau qui rafraichit ! Approchez et soyez illuminés : voici la Lumière ! Approchez et soyez délivrés, car là où est l'Esprit de Dieu, là est la Liberté. Approchez : voici Dieu ! »
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397) 

*Ô Père qui m'aimez, je Vous supplie de me donner une vie qui Vous plaise » :
« Ô Père saint, ô Père qui m'aimez, je Vous supplie de me donner une intelligence qui s'élève jusqu'à Vous, un esprit qui Vous goûte, une sensibilité qui Vous sente, une attention qui s'applique à Vous chercher et une sagesse qui sache Vous trouver, une âme qui Vous connaisse, des yeux qui Vous voient, une vie qui Vous plaise, une persévérance qui Vous attende, une fin parfaite et Votre sainte Présence en ce moment terrible, une Résurrection joyeuse, et, comme récompense enfin, la Vie, l'éternelle Vie ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397)

**Vous étiez Vierge, ô Marie, non seulement de corps, mais d'esprit » :
« Ô Marie, nous voulons jeter sans cesse les yeux sur Votre vie pour y contempler un portrait naturel de la Virginité et pour y voir briller, comme dans un miroir, les rayons de la Pureté et la beauté de la Vertu. C'est sur ce Modèle où sont imprimés les traits de la plus haute perfection, c'est sur ce Modèle que les vierges devront former leur vie et apprendre ce qu'elles doivent corriger dans leurs mœurs et imiter dans leur vie... Vous étiez Vierge, ô Marie, non seulement de corps, mais d'esprit. Votre candeur Vous rendait incapable du moindre déguisement et de la plus légère tromperie. Vous étiez humble de cœur, grave en Vos paroles, sage en Vos desseins. Vous ne parliez que rarement, mais Vous lisiez assidûment les Livres Saints. Vous ne mettiez point Votre confiance en des richesses incertaines, mais dans les prières des pauvres. Vous étiez toujours courbée sur le travail et n'aviez que des entretiens très modestes ; Vous ne vouliez avoir d'autre témoin de votre Cœur que Dieu seul. Bien loin de blesser jamais, Vous faisiez du bien à tout le monde ; Vous rendiez toute sorte d'honneur à Vos supérieurs et ne portiez pas envie à Vos égaux. Vous fuyiez la vaine gloire, consultiez en tout la raison, et aimiez ardemment le bien. Vos regards étaient pleins de douceur, Vos mœurs d'humilité et Vos actions de modestie. Tout dans Votre extérieur était tellement réglé qu'on voyait sur Vos traits une image de Votre âme et que toute Votre conduite était un Modèle accompli de toutes les vertus. Telle était l'étendue de Votre charité que Vous ne saviez ce que c'était que d'y mettre des bornes. Faut-il parler de la frugalité de Votre nourriture : Vous Vous refusiez les choses les plus nécessaires et prolongiez Vos jeûnes durant plusieurs jours. Vous n'aviez recours au sommeil que par une nécessité absolue. Pendant que Votre corps était assoupi, Votre esprit veillait. Oui, les moments du sommeil même étaient pour Vous des moments de religion et de piété. Vous ne Vous croyiez jamais moins seule que quand Vous étiez seule. Et comment en effet auriez-Vous été seule, ayant à Vos côtés les Livres Saints, les Archanges et les Prophètes. Je ne suis pas surpris enfin que l'évangéliste Saint Jean nous ait révélé les plus hauts et les plus sublimes Mystères de la Religion, ayant ou auprès de lui Celle qui en était le Canal et le Sanctuaire. Ave Maria ! »
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397) - « De Virginibus » (livre II, ch. II) et « De Institutione Virginis » (ch. V, ligne 35)

*Ô mon Dieu, entourez cette ville de Votre protection et défendez tous ses habitants » :
« Ô Refuge de tous ceux qui sont tristes ; ô Consolateur de tous ceux qui souffrent ; ô notre Dieu, nous Vous supplions de nous sauver, de nous arracher à l'oppression. Donnez, oh ! Donnez de la force à ceux qui sont fatigués; un peu d'aide à ceux qui travaillent, des consolations aux tristes, et à ceux qui sont éprouvés les effets de Votre assistance. Entourez cette ville, entourez-la de Votre protection ; que Votre immense Miséricorde soit la défense de tous ses habitants. Sur ses murs, à ses portes, placez la garde de Vos Anges et la garnison de vos Saints, afin que, justement éprouvés à cause de nos crimes, mais ayant confiance en Votre seule Bonté, nous soyons relevés par Un de Vos regards. Arrachés par Vous à ces tribulations qui nous entourent de toutes parts, puissions-nous, d'un esprit libre, Vous rendre nos actions de grâces et Vous servir ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397) 

 *Ô mon doux Seigneur Jésus, je tremble et je frissonne en m'approchant de votre Table sacrée » :
« Ô mon doux Seigneur Jésus, je tremble pauvre pécheur, et je frissonne en m'approchant de votre Table sacrée, ne présumant rien de moi-même, et me confiant en Vos seules Bontés et Miséricordes. Car j'ai le cœur et le corps taché de beaucoup de crimes, ct l'esprit et la langue coupables de mille dérèglements. Donc, ô Miséricordieuse Divinité ! Ô Majesté Redoutable, moi misérable, réduit en de si dangereuses extrémités, j'ai recours à Vous, Fontaine de Miséricorde, je viens à Vous en hâte pour être guérie, je me refugie sous Votre protection, et je soupire afin d'avoir pour Sauveur, Celui que je ne puis supporter pour Juge. Ô Seigneur, je Vous montre mes plaies, je Vous découvre ma honte, je sais que mes péchés sont grands et en grand nombre pour lesquels je crains d'être condamné : mais je me confie en Vos Miséricordes, dont le nombre est infini. Regardez-moi donc de Vos yeux de pitié, ô mon bon Seigneur Jésus-Christ, Roy Eternel, Dieu et Homme, et qui avez été crucifié pour l'homme. Exaucez-moi qui espère en Vous, ayez pitié de moi qui suis plein de péchés et de misères, Vous qui êtes la Source éternelle des Miséricordes. Je Vous salue, ô Victime salutaire, offerte pour moi et pour tout le genre humain en l'arbre de la Croix, Je Vous salue, ô noble et précieux Sang, qui coulez des Plaies de mon Seigneur Jésus Crucifié, et qui lavez les péchés de tout le monde. Souvenez-Vous, Seigneur, de Votre créature, que Vous avez rachetée de votre Sang. J'ai le regret de Vous avoir offensé, et désire réparer les fautes que j'ai faites. Chassez-donc de moi, ô doux Jésus, tous mes péchés et toutes mes iniquités, afin qu'étant purifié d'esprit et de corps, je puisse goûter plus dignement le Saint des Saints ; et faites-moi la Grâce que le saint Attouchement de votre Corps et de votre Sang, que tout indigne que je suis, je me propose de recevoir, remette mes offenses, purge mes défauts, rétablisse le bon usage de mes sens, m'inspire les œuvres qui Vous plaisent, et soit ma défense assurée contre les embûches de mes ennemis ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Ô Seigneur, ne permets pas que celui que Tu as appelé au Sacerdoce se perde maintenant qu'il est Prêtre » :

« Veille Seigneur sur le Don que Tu m'as fait, malgré ma résistance ! Je savais que je n'étais pas digne d'être appelé à l'épiscopat, car je m'étais donné à ce monde-ci. C'est par ta Grâce que je suis ce que je suis. Mais puisque, moi aussi, j'ai entrepris quelque travail pour Ta sainte Église, prends soin des fruits de ce travail. Ne permets pas que celui que Tu as appelé au Sacerdoce se perde maintenant qu'il est Prêtre ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Embrasse donc Celui que tu as cherché » :
« Telle que le Christ t'a désirée, c'est ainsi que le Christ t'a choisie. Aussi entre-t-Il chez toi sans obstacle, et Il ne peut y manquer, Lui qui a promis qu'Il entrerait. Embrasse donc Celui que tu as cherché ; approche-toi de Lui et tu recevras sa Lumière ; retiens-Le, demande-Lui de ne pas s'en aller si vite, supplie-Le de ne pas s'éloigner. Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui trouve le Christ peut dire : « Je L'ai saisi et ne Le lâcherai plus ; je Le ferai entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue ». Qu'est-ce que la maison de ta mère et sa chambre, sinon l'intimité la plus profonde de ton être ? Garde-la, cette maison, purifie-la dans ce qu'elle a de plus secret. Ainsi, lorsque ta maison sera sans aucune tâche, elle s'élèvera comme une demeure spirituelle pour être un Sacerdoce saint, cimentée sur la pierre angulaire, et le Saint-Esprit y habitera. Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui L'implore ainsi n'est pas délaissée par Lui ; bien plus, Il vient souvent la visiter, car Il est avec nous jusqu'à la fin du monde ».
Ainsi soit-il.Saint Ambroise de Milan (340-397) - « De la virginité »

*L'Hymne de Saint Ambroise « Esprit Saint consolateur, daignez descendre en nous et Vous répandre dans nos cœurs » :
Nunc sancte nobis Spiritus unum Patri cum Filio, dignare promptus ingeri, nostro refusus pectori.
Esprit Saint, Substance unique avec le Père et le Fils, daignez, à cette heure, descendre en nous et Vous répandre dans nos cœurs.
Os, lingua, mens, sensus, vigor, confessionem personent, flammescat igne charitas, accendat ardor proximos.
Que notre bouche, notre langue, notre esprit, nos sens, nos forces publient Vos louanges ; que le feu de la charité s'allume ; que son ardeur embrase tous nos frères.
Præsta, Pater piissime, Patrique compar unice, cum Spiritu Paraclito, regnans per omne seculum. Amen.
Exaucez-nous, Père très Miséricordieux, Fils unique égal au Père, et Vous, Esprit consolateur, qui régnez dans tous les siècles. Amen.Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps de Noël » de Dom Prosper Guéranger, p. 99, Chez Julien Lanier (1847)

*Ô Seigneur, nourrissez notre Foi, élevez notre Espérance et fortifiez notre Charité » :
« Il est juste et digne, équitable et salutaire, de Vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui dans ce saint Temps du jeûne nourrit la foi des fidèles, élève leur espérance et fortifie leur charité. C'est Lui qui est le Pain vivant et véritable, qui est l'Aliment de l'éternité et la Nourriture de la vertu. Votre Verbe, Seigneur, par qui tout a été fait, est non seulement l'Aliment des âmes humaines, mais le Pain des Anges mêmes. Fortifié de ce Pain, Moïse votre serviteur, lorsqu'il reçut la Loi, jeûna quarante jours et quarante nuits : il s'abstint de la nourriture charnelle, afin d'être plus en état de savourer Votre douceur. Il ne sentait pas la faim dans son corps, et il oubliait la nourriture terrestre, parce que la vue de votre Gloire l'illuminait; et que, par le souffle de l'Esprit, la Parole de Dieu le nourrissait. Ne cessez donc pas, Seigneur, de nous donner à nous aussi ce Pain pour lequel Vous nous exhortez d'entretenir en nous une faim continuelle. »Saint Ambroise de Milan (340-397) - « Missel Ambrosien », (Praefatio, Dominica I in Quadrag.)

*L'Hymne de Saint Ambroise pour Noël « Gloire à Vous, ô Seigneur, qui avez apparu aujourd'hui » :
Illuminans altissimus micantium astrorum globos, pax, vita, lumen, veritas, Jesu, fave precantibus.
Dieu très Haut, qui allumez l'éclatant Flambeau des sphères célestes, Jésus ! Paix, Vie, Lumière, Vérité, soyez propice à nos prières ;
Seu mystico baptismate, fluenta Jordanis retro conversa quondam tertio, præsentem sacraris diem.
Soit que, par votre Baptême mystique, Vous rendiez ce Jour a jamais sacré, sanctifiant les flots du Jourdain qui jadis remonta trois fois vers sa source ;
Seu stella partum Virginis Coelo micans signaveris, et hac adoratum die præsepe Magos duxeris.
Soit que Vous annonciez au Ciel l'enfantement de la Vierge par une étoile étincelante, et conduisiez en ce Jour les Mages à la crèche, pour Vous adorer ;
Vel hydriis plenis aqua vini saporem infuderis : hausit minister conscius quod ipse non impleverat.
Soit que Vous donniez la saveur du vin aux amphores remplies d'eau, et fassiez goûter au serviteur la liqueur qu'il n'y avait pas versée.
Gloria tibi, Domine, qui apparuisti hodie, cum Patre et Sancto Spiritu, in sempiterna secula. Amen.
Gloire à Vous, ô Seigneur ! Qui avez apparu aujourd'hui ; gloire à Vous avec le Père et l'Esprit divin, dans les siècles éternels. Amen.Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps de Noël » de Dom Prosper Guéranger, p. 162, Chez Julien Lanier (1847)

*L'Hymne sur la Nativité de Saint Ambroise « Ô merveilleuse Conception qui a produit le Christ » :
« Le Christ a franchi la porte virginale, la porte pleine de grâce ; le Roi a passé, et cette porte demeure fermée à jamais, comme elle le fut toujours. Le Fils du Dieu suprême est sorti du sanctuaire de la Vierge ; Il est l'Époux, le Rédempteur, le Fondateur, le Géant de son Église. Gloire et joie de sa Mère, Espoir immense des croyants, en épuisant le noir breuvage de la mort, Il guérira nos crimes. Il est cette Pierre détachée de la montagne qui couvre de Grâce le monde entier ; cette Pierre que la main de l'homme n'a pas taillée, qu'avaient annoncée les anciens Prophètes. Le Verbe fait chair à la parole de l'Ange, naissant vierge, s'est élancé de la retraite sacrée d'un Sein virginal. Les Cieux ont versé leur Rosée, les nuées ont répandu le Juste ; la terre altérée, enfantant son Salut, a reçu Celui qui est son Seigneur. Ô merveilleuse Conception ! Elle a produit le Christ ; et la Vierge dans l'enfantement, est demeurée Vierge après l'enfantement. Que toute âme tressaille de joie ; le Rédempteur des nations, le Seigneur du monde, est venu racheter ceux qu'Il a formés. Le Créateur de la race humaine, Celui que l'univers ne saurait contenir, Mère sainte, Il s'est renfermé dans Vos entrailles. Celui que le Dieu Père a engendré Dieu avant tous les temps, la virginité d'une Mère féconde L'a mis au jour dans le temps. Il ôtera tous les péchés, Il apportera les Trésors de la Grâce ; par Lui la Lumière recevra son accroissement, l'empire des ténèbres sera ruiné. »Saint Ambroise de Milan (340-397)

*Viens, Seigneur, Tu es seul à pouvoir encore appeler Ta brebis perdue » :
« Viens, Seigneur Jésus, cherche Ton serviteur ; cherche Ta brebis fatiguée ; viens, Berger ... Pendant que Tu t'attardes sur les montagnes, voilà que Ta brebis erre : laisse donc les quatre-vingt-dix-neuf autres qui sont Tiennes et viens chercher l'unique qui s'est égarée. Viens, sans Te faire aider, sans Te faire annoncer ; c'est Toi maintenant que j'attends. Ne prends pas de fouet, prends ton Amour ; viens avec la douceur de ton Esprit. N'hésite pas à laisser sur les montagnes ces quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont Tiennes ; sur les sommets où Tu les as mises, les loups n'ont pas d'accès ... Viens à moi, qui me suis égaré loin des troupeaux d'en haut, car Tu m'avais mis là-haut moi aussi, mais les loups de la nuit m'ont fait quitter Tes bergeries. Cherche-moi, Seigneur, puisque ma prière Te cherche. Cherche-moi, trouve-moi, relève-moi, porte-moi ! Celui que Tu cherches, Tu peux le trouver, celui que Tu trouves, daigne le relever, et celui que Tu relèves, pose-le sur Tes épaules. Ce fardeau de ton Amour n'est jamais trop lourd pour Toi... Viens donc, Seigneur, car s'il est vrai que j'erre, « je n'ai pas oublié ta Parole » (Ps 118, 16), et je garde l'espoir du remède. Viens, Seigneur, Tu es seul à pouvoir encore appeler Ta brebis perdue, et aux autres que Tu vas laisser, Tu ne feras aucune peine : elles aussi seront contentes de voir revenir le pécheur. Viens, il y aura le salut sur la terre et il y aura la joie dans le Ciel (Lc 15, 7). »Saint Ambroise de Milan (340-397)

**L'Hymne de Saint Ambroise du VIème Dimanche de l'Avent « Vierge Mère de Dieu, digne de porter le Seigneur en Vos saintes entrailles » :
« C'est un Mystère de l'Église, c'est une Hymne que nous chantons au Verbe du Père, devenu le Fils d'une Vierge. Seule entre toutes les femmes, Vous avez été choisie dans le monde, et jugée digne de porter le Seigneur en Vos saintes entrailles. Ce Mystère est grand ! A Marie seule le privilège de voir naître de Son sein le Dieu qui a créé toutes choses. Vraiment Vous êtes pleine de Grâce, et Votre gloire demeure a jamais ; car de Vous est né le Christ par qui toutes choses furent faites. Peuples, implorons la Vierge Mère de Dieu, afin qu'Elle nous obtienne à tous paix et indulgence. Gloire à Vous, Seigneur, qui êtes né de la Vierge, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles sans fin ».Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique : « Le Temps de l'Avent » de Prosper Guéranger, page 236, chez Julien Lanier Cosnard et Cie éditeurs (1858)

*Ô Victime véritable venue du Ciel, la Joie pascale de nos âmes » :
« Après le passage de la Mer rouge, couverts de nos robes blanches et assis au festin royal de l'Agneau, chantons au Christ notre Roi. C'est Lui dont la Charité divine nous verse à boire Son propre Sang ; c'est son Amour qui sacrifie en victime les membres de son Corps sacré. L'ange exterminateur est saisi de crainte à la vue du sang dont nos portes sont marquées : la mer divisée en deux fuit devant nous ; nos ennemis sont submergés sous les flots. Notre Pâque, c'est le Christ ; Il est notre Victime pascale ; Il est l'azyme de sincérité pour les cœurs purs. Ô Victime véritable venue du Ciel, par qui l'enfer est abattu, les liens de la mort brisés, les dons de la vie restitués. Vainqueur de la mort qu'Il a terrassée, le Christ déploie Son étendard ; Il rouvre le Ciel, et traîne en captif le roi des ténèbres. Pour être toujours, ô Jésus, la Joie pascale de nos âmes, daignez sauver de la cruelle mort du péché ceux que Vous avez fait renaître à la vie. A Dieu le Père soit la Gloire ! Gloire au Fils ressuscité d'entre les morts ! Et Gloire au Paraclet dans les siècles éternels ! »Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps Pascal », tome II, du R. P. Dom Prosper Guéranger, pages 105-106, chez Fleuriot, 1862

*L'Hymne de Saint Ambroise au Seigneur qui est ressuscité d'entre les morts « Ô Mystère digne d'admiration pour enlever les péchés de tous » :
« Environné de sa lumière sereine, le Jour de Pâques est le saint et véritable Jour de Dieu, le Jour où la vertu du Sang divin efface le crime et la honte de l'homme. Ce Jour rend la foi à ceux qui étaient perdus sans elle, il restitue la lumière aux aveugles : qui ne sentirait ses craintes dissipées, à la vue du larron recevant son pardon ? Cet homme qui a échangé la croix contre la Récompense, a gagné Jésus par sa foi d'un moment ; et hâtif dans sa marche, devenu juste en un moment, il est entré au Royaume de Dieu. Les Anges, à ce spectacle, sont dans l'étonnement ; ils ont sous les yeux le Christ en proie au supplice, et voient un coupable s'attacher à Lui et saisir la Vie bienheureuse. Ô Mystère digne d'admiration pour effacer la lèpre du monde, pour enlever les péchés de tous, c'est une Chair qui purifie les vices de la chair. Quoi de plus merveilleux que de voir le péché cherchant la Grâce, l'Amour détruisant la crainte, la mort restituant la vie ? Cette mort, la voici qui dévore l'hameçon, et qui se prend dans ses propres liens ; Celui qui est la vie de tous daigne mourir pour rendre à tous la vie. La mort avait passé par tous les hommes, la Résurrection leur devient commune à tous ; transpercée du coup qu'elle a porté, la mort gémit en voyant que seule elle va périr. Gloire soit à Vous, Seigneur, qui êtes ressuscité d'entre les morts ! Gloire au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles éternels ! »Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps Pascal », tome II, du R. P. Dom Prosper Guéranger, pages 325-326, chez Fleuriot, 1862

*L'Hymne de Saint Ambroise à Saint Jean l'Évangéliste « Jean, illustre par l'Amour que lui porta le Christ » :
« Illustre par l'Amour que lui porta le Christ, Jean, l'enfant du Tonnerre, révéla, de sa bouche sacrée, les Secrets de Dieu. D'abord, il nourrit la vieillesse de son père par la pêche du poisson ; un jour qu'il voguait sur l'onde agitée, la foi vint lui donner l'immutabilité. Il a lancé sa ligne dans les profondeurs, il a retiré le Verbe même de Dieu ; il a jeté ses filets dans les ondes éternelles, il a levé Celui qui est la Vie de tous. La Foi pieuse est le poisson véritable qui surnage sur la mer du monde ; elle s'appuie sur le sein du Christ, et parle ainsi dans l'Esprit-Saint : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commence cernent en Dieu. Toutes choses par Lui ont été faites ». Que la louange de Jean retentisse, qu'on lui offre les lauriers de l'Esprit-Saint ; qu'il soit couronné pour ses divins écrits. Le martyre a été commun à un grand nombre de fidèles ; cette effusion du sang lave le péché ; mais il est quelque chose au-dessus de la mort des Martyrs, c'est d'avoir révélé ce qui fait les Martyrs. Toutefois il fut lié un jour par les impies, et plongé dans l'huile bouillante. Ce bain enleva la poussière du monde, et Jean demeura vainqueur de l'ennemi. Gloire à Vous, Seigneur, qui êtes né de la Vierge ; Gloire au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles éternels ».Saint Ambroise de Milan (340-397) - Hymne à Saint Jean l'Évangéliste 

*L'Hymne de Saint Ambroise à Sainte Agnès « Agnès, l'heureuse vierge, rendit au Ciel son âme faite pour le Ciel » :
« C'est la Fête d'Agnès, l'heureuse vierge, le jour où, sacrée par son sang, elle rendit au Ciel son âme faite pour le Ciel. Elle fut mûre pour le martyre avant de l'être pour les noces, dans un temps où la foi chancelait au cœur même des hommes, où le vieillard lassé cédait au tyran. Ses parents, dans la crainte de la perdre, la gardaient plus sévèrement encore que ne la retenait la bienséance du sexe ; elle force les portes de sa retraite ; sa foi ne saurait demeurer captive. On croirait voir s'avancer une épouse, tant son visage est radieux ; elle apporte à l'Epoux de nouvelles richesses ; le prix de sa dot est dans son sang. On veut la contraindre à allumer la torche aux autels d'un Dieu sacrilège ; elle répond : « Ce ne sont pas là les flambeaux que portent les vierges du Christ. Votre feu éteint la foi, votre flamme détruit la lumière ; frappez, frappez ici : mon sang versé éteindra vos brasiers ». Pour recevoir le coup, comme elle dispose sa parure ! Soigneuse de la pudeur, elle se drape dans ses vêtements, afin qu'aucun œil ne la contemple immodeste. Cette pudeur la suit dans la mort ; sa main voilait son visage, elle tombe à genoux sur la terre et sa chute encore est empreinte de modestie. Gloire à Vous, Seigneur, gloire au Fils unique, avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. »Saint Ambroise de Milan (340-397) - L'Année Liturgique « Le Temps de Noël » de Dom Prosper Guéranger, p. 397-398, Chez Julien Lanier (1847)






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