Sacrement de la Confirmation.
Qu'est-ce que le sacrement de la Confirmation ?
Onction avec le saint chrême des confirmands lors des confirmations d'adultes à la basilique de Saint-Denis (93), France.
Un des sacrements qui rend chrétien
Le sacrement de la confirmation est l'un des sept sacrements. Comme le baptême, il est reçu une seule fois dans la vie d'un chrétien. Avec le baptême et l'eucharistie, il fait partie des trois sacrements de l'initiation chrétienne, c'est-à-dire des sacrements qui, ensemble, permettent de devenir un chrétien à part entière.
Un sacrement qui n'est pas facultatif : il donne croissance et force pour approfondir le baptême
Le sacrement de la confirmation est un sacrement qui fait croître la vie de Dieu chez le baptisé pour qu'elle se déploie au-delà de lui. C'est un sacrement de croissance (au plus profond de soi-même) et de force (pour aller au-delà de soi-même). Il reprend et approfondit la grâce déjà reçue au baptême.
Le sacrement de la confirmation n'est pas facultatif dans la vie chrétienne : avec la réception de l'eucharistie, il est vital pour que Dieu achève ce qu'il a commencé au baptême.
Ainsi, dans le sacrement de la confirmation, Dieu s'engage et manifeste au baptisé qu'il le reconnaît pleinement comme son fils et qu'il sera toujours pour lui un père ; l'union au Christ est renforcée en vivant plus explicitement de son Esprit ; les dons de l'Esprit-Saint se déploient au mieux dans la vie du baptisé pour que celui-ci prenne totalement sa place dans l'Église, le Corps du Christ, et qu'il soit plus réceptif au souffle de l'Esprit-Saint dans sa vie et dans le monde. Il pourra alors témoigner de sa foi en Jésus-Christ par toute sa vie et vivre au mieux de la Bonne Nouvelle.
Un don gratuit de Dieu à déployer dans sa vie
Comme tout sacrement, la confirmation est d'abord et avant tout un don de Dieu. C'est un don totalement gratuit, sans retour, au-delà même de la nécessité et de la qualité de la préparation à ce sacrement. (Le mot « confirmation » prête souvent à confusion. On ne confirme pas soi-même son baptême : c'est l'engagement et le don de Dieu qui confirme et approfondit la grâce reçue au baptême. Le mot confirmation vient du verbe latin « confirmare » qui veut dire encourager, consolider, affermir.)
Si le don de Dieu prend effet avec le sacrement, il appartient néanmoins au baptisé-confirmé de répondre à ce don de Dieu et de le laisser se déployer pleinement dans sa vie. Car le sacrement de la confirmation place le chrétien et la vie chrétienne dans dynamique de croissance, celle de la vie avec l'Esprit-Saint. La confirmation ouvre toujours sur l'avenir, un avenir enraciné avec le Christ, dans la liberté que donne l'Esprit.
Être marqué de l'Esprit-Saint, par le geste de l'évêque
Le sacrement de la confirmation est donné par l'évêque du diocèse ou son délégué. En ce cas, il s'agira le plus souvent d'un représentant de l'évêque dans le diocèse : un vicaire général ou un vicaire épiscopal. S'il y a un très grand nombre de personnes à être confirmées, l'évêque ou son délégué peut faire appel pour l'aider à tout prêtre présent lors de la célébration.
Au cours de la célébration, l'évêque impose les mains à tous ceux qui reçoivent le sacrement et il invoque pour eux le don particulier de l'Esprit-Saint. Puis il fait sur leur front une onction avec le Saint-Chrême (huile parfumée, consacrée par l'évêque en présence de tous les prêtres du diocèse à la messe chrismale, pendant la Semaine sainte) en disant : « Sois marqué de l'Esprit Saint, le Don de Dieu ». Par cette « marque » de l'Esprit (ou ce « sceau ») donnée par l'évêque en Église, le sacrement de la confirmation insère ainsi pleinement le baptisé dans l'Église et l'aide à trouver sa place dans le monde, en vrai témoin du Christ.
Deux images pour mieux comprendre
Malgré leur limites, deux images aideront à mieux comprendre le sens de la confirmation par rapport au baptême.
Ainsi, le rapport entre le baptême et la confirmation est analogue à celui que le Christ vit de Pâques à Pentecôte. Tout est réalisé par le Christ à Pâques, y compris un premier don de l'Esprit Saint, pour suivre l'Évangile selon saint Jean (cf. Jean 20, 22). À la Pentecôte, telle que saint Luc la décrit dans les Actes des Apôtres, ce don vient se déployer : les apôtres, embrasés du don de l'Esprit, s'ouvre à toute l'humanité pour y témoigner que le Christ y est à l'œuvre. C'est la naissance de l'Église.
On peut parler aussi du rapport entre la naissance et la reconnaissance. Dans la vie d'un être humain, tout est donné à la naissance, comme tout est donné au baptême. Mais pour qu'un petit d'homme puisse grandir et se déployer, il a besoin que ses parents le reconnaissent comme leur enfant et l'aident à grandir. C'est un sens du sacrement de la confirmation. C'est aussi la dynamique de ce qu'à vécu le Christ pour nous : tout était donné dans l'incarnation, avec ce double mystère de l'annonciation ou l'Esprit Saint est à l'œuvre et de la nativité. Mais quand le Christ est plongé dans les eaux du Jourdain, commençant sa vie publique, Dieu, son Père fait descendre sur lui l'Esprit Saint et le reconnaît comme son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. » (Cf. Matthieu 3,16-17)
Un peu d'histoire : la confirmation et ses rebondissements
Chrismation d'une confirmande par P. Hugues de Voillemont lors de la Vigile de Pentecôte. Egl. Saint Pierre Saint Paul. Colombes (92) France.
Le sacrement de la confirmation a connu beaucoup d'évolutions depuis les premiers temps de l'Église. Pour comprendre ce qu'est ce sacrement aujourd'hui, il peut être utile d'en préciser les rebondissements dans l'histoire, et notamment les liens qu'il a eus avec les deux autres sacrements de l'initiation chrétienne : le baptême et l'eucharistie.
Jusqu'au IIIe siècle
Pendant les deux premiers siècles, on devenait chrétien après un long temps de formation (le catéchuménat) qui débouchait sur le baptême d'eau et l'eucharistie. Mais il n'y a pas de mention d'une onction dans les documents qui nous sont parvenus.
À partir du IIIe siècle, l'initiation chrétienne se faisait dans une grande célébration à la vigile pascale, présidée par l'évêque, avec trois étapes : le baptême, une onction d'huile et l'eucharistie. La confirmation (ou l'onction) était donc un achèvement du rite du baptême. Cette onction était faite par l'évêque.À partir du IVe siècle, une lente séparation avec le baptême
Dès les IVe et Ve siècles, les communautés chrétiennes s'étendent au-delà des villes. Des paroisses s'organisent en campagne. L'évêque ne pouvait aller dans toutes les paroisses quand un baptême avait lieu. Jusqu'au VIIIe siècle, en ville la manière de faire ne change pas ; dans les campagnes, l'imposition des mains et l'onction (c'est-à-dire le sacrement de la confirmation) sont repoussées à un temps ultérieur, lors du passage de l'évêque. On veut marquer par là le rôle de l'évêque dans l'initiation chrétienne, responsable de la communion entre tous les chrétiens et à qui il revient d'authentifier l'initiation chrétienne. À partir du ixe siècle, en Occident, l'onction est totalement séparée du baptême.
En Orient, une autre manière de faire
En revanche, en Orient, dès le Ve siècle, une autre manière de faire se met en place. C'est le prêtre en non plus l'évêque qui, après le baptême, donne immédiatement la confirmation (ou l'onction) et fait communier, et cela, même pour les tout petits enfants. En fait, on a voulu garder l'unité et le sens des différents rites de l'initiation chrétienne. Cette manière de faire a toujours cours dans les églises catholiques de rite oriental.
Le déplacement de la première communion
Enfin, pour l'Occident, la place de la première communion va évoluer. Pour le cas de la France et sauf exceptions dans certaines régions, jusqu'en 1910, la première communion se fera entre 10 et 14 ans, après la confirmation reçue entre 7 et 10 ans. Le pape Pie X ayant décidé de la communion précoce des enfants en 1910, la confirmation aura lieu après la première communion. Mais plus encore, dans les paroisses, c'est la communion solennelle (ancêtre de la profession de foi), vers 12 ans, qui prendra le plus d'importance au détriment de la confirmation qui tombera un peu en désuétude.
Un lien toujours important entre le baptême, l'eucharistie et la confirmation
De la séquence initiale : baptême, onction-confirmation, première communion, reçus dans la même célébration, on est donc passé en Occident à une séquence : baptême, première communion, confirmation, reçus lors de trois célébrations différentes et espacées de plusieurs années.
On comprendra alors aisément que le sacrement de la confirmation, même séparé des deux autres, doit être fortement relié à celui du baptême et à la réception de l'eucharistie.
Ensemble, ils forment un même mouvement pour devenir chrétien. Et c'est pour cela que le Concile de Vatican II a demandé que la séquence initiale soit rétablie lors des baptêmes d'adultes.