Prières de Saint Thomas D'Aquin.

30/12/2021

*« Ô Déité trine et une, conduisez-nous où nous tendons, à la lumière que Vous habitez » :

« Que la joie accompagne ces Saintes solennités, et que les louanges résonnent du fond des cœurs, arrière le passé, que tout soit nouveau, les cœurs, les voix et les œuvres. Nous célébrons la dernière Cène nocturne en laquelle nous Le croyons, le Christ donna à ses frères l'agneau et les azymes, selon les lois jadis prescrites à leurs pères. Après l'agneau typique, le festin achevé, nous confessons que le corps du Seigneur même, de ses propres mains fut donné aux disciples, entier pour tous et pour chacun. Faibles, Il leur donna son Corps pour mets, tristes, Il leur donna son Sang pour breuvage, disant : prenez la coupe que je vous livre, buvez en tous. Ainsi institua-t-Il ce sacrifice, voulant que le ministère en fût confié aux seuls Prêtres. A eux donc de s'en nourrir et de le donner aux autres. Le pain des anges devient le pain des hommes. Le pain du ciel met un terme aux figures. Chose admirable ! Il mange son Seigneur, le pauvre, l'esclave et l'humble. Ô Déité trine et une, nous Vous en supplions, visitez-nous tandis que nous Vous honorons, par Vos chemins, conduisez-nous où nous tendons, à la lumière que Vous habitez. Ainsi soit-il. ».

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*La « Prière quotidienne » de Saint Thomas d'Aquin :

« Accordez-moi, Dieu miséricordieux, de désirer ardemment ce qui vous plaît, de le rechercher prudemment, de le reconnaître véritablement et de l'accomplir parfaitement, à la louange et à la gloire de votre nom.
Mettez de l'ordre en ma vie, accordez-moi de savoir ce que vous voulez que je fasse, donnez-moi de l'accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme.
Que j'aille vers vous, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, qui ne s'égare pas entre les prospérités et les adversités, tellement que je vous rende grâces dans les prospérités, et que je garde la patience dans les adversités, ne me laissant ni exalter par les premières, ni déprimer par les secondes.
Que rien ne me réjouisse ni me m'attriste, hors ce qui me mène à vous ou m'en écarte. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne, si ce n'est à vous. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de vous, Seigneur, et que tout ce qui vous touche me soit cher, mais vous, mon Dieu, plus que tout le reste.
Que toute joie me dégoûte qui est sans vous, et que je ne désire rien en dehors de vous. Que tout travail, Seigneur, me soit plaisant qui est pour vous, et tout repos ennuyeux qui est sans vous. Donnez-moi souvent de diriger mon cœur vers vous, et, dans mes défaillances, de les peser avec douleur, avec un ferme propos de m'amender.
Rendez-moi, Seigneur Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, sérieux sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de votre crainte sans désespoir, véridique sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l'édifiant de parole et d'exemple sans simulation.
Donnez-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant que nulle curieuse pensée ne détourne de vous, un cœur noble que nulle indigne affection n'abaisse, un cœur droit que nulle intention perverse ne dévie, un cœur ferme que nulle épreuve ne brise, un cœur libre que nulle violente affection ne subjugue.
Accordez-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui vous connaisse, un empressement qui vous cherche, une sagesse qui vous trouve, une vie qui vous plaise, une persévérance qui vous attende avec confiance, et une confiance qui vous embrasse à la fin.
Accordez-moi d'être affligé de vos peines par la pénitence, d'user en chemin de vos bienfaits par la grâce, de jouir de vos joies surtout dans la patrie par la gloire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

*« Donne-moi de partager volontiers ce que je possède » :
« Donne-moi de partager volontiers ce que je possède, de demander humblement à qui en est pourvu ce que je ne possède pas, d'avouer avec humilité le mal que j'ai fait, de supporter avec égalité d'âme le mal que je souffre, de ne pas porter envie au bien du prochain, de te rendre grâces sans cesse des biens que tu m'accordes. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Je loue ta clémence si patiente à m'attendre » :
« Je loue ta clémence si patiente à m'attendre, ta douceur qui ne fait que simuler la vengeance, ta tendresse qui m'appelle, ta bénignité qui me reçoit, ta miséricorde qui pardonne mes fautes, ta bonté qui me comble au-delà de mes mérites, ta patience qui ne se souvient pas de l'injure, ta condescendance qui me console, ta longanimité qui me protège, ton éternité qui me conserve, ta vérité qui me récompense. Pour tout cela, je ne suffis pas à te louer. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Auprès de Toi » :
« Qu'auprès de Toi, Père très clément, mon esprit obtienne la sagesse, ma sensibilité l'accomplissement de ses souhaits, mes puissances de combat la gloire du triomphe : là, dis-je, auprès de toi, où est l'absence de tout danger, la variété des demeures, la concorde des volontés ; là où est le charme du printemps, la lumière de l'été, la fécondité de l'automne et le repos de l'hiver. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Dieu tout-puissant et éternel, voici que je m'approche du sacrement de votre fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ » de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Docteur de l'Église, Prêtre Dominicain et Saint Patron de l'Enseignement Catholique.


*La Prière avant la Communion de Saint Thomas d'Aquin « Dieu tout-puissant et éternel, voici que je m'approche du sacrement de votre fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ » :
« Dieu tout-puissant et éternel, voici que je m'approche du sacrement de votre fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ. Malade, je viens au médecin dont dépend ma vie ; souillé, à la source de la miséricorde ; aveugle, au foyer de la lumière éternelle ; pauvre et dépourvu de tout, au Maître du Ciel et de la terre. J'implore donc votre immense, votre inépuisable générosité, afin que vous daigniez guérir mes infirmités, laver mes souillures, illuminer mon aveuglement, combler mon indigence, couvrir ma nudité ; et qu'ainsi je puisse recevoir le Pain des Anges, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, avec toute la révérence et l'humilité, toute la contrition et la dévotion, toute la pureté et la foi, toute la fermeté de propos et la droiture d'intention que requiert le salut de mon âme. Donnez-moi, je vous prie, de ne pas recevoir simplement le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, mais bien toute la vertu et l'efficacité du sacrement. Ô Dieu plein de douceur, donnez-moi de si bien recevoir le Corps de votre Fils Unique, Notre Seigneur Jésus-Christ, ce corps charnel qu'il reçut de la Vierge Marie, que je mérite d'être incorporé à son Corps Mystique et compté parmi ses membres. Ô Père plein d'amour, accordez-moi que ce Fils Bien-Aimé que je m'apprête à recevoir maintenant sous le voile qui convient à mon état de voyageur, je puisse un jour le contempler à visage découvert et pour l'éternité, Lui, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Je Vous adore dévotement, Déité cachée, qui sous ces figures êtes réellement présent » :
« Je Vous adore dévotement, Déité cachée, qui sous ces figures êtes réellement présent. A Vous mon cœur tout entier se soumet car en Vous contemplant tout entier il défaille. Vue, toucher, goût sont ici déroutés, mais par l'ouïe toute seule ma foi se rassure. Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu, rien n'est plus vrai que ce verbe de Vérité. Sur la croix se cachait la seule Déité, ici se cache aussi l'humanité. Pourtant, croyant et confessant l'une et l'autre, j'implore ce qu'implora le larron pénitent. Je n'inspecte pas vos plaies comme Thomas, pourtant, je confesse que Vous êtes mon Dieu. Faites que de plus en plus en Vous je croie, qu'en Vous j'espère, que je Vous aime. Ô mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant donnant la vie à l'homme, donnez à mon âme de vivre de Vous, et de toujours Vous goûter avec douceur. Bon pélican, Seigneur Jésus, purifiez-moi, impur, par votre sang dont une seule goutte peut sauver le monde entier de ses crimes. Jésus, que j'aperçois maintenant voilé, je Vous prie, faites ce dont j'ai tant soif : que, contemplant à découvert votre Face, je sois heureux de la vue de votre gloire. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Ô Dieu qui pouvez tout et qui donnez les vertus » :
« Ô Dieu qui pouvez tout, qui savez tout, qui n'avez ni commencement ni fin, Vous qui donnez les vertus, les conservez et les récompensez, daignez me stabiliser sur le sol ferme de la foi, me protéger de l'inexpugnable bouclier de l'espérance, me parer du vêtement nuptial de la charité. Donnez-moi par la justice de Vous être soumis, par la prudence d'éviter les pièges du diable, par la tempérance de garder un juste milieu, par la force de supporter patiemment l'adversité. Donnez-moi de partager volontiers le bien que j'ai avec celui qui en manque, le bien que je n'ai pas, de le demander humblement à qui en est pourvu ; le mal que j'ai fait, de l'avouer loyalement, le mal que je souffre, de le supporter avec égalité d'âme, le bien du prochain, de le regarder sans envie, vos bienfaits, de vous en rendre toujours grâces. Apprenez-moi à garder la règle dans ma tenue, ma démarche et mes gestes, retenir sur mes lèvres toute parole vaine, préserver mes pas de tout écart, empêcher mes yeux de divaguer, défendre mes oreilles des rumeurs, tenir le front humblement incliné, élever mon esprit vers le ciel, mépriser ce qui passe, ne désirer que Vous seul, dompter ma chair, purifier ma conscience, honorer les Saints, Vous louer dignement, progresser dans le bien et couronner mes bonnes actions par une sainte mort. Plantez en moi les vertus, Seigneur, en sorte que je sois dévoué aux choses divines, prévoyant dans les choses humaines, et à charge à personne pour l'usage de mon corps. Donnez-moi, Seigneur, la ferveur dans la contrition, l'intégrité dans la confession, la plénitude dans la satisfaction. Mettez de l'ordre au-dedans de moi par une bonne vie, afin que je fasse ce qui convient, ce qui sera profitable à moi comme mérite, et aux autres comme exemple. Donnez-moi de ne jamais désirer des actions sans sagesse, ni me lasser des choses fastidieuses, afin qu'il ne m'arrive pas de désirer avant le temps ce que je dois faire, ou de le délaisser avant de l'avoir mené à bonne fin. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Accordez, ô Dieu, la miséricorde à un misérable » :
« A vous fontaine de miséricorde, ô Dieu, voici que je viens, moi pécheur ; daignez donc me laver, moi impur. Ô soleil de justice, illuminez un aveugle. Ô médecin éternel, guérissez un blessé. Ô Roi des rois, revêtez un dépouillé. Ô médiateur de Dieu et des hommes, réconciliez un coupable. Ô bon Pasteur, ramenez un errant. Accordez, ô Dieu, la miséricorde à un misérable, l'indulgence à un criminel, la vie à un mort, la justification à un impie, l'onction de la grâce à un endurci. Ô très clément, rappelez-moi quand je fuis, attirez-moi quand je résiste, relevez-moi quand je tombe, soutenez-moi quand je marche. Ne m'oubliez pas quand je Vous oublie, ne m'abandonnez pas quand je Vous abandonne, ne me méprisez pas quand je pèche. Car en péchant, je Vous ai offensé, mon Dieu, j'ai lésé mon prochain, je ne me suis pas épargné moi-même. J'ai péché, mon Dieu, par fragilité contre Vous, Père tout-puissant, par ignorance contre Vous, Fils très sage, par malice contre Vous, Esprit-Saint clément ; en tout cela je Vous ai offensé, Trinité sublime. Ah ! Malheureux, combien nombreuses et grandes, combien diverses ont été mes fautes ! Je Vous ai abandonné, Seigneur, et devant Votre bonté je le déplore, par un amour mauvais, par une mauvaise crainte, et je préférai Vous perdre que manquer de ce que j'aimais ou affronter ce que je craignais. Ô mon Dieu, que j'ai fait de mal en parole et en action, péchant secrètement, ouvertement et opiniâtrement ! Je Vous supplie donc, eu égard à ma fragilité, de ne pas regardez à mon iniquité, mais à Votre immense bonté, et de remettre avec clémence ce que j'ai fait, me donnant la douleur du passé et une efficace vigilance pour l'avenir. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*« Je vous invoque, Dieu de toute consolation, pour me donner la connaissance de la Vérité première » :
« Je vous invoque, Dieu de toute consolation, Vous qui ne trouvez en nous que Vos propres dons, pour qu'au terme de cette vie, Vous daignez me donner la connaissance de la Vérité première, la jouissance de la divine Majesté. Donnez aussi à mon corps, ô généreux Rémunérateur, la beauté de la clarté, la promptitude de l'agilité, la pénétration de la subtilité, la force de l'impassibilité. Ajoutez-y l'abondance des richesses, l'affluence des délices, l'accumulation des biens, afin que je puisse me réjouir au-dessus de moi de Votre consolation, au-dessous de moi de la douceur du séjour, au-dedans de moi de la glorification de mon corps et de mon âme, auprès de moi de l'exquise compagnie des anges et des hommes. Qu'auprès de Vous, Père très clément, je trouve pour mon esprit les illuminations de la sagesse, pour ma sensibilité l'accomplissement de mes désirs, pour mes puissances de combat la gloire du triomphe ; auprès de Vous, dis-je, là où est l'absence de tout péril, la variété des demeures, la concorde des volontés ; là où est la douceur du printemps, la lumière de l'été, la fertilité de l'automne, et le repos de l'hiver. Donnez-moi, Seigneur Dieu, la vie qui ne connaît plus la mort, la joie qui est sans douleur, là où réside la souveraine liberté, la livre sécurité, la sûre tranquillité, la joyeuse félicité, l'heureuse éternité, l'éternelle béatitude, la vision et la louange de la vérité : Dieu. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

 *« Créateur ineffable, daignez projeter sur les ténèbres de mon intelligence un rayon de Votre clarté » :

« Créateur ineffable, qui des trésors de votre sagesse avez choisi les trois hiérarchies angéliques et les avez placées en un ordre admirable au-dessus du ciel empyrée ; Vous qui avez disposé avec tant d'harmonie les parties de l'univers ; Vous, dis-je, qu'on nomme à juste titre source de lumière et de sagesse, et principe suprême, daignez projeter sur les ténèbres de mon intelligence un rayon de Votre clarté, chassant de moi les doubles ténèbres dans lesquelles je suis né, celle du péché et celle de l'ignorance. Vous qui rendez diserte la langue des enfants, formez ma langue et versez sur mes lèvres la grâce de Votre bénédiction. Donnez-moi la pénétration pour comprendre, la capacité de retenir, la méthode et la facilité pour apprendre, la subtilité pour interpréter, une grâce abondante pour parler. Disposez le commencement, dirigez le progrès, couronnez la fin. Vous qui êtes vrai Dieu et vrai homme, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. 

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*La Prière de Saint Thomas d'Aquin « Lauda Sion salvatorem » (Sion, célèbre ton Sauveur) :
Lauda, Sion, Salvatorem, lauda ducem et pastorem, in hymnis et canticis.
Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.
Quantum potes, tantum aude, quia major omni laude nec laudare sufficis.
Autant que tu le peux, tu dois oser, car Il dépasse tes louanges et tu ne pourras jamais trop Le louer.
Laudis thema specialis, Panis vivus et vitalis hodie proponitur.
Le sujet particulier de notre louange, le Pain vivant et vivifiant, c'est cela qui nous est proposé aujourd'hui.
Quem in sacræ mensa cenæ turbæ fratrum duodenæ datum non ambigitur.
Au repas sacré de la Cène, au groupe des douze frères, Il a été clairement donné.
Sit laus plena, sit sonora ; Sit jucunda, sit decora ; mentis jubilatio.
Que notre louange soit pleine, qu'elle soit sonore ; qu'elle soit joyeuse, qu'elle soit belle la jubilation de nos cœurs.
Dies enim solemnis agitur in qua mensæ prima recolitur hujus institutio.
C'est en effet la journée solennelle où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.
In hac mensa novi Regis, novum Pascha novæ legis, phase vetus terminat.
A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi met fin à la Pâque ancienne.
Vetustatem novitas, umbram fugat veritas, noctem lux eliminat.
L'ordre ancien cède la place au nouveau, la vérité chasse l'ombre, la lumière dissipe la nuit.
Quod in cena Christus gessit, faciendum hoc expressit, in sui memoriam.
Ce que le Christ a fait à la Cène, Il a ordonné de le refaire en mémoire de Lui.
Docti sacris institutis, panem, vinum in salutis consecramus hostiam.
Instruits par ces commandements sacrés, nous consacrons le pain et le vin en victime de salut.
Dogma datur christianis, quod in carnem transit panis et vinum in sanguinem.
C'est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son Corps et le vin en son Sang.
Quod non capis, quod non vides, animosa firmat fides, præter rerum ordinem.
Ce que tu ne comprends pas, ce que tu ne vois pas, la foi vive l'affirme, hors de l'ordre naturel des choses.
Sub diversis speciebus, signis tantum et non rebus, latent res eximiæ.
Sous des espèces différentes, signes seulement et non réalités, se cachent des choses sublimes.
Caro cibus, sanguis potus, manet tamen Christus totus, sub utraque specie.
Sa chair est nourriture, son Sang est breuvage, pourtant le Christ tout entier demeure sous l'une ou l'autre espèce.
A sumente non concisus, non confractus, non divisus, integer accipitur.
Par celui qui le reçoit, il n'est ni coupé ni brisé, ni divisé : Il est reçu tout entier.
Sumit unus, sumunt mille, quantum isti, tantum ille nec sumptus consumitur.
Qu'un seul le reçoive ou mille, celui-là reçoit autant que ceux-ci et l'on s'en nourrit sans le détruire.
Sumunt boni, sumunt mali, sorte tamen inæquali : vitæ vel interitus.
Les bons le reçoivent, les méchants aussi, mais pour un sort bien inégal : pour la vie ou pour la mort.
Mors est malis, vita bonis, vide paris sumptionis quam sit dispar exitus.
Mort pour les méchants, vie pour les bons, vois comme d'une même communion l'effet peut être différent.
Fracto demum sacramento, ne vacilles, sed memento tantum esse sub fragmento quantum toto tegitur.
Quand le Sacrement est rompu ne te laisses pas ébranler, mais souviens-toi qu'il y a autant sous chaque fragment que dans le tout.
Nulla rei fit scissura signi tantum fit fractura ; qua nec status, nec statura signati minuitur.
La réalité n'est pas divisée, le signe seulement est fractionné ; mais ni l'état ni la taille de ce qui est signifié n'est diminué.
Ecce panis angelorum factus cibus viatorum, vere Panis filiorum non mittendis canibus.
Voici le pain des anges devenu l'aliment de ceux qui sont en chemin, vrai Pain des enfants à ne pas jeter aux chiens.
In figuris præsignatur, cum Isaac immolatur, Agnus paschæ deputatur datur manna patribus.
D'avance il est annoncé en figures, lorsqu'Isaac est immolé, l'Agneau pascal, sacrifié la manne, donnée à nos pères.
Bone pastor, Panis vere, Jesu, nostri miserere, Tu nos pasce, nos tuere, Tu nos bona fac videre in terra viventium.
Ô bon Pasteur, notre vrai Pain, Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous, protège-nous, fais-nous voir le bonheur dans la terre des vivants.
Tu qui cuncta scis et vales, qui nos pascis hic mortales tuos ibi commensales, Coheredes et sociales Fac sanctorum civium. Amen. Alleluia.
Toi qui sais tout et qui peux tout, Toi qui sur terre nous nourris, fais que, là-haut, invités à ta table, nous soyons les cohéritiers et les compagnons des saints de la cité céleste. Amen. Alléluia.Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

*La Prière de Saint Thomas d'Aquin « O salutaris Hostia » :
« O salutaris Hostia, quae caeli pandis ostium, bella premunt hostilia, da robur, fer auxilium. O vere digna Hostia, spes unica fidelium, in te confidit Francia ; da pacem, serva lilium Uni trinoque Domino sit sempiterna gloria, qui vitam sine termino Nobis donet in patria. Amen ».La Prière de Saint Thomas d'Aquin « Ô réconfortante Hostie » :
« Ô réconfortante Hostie, qui nous ouvre les portes du ciel, les armées ennemies nous poursuivent, donne-nous la force, porte-nous secours. Ô vraiment digne Hostie, unique espoir des fidèles, en Toi se confie la France, donne-lui la paix, conserve le lys. Au Seigneur unique en trois personnes soit la gloire éternelle ; qu'Il nous donne en son Royaume la vie qui n'aura pas de fin. Amen. »Autre traduction de la Prière de Saint Thomas d'Aquin « Ô salutaire Hostie » :
« Ô salutaire Hostie, qui ouvrez la porte du ciel, des guerres violentes nous pressent, donnez-nous force et secours. Au Seigneur trine et un, soit gloire à jamais ! Qu'il nous donne dans la patrie, la vie sans terme. Ainsi soit-il. »Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

« Ô Déité trine et une, conduisez-nous où nous tendons, à la lumière que Vous habitez » :

« Que la joie accompagne ces Saintes solennités, et que les louanges résonnent du fond des cœurs, arrière le passé, que tout soit nouveau, les cœurs, les voix et les œuvres. Nous célébrons la dernière Cène nocturne en laquelle nous Le croyons, le Christ donna à ses frères l'agneau et les azymes, selon les lois jadis prescrites à leurs pères. Après l'agneau typique, le festin achevé, nous confessons que le corps du Seigneur même, de ses propres mains fut donné aux disciples, entier pour tous et pour chacun. Faibles, Il leur donna son Corps pour mets, tristes, Il leur donna son Sang pour breuvage, disant : prenez la coupe que je vous livre, buvez en tous. Ainsi institua-t-Il ce sacrifice, voulant que le ministère en fût confié aux seuls Prêtres. A eux donc de s'en nourrir et de le donner aux autres. Le pain des anges devient le pain des hommes. Le pain du ciel met un terme aux figures. Chose admirable ! Il mange son Seigneur, le pauvre, l'esclave et l'humble. Ô Déité trine et une, nous Vous en supplions, visitez-nous tandis que nous Vous honorons, par Vos chemins, conduisez-nous où nous tendons, à la lumière que Vous habitez. Ainsi soit-il. ».

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Voici une Prière en latin et en français sous la forme d'une Hymne de vénération au Saint-Sacrement chantée le Jeudi Saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir « Pange lingua gloriósi corpóris mystérium » (Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps très glorieux) de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Docteur de l'Église, Prêtre Dominicain et Saint Patron de l'Enseignement Catholique.


*La Prière de Saint Thomas d'Aquin au Très Saint-Sacrement « Pange lingua gloriósi corpóris mystérium » :
Pange lingua gloriósi corpóris mystérium,
Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps très glorieux
Sanguinísque pretiósi, quem in mundi prétium
Et de ce sang si précieux que le Roi de nations
Fructus ventris generósi, Rex effùdit géntium.
Issu d'une noble lignée versa pour le prix de ce monde.Nobis datus, nobis natus ex intácta Vírgine
Fils d'une mère toujours vierge né pour nous, à nous donné,
Et in mundo conversátus, sparso verbi sémine,
Et dans ce monde ayant vécu, verbe en semence semé,
Sui moras incolátus miro clausit órdine.
Il conclut son temps d'ici-bas par une action incomparable.In suprémae nocte coenæ recùmbens cum frátribus,
La nuit de la dernière Cène, à table avec ses amis,
Observáta lege plene cibis in legálibus,
Ayant pleinement observé la Pâque selon la loi,
Cibum turbæ duodénæ se dat suis mánibus.
De ses propres mains il s'offrit en nourriture aux douze Apôtres.Verbum caro, panem verum verbo carnem éfficit ;
Le Verbe fait chair, par son verbe, fait de sa chair le vrai pain;
Fitque sanguis Christi merum, Et si sensus déficit,
Le sang du Christ devient boisson; Nos sens étant limités,
Ad firmándum cor sincérum sola fides sùfficit.
C'est la foi seule qui suffit pour affermir les cœurs sincères.Tantum ergo Sacraméntum venerémur cérnui.
Il est si grand, ce sacrement ! Adorons-le, prosternés.
Et antíquum documéntum novo cedat rítui
Que s'effacent les anciens rites devant le culte nouveau !
Præstet fides supplémentum sénsuum deféctui.
Que la foi vienne suppléer aux faiblesses de nos sens !
Genitóri, Genitóque laus et iubilatio,
Au Père et au Fils qu'il engendre louange et joie débordante,
Salus, honor, virtus quoque sit et benedíctio
Salut, honneur, toute-puissance et toujours bénédiction !
Procédénti ab utróque compar sit laudátio. Amen.
A l'Esprit qui des deux procède soit rendue même louange. Amen.Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

La Prière d'action de Grâces « Mon Dieu, je Vous loue, je Vous glorifie, je Vous bénis » de Saint Thomas d'Aquin :
« Je Vous loue, je Vous glorifie, je Vous bénis, mon Dieu, pour les immenses bienfaits que Vous m'avez accordés, à moi indigne. Je loue Votre clémence si patiente à m'attendre, Votre douceur qui ne fait que simuler la vengeance, Votre tendresse qui m'appelle, Votre bénignité qui me reçoit, Votre miséricorde qui pardonne mes péchés, Votre bonté qui me comble au-delà de mes mérites, Votre patience qui ne se souvient pas de l'injure, Votre humilité qui me console, Votre longanimité qui me protège, Votre éternité qui me conserve, Votre vérité qui me récompense. Que dirai-je, mon Dieu, de Votre générosité ineffable ? Fugitif, Vous m'appelez, à mon retour, Vous me recevez, titubant, Vous m'aidez, désespérant, Vous me réjouissez, négligent, Vous me stimulez, combattant, Vous m'armez, triomphant, Vous me couronnez, pécheur, Vous ne me méprisez pas après la pénitence, Vous n'avez pas souvenance de mon injure. Vous me délivrez d'innombrables périls, Vous adoucissez mon cœur pour qu'il se repente, Vous m'effrayez par des supplices, Vous m'attirez par des promesses, Vous me corrigez par des châtiments, Vous me gardez par le ministère des anges, Vous me procurez les biens temporels et me réservez les biens éternels. Vous m'exhortez par la dignité de la création, Vous m'invitez par la clémence de la Rédemption, Vous me promettez les biens de la rémunération. Pour tout cela, mes louanges ne suffisent pas. À votre Majesté je rends grâces pour l'abondance de Votre immense Bonté, afin que toujours Vous multipliiez en moi la Grâce, et, multipliée, que Vous la conserviez, et, conservée, que Vous la récompensiez. Ainsi soit-il. »Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Les « Oraisons pour le Très Saint Sacrement » de Saint Thomas d'Aquin :
« Dieu qui, sous un Sacrement admirable, nous avez laissé le mémorial de votre Passion, accordez-nous, nous Vous en supplions, de vénérer tellement les Mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang, que nous en ressentions continuellement en nous le fruit de votre Rédemption. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père, en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
« Nous Vous en supplions, Seigneur, accordez à votre Église les dons de l'unité et de la paix figurés mystiquement par ces offrandes que nous Vous présentons. Par notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
« Faites, nous Vous en supplions, Seigneur, que nous soyons rassasiés par l'éternelle jouissance de Votre divinité, que figure ici-bas la réception de votre Corps et votre Sang précieux. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez avec Dieu le Père, en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Voici les « Seize conseils pour acquérir le trésor de la Science » de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Docteur de l'Église, Prêtre Dominicain et Saint Patron de l'Enseignement Catholique.


Les « 16 conseils pour acquérir le trésor de la Science » de Saint Thomas d'Aquin :
Puisque tu m'as demandé, mon très cher ami dans le Christ, comment tu dois étudier pour acquérir le trésor de la science, voici les 16 conseils que je te donne :
- Entre dans la mer par les petits ruisseaux, non d'un trait ; car c'est par le plus facile qu'il convient d'aller au plus difficile. Tel est mon avis et ma recommandation.
- Je veux que tu sois lent à parler, lent à te rendre là où l'on parle.
- Garde la pureté de ta conscience.
- N'abandonne jamais l'oraison.
- Aime beaucoup ta cellule, si tu veux être introduit dans le cellier à vin.
- Montre-toi aimable avec tous.
- Ne t'enquiers en rien des actions d'autrui.
- Ne sois pas trop familier avec personne, car trop de familiarité engendre le mépris et conduit à s'arracher à l'étude.
- Ne te mêle nullement des paroles et des actions des gens du monde.
- Fuis par-dessus-tout les démarches inutiles.
- Imite la conduite des saints et des hommes de bien.
- Ne regarde pas à qui tu parles, mais tout ce qui se dit de bon, confie-le à ta mémoire.
- Ce que tu lis et entends, efforce-toi de le comprendre.
- Assure-toi de tes doutes.
- Tout ce que tu pourras, efforce-toi de le ranger dans la bibliothèque de ton esprit, comme celui qui veut remplir un vase.
- Ne cherche pas ce qui te dépasse.
En suivant cette route, tu porteras et produiras, pendant toute ta vie, des feuilles et des fruits utiles dans la vigne du Seigneur des Armées. Si tu t'attaches à ces conseils, tu pourras atteindre ce que tu désires. Adieu.Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

L'Hymne « Verbum Supernum Prodiens » de Saint Thomas d'Aquin :
Verbum supernum prodiens, nec Patris linquens déxteram,
Le Verbe est descendu des Cieux sans quitter la droite du Père.
Ad opus suum éxiens Venit ad vitæ vésperam.
Sorti pour accomplir Son œuvre, Il vient au soir de Sa vie.
In mortem a discipulo suis tradendus æmulis,
Avant d'être livré par un disciple, aux ennemis pour mourir,
Prius in vitæ ferculo se trádidit discípulis.
Lui-même, Il se livre le premier à ses disciples, Aliment de vie
Quibus sub bina spécie carnem dedit et sánguinem,
A eux, sous une double espèce, Il donne sa Chair et son Sang,
Ut duplicis substántiæ totum cibaret hóminem.
Afin de nourrir l'homme entièrement en sa double Substance.
Se nascens dedit socium, convéscens in edulium,
Enfant, Il se fait notre compagnon, à la Cène notre nourriture,
Se móriens in prétium, se regnans dat in præmium.
Au Calvaire notre rançon, aux Cieux notre récompense.
O Salutáris Hóstia quæ cœli pandis óstium.
Ô Victime Salutaire qui ouvrez la porte du ciel.
Bella premunt hostília da robur, fer auxílium.
L'ennemi nous pousse au combat : donnez-nous la force, apportez nous le secours.
Uni trinóque Dómino sit sempitérna glória.
Au Seigneur Un et Trois soit la gloire éternelle,
Qui vitam sine término nobis donet in pátria. Amen.
Qu'Il nous donne la vie sans fin dans notre éternelle Patrie. Amen.
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

La Prière pour la Fête-Dieu sur la Sainte Communion « Ô Nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! » de Saint Thomas d'Aquin :
« Révérendissimes Pères, les souvenirs pleins d'allégresse qu'évoque la Solennité de ce jour nous invitent à entourer de joyeuses louanges le Corps très saint du Christ. Quoi de plus doux, quoi de plus suave au cœur des élus que de chanter les trésors de la divine charité et d'exalter l'ardeur d'un Amour sans mesure ? C'est qu'à la table de la grâce nouvelle, tous les jours, par les mains du prêtre, Dieu donne à ses enfants et aux héritiers de son royaume sa chair en nourriture et son sang en breuvage. Ce sont là Tes œuvres admirables, ô Christ, Toi dont la puissance est infinie et la bonté sans bornes ! Dans cet Aliment sacré et ce Pain super-substantiel qu'annonçaient les prodiges antiques, Tu as trouvé le secret d'une union merveilleuse et auguste : la Chair immaculée de Jésus-Christ, l'Agneau sans tache, devient le remède de ceux que le fruit défendu avait rendus malades et qui avaient perdu l'éternelle et immarcescible couronne. Ô prodige qu'on ne peut trop exalter ! Effusion permanente de la bonté divine et d'une miséricorde sans mesure ! Dans ce sacrement, consommation de tous les sacrifices, Il demeure, ce Dieu, indéfectiblement avec nous ; Il y est pour jusqu'à la fin des siècles ; Il donne aux fils d'adoption le pain des anges et les enivre de l'amour qu'on doit aux enfants. Ô humilité singulière, délices de Dieu, et que le Christ pratique après l'avoir prêchée lui-même ! Il ne se refuse à personne ; Il ne craint pas de prendre pour habitacle même un cœur souillé. Ô pureté, qui semblable à celle du soleil n'est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache ! Ô nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! Tu n'es ni brisée, ni divisée, ni transformée ; mais, gardant ton intégrité et ta nature, tu nous rappelles le buisson antique, la farine et l'huile miraculeuses qui ne diminuaient pas. Ô Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses œuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Âme, et il rappelle l'amertume d'une double Passion. Ô Vertu ineffable du Sacrement, qui embrase notre cœur du feu de la charité et marque du sang de l'Agneau immaculé, au-dessus de leurs deux battants, les linteaux de nos portes ! Ô véritable viatique de notre exil militant, soutien des voyageurs, force des faibles, antidote des infirmités, accroissement des vertus, abondance de la grâce et purification des vices, réfection des âmes, vie des débiles et union des membres dans l'organisme unique de la charité ! Sacrement ineffable de la foi, Tu augmentes notre charité et nous communiques l'espérance ; soutien de l'Église, Tu éteins la concupiscence et parfais le corps mystique du Christ. Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus ! Ô Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau ! Ô sacrifice de louange et de justice, holocauste de la nouvelle grâce, repas excellent, non de volailles ou de taureaux, mais de viandes plus succulentes et de ce vin délicieux qui renouvelle les amis de Dieu et enivre ses élus ! Ô table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. Vous êtes le bain sacré que figuraient les antiques piscines, ô notre Pâque, immolation du Christ, et vous exigez la conversion du vice à la vertu, donnant ainsi la liberté aux Hébreux de l'esprit. Ô nourriture qui rassasie et ne dégoûte point, qui demande la mastication de la foi, le goût de la dévotion, l'union de la charité, et que divise non les dents du corps, mais le courage de la croyance ! Ô viatique de notre pèlerinage, qui attire les voyageurs sur les sommets des vertus ! Ô pain vivant, engendré au ciel, fermenté dans le sein de la Vierge, cuit sur le gibet de la croix, déposé sur l'autel, caché sous les espèces sacramentelles, confirme mon cœur dans le bien et assure ses pas dans le chemin de la vie; réjouis mon âme, purifie mes pensées. Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser ; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs. Ô calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! Ô calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité. Ô vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté ! La petitesse de l'hostie ne signifie-t-elle pas l'humilité, sa rondeur l'obéissance parfaite, sa minceur l'économie vertueuse, sa blancheur la pureté, l'absence de levain la bienveillance, sa cuisson la patience et la charité, l'inscription qu'elle porte la discrétion spirituelle, les espèces qui demeurent sa permanence, sa circonférence la perfection consommée ? Ô pain vivifiant, ô azyme, siège caché de la toute-puissance ! Sous de modestes espèces visibles se cachent d'étonnantes et sublimes réalités. Ô Corps, ô Âme, et Toi de tous deux inséparable, ô Substance Divine ! De ce dont on chante les grandeurs dans ce sacrement auguste, ô bon Jésus, seules, pour la foi, après la consécration, les espèces sacramentelles demeurent ; ce qui est mangé sans être assimilé ne souffre ni augmentation ni diminution ; ce que tous reçoivent en entier, mille ne le possèdent pas plus qu'un seul, un seul le possède autant que mille. Ce que contiennent tous les autels, les parcelles intactes ou brisées le contiennent toutes ; ta chair est mangée véritablement, c'est véritablement ton sang que nous buvons. Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle. N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme. Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve. Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles. Amen. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime » (Jn 15, 12-13).La Méditation de Saint Thomas d'Aquin sur la Charité « Le précepte que le Seigneur donne, c'est celui de la Charité » :
« Le précepte que le Seigneur donne, c'est celui de la charité, qu'il veut que nous observions. Mais puisqu'il y a beaucoup d'autres préceptes du Seigneur dans les paroles sacrées, on peut se demander pourquoi c'est seulement l'observance de la charité qu'il appelle son précepte. Il faut dire, selon Grégoire, que la charité est la racine et la fin de toutes les vertus. La racine, parce que c'est par la charité affermie dans son cœur que l'homme est mû à accomplir tous les autres préceptes - celui qui aime le prochain a accompli la loi. Tous les préceptes sont donc, pour ainsi dire, ordonnés à ce que l'homme fasse du bien à son prochain et ne lui fasse pas de tort, ce que réalise par excellence la charité. Elle est encore la fin des vertus, parce que tous les préceptes sont ordonnés à elle et ne se consolident qu'en elle - la fin des préceptes est la charité qui vient d'un cœur pur. Il dit donc : « Tel est mon précepte : que vous vous aimiez les uns les autres », comme s'il disait que tout procède de la charité comme d'un principe, et y est ordonné comme à une fin. Selon Grégoire, en effet, de même que les nombreuses branches d'un arbre s'élèvent d'une racine unique, de même les nombreuses vertus sont engendrées à partir d'une racine unique ; et aucune branche n'a la vigueur d'une œuvre bonne si elle ne demeure enracinée dans la charité. Mais puisqu'il est dit en Matthieu (Mt 22, 40) que la Loi et les prophètes sont suspendus non seulement à l'amour de Dieu, mais aussi à l'amour du prochain, pourquoi ne mentionne-t-il ici que l'amour du prochain ? Il faut dire que l'un est inclus dans l'autre : car celui qui aime Dieu aime nécessairement son prochain et ce qui appartient à Dieu ; et qui aime le prochain à cause de Dieu, aime nécessairement Dieu : en effet, quoique les objets soient divers, les actes mêmes sont un quant à la conséquence. Si le Seigneur fait davantage mention de l'amour du prochain que de l'amour de Dieu, c'est pour une double raison : l'une est qu'en cela son intention est de les instruire et de les amener à comprendre la manière d'édifier leurs proches, et l'autre la manière de devenir forts pour supporter jusqu'au bout les tribulations des persécuteurs ; et pour l'une et l'autre chose la charité envers le prochain est nécessaire. Amen. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

La Prière de Saint Thomas d'Aquin « Seigneur, rends-moi obéissant sans contradiction » :
« Rends-moi, Seigneur mon Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, triste sans abattement, grave sans rigidité, actif sans légèreté, animé de ta Crainte sans découragement, sincère sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l'édifiant de parole et d'exemple sans faux-semblants. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

 La Prière de Saint Thomas d'Aquin « Seigneur, accorde-moi de connaitre la Vérité » :

« Je T'invoque, Dieu de toute consolation, Toi qui ne veux trouver en nous que tes Dons mêmes, pour que, au terme de cette vie, Tu daignes m'accorder la connaissance de la Vérité première, la jouissance de la divine Majesté. Ainsi soit-il. »

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

La Prière de Saint Thomas d'Aquin « Trinité sublime, j'ai péché contre Toi » :
« J'ai péché, mon Dieu, par fragilité contre Toi, Père tout-puissant, par ignorance contre Toi, Fils très sage, par malice contre Toi, Esprit-Saint clément. En tout cela je T'ai offensé, Trinité sublime. Ainsi soit-il. »
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

* Quatre Mystère du Saint Rosaire par Saint Thomas D'Aquin.

La « Pentecôte » avec Saint Thomas d'Aquin

Mystères Glorieux

Récitons notre Chapelet en méditant la « Pentecôte », deuxième Mystère Glorieux du Rosaire à réciter les mercredi et dimanche avec des textes de Saint Thomas d'Aquin.

  • Deuxième Mystère Glorieux : « La Pentecôte »

« La Pentecôte » de l'Évangile selon les Actes des Apôtres (Ac 2,1-4)

« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu; elles se partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer ».Fruit du Mystère Glorieux de la Pentecôte : la Charité et les Dons du Saint-Esprit

Textes de méditation sur la « Pentecôte » de Saint Thomas d'Aquin :

Pourquoi l'Esprit saint apparut-il sous la forme d'une colombe, plutôt que sous une autre forme ?

Premièrement, à cause de la simplicité de la colombe. Or l'Esprit Saint, parce qu'il fait regarder l'Un, c'est-à-dire Dieu, rend simple ; c'est pourquoi il apparut sous la forme d'une colombe. Selon Augustin, il apparut encore sous forme de feu au-dessus des disciples réunis parce que certains sont simples mais tièdes, et d'autres fervents mais fourbes. Aussi, pour que ceux que sanctifie l'Esprit Saint fuient toute duplicité, celui-ci se montre sous la forme d'une colombe ; et, afin que la simplicité n'engendre pas la froideur, il se montre sous la forme du feu.

Deuxièmement, à cause de l'unité de la charité, car la colombe brûle d'un grand amour. Afin donc de montrer l'unité de l'Église, l'Esprit Saint apparaît sous la forme d'une colombe. Aussi, ne te trouble pas de ce qu'à la descente du Saint-Esprit sur chacun des disciples soient apparues des langues de feu qui se partagèrent entre eux, parce que l'Esprit se montre partagé selon les divers ministères, et cependant il unit par la charité ; et c'est pourquoi il apparaît d'une part sous forme de langues divisées - « Il y a certes répartition des dons » -, et d'autre part sous la forme d'une colombe - « mais c'est le même Esprit » (1 Co 12,4).

Troisièmement, à cause du gémissement. En effet la colombe a pour chant un gémissement. Ainsi l'Esprit Saint, comme le dit saint Paul, intercède pour nous en des gémissements ineffables (Rm 8,26).

Quatrièmement, à cause de la fécondité. La colombe en effet est un animal très fécond ; c'est pourquoi l'Esprit Saint apparut sous la forme d'une colombe, pour designer la fécondité de la grâce spirituelle dans l'Eglise. Voilà pourquoi, dans l'Ancien Testament, le Seigneur commanda qu'on lui offrît les petits des colombes.

Cinquièmement, à cause du caractère avisé de la colombe : car elle siège aux bords des eaux, elle y regarde, aperçoit le vol du faucon et se met à l'abri ; puisque, dans le baptême, l'Esprit Saint est notre garde et notre défense, il convient qu'il apparaisse sous la forme d'une colombe.

(Textes extraits des commentaires sur l'Évangile des Actes des Apôtres de Saint Thomas d'Aquin)

1 « Pater Noster » + 10 « Ave Maria » + 1 « Gloria Patri »

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Les « Noces de Cana » avec Saint Thomas d'Aquin

Mystères Lumineux

Récitons notre Chapelet en méditant les « Noces de Cana », deuxième Mystère Lumineux du Rosaire à réciter le jeudi avec des textes de Saint Thomas d'Aquin.

  • Deuxième Mystère Lumineux : « Les Noces de Cana »

« Les Noces de Cana » de l'Évangile selon Saint Jean (Jn 2, 1-11)
« Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c'est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d'eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l'eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui ».Fruit du Mystère Lumineux des Noces de Cana : la Confiance en la Très Sainte Vierge Marie

Textes de méditation sur les « Noces de Cana » de Saint Thomas d'Aquin :
Au sens mystique, les noces signifient l'union du Christ et de l'Eglise - « C'est là un grand mystère, je l'entends du Christ et de l'Église » (Ep 5,32). À la vérité, ces épousailles eurent leur commencement dans le sein de la Vierge, lorsque Dieu le Père unit la nature humaine à son Fils dans l'unité de la personne, en sorte que le lit nuptial de cette union - « Dans le soleil, il dressa sa tente » (Ps 18,5) - fut ce sein virginal. De ces noces il est dit : « Le Royaume des cieux ressemble à un roi qui fit les noces de son fils ». (Mt 22,2), ce qui se réalisa à l'heure où Dieu le Père a uni à son Verbe la nature humaine dans le sein virginal. Ce mariage fut rendu public lorsque l'Église s'est unie au Verbe par la foi - « Je t'épouserai dans la foi » dit le Seigneur (Os 2,22). De ces noces, l'Écriture dit : « Elles sont venues les noces de l'Agneau, et son épouse s'y est préparée » (Ap 19,7). Et ces épousailles seront consommées lorsque l'épouse, c'est-à-dire l'Église, sera introduite dans le lit nuptial de l'Époux, dans la gloire céleste : « Heureux ceux qui ont été appelés au repas des noces de l'Agneau » (Ap 19,9). Le fait que ces noces eurent lieu le troisième jour n'est pas sans signification. Le premier jour est en effet le temps de la loi naturelle, le second celui de la Loi écrite; quant au troisième, c'est le temps de la grâce où le Seigneur, né dans la chair, célébra ses noces - « Après deux jours, il nous rendra la vie; le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence » (Os 6,2). Au sens mystique, il faut comprendre qu'aux noces spirituelles, la Mère de Jésus, la Vierge bienheureuse, est présente en qualité de conseillère des noces, car c'est par son intercession que nous sommes unis au Christ par la grâce - « En moi est toute espérance de vie et de force » (Sir 24,25). Le Christ, Lui, y est présent en tant que véritable Époux de l'âme, comme le dit Jean Baptiste : « Celui qui a l'épouse est l'époux» (Jn 3,29). Quant aux disciples, ils sont là en qualité de compagnons des noces, pour unir l'Église au Christ, comme le dit l'un d'entre eux : « Je vous ai fiancés à un époux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ» (2 Co 11,2).
(Textes extraits des commentaires sur l'Évangile de Saint Jean de Saint Thomas d'Aquin)

1 « Pater Noster » + 10 « Ave Maria » + 1 « Gloria Patri »

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

« L'Annonciation » avec Saint Thomas d'Aquin

Mystères Joyeux

Récitons notre Chapelet en méditant « L'Annonciation », premier Mystère Joyeux du Rosaire à réciter les lundi et samedi avec des textes de Saint Thomas d'Aquin.

  • Premier Mystère Joyeux : « L'Annonciation »

« L'Annonciation » de l'Évangile selon Saint Luc (Lc 1,26-38)
Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin ». Mais Marie dit à l'ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile; car rien n'est impossible à Dieu ». Marie dit alors: « Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole ! » Et l'ange la quitta.Fruit du Mystère Joyeux de l'Annonciation : l'humilité

Textes de méditation sur « L'Annonciation » de Saint Thomas d'Aquin :
L'ange, en effet, n'a pas dit : « Je vous salue, Marie », mais : « Je vous salue, pleine de grâce ». Ce nom de Marie, par sa signification, comme on le verra plus loin, s'harmonise avec les paroles de l'ange Gabriel. Dans l'antiquité, l'apparition des anges aux hommes constituait un événement d'une très grande portée et les hommes tenaient pour un honneur inestimable de pouvoir témoigner aux anges leur vénération. Mais qu'un ange se fût incliné devant une créature humaine, on ne l'avait jamais entendu dire, avant que l'archange Gabriel eut exprimé sa vénération à la Bienheureuse Vierge par ces paroles : « Je vous salue ». Si, dans l'ancien temps, l'homme révérait l'ange et l'ange ne révérait pas l'homme, la raison en était la supériorité de l'ange par rapport à l'homme. Il ne convenait donc pas que l'ange s'inclinât devant l'homme, jusqu'au jour où parut une créature humaine, surpassant les anges par sa plénitude de grâce, par sa familiarité avec Dieu et par sa dignité. Cette créature humaine fut la bienheureuse Vierge Marie.
Le Christ nous a principalement recommandé l'humilité, parce que c'est le grand moyen d'écarter ce qui fait obstacle au salut qui consiste pour l'homme à tendre vers les biens célestes et spirituels, biens dont il est empêché quand il cherche la gloire dans le domaine terrestre. C'est pourquoi le Seigneur, pour faire disparaître l'obstacle au salut, a montré par des exemples d'humilité qu'il fallait mépriser la grandeur qui paraît au-dehors. L'humilité est ainsi comme une disposition qui permet d'accéder librement aux biens spirituels et divins.
(Textes extraits du Sermon sur l'Ave Maria et de la « Somme Théologique » de Saint Thomas d'Aquin)

1 « Pater Noster » + 10 « Ave Maria » + 1 « Gloria Patri »

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

Le « Portement de la Croix » avec Saint Thomas d'Aquin

Mystères Douloureux

Récitons notre Chapelet en méditant le « Portement de la Croix de notre Seigneur Jésus Christ », quatrième Mystère Douloureux du Rosaire à réciter les mardi et vendredi avec des textes de Saint Thomas d'Aquin.

  • Quatrième Mystère Douloureux : « Le Portement de la Croix de notre Seigneur Jésus Christ »

« Le Portement de la Croix » de l'Évangile selon Saint Jean (Jn 19,16-18)
« Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha ».Fruit du Mystère Douloureux du Portement de la Croix : la Patience dans les épreuves

Textes de méditation sur le « Portement de la Croix » de Saint Thomas d'Aquin :
Mais le fait que le Christ a porté lui-même sa croix, même si c'est pour les impies et les incroyants un grand sujet de moquerie, est cependant pour les croyants et les hommes pieux un grand mystère : « Le langage de la Croix est folie pour ceux qui se perdent ; mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1 Co 1,18). Le Christ porte sa croix comme un roi son sceptre au sein de la gloire qui est son pouvoir universel sur toutes choses : « Le Seigneur a régné par le bois » (Ps 95,10). Il la porte comme le vainqueur porte le trophée de sa victoire : « Dépouillant les principautés et les puissances, il les a menées captives avec hardiesse, triomphant d'elles hautement en lui-même » (Col 2,15). Ou encore comme un docteur porte le lampadaire où devait être déposée la lampe de sa doctrine, parce que le langage de la Croix est puissance de Dieu pour les croyants : « Personne n'allume une lampe et la pose sous un boisseau, mais sur un lampadaire, afin que ceux qui entrent voient sa lumière » (Lc 11,33).
Dieu aime tellement le genre humain que parfois il permet que certaines tribulations arrivent à ses élus, afin que de là en résulte un bien pour le genre humain. C'est pour cela en effet qu'il a permis que les apôtres, les prophètes et les saints soient affligés.
Le second moyen d'augmenter la charité, c'est de garder une patience inaltérable dans les adversités. Si en effet nous souffrons des choses pénibles pour une personne aimée, notre amour pour elle n'en est pas détruit... mais bien plutôt il s'accroît. « L'afflux des eaux » , c'est-à-dire l'afflux des tribulations, est-il dit au Cantique des cantiques (8,7), « a été impuissant à éteindre l'amour » . Et c'est pourquoi les hommes saints qui supportent pour Dieu des adversités s'affermissent davantage dans son amour ; de même un artisan, se complaît davantage dans l'œuvre pour laquelle il a plus peiné. De là vient aussi que plus les fidèles souffrent d'afflictions pour Dieu, plus ils grandissent dans son Amour. Il est dit dans la Genèse (7,17) : « Les eaux (c'est-à-dire les tribulations) se multiplièrent et élevèrent dans les airs l'arche » , qui était la figure de l'Église et de l'âme du juste.
(Textes extraits des « Commentaires sur l'Évangile de Saint Jean » et de « l'explication des deux préceptes de la charité et des dix commandements de la loi » de Saint Thomas d'Aquin)

1 « Pater Noster » + 10 « Ave Maria » + 1 « Gloria Patri »

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

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