La prière en unions avec la liturgie.

Cette prière nous rapproche du Cœur de Jésus-Christ.

Nous prions tous les vendredis.

Il est indispensable de s'unir au cœur Immaculé de la Vierge Marie et de tous les saints pour atteindre l'Amour Divin qui est le Sacré-coeur de Jésus.

Cette prière je l'ai développée en Eglise et je voudrais par l'Amour de Dieu et de la Sainte Vierge atteindre un plus grand nombre d'élus éperdu de cet amour infini qui est celui du divin Amour. 

Elle se compose de cinq temps :

l'ordinaire, le temps de l'Avent, de Noël, du Carême et du temps pascal.

" Il est important de savoir que cette prière doit se compléter en église ".

Chaque semaine, donc chaque vendredi nous prions pour une grande cause :

*Le Sacré-Coeur de Jésus + Consécration.

*Les âmes souffrantes et les âmes du purgatoire.

*Consécration à l'Esprit-Saint + La PAIX du Christ dans le monde. 

*La Sainte église et les prêtres.

*Les chrétiens persécutés.


Vivre de Dieu

Vivre de l'Amour de Dieu, s'accrocher à une grâce reçue et en faire votre ciel, s'abandonner à la providence dans l'Espérance de ce jour ULTIME où il sera là, près de vous .

Aimez Dieu plus que vous-même, le retrouver dans chaque être vivant, dans la nature et les animaux, dans les actes de bonté et lui rendre grâce à tout instant.

Vivre chaque souffrance en lui offrant la douleur et les larmes qui en découlent.

Ecoutez -le dans le silence et au travers des saisons.

Faites- vous bercer par le vent, écoutez son souffle, voyez sa force, fermez les yeux et entrez en union avec sa créature  votre " ÂME " celle qu'il chérit, qu'il bénit, qu'il nourrit, qu'il apaise et soulage lorsque les souffrances sont trop lourdes à porter.

Appelez-Dieu à chaque instant, dites- lui combien vous l'aimez et combien vous l'espérez.

Je prie pour vous.

In Christo

Valérie.

Fête du Sacré-Cœur
Origine

Le message de Paray-le-Monial

Cette fête est célébrée dès le XVIIe siècle dans plusieurs diocèses et monastères. Saint Jean Eudes a notamment fait célébrer, par les communautés eudistes, la messe du Cœur de Jésus en octobre 1672[1],[2].

D'après sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse du monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, l'institution de la fête du Sacré-Cœur lui est demandée par le Christ, lors d'une apparition privée, en juin 1675 : « Je te demande que le premier vendredi après l'octave du saint sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon cœur... ». Après un temps de discernement, le témoignage de Marguerite-Marie est recueilli et appuyé par ses supérieures et par le père jésuite Claude la Colombière[1],[3],[4].

Assez rapidement, la fête du Sacré-Cœur est célébrée dans différents diocèses de France et d'autres pays. Ainsi, le monastère de la visitation de Dijon la célèbre dès 1689. Et en 1721, Mgr de Monclay, évêque d'Autun, l'adopte pour tout son diocèse, avec une messe et des offices propres[5].

Demandes faites au Saint-Siège

Dès 1687, l'ordre de la Visitation présente à Rome une demande de reconnaissance officielle de cette fête[6]. Ce souhait n'aboutit pas immédiatement. La congrégation romaine des rites rejette le projet ou le reporte, notamment en 1697, 1707 et 1727, pour différentes raisons :

  • Le calendrier liturgique comporte en effet déjà beaucoup de fêtes religieuses.
  • L'autorisation d'une nouvelle fête ne peut se baser uniquement sur des faits mystiques, ceux-ci n'étant d'ailleurs pas encore officiellement reconnus par l'Église.
  • Il faut que le sens théologique de la célébration soit conforme à la doctrine de l'Église[6]. Or, une difficulté théologique se pose quant à la consécration d'une fête au cœur du Christ. Le Christ est déjà honoré dans de nombreuses célébrations liturgiques, à commencer par toutes les eucharisties où, selon la foi catholique, il se livre tout entier dans l'hostie. Pourquoi dès lors rajouter une fête qui mettrait plus spécialement l'accent sur son cœur ? Celui-ci est encore trop perçu sous l'angle d'un organe physiologique uniquement[6],[7].
  • Enfin, l'intérêt pastoral de la célébration demandée doit être manifeste. Le pape Benoît XIV, dans « De servorum Dei Beatificatione », pose donc comme condition préalable à la création d'une nouvelle fête liturgique, que des demandes explicites des autorités religieuses et civiles lui parviennent du monde entier[6].

Institution de la fête du Sacré-Cœur 

Dans les années 1760, des dizaines de suppliques en faveur de cette fête sont envoyées à Rome. Elles sont écrites par des évêques, des supérieurs d'ordres religieux et des hommes d'états[1]. Finalement, Rome donne son approbation et le 6 février 1765, le pape Clément XIII institue officiellement la fête du Sacré-Cœur. En réponse aux demandes de l'archiconfrérie romaine et des évêques de Pologne, il leur accorde l'autorisation de célébrer cette fête. Une messe et un office spécifique sont ratifiés par le Saint-Siège le 11 mai de la même année[1],[3].

Les raisons qui ont prévalu à cette autorisation sont de divers ordres. Premièrement, la dévotion au Sacré-Cœur est de plus en plus présente dans l'Église. Ensuite, la signification doctrinale donnée au Sacré-Cœur, ou Cœur de Jésus, a progressé. Celui-ci est avant tout défini par l'Église catholique romaine comme le symbole de l'amour divin par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine et s'est livré pour les hommes[8] :

« La Congrégation des Saints Rites, réunie le 26 janvier de cette année (1765), sachant fort bien que le culte du Cœur de Jésus s'est déjà propagé à travers presque toutes les parties du monde catholique, par les prévenances de leurs évêques, et a souvent été encore enrichi par mille décrets (brefs) d'indulgences donnés aux (presque) innombrables confréries érigées canoniquement sous le titre du Cœur de Jésus, et comprenant en même temps que par la célébration de cette Messe et de cet Office, il ne s'agit pas d'autre chose que d'amplifier le culte déjà institué, et de rénover symboliquement la mémoire de son divin amour, par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine, et s'est fait obéissant jusqu'à la mort, et a dit s'offrir en exemple aux hommes, (en tant) qu'il était doux et humble de Cœur. »

- Décret de la Congrégation des Rites approuvant la fête du Sacré-Cœur (1765)[9]

Cette fête, accordée à la Pologne, sera ensuite approuvée dans tous les pays, diocèses et monastères qui en feront la demande. Elle est ainsi instituée le 17 juillet 1765 dans tous les diocèses français[1],[6].

Extension à l'Église universelle

Le 23 août 1856, le pape Pie IX, à la demande des évêques français, étend la fête du Sacré-Cœur à toute l'Église catholique. Il l'inscrit ainsi au calendrier liturgique universel.

C'est aussi ce pape qui béatifie Marguerite-Marie Alacoque, le 19 août 1864, et qui bénit le projet d'édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. En 1899, son successeur Léon XIII consacre le genre humain au Cœur de Jésus.

Le 29 janvier 1929, le pape Pie XI décide de la composition d'une nouvelle messe et d'un nouvel office liturgique du Sacré-Cœur[10] et participe lui-même à son élaboration[11]. Dans ce nouvel office liturgique, le Saint-Siège fait pour la première fois explicitement mention du lien entre le message de Paray-le-Monial et la fête du Sacré-Cœur[3].

Une fête solennelle de l'Église catholique

Le calendrier liturgique issu du concile Vatican II place la célébration du Sacré-Cœur au rang des solennités[12],[13]. Elle est fêtée dans toute l'Église catholique romaine, dix-neuf jours après la Pentecôte soit un vendredi.

La couleur des vêtements liturgiques portés par les prêtres lors des célébrations du Sacré-Cœur est le blanc. 

Ecoutez-moi,

Pour défendre mon œuvre je vous ai appelés,

mais je vous dis aussi que ma religion est une porte étroite

une montée ardue

et quiconque de vous se hasarde

à la transformer en une porte large et en un sentier facile

est voué à la tromperie et trahit ma pensée.

Ma religion à été un drame pour moi qui l'ai fondée et, est, un drame chez tous ceux qui l'acceptent.

La vraie adhésion à moi donc peut se mesurer et juger seulement par la présence du Sacrifice et de la lutte contre le mal.

Le culte du Sacré-Cœur


En 1673, à Paray-le-Monial, une religieuse de l'ordre de la Visitation, Marguerite-Marie Alacoque, voit Jésus et l'entend lui dire : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé. » Ce message sera reconnu par le pape Clément XIII en 1765. C'est le début du culte du Sacré-Cœur. En 1856, le pape Pie IX décide de lui consacrer une fête pour toute l'Église. Les représentations figurées du Sacré-Cœur font alors le tour du monde. En 1899, le pape Léon XIII lui consacre toute l'humanité. C'est le pape Pie XII qui explicitera pour le « monde d'aujourd'hui » la théologie du Sacré-Cœur dans son encyclique Haurietis aquas in gaudio (« Vous puiserez les eaux dans la joie aux sources du Sauveur »). En 1995, Jean-Paul II associe la fête du Sacré-Cœur à une journée de prière pour la sanctification des prêtres. En 2011, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Madrid, Benoît XVI consacre la jeunesse du monde entier au Sacré-Cœur de Jésus. Au XVIIe siècle, au cœur des controverses protestantes ou jansénistes, l'Église développa le culte au Sacré-Cœur pour rappeler la primauté de l'amour de Dieu. Aujourd'hui, dans un monde hyper technicisé, la dévotion au Sacré-Cœur permet de reconsidérer les dons de la tendresse, de l'amour, des relations humaines qui donnent un surplus de sens à la vie.


Cœur Eucharistique de Jésus

"Le culte au Cœur Eucharistique a pour but de nous rappeler l'Acte d'Amour suprême par lequel notre Rédempteur,

répandant toutes les richesses de son Cœur,

institua l'adorable sacrement de l'Eucharistie

afin de demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles."

(Léon XIII)

Principaux aspects théologiques du culte rendu
au cœur Eucharistique de Jésus

Il est difficile de clore un survol de la théologie du Cœur de Jésus chez les mystiques ainsi que l'évolution du culte rendu à ce Cœur très saint, sans s'arrêter longuement sur une facette essentielle du Cœur de Jésus: son Cœur Eucharistique.

Le pape Léon XIII écrivait, le 17 février 1903, dans une lettre apostolique : "Le culte du Cœur Eucharistique honore spécialement l'acte d'amour suprême par lequel notre Rédempteur, laissant déborder toutes les richesses de son Cœur, institua le sacrement adorable de l'Eucharistie."

Le 16 février 1916, le pape Benoît XV s'adressant à des représentants de l'Association des prêtres du Cœur Eucharistique, déclarait : "Cette dévotion, (la dévotion au Cœur Eucharistique de Jésus) la plus excellente, devrait être surtout celle des prêtres."

Plus tard Mgr Brincard, évêque du Puy en Velay, écrira :"Ce culte honore d'une manière particulière, et invite à contempler, le mystère de l'Acte d'Amour de Jésus instituant l'Eucharistie, le plus grand de tous les sacrements. En livrant son Corps et son Sang glorieux à son Église, Il laisse aux hommes le sacrifice d'amour de la Croix, ainsi que sa présence substantielle au milieu d'eux, les invitant sans cesse aux noces de l'Agneau." [1]

L'Eucharistie est le don suprême de Jésus, le don qui manifeste les profondeurs d'amour de son Cœur, Cœur de Celui qui est le prêtre unique et éternel et la Victime parfaite, la Grande Victime offerte au Père à travers l'offrande de la Croix. "Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus nous aide à voir l'Eucharistie comme le pain vivant, descendu du ciel et qui donne la vie au monde... Le Cœur sacerdotal de Jésus, source de la très sainte Eucharistie, est le don le plus parfait de l'amour de Dieu Trinité, le don de l'Amour unique des trois personnes divines." [2]

Dans l'encyclique "Haurietis Aquas" (1956) le pape Pie XII affirmera : "Le Cœur mérite le même culte d'adoration dont l'Église honore la personne même du Fils de Dieu incarné..." Le Cœur du Christ exprime l'amour de Jésus envers le Père : "Le mystère de notre divine Rédemption est fondamentalement et par nature un mystère d'Amour : le mystère de cet Amour envers son Père céleste par lequel le Christ lui offre le sacrifice de la Croix en esprit d'Amour et d'obéissance, procurant ainsi la satisfaction surabondante et infinie due en raison des fautes du genre humain... En outre, mystère de l'Amour miséricordieux de l'Auguste Trinité et du divin Rédempteur envers tous les hommes."

Il convient également de s'attarder sur l'aspect eschatologique et apocalyptique contenu dans cette expression, Cœur Eucharistique. C'est ce que fait Bertrand de Margerie qui consacre un chapitre entier sur ce sujet, dans son "Histoire doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus" Tome 2 "L'Amour devenu lumière(s)" [3]. L'objet du culte rendu au Cœur Eucharistique de Jésus, "c'est l'Amour sacrificiel passé et présent du Sauveur que l'Église annonce jusqu'à ce qu'Il revienne. C'est aussi le double acte d'Amour divin et humain de son retour glorieux, acte éternel et temporel, à venir, par lequel son Cœur glorifié et pour toujours blessé d'amour, se soumettra et s'assimilera l'univers physique tout entier, ressuscitera tous les cœurs, et manifestera parfaitement à tous ses prédestinés l'inépuisable incompréhensibilité de son Amour créateur, rédempteur et rémunérateur reçu du Père et dont la gloire du Père est le terme ultime.

En aimant ce Cœur Eucharistique et parousiaque, l'Église aime ce triple amour sensible, volontaire et divin, par lequel son Époux lui fait sans cesse présent de sa Mère, de son Sacrifice et de son Esprit pour rassembler et unifier l'univers en elle et le récapituler pour la gloire de son Père." [4]

La dévotion au Cœur Eucharistique vise toutes les dimensions de l'Eucharistie, acte cultuel d'adoration par lequel le Christ lui-même construit et achève sans cesse son Église en la faisant croître. On rejoint alors la vision de l'Apocalypse johanique dont l'Agneau est une victime toujours vivante, l'Agneau immolé et vainqueur... L'objet intégral du culte rendu au Cœur Eucharistique de l'Agneau correspond donc aux deux aspects inséparables du Mystère Pascal: mystère de mort et de résurrection. Si on peut oser s'exprimer ainsi : le Cœur Eucharistique, c'est l'avenir du Cœur de Jésus, dans le temps futur, et dans l'éternité, car l'Agneau Immolé est l'Éternel Vivant.

L'Eucharistie occupe une place essentielle dans l'Église. L'Eucharistie, don de Lui-même aux hommes, Jésus l'a portée dans son Cœur durant toute sa vie terrestre. La vie intime du Christ, c'est son Cœur préparant le don suprême de tout son être à Dieu et aux hommes, c'est son Cœur vivant son Eucharistie, avant de la donner aux hommes. La vie intime du Christ, c'est son Cœur Eucharistique. Pour exprimer l'Amour de Jésus instituant l'Eucharistie, la veille de sa Passion, pour demeurer présent au milieu de nous dans tous les tabernacles du monde, et jusqu'à la consommation des siècles, de nombreux théologiens et mystiques ont utilisé ce terme : Cœur Eucharistique de Jésus. Plusieurs encycliques ont mentionné ou développé la théologie du Cœur Eucharistique de Jésus, et plusieurs auteurs ont longuement contemplé l'Amour infini, dans l'espace et dans le temps, de Jésus se livrant à nous, Agneau Immolé mais éternellement vivant, dans le Sacrement de son Mystère Pascal.

Pour contempler, nous aussi, le Cœur de Jésus dans son Eucharistie, il sera fait référence, outre les encycliques de Léon XIII (1899) Annum Sacrum, de Pie XI (1928) Miserentissimus Redemptor, et de PIE XII (1956) Haurietis aquas in Gaudio, aux ouvrages suivants :

- "Le Cœur Eucharistique", de Jean GALOT

- "Histoire doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus", de Bertrand de MARGERIE,

- "Le Cœur Eucharistique du Sauveur", de Robert de GOURMONT

- "Le Cœur Eucharistique - Approches théologiques", brochure de Mgr Henri BRINCARD

Certaines remarques de mystiques anciens ou modernes seront rappelées. Enfin, les aspects trinitaires et eschatologiques du culte au Cœur Eucharistique seront souvent mis en évidence.

Remarquons tout d'abord que c'est Saint Jean qui, le premier, fera comprendre, par les symboles du côté ouvert de Jésus et de l'Eau vive qui jaillit de son Cœur transpercé, l'immensité de l'Amour de Jésus pour nous.

Bertrand de Margerie rappelle notamment [5] :

"Le chapitre 7 de Saint Jean nous présente la promesse d'eau vive qui jaillira du Cœur transpercé du Christ : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Des fleuves d'eau vive, c'est-à-dire d'Amour, couleront de son sein. " Mais c'est du sein de l'Église hiérarchique, et par son intermédiaire, c'est-à-dire tout à la fois du côté transpercé du Christ, principe de cette Église, des cœurs et des volontés aimantes des apôtres auxquels sont confiés les sacrements de Baptême et de l'Eucharistie, que sortent ces fleuves d'eau vive."

Il faut noter que la promesse de Jésus est conditionnée par la soif, la soif d'une Révélation portant sur la connaissance de l'Amour divin et la soif d'aimer cet Amour : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à Moi, et qu'il boive." Et cet Amour dont nous devons avoir soif, ces fleuves d'eau vive qui nous sont promis, c'est le Sang du Christ. L'Amour dont nous devons avoir faim, le pain pour notre vie, c'est le Corps livré pour nous. L'Amour qu'il nous faut aimer, l'Amour qui nous a donné son Sang à boire et son Corps à manger, c'est le Cœur Eucharistique.

Peut-être est-il opportun de rappeler ici ce qu'un franciscain du XIIIe siècle, Ubertin de Casale [6], qui fut le docteur médiéval du Cœur de Jésus, a permis de comprendre de l'intensité de l'Amour de Jésus. Pour lui, le Cœur de Jésus, source de toute grâce et de tout mérite, est un abîme d'Amour, de douleur et de force. Le sacrifice que le Christ fait de lui-même, tant sur la Croix que sur les autels, est le signe du sacrifice invisible et ineffable qu'Il fait continuellement de Lui-même dans le temple immense de son Cœur. Toute la vie du Christ a été, et est, une messe solennelle dans laquelle Jésus était à la fois le temple, l'autel, le prêtre, l'hostie, et le Dieu acceptant le sacrifice. Ubertin de Casale est vraiment le premier théologien du Cœur Eucharistique.

L'Eucharistie, c'est l'offrande de Jésus

Obéissant jusqu'à la mort, Jésus est venu faire la volonté du Père et mourir sur une croix: le Sacrifice de la Croix est l'acte le plus profond du Cœur de Jésus. [7]L'Eucharistie est cette offrande d'Amour continuée dans la Messe. Grâce à sa présence glorieuse, réelle, c'est à son offrande réelle et à son Amour que Jésus nous invite à communier et à participer en présentant les nôtres : notre offrande et notre amour. Nous ferons, par amour, l'offrande de nos sacrifices; nous découvrirons la fécondité de nos souffrances, nous ferons nôtres la volonté et les sentiments de Jésus souffrant sa Passion et mourant sur la Croix. Par son sacrifice, Jésus a ôté le péché du monde. Avec Lui nous voulons vraiment le salut de tous les hommes.

La Cène, le Cœur Eucharistique et la Passion [8]

Saint Paul n'a livré au monde que ce qui lui avait été transmis par l'Église de son temps, d'une part, et par le Seigneur, d'autre part, à savoir: l'œuvre de salut qui s'est accomplie par la mort et la Résurrection du Christ, c'est-à-dire, le Mystère Pascal. Pour vivre il faut manger. Par ailleurs, Jésus savait qu'Il était l'Agneau Pascal qui allait être bientôt immolé. Au repas pascal juif Il allait substituer ce qui deviendrait le repas eucharistique: pour combler la faim et les besoins spirituels de l'humanité, Jésus, avant de se livrer, nous donne sa chair comme vraie nourriture et son sang comme vrai breuvage.

L'Eucharistie c'est le Christ en nourriture pour tous les hommes de tous les temps; son Cœur Eucharistique est le dernier état de son Cœur avant sa Passion: après la Cène, quand Judas sera parti, il fera "nuit". Le Cœur Eucharistique, c'est Jésus qui livre son Corps et son Sang pour le rachat de tous les hommes, c'est la manifestation éminente de l'immensité de son amour pour nous.

Jésus a ardemment désiré l'Eucharistie [9]

"J'ai désiré, d'un grand désir, manger cette Pâque avec vous avant de souffrir."

Jésus savait qu'Il était venu accomplir la volonté du Père. Il savait qu'Il était venu pour cette Heure, l'heure de son sacrifice, l'heure de la Croix. Par son sacrifice, Il allait allumer un feu sur la terre, le feu de l'Amour. C'est maintenant la Pâque, c'est maintenant son Heure: ce repas, Il l'a ardemment désiré, car Il précède cette Heure pour laquelle Il est venu, et qu'Il a longtemps désirée. Par l'Eucharistie, Jésus fait de ce qui aurait pu être un repas d'adieu, le début d'une série infinie de repas, où tous ses disciples et amis de tous les temps pourront Le retrouver et vivre dans son intimité.

Aussi, malgré l'imminence de sa terrible Passion, le Cœur Eucharistique de Jésus est-il empli d'une joie pure, la joie de la Rédemption qui s'accomplit, la joie du Mystère Pascal dont la Cène est inséparable.

Il faudrait aller encore plus loin. Jésus, doux et humble de cœur, Jésus le véritable Agneau Pascal pouvait, par l'Eucharistie, aller jusqu'au bout de son sacrifice. En disant : "Jamais plus je ne mangerai la Pâque avec vous jusqu'à ce qu'elle s'accomplisse dans le Royaume de Dieu... Je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu'au jour où Je boirai du vin nouveau dans le Royaume de Dieu" Jésus attachait à ce repas pascal une note eschatologique: Il pensait déjà au céleste banquet du Royaume que l'Eucharistie préfigure. [10]

L'Eucharistie nous révèle la profondeur du Cœur de Jésus [11]

Le Cœur de Jésus, réellement présent dans l'Eucharistie, c'est tout l'Amour infini du Père et du Fils qu'est le Saint-Esprit. C'est la manifestation visible de notre rédemption réalisée par l'infini de l'Amour divin qui dépasse toute générosité possible et imaginable. C'est un amour de compassion, car Jésus a pris sur Lui tout le péché du monde, et avec ce péché, toute la souffrance qui en était la conséquence. C'est un amour qui s'adresse à tous les hommes, et c'est un amour fidèle, source de la vie surnaturelle et éternelle, car, recevoir Jésus dans l'Eucharistie, c'est participer à sa propre Vie, c'est entrer dans la Trinité.

C'est donc une vie nouvelle que nous recevons quand nous nous nourrissons de l'Eucharistie, et nous devons profiter au maximum de cette nourriture divine qui peu à peu nous transforme et nous divinise. Car: "ce n'est plus nous qui vivons, c'est le Christ qui vit en nous."

L'Eucharistie est communion à l'action de grâces du Cœur de Jésus [12]

Jésus, dans son Corps glorieux présent dans son Eucharistie, continue son offrande devenue action de grâces. Le Cœur Eucharistique rend grâces pour la perfection de son Sacrifice qui répond parfaitement à ce que le Père attendait de Lui: perfection de l'amour, parfaite réparation de tous les péchés du monde, générosité de l'obéissance.

Le Cœur Eucharistique rend grâces surtout pour l'efficience de sa Rédemption source intarissable de vie surnaturelle et prélude de la vie éternelle:

- efficience d'alliance, l'humanité séparée de Dieu par le péché connaît désormais une définitive réconciliation,

- efficience de purification qui grandit toujours grâce à l'Eucharistie,

- efficience de réparation, l'Amour infini du Fils de Dieu répare tous nos refus de Dieu et nos manques d'amour.

Jésus rend grâces parce que son Sacrifice qui réconcilie les hommes avec Dieu, glorifie le Père et le Fils. L'Eucharistie, c'est l'Action de grâces par excellence, c'est d'ailleurs le sens premier et littéral de ce mot qui désigne maintenant le Saint Sacrifice du Christ et le Sacrement qu'Il nous a laissé.

Jésus rend grâces aussi parce qu'Il retourne au Père [13] : "Sachant que son Heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'au bout." Jésus retourne au Père, mais son Cœur Eucharistique, par le sacrement qui exprime ce qu'il y a de plus profond dans le Cœur du Christ, a livré tout son Amour aux siens, pour qu'ils ne restent pas orphelins. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c'est Jésus toujours vivant au milieu de nous.

Les différents sens de l'expression : " Cœur Eucharistique" de Jésus [14]

- L'expression signifie d'abord le Cœur physique de Jésus, réellement présent dans le pain (les hosties) consacré par un prêtre.

- L'expression signifie ensuite que ce Cœur est présent, non comme un corps mort, mais bien vivant et palpitant d'amour: c'est ce Cœur qui avait cessé de battre au moment de la mort de Jésus sur la Croix, mais qui s'est remis à battre et à palpiter d'amour pour nous, depuis la Résurrection de Jésus. C'est ce Cœur passionné et impassible que nous recevons quand nous communions. Ce Cœur est vivant sur terre, dans les tabernacles. Il est également vivant et le sera éternellement dans la gloire du Ciel.

- Le troisième sens, plus spécifique, désigne "l'Acte d'Amour suprême par lequel notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son Cœur, afin de demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles, institua l'adorable Sacrement de l'Eucharistie." [15] En adorant le Cœur Eucharistique de Jésus, nous adorons sa présence réelle et le don de son amour. Le Cœur Eucharistique se donne d'une manière spéciale pour être notre nourriture en s'immolant pour nous. Il en résulte une conséquence importante pour l'unité des églises qui ne bénéficient pas du culte au Sacré-Cœur tout en reconnaissant la présence réelle, les églises orthodoxes notamment. Pour elles, pourrait exister un culte privé de l'Acte d'Amour qui a institué cette présence, autrement dit: un culte du Cœur Eucharistique de Jésus.

L'aspect trinitaire du Cœur Eucharistique de Jésus [16]

Jésus-Christ, c'est le Verbe de Dieu, "le Fils manifesté dans la chair. " Or, c'est le Fils qui est présent dans l'Eucharistie. La communion eucharistique nous établit donc au cœur même de la Vie trinitaire : "Là où est le Fils, là est le Père, là est le Saint-Esprit." Dans l'Eucharistie, le Fils nous révèle le Père, et toute la richesse du Sacrifice du Christ auquel nous participons est un don du Père : "C'est le Père qui vous le donne, le pain du Ciel." Cela, nous ne pouvons le comprendre que grâce au Saint-Esprit, "le Paraclet", que Jésus monté au Ciel nous envoie et qui doit nous enseigner toutes choses.

Dieu est Amour. L'Amour du Cœur du Christ n'est qu'une participation à l'Amour même de Dieu. Nous ne pouvons communier au Cœur du Christ, au Cœur Eucharistique, sans recevoir le don de l'Amour même qui est Dieu, sans communier à la Vie trinitaire elle-même.

"C'est par le don de l'Eucharistie que le Cœur de Jésus se manifeste à l'Église et agit dans le monde en vue de conduire tous les hommes à l'éternelle et inamissible contemplation de son Amour pour le Père, dans l'unité de l'Esprit. " C'est l'aspect trinitaire du Cœur Eucharistique qui est ainsi mis en valeur. "En honorant, même liturgiquement, le Cœur Eucharistique de Jésus, l'Église veut aimer, louer et adorer le double acte d'amour -divin et humain, incréé et créé, éternel et temporel- par lequel le Verbe humanisé a décidé d'appliquer pour toujours, au soir de la Cène, les fruits de son Sacrifice Rédempteur en le pérennisant au cours de l'histoire, et de s'incorporer de cette façon l'humanité, dans la puissance de son Esprit, pour la Gloire de son Père."

Le Verbe de Dieu veut l'Eucharistie et devient le Cœur Eucharistique de Jésus. Cet Acte d'Amour suprême, éternel et infini, inséré dans la volonté créatrice et rédemptrice de Celui qui est le Fils unique, sans cesse tourné vers le Père et recevant tout de Lui, est un acte divin: c'est l'acte unique de la Trinité indivisible. [17]

Pie XII a repris les intuitions de saint Albert le Grand et de Léon XIII

"Le culte au Cœur Eucharistique a pour but de nous rappeler l'Acte d'Amour suprême par lequel notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son Cœur, institua l'adorable sacrement de l'Eucharistie afin de demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles." (Léon XIII)

"L'Eucharistie, sacrifice et sacrement, est le don suprême offert par le Cœur de Jésus à chacun des membres de son Église. L'Amour indéfectible de Jésus le conduit à s'offrir sans cesse à la Miséricorde de son Père pour le salut temporel et éternel de ses frères et à se donner physiquement et spirituellement à chacun d'eux en gage de vie éternelle. " (Haurietis Aquas) C'est cet Amour sacrificiel et sacramentel du Cœur blessé de Jésus que l'Église adore en rendant un culte à son Cœur Eucharistique.

Le don du Cœur de Jésus est au croisement de ses deux déclarations:

"Vous ferez ceci en mémorial de Moi."

"Je serai avec vous jusqu'à la consommation des siècles", c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'histoire universelle, quand "Jésus remettra la Royauté à Dieu son Père après avoir détruit toutes les puissances hostiles au Règne de Dieu."

Ainsi la dévotion au Cœur Eucharistique de Jésus prend en compte toutes les dimensions de l'Eucharistie : sacrifice, sacrement transitoire (communion) et sacrement permanent (présence réelle de la sainte Réserve). Et nous rejoignons alors la vision de l'Apocalypse de Jean.

Aspect eschatologique [18]

Dans la vision de l'Apocalypse johannique, l'Agneau est une victime, immolée, mais de nouveau vivante. C'est l'Agneau Immolé et Vainqueur, adoré dans le ciel à cause de son sacrifice et faisant participer sur terre, à sa gloire, tous ceux qui ont su profiter de son Sang pour expier leurs fautes. L'objet intégral du culte rendu au Cœur Eucharistique de l'Agneau correspond donc aux deux volets du Mystère Pascal : mort et résurrection.

Cette théologie du Cœur Eucharistique de l'Agneau rejoint l'iconographie chrétienne primitive qui présente une lampe en forme d'agneau, du sein duquel jaillit une source éternelle d'huile pour communiquer aux hommes lumière et sainteté. Cet agneau porte une croix sur sa poitrine et sa tête est surmontée d'une colombe, symbole du Saint-Esprit. A cette représentation ancienne correspond l'image moderne de Jésus montrant son Cœur brûlant d'amour pour les hommes et ayant devant Lui un calice et un pain, pour signifier l'institution de l'Eucharistie, don de son Cœur.

Le culte rendu au Cœur Eucharistique ne diffère pas du culte rendu au Cœur de Jésus, mais il met l'accent sur l'Acte d'Amour suprême de Jésus s'offrant au Père et instituant le Sacrement qui lui permettra de rester avec nous jusqu'à la fin des siècles. De plus, nous voyons en ce Cœur Eucharistique, la transfixion toujours présente dans le corps du Ressuscité.

Le Cœur Eucharistique c'est aussi le lien entre le Cœur du Rédempteur et l'Église, son épouse, née du Cœur transpercé de l'Agneau. L'amour blessé qui institue l'Eucharistie est aussi celui qui institue l'Église (symbolisée au Moyen-âge par une représentation de la nouvelle Ève) communauté de vie sacrificielle et hiérarchique, dirigée par des "sacrificateurs" toujours obligés de s'offrir en victimes d'holocaustes pour leur communauté. La dévotion au Cœur Eucharistique vise toutes les dimensions de l'Eucharistie, acte cultuel d'adoration par lequel le Christ lui-même construit et achève sans cesse son Église en la faisant croître.

On voit nettement l'évolution iconographique dans l'Église qui a contemplé tour à tour:

- l'Agneau au flanc percé,

- l'Ève nouvelle recueillant le Sang précieux dans le calice eucharistique,

- Jésus montrant son Cœur enflammé au moment où il consacre le pain et le vin placés devant Lui.

Le Cœur Eucharistique est le Cœur du monde.

Le Cœur de Jésus, nous donnant sans cesse son Eucharistie, devient un symbole récapitulateur et universellement englobant. Le Christ se donne à nous dans l'Eucharistie pour que nous continuions de construire, dans l'amour, l'Église avec Lui. Le Cœur Eucharistique nous aide à attendre le retour de Jésus : "Chaque fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce vin, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'Il revienne."

Si je peux oser m'exprimer ainsi: le Cœur Eucharistique, c'est l'avenir du Cœur de Jésus, dans le temps à venir, et dans l'éternité ; car l'Agneau Immolé est l'Éternel Vivant.

Aspect ecclésial - Le Cœur Eucharistique et les chrétiens

Nous avons vu plus haut que l'objet du culte rendu au Cœur Eucharistique de Jésus, "c'est le double Acte d'Amour divin et humain de son retour glorieux, acte éternel et temporel, à venir, par lequel son Cœur glorifié et pour toujours blessé d'amour, se soumettra et s'assimilera l'univers physique tout entier, ressuscitera tous les cœurs, et manifestera parfaitement à tous ses prédestinés l'inépuisable incompréhensibilité de son Amour créateur, rédempteur et rémunérateur reçu du Père, et dont la gloire du Père est le terme ultime."

Le Cœur Eucharistique effectue dans le communiant une merveilleuse croissance dans la charité, le poussant à s'offrir toujours plus intensément avec Lui en victime au Père dans l'Esprit, par la participation quotidienne à la Messe, chaque fois qu'elle est possible. Par la communion sacramentelle le baptisé participe au Sacrifice de Jésus Crucifié, et devient une seule victime avec Lui pour le salut du monde.

Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus aide les âmes à mieux percevoir l'appel que Jésus adresse à chacun en particulier. "Par son sacrifice unique rendu actuel à chaque messe, Jésus, en son Cœur, présente chaque âme au Père: en tant que prêtre, Jésus veut offrir chaque baptisé à son Père comme victime d'amour. Dans l'Eucharistie, Jésus convie l'âme, par une union oblative que réalise l'Esprit-Saint, à un intime commerce d'amour avec Dieu Trinité." [19]

C'est donc logiquement que la consécration du chrétien, oblation totale de soi au Cœur Eucharistique de Jésus, conduit à la Messe et à la communion sacramentelle de chaque jour ainsi qu'aux multiples communions spirituelles au cours de la journée. Sinon il y aurait refus de la perfection dans la réciprocité d'amour à l'égard du Cœur Eucharistique. Comment, en effet, se donner totalement à Lui sans vouloir L'offrir et Le recevoir chaque jour ?

Dans ce contexte, l'adoration du Saint Sacrement exposé constitue une forme particulière de dévotion au Cœur de Jésus, donateur suprême de l'Eucharistie.

L'Église fait surtout régner le Cœur Eucharistique de Jésus en gardant en ses membres ses préceptes d'humilité, d'abnégation, de justice et d'amour. En adorant le Cœur Eucharistique de Jésus, l'Église adore l'auteur de la Nouvelle Alliance qui est aussi l'auteur des préparations et préfigurations historiques de l'Église comme de sa pérennité indéfectible.

Avec le pape Benoît XV, à la veille de sa mort, on peut dire : "La dévotion au Cœur Eucharistique sera une source de grâces pour les âmes; elle se répandra de plus en plus dans l'Église."

Aspect apostolique et volonté de présence continuelle

Jésus est uni au Père dans un Amour de valeur infinie. Cette union se manifeste par l'union totale des volontés du Père et du Fils. La volonté du Père est la volonté de Jésus : "Me voici, ô Père, pour faire Ta volonté." Et cette volonté du Père, c'est que tous les hommes soient sauvés par l'offrande amoureuse du Sacrifice du Fils: "Dieu a tant aimé les hommes qu'Il a donné son Fils unique afin que tout homme qui croit ait la vie éternelle."

La volonté du Père a guidé toute la vie du Fils. Pour annoncer la Bonne Nouvelle: le salut de tous les hommes grâce au Sacrifice de la Croix, Jésus a constitué une équipe apostolique pour continuer son œuvre et sa mission : "Comme le Père m'a envoyé, Moi aussi je vous envoie... Allez dans le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle à toute créature..."

Jésus est toujours présent parmi nous grâce à l'Eucharistie. C'est en participant au Saint Sacrifice de la Messe qu'on communie au Cœur apostolique de Jésus. Dans l'Eucharistie le Cœur apostolique de Jésus est aussi son Cœur Eucharistique. Et nous, qui communions au Corps et au Sang du Christ, nous partageons son activité apostolique. Nos activités apostoliques, au sein de l'Église qui en a reçu mission de la part de Jésus, ne valent que dans la communion au Cœur du Christ.

Jésus est la vigne véritable qui donne le vin, lequel deviendra son Sang. Jésus est le pain de vie qui deviendra son Corps. En affirmant qu'il est la vigne, Jésus ne se réfère pas seulement au repas eucharistique, acte transitoire, mais Il nous assure de sa présence réelle à chaque instant de notre vie, car "nous sommes les sarments de cette vigne." [20]

L'Eucharistie nous conduit à une union de plus en plus intime et constante avec le Cœur Eucharistique : "Demeurez en Moi comme Moi en vous... Demeurez dans mon Amour." Jésus veut assurer une permanence qui aille au-delà de sa résurrection. Par l'Eucharistie Jésus est toujours la vigne qui communique la vie aux sarments et leur permet de porter du fruit dans leur apostolat.

"Voici que Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde." dit Jésus. C'est dans l'Eucharistie qu'Il demeure avec nous, qu'Il est avec nous. A Moïse, Yahvé avait dit: "Je serai avec toi." Jésus, par sa présence eucharistique, "est avec nous." Le Cœur Eucharistique est présent parmi nous. Il cherche des adorateurs, des consolateurs. Il cherche des contemplatifs pour les rendre missionnaires.

Le Cœur Eucharistique nous ouvre le Royaume de l'Amour: "Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'à la fin." C'est en manifestant cet Amour que Jésus nous donne l'Eucharistie. En disant: "Comme Je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres," Jésus nous livre son Cœur Eucharistique et s'empare du cœur des Chrétiens pour les engager résolument au plus profond de la loi de Dieu, la voie de l'Amour, la voie de la charité.

Le Cœur Eucharistique et Marie

Voici ce qu'écrit Mgr H. BRINCARD: "Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus aide à contempler le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie par lequel Jésus veut répandre dans les âmes les flots de grâces jaillis de son Cœur transpercé... Par son FIAT renouvelé au pied de la Croix, Marie, immolée en son Fils à la volonté du Père, est devenue Mère de l'Église et Reine de l'univers... Marie vient encourager l'Église dans l'épreuve, la soutenir dans le combat,... tournant toujours davantage l'Épouse du Christ vers son Époux crucifié vainqueur de la mort... Marie forme au sein de l'Église une multitude d'âmes silencieuses... afin de préparer le règne de Jésus et de travailler ainsi à la gloire du Père; le règne des saints Cœurs de Jésus et de Marie se fonde sur l'offrande cachée d'âmes humbles et fidèles." [21]

Quand s'accomplit le Sacrifice du Christ, Marie est au pied de la Croix, avec Jean. Marie, la Mère des douleurs, communie à toutes les souffrances de son Fils, Victime immolée pour le salut du monde, et victime elle-même selon la prédiction de Syméon : "un glaive te transpercera le cœur." A l'heure suprême de sa mort, Jésus fait communier sa Mère, et le disciple qu'Il aimait, à l'immensité de son Amour. Jésus mourant remet son âme entre les mains du Père, avec une totale confiance, une certitude intense de lumière et de vie, d'amour et de joie. C'est cette certitude de lumière, d'Amour et de joie, que Jésus avait dans son Cœur, son Cœur Eucharistique, qu'Il donne à sa Mère pour qu'elle devienne la Mère de Jean et notre Mère.

Cœur Eucharistique de Jésus - Ferment d'unité

Tout ce qui précède sur la théologie du Cœur Eucharistique de Jésus peut paraître un peu abstrait. Pourtant, il ne faut pas oublier que le Cœur Eucharistique, c'est le Cœur de l'Amour qui se donne, c'est le Cœur de Jésus qui nous aime tellement qu'Il ne peut se résoudre à nous laisser orphelins. L'Eucharistie c'est l'œuvre de notre rédemption sans cesse renouvelée. L'Eucharistie, c'est ce qui soude l'Église, c'est le ferment de notre unité. Essayons, nous aussi, à l'imitation des mystiques, de nous laisser aller à contempler Jésus dans son Cœur Eucharistique, ciment de son Église.

L'unité de ton Église, ô Jésus ! Tu la désirais tellement qu'elle fut l'objet de ta dernière grande prière avec tes apôtres, quand Tu instituas la Pâque de la Nouvelle et éternelle Alliance.

Jésus, quand Tu disais : "Père, qu'ils soient un, comme Toi et Moi nous sommes Un," pensais-Tu à ce moment-là aux grandes déchirures qui défigureraient ton Église ? Pensais-Tu aux doctrines perverses qui dresseraient les hommes les uns contre les autres ? Pensais-Tu à la lutte des classes, cette invention qui va tellement à l'encontre de ta Loi d'Amour ? Pensais-Tu à nos guerres, à nos divisions, à nos philosophies orientées vers la volonté de puissance des uns et à l'exclusion des autres ? Jésus, pensais-Tu à tout çà ?

Jésus, je Te vois vivant dans ton village, dans ta famille, avec tes apôtres sur les routes de Palestine. Tout est Amour en Toi, tout est douceur, miséricorde, sollicitude sans cesse renouvelée. Et tous les hommes ont droit à ton sourire, à ta compréhension, à ton Amour. Tu n'exclus personne: dans ton Royaume, il n'y a pas de divisions, il y a seulement des fonctions différentes, des vocations complémentaires, toutes aussi utiles les unes que les autres.

Je Te vois, Jésus. Là où Tu passais, il y avait, comme de nos jours, tant de gens différents, tant de milieux différents. Tu aurais pu créer des divisions, introduire des séparations dans le groupe de tes apôtres. Non, ils devaient ne faire qu'un... Pourtant leurs origines étaient bien diverses, depuis le Zélote jusqu'au fonctionnaire méprisé car dévoué au fisc romain. Il y avait aussi des gens instruits, des pécheurs, des pères de famille aisée, des artisans. Et tous avaient un métier manuel: c'était obligatoire dans la société juive de l'époque.

Jésus, je Te contemple encore. Il y avait aussi de tout parmi tes amis. Des pécheurs, des pauvres, des gens très instruits et très riches, et même des femmes... ce qui était incroyable à une époque où les femmes ne comptaient guère. Et au pied de ta Croix, quand tous ceux de ton peuple furent partis, il ne restait que Marie la toute sainte, la toute pure, et Jean, l'apôtre au cœur fidèle, et Marie-Madeleine, la grande pécheresse pardonnée. Mais il y avait aussi deux malfaiteurs et des soldats romains pas très recommandables. Il y avait aussi deux membres importants du Sanhédrin: on les oublie toujours, Nicodème et Joseph d'Arimatie qui Te descendirent de la Croix pour T'ensevelir. Quel courage, et quel amour aussi pour oser prendre de tels risques !

Jésus, dans la primitive Église, il y avait aussi de tout: des patriciens et ceux des classes moyennes, des hommes libres et des esclaves, des maîtres et des serviteurs. Mais ils priaient ensemble, ils participaient ensemble à la fraction du pain; et on les reconnaissait à ceci: ils s'aimaient les uns les autres.

Jésus, dans ta primitive Église, ce qui réunissait et soudait les chrétiens, c'était ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique, l'unique Amour de Dieu présent au milieu des hommes. Le ferment de l'unité des chrétiens qui deviendront tes martyrs, c'était ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique.

Je Te vois, Jésus accueillant tous les petits, c'est-à-dire tous les hommes, car pour Toi il n'y a pas de différence: ils sont tous fils d'un même Père. Je T'écoute, Jésus, et je comprends que ton désir le plus cher, c'est l'unité des hommes autour de Toi nous donnant l'Eucharistie. Je comprends que ton Cœur Eucharistique, c'est le liant qui maintient les pierres en place et permet l'édification de la société de l'Amour.

Je Te vois, Jésus nous donnant ton Corps et ton Sang en nourriture pour que nous soyons un comme le Père et Toi Vous êtes Un. Je Te regarde, Jésus, et je prends conscience de l'immense blasphème que sont nos divisions au sein de ton Église. Mon cœur se brise Jésus quand je considère que tes chrétiens, au lieu de travailler à l'unité qui T'est si chère, ont dépensé tant d'énergie pour créer des mondes hostiles, dressés les uns contre les autres.

Ne serait-ce pas le péché de nos sociétés en voie de régression, que d'avoir inventé des mondes rivaux ? Et ces divisions si perverses, si dangereuses, si suicidaires, n'auraient-elles pas en fait, été inventées par ton Ennemi qui est aussi le nôtre ?

Jésus, Tu voulais l'Amour, Tu voulais l'unité des cœurs et des âmes... Alors Satan a inventé la haine et les divisions. Tu voulais une Église une et indivisible, sainte et universelle... Alors il a inventé les divisions, les sectes, l'argent et le sexe.

Jésus, je Te regarde dans ton Eucharistie. Je contemple ton Cœur Eucharistique nous livrant ton Amour. Et je Te prie, Jésus-Eucharistie: fais de nous, dès maintenant, un seul Corps, donne-nous un seul Esprit d'Amour, ton Esprit. Et surtout, soude-nous tous dans ton Cœur eucharistique.

Jésus, fais que nous T'aimions, et que nous nous aimions les uns les autres, comme Tu nous as aimés, comme Tu nous aimes toujours.



Promesse faites par N-S Jésus-Christ à sainte margueritte-marie en faveur des personnes dévouées à son Sacré-Coeur .


1*Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.

2*Je mettrai la paix dans leur familles.

3*Je les consolerai dans toutes leurs peines.

4*Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.

5*Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.

6*les pécheurs trouverons dans mon coeur la source de l'océan infini

de la miséricorde.

7*Les âmes tièdes deviendrons ferventes.

8*Les âmes ferventes s'élèverons rapidement à une grande perfection.

9*je bénirai les maisons où l'image de mon Sacré-Coeur sera exposée

et honorée.

10*Je donnerai aux prêtre le talent de toucher les coeurs les plus endurcis.

11*Les personnes qui propagerons cette dévotion auront leur nom inscrit

dans mon Coeur et n'en seront jamais effacé.

12*Je te promet, dans l'excessive miséricorde de mon Coeur , que son

amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communierons neuf

premier vendredi du mois de suite, la grâce de la pénitence finale,

ils ne mourront point dans ma disgrâce, et sans recevoir les Sacrements,

mon divin Coeur se rendant leur asile assuré au dernier moment.


(Vie et oeuvre de sainte Margueritte-Marie,tome II,page397).

Décalogue (Bible de Jérusalem, Ancien testament) - Les dix commandements (selon le Catéchisme de l'Église catholique)

DÉCALOGUE

(Bible de Jérusalem, Ancien testament)
Exode (20, 12 et s.), puis Deutéronome (5, 16 et s.)

Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement

Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment

Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement

Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement

Tu ne tueras pas.

Tu ne commettras pas d'adultère.

Tu ne voleras pas

Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.

Tu ne convoiteras pas la maison ou la femme de ton prochain

Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain

* *

*

LES DIX COMMANDEMENTS

selon le Catéchisme de l'Église catholique)
(texte de l'édition Mame/Plon de 1992)

C'est à partir du quatrième commandement
que commencent les prescriptions servant de fondement au droit criminel.

Premier commandement

Il est écrit : C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte (Matthieu 4,10).

Le premier des préceptes embrasse la foi, l'espérance et la charité ... Le premier commandement proscrit la superstition et l'irréligion... l'idolâtrie, la divination et la magie, la sorcellerie, le satanisme...

En bref :

2137 - L'homme doit pouvoir professer librement la religion en privé et en public.

2138 - La superstition est une déviation du culte que nous rendons au vrai Dieu. Elle éclate dans l'idolâtrie, ainsi que dans les diverses formes de divination et de magie...

Deuxième commandement

Tu ne prononceras le nom du Seigneur ton Dieu à faux (Exode 20,7)

Il a été dit aux anciens : « Tu ne parjureras pas » Eh bien ! moi je vous dis de ne pas jurer du tout (Matthieu, 5, 33-34)

Le deuxième commandement prescrit de respecter le nom du Seigneur. Il relève, comme le premier commandement de la vertu de la religion et règle plus particulièrement notre usage de la parole dans les choses saintes... Il proscrit le faux serment ... Est parjure celui qui, sous serment, fait une promesse qu'il n'a pas l'intention de tenir...

En bref :

2163 - Le faux serment appelle Dieu à témoigner d'un mensonge. Le parjure est un manquement grave envers le Seigneur, toujours fidèle à ses promesses...

Troisième commandement

Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier (Exode 20, 8-10)

L'Écriture fait à ce propos mémoire de la création... Le sabbat été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat ... « Le jour du sabbat, le Christ s'autorise de faire du bien plutôt que du mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer » (Marc, 3,4).

En bref :

2194 - L'institution du dimanche contribue à ce que « tous jouissent du temps de repos et de loisir suffisant qui leur permette de cultiver leur vie familiale, culturelle, sociale et religieuse » ...

Quatrième commandement

Honore ton père et ta mère afin d'avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne (Exode, 20,12).

Le quatrième commandement ouvre la seconde table. Il indique l'ordre de la charité. Dieu a voulu qu'après Lui, nous honorions nos parents à qui nous devons la vie ... il concerne également les rapports de parenté avec les membres du groupe familial ... il s'étend aux devoirs des élèves à l'égard du maître, des employés à l'égard des employeurs, des subordonnés à l'égard de leurs chefs, des citoyens à l'égard de leur patrie, de ceux qui l'administrent ou la gouvernent.

Ce commandement implique et sous-entend les devoirs des parents, tuteurs, maîtres, chefs, magistrats, gouvernants, et tous ceux qui exercent une autorité sur autrui ou sur une communauté de personnes...

En bref :

2248 - Selon le quatrième commandement, Dieu a voulu qu'après Lui nous honorions nos parents et ceux qu'Il a, pour notre bien, revêtus d'autorité.

2249 - La communauté conjugale est établie sur l'alliance et le consentement des époux. Le mariage et la famille sont ordonnés au bien des conjoints, à la procréation et à l'éducation des enfants.

2250 - Le bien humain et chrétien de la personne et de la société est étroitement lié à la bonne santé de la communauté conjugale et familiale.

2251 - Les enfants doivent à leurs parents respect, gratitude, juste obéissance et aide. Le respect filial favorise l'harmonie de toute la vie familiale.

2252 - Les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants à la foi, à la prière et à toutes les vertus. Ils ont le devoir de pourvoir dans toute la mesure du possible aux besoins physiques et spirituels de leurs enfants.

2253 - Les parents doivent respecter et favoriser la vocation de leurs enfants. Ils se rappelleront et enseigneront que le premier appel du chrétien, c'est de suivre Jésus.

2254 - L'autorité publique est tenue de respecter les droits fondamentaux de la personne humaine et les conditions d'exercice de sa liberté.

2255 - Le devoir des citoyens est de travailler avec les pouvoirs civils à l'édification de la société dans un esprit de vérité, de justice, de solidarité et de liberté.

2256 - Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l'ordre moral. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes ».

2257 - Toute société réfère ses jugements et sa conduite à une vision de l'homme et de sa destinée. Hors des lumières de l'évangile sur Dieu et sur l'homme, les sociétés deviennent aisément totalitaires.

Cinquième commandement

Tu ne commettras pas de meurtre (Exode 20,13)

Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : « Tu ne tueras pas. Celui qui tuera sera passible du jugement ». Et Moi, je vous dis que quiconque se mettra en colère contre son frère sera passible du jugement (Matthieu 5, 21-22)

La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l'action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Dieu seul est maître de la vie de son commencement à son terme : personne en aucune circonstance ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent...

Le meurtre volontaire d'un innocent est gravement contraire à la dignité de l'être humain, à la règle d'or et à la sainteté du Créateur. La loi qui le proscrit est universellement valable : elle oblige tous et chacun, toujours et partout ...

La défense légitime des personnes et des sociétés n'est pas une exception à l'interdit du meurtre de l'innocent que constitue l'homicide volontaire ... Qui défend sa vie n'est pas coupable d'homicide même s'il est contraint de porter à son agresseur un coup mortel... La légitime défense peut être non seulement un droit, mais un devoir grave, pour celui qui est responsable de la vie d'autrui, du bien commun de la famille ou de la cité ...

Préserver le bien commun de la société exige la mise hors d'état de nuire de l'agresseur. À ce titre l'enseignement traditionnel de l'Église a reconnu le bien fondé du droit et du devoir de l'autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnées à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d'une extrême gravité la peine de mort. Pour des raisons analogues les détenteurs de l'autorité ont le droit de repousser par les armes les agresseurs de la cité dont ils ont la charge.

La peine a pour premier effet de compenser le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d'expiation. De plus la peine a pour effet de préserver l'ordre public et la sécurité des personnes. Enfin la peine a une valeur médicinale ; elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l'amendement du coupable...

En bref :

2319 - Toute vie humaine, dès le moment de la conception jusqu'à la mort, est sacrée parce que le personne humaine a été voulue pour elle-même à l'image et à la ressemblance du Dieu vivant et saint.

2320 - Le meurtre d'un être humain est gravement contraire à la dignité de la personne et à la sainteté du Créateur.

2321- L'interdit du meurtre n'abroge pas le droit de mettre hors d'état de nuire un injuste agresseur. La légitime défense est un devoir grave pour qui est responsable de la vie d'autrui ou du bien commun.

2322 - Dès sa conception, l'enfant a le droit à la vie. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est une «pratique infâme » gravement contraire à la loi morale. L'Église sanctionne d'une peine canonique d'excommunication ce délit contre la vie humaine.

2323 - Puisqu'il doit être traité comme une personne dès sa conception, l'embryon doit être défendu dans son intégrité, soigné et guéri comme tout autre être humain.

2324 - L'euthanasie volontaire, quels qu'en soient les formes et les motifs, constitue un meurtre. Elle est gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur.

2325 - Le suicide est gravement contraire à la justice, à l'espérance et à la charité. Il est interdit par le cinquième commandement.

2326 - Le scandale constitue une faute grave quand par action ou par omission il entraîne délibérément autrui à pécher.

2327 - A cause des maux et des injustices qu'entraîne toute guerre nous devons faire tout ce qui est raisonnablement possible pour l'éviter. L'Église prie : « De la famine, de la peste et de la guerre délivre-nous, Seigneur. »

2328 - L'Église et la raison humaine déclarent la validité permanente de la loi morale durant les conflits armés. Les pratiques délibérément contraires au droit des gens et à ses principes universels sont des crimes.

2329 - La course aux armements est une plaie extrêmement grave de l'humanité et lèse les pauvres d'une manière intolérable. »

2340 - « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5, 9).

Sixième commandement

Tu ne commettras pas d'adultère (Exode 20,14 ; Deutéronome, 5,17)

L'adultère. Ce mot définit l'infidélité conjugale. Lorsque deux partenaires, dont l'un au moins est marié, nouent une relation sexuelle, même éphémère, ils commettent un adultère. Le Christ condamne l'adultère même de simple désir ...

En bref :

2392 - L'amour est la vocation fondamentale et innée de tout être humain.

2393 - En créant l'être humain homme et femme, Dieu donne la dignité personnelle d'une manière égale à l'un et à l'autre. Il revient à chacun, homme et femme, de reconnaître et d'accepter son identité sexuelle.

2394 - Le Christ est le modèle de la chasteté. Tout baptisé est appelé à mener une vie chaste, chacun selon son propre état de vie.

2395 - La chasteté signifie l'intégration de la sexualité dans la personne. Elle comporte l'apprentissage de la maîtrise personnelle.

2396 - Parmi les péchés gravement contraires à la chasteté, il faut citer la masturbation, la fornication, la pornographie et les pratiques homosexuelles.

2397 - L'alliance que les époux ont librement contractée implique un amour fidèle. Elle leur confère l'obligation de garder indissoluble leur mariage.

2398 - La fécondité est un bien, un don, une fin du mariage. En donnant la vie, les époux participent à la paternité de Dieu.

2399 - La régulation des naissances représente un des aspects de la paternité et de la maternité responsables. La légitimité des intentions des époux ne justifie pas le recours à des moyens moralement irrecevables (par exemple la stérilisation directe ou la contraception).

2400 - L'adultère et le divorce, la polygamie et l'union libre sont des offenses graves à la dignité du mariage.

Septième commandement

Tu ne commettras pas de vol (Exode 20,15).

Tu ne voleras pas (Matthieu 19,18).

Le septième commandement défend de prendre ou de retenir le bien du prochain injustement et de faire du tort au prochain en ses biens de quelque manière que ce soit. Il prescrit la justice et la charité dans la gestion des biens terrestres et des fruits du travail des hommes. Il demande en vue du bien commun le respect de la destination universelle des biens et du droit de propriété privée. La vie chrétienne s'efforce d'ordonner à Dieu et à la charité fraternelle les biens de ce monde.

En bref :

2450 - « Tu ne voleras pas » (Deutéronome 5, 19). « Ni voleurs, ni cupides (...) ni rapaces n'hériteront du Royaume de Dieu » (1 Co 6, 10).

2451 - Le septième commandement prescrit la pratique de la justice et de la charité dans la gestion des biens terrestres et des fruits du travail des hommes.

2452 - Les biens de la création sont destinés au genre humain tout entier. Le droit à la propriété privée n'abolit pas la destination universelle des biens.

2453 - Le septième commandement proscrit le vol. Le vol est l'usurpation du bien d'autrui, contre la volonté raisonnable du propriétaire.

2454 - Toute manière de prendre et d'user injustement du bien d'autrui est contraire au septième commandement. L'injustice commise exige réparation. La justice commutative exige la restitution du bien dérobé.

2455 - La loi morale proscrit les actes qui, à des fins mercantiles ou totalitaires, conduisent à asservir des êtres humains, à les acheter, à les vendre et à les échanger comme des marchandises.

2456 - La domination accordée par le Créateur sur les ressources minérales, végétales et animales de l'univers ne peut être séparée du respect des obligations morales, y compris envers les générations à venir.

2457 - Les animaux sont confiés à la gérance de l'homme qui leur doit bienveillance. Ils peuvent servir à la juste satisfaction des besoins de l'homme.

2458 - L'Église porte un jugement en matière économique et sociale quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l'exigent. Elle se soucie du bien commun temporel des hommes en raison de leur ordination au souverain Bien, notre fin ultime.

2459 - L'homme est lui-même l'auteur, le centre et le but de toute la vie économique et sociale. Le point décisif de la question sociale est que les biens créés par Dieu pour tous arrivent en fait à tous, suivant la justice et avec l'aide de la charité.

2460 - La valeur primordiale du travail tient à l'homme même, qui en est l'auteur et le destinataire. Moyennant son travail, l'homme participe à l'oeuvre de la création. Uni au Christ le travail peut être rédempteur.

2461 - Le développement véritable est celui de l'homme tout entier. Il s'agit de faire croître la capacité de chaque personne de répondre à sa vocation, donc à l'appel de Dieu.

2462 - L'aumône faite aux pauvres est un témoignage de charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plait à Dieu.

2463 - Dans la multitude d'êtres humains sans pain, sans toit, sans lieu, comment ne pas reconnaître Lazare, mendiant affamé de la parabole ? Comment ne pas entendre Jésus « A Moi non plus vous ne L'avez pas fait » (Mt 25, 45) ?

Huitième commandement

Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain (Exode 20,16).

Le huitième commandement interdit de travestir la vérité dans les relations avec autrui. Cette prescription morale découle de la vocation du peuple saint à être témoin de son Dieu qui est et qui veut la vérité. Les offenses à la vérité expriment, par des paroles ou des actes, un refus de s'engager dans la rectitude morale ; elles sont des infidélités foncières à Dieu et, en ce sens, sapent les bases de l'alliance.

En bref :

2504 - « Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain » (Ex 20, 16). Les disciples du Christ ont « revêtu l'homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité » (Ep 4, 24).

2505 - La vérité ou véracité est la vertu qui consiste à se montrer vrai en ses actes et à dire vrai en ses paroles, se gardant de la duplicité, de la simulation et de l'hypocrisie.

2506 - Le chrétien n'a pas à « rougir de rendre témoignage au Seigneur » (2 Tm 1, 8) en acte et en parole. Le martyre est le suprême témoignage rendu à la vérité de la foi.

2507 - Le respect de la réputation et de l'honneur des personnes interdit toute attitude ou toute parole de médisance ou de calomnie.

2508 - Le mensonge consiste à dire le faux avec l'intention de tromper le prochain qui a droit à la vérité.

2509 - Une faute commise à l'encontre de la vérité demande réparation.

2510 - La règle d'or aide à discerner, dans les situations concrètes, s'il convient ou non de révéler la vérité à celui qui la demande.

2511 - « Le secret sacramentel est inviolable ». Les secrets professionnels doivent être gardés. Les confidences préjudiciables à autrui n 'ont pas à être divulguées.

2512 - La société a droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice. Il convient de s'imposer modération et discipline dans l'usage des moyens de communication sociale.

2513 - Les beaux-arts, mais surtout l'art sacré « visent, par nature, à exprimer de quelque façon dans les oeuvres humaines la beauté infinie de Dieu, et ils se consacrent d'autant plus à accroître sa louange et sa gloire qu'ils n'ont pas d'autre propos que de contribuer le plus possible à tourner les âmes humaines vers Dieu ».

Neuvième commandement

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain (Exode 20,17).

Suivant la tradition catéchétique catholique, le neuvième commandement proscrit la concupiscence charnelle, le dixième interdit la convoitise du bien d'autrui. Au sens étymologique, la « concupiscence » peut désigner toute forme véhémente de désir humain. La théologie chrétienne lui a donné le sens particulier du mouvement de l'appétit sensible qui contrarie l'œuvre de la raison humaine.

En bref :

2528 - « Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis dans son coeur l'adultère avec elle » (Mt 5, 28).

2529 - Le neuvième commandement met en garde contre la convoitise ou concupiscence charnelle.

2530 -La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du coeur et la pratique de la tempérance.

2531 - La pureté du coeur nous donnera de voir Dieu : elle nous donne dès maintenant de voir toute chose selon Dieu.

2532 - La purification du coeur exige la prière, la pratique de la chasteté, la pureté de l'intention et du regard.

2533 - La pureté du coeur demande la pudeur qui est patience, modestie et discrétion. La pudeur préserve l'intimité de la personne.

Dixième commandement

Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain (Exode 20,17). Tu ne désireras ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur ou sa servante, ni son bœuf ou son âne : rien de ce qui est à lui (Deutéronome 5,21).

Le dixième commandement proscrit l'avidité et le désir d'une appropriation sans mesure des biens terrestres ; il défend la cupidité déréglée née de la passion immodérée des richesses et de leur puissance. Il interdit encore le désir de commettre une injustice par laquelle on nuirait au prochain dans ses biens temporels.

En bref :

2528 - Le dixième commandement défend la cupidité déréglée, née de la passion immodérée des richesses et de leur puissance.

2253 - L'envie est la tristesse éprouvée devant le bien d'autrui et le désir immodéré de se l'approprier. Elle est un vice capital.

2554 - Le baptisé combat l'envie par la bienveillance, l'humilité et l'abandon à la providence de Dieu.

2555 - Les fidèles du Christ « ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Ga 5, 24) ; ils sont conduits par l'Esprit et suivent ses désirs.

2556 - Le détachement des richesses est nécessaire pour entrer dans le Royaume des Cieux. « Bienheureux les pauvres de cœur ».

2557 - L'homme de désir dit : « Je veux voir Dieu. » La soif de Dieu est étanchée par l'eau de la vie éternelle.

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P.S. n° 2070 : Les dix commandements appartiennent à la révélation de Dieu. Ils nous enseignent en même temps la véritable humanité de l'homme. Ils mettent en lumière les devoirs essentiels et donc, indirectement, les droits fondamentaux inhérents à la nature de la personne humaine. Le Décalogue contient une expression privilégiée de la « loi naturelle ».


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