Prières de Saint Bonaventure.

13/07/2020


Prière de Saint Bonaventure



Ô Seigneur, voici quelques méditations pour Vous chercher, Vous trouver, s'approcher de Vous et Vous presser étroitement dans nos bras  


« Me confiant en votre Tendresse pleine de libéralité, j'ai élevé mon âme vers Vous, ô Seigneur. Mon Dieu, j'espère en Vous ; ne permettez pas que je tombe dans la confusion. Me confiant en votre Tendresse pleine de libéralité, attiré par la suavité admirable de votre Amour ineffable et de vos Parfums, entraîné par le lien indissoluble de votre ardente Charité, j'ai levé mes yeux vers Vous, dont la demeure est dans les cieux ; et illuminé par la splendeur du soleil de justice, provoqué par l'éclat de votre Clarté, je cherche avec avidité la beauté radieuse de votre Face pleine d'amour. Tout ce qui est en moi me presse de connaître ce que je dois faire pour Vous être agréable. Et que peut-il y avoir de plus cher à un serviteur indigne que de savoir comment il doit servir un Maître si grand ? Poussé par la prière d'un ami j'ai donc élevé mes regards vers votre Amour, et excité par l'ardeur de mon âme, j'ose décrire dans quelques méditations avec quel empressement chacun doit Vous chercher, comment il peut Vous trouver, comment il peut s'approcher de Vous et Vous presser étroitement dans ses bras. L'homme pieux trouvera dans cet écrit la manière de prier, de vivre et de méditer ; par lui le juste s'arrachera à ce qui est bas, il se portera à ce qui est intérieur et il s'élèvera avec suavité à ce qu'il y a de plus sublime. Que celui-là donc qui veut croître jusqu'à la vie parfaite, lise et mette en pratique ce que je vais écrire aidé par la Grâce de Jésus crucifié. Ainsi soit-il. »

Saint Bonaventure (1217-1274).


 Ô Seigneur ! De qui as-Tu besoin ? 
« Ô Seigneur ! De qui as-Tu besoin ? Pourquoi nous appelles-Tu ? Qu'y a-t-il de commun entre Toi et nous ? Ô Parole vraiment toute de tendresse ! Venez à moi, dis-Tu, et je vous soulagerai. Ô Condescendance admirable de notre Dieu ! Ô Charité ineffable ! Qui jamais a agi de la sorte ? Qui jamais a entendu, qui jamais n'a rien vu de semblable ? Voilà qu'il invite ses ennemis, qu'il exhorte les coupables, qu'il appelle avec Amour les ingrats : « Venez à moi, vous tous qui êtes dans la peine et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur; prenez mon joug sur vous, et vous trouverez le repos de vos âmes ». Ô douces paroles ! Paroles déifiques, plus pénétrantes que le glaive le plus aigu, elles transpercent le cœur jusqu'en ses profondeurs, et par l'excès de leur tendresse elles atteignent jusqu'à la division de l'âme. Réveille-toi donc maintenant, ô âme chrétienne ! Amen. »
Saint Bonaventure (1217-1274).

Ô mon âme, loue ton Seigneur  
« Reconnais donc, ô mon âme, combien admirable et inestimable est ta dignité d'être non seulement un Signe de la puissance du Créateur, ce qui est commun à toute créature, mais d'être son Image, ce qui ne peut convenir qu'à un être doué de raison. Ô mon âme, loue ton Seigneur ; loue ton Dieu, ô Sion ! Réveille-toi et fais entendre tes louanges, tressaille d'allégresse et éclate en transports de joie de ce que tu as été marquée de l'image de Dieu, ornée de Sa ressemblance, de ce que tu es devenue participante de Sa raison et capable de l'éternelle béatitude. Mais comme de telles faveurs seraient médiocres si la mort devait en être le terme, exalte ton bonheur et loue ton Dieu de ce qu'Il t'a donné en même temps une nature immortelle, une substance incorruptible, une durée interminable, une vie qui ne doit point finir. Amen. »
Saint Bonaventure (1217-1274).

 Comment ai-je osé m'approcher de Vous, moi qui suis une créature si vile, si souillée et si misérable ! 

« Seigneur Dieu tout-puissant, mon Créateur et mon Sauveur, comment ai-je osé m'approcher de Vous, moi qui suis une créature si vile, si souillée et si misérable ! Vous, Seigneur, Vous êtes le Dieu des dieux, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le Centre de tous les biens, de toute honnêteté, de toute beauté et de toute suavité ; Vous êtes une source de splendeur, un principe d'amour, un ardent brasier de charité. Etant ce que Vous êtes, Vous n'avez pas dédaigné de m'appeler à Vous, et je Vous fuis ; Vous prenez soin de moi, et je ne fais nulle attention à Vous; Vous avez toujours Vos regards sur moi, et je Vous oublie ; Vous me donnez de nombreuses récompenses, et je les méprise ; Vous m'aimez enfin, moi qui ne suis que vanité et néant, et je ne fais aucun cas de Vous qui êtes immuable et infini ! Je préfère les bassesses du monde à Votre souveraine bonté, et la créature me touche plus que le Créateur, une misère détestable que la félicité suprême, la servitude que la liberté, et tandis qu'il est écrit : « Les blessures d'un ami sont préférables aux caresses mensongères d'un ennemi » (Prov. 27, 6), je me laisse aller à préférer les blessures trompeuses de celui qui me hait, aux doux embrassements de Celui qui m'aime. Mais ne Vous souvenez, Seigneur, ni de mes péchés, ni de ceux de mes pères, mais seulement des entrailles de Votre miséricorde et des douleurs de Vos blessures. Ne regardez pas ce que j'ai fait contre Vous, mais seulement ce que Vous avez souffert pour moi ; car, Seigneur, si dans ma vie il y a bien des choses qui méritent Votre condamnation, dans la Vôtre il y en a beaucoup qui m'ont mérité le pardon et la miséricorde. Et toutefois, Seigneur, si Vous m'aimez comme Vous le faites paraître, comment Vous éloignez-Vous de moi ? Très-aimable Sauveur, que Votre crainte me soutienne, que Votre amour me donne de l'empressement, que Votre douceur me console. Ah ! Je le confesse, mon Dieu, je suis cet enfant prodigue qui ai dissipé dans la débauche, dans l'amour désordonné de moi-même et de Vos créatures, l'héritage que j'avais reçu de Vous. Mais maintenant j'ai reconnu ma misère et ma pauvreté, j'ai couru, pressé par la faim, me réfugier dans les entrailles paternelles de Votre miséricorde, et je me suis assis à Votre table céleste ; couvrez-moi des regards de Votre bonté, faites luire à mes yeux les rayons secrets de Votre grâce, et rendez-moi participant des fruits et des effets admirables de ce Très-Saint Sacrement. Ce Sacrement, en effet, nous donne la grâce de l'Esprit-Saint ; il efface nos péchés; il remet les dettes que nos crimes nous ont fait contracter ; il augmente en nous la dévotion ; il nous fait goûter la douceur spirituelle à sa source ; il renouvelle nos bons propos et nos désirs ; il unit enfin à l'Epoux céleste l'âme qui le reçoit au-dedans d'elle-même, et se laisse guider, conduire et défendre par son Hôte divin, à travers le chemin difficile de la vie, jusqu'au port si désiré de la gloire. Recevez donc, ô Père miséricordieux, ce fils prodigue qui, plein de confiance en Votre miséricorde, retourne à Votre demeure. Mon Père, je reconnais que j'ai péché contre Vous et que je ne mérite plus d'être appelé Votre fils, pas même Votre mercenaire ; ayez pitié de moi cependant et pardonnez-moi mes fautes. Je Vous en supplie, Seigneur, donnez-moi le vêtement de la charité, l'anneau de la foi vive, la chaussure légère de l'espérance, et faites que je marche sans hésiter dans ce chemin difficile de la vie. Que l'essaim importun des vaines pensées et des vains désirs s'en aille loin de moi ; que je Vous aime, que je Vous cherche, que je n'aime et ne cherche que Vous, mon Seigneur et mon Dieu. Que rien ne me soit doux et agréable, si ce n'est Vous seul. Que Dieu soit tout à moi et que je sois tout à Lui, de telle sorte que mon cœur ne soit plus avec Lui qu'une seule et même chose. Que je ne sache rien, que je n'aime rien, que je ne désire rien que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles.

 Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274).

       

Père, par Votre Fils, accordez-nous les Dons de l'Esprit Septiforme 
« Nous prions donc le Père très clément, par Vous son Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, de nous accorder de Ses trésors la grâce de l'Esprit Septiforme qui repose en toute plénitude sur Vous : esprit de sagesse, dis-je pour goûter le fruit de l'Arbre de Vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceurs ; don d'intelligence, qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de Vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de Votre sainte Doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour Votre éternelle Majesté. C'est là, en effet, ce que Vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que Vous nous avez enseignée ; aussi, maintenant, nous Vous demandons par votre Croix de nous Les obtenir par la gloire de votre Nom très saint. Et qu'à Vous, soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles des siècles. 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274).


 Ô mon âme, souviens-toi de la Sainte Croix 
« Souviens-toi de la Sainte Croix, Elle est le chemin de la vie parfaite. Qu'en Elle soit ta joie ! Souviens-toi de la Sainte Croix : qu'en Elle s'abîme ta prière, encore, encore et toujours ! La Croix est l'arbre de Gloire, sanctifié par le Sang du Christ, chargé de tous ces fruits qui font les délices des âmes. 

Amen. »
Saint Bonaventure (1217-1274).


 Ô très Sainte Trinité, je Vous loue, je Vous glorifie et je Vous rends grâce  
« A Vous les louanges, à Vous la Gloire, à Vous l'action de grâces, ô Père très heureux, Majesté éternelle, qui par votre Bonté m'avez tiré du néant. Je Vous loue, je Vous glorifie, je Vous rends grâce, ô bienheureux Fils, splendeur du Père, qui m'avez sauvé de la mort par votre Sagesse éternelle. Je Vous bénis, je Vous révère, je Vous adore, très-Haut, très Heureux Saint-Esprit : par votre Miséricorde bénie et votre Clémence, Vous m'avez appelé du péché à la grâce. 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274).


Seigneur Dieu, je désire ardemment franchir le seuil de ta Maison pour admirer tes Trésors 
« Seigneur, moi le dernier de tes serviteurs, indigne de recevoir quelque bien, je désire ardemment franchir le seuil de ta Maison pour admirer tes Trésors. Veuille m'ouvrir ta Porte, à moi qui le mérite si peu. Tandis que j'écouterai tes Paroles et Les remémorerai saintement, accorde-moi de grandir en ton Amour autant que j'aspire à Te connaître. Loin de moi de Te connaître autrement que pour T'aimer, Seigneur Dieu ! 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274).


 Ô Jésus, qui par excès d'Amour, avez ouvert votre Côté afin de pouvoir nous donner votre Cœur 
« Ô aimable Plaie ! C'est par Vous que je suis entré, et que je suis arrivé jusques dans les entrailles les plus intimes de la charité de Jésus-Christ ; c'est là que je fais ma demeure ; là je trouve une si grande abondance de consolations que je ne puis l'exprimer. Ô aveuglement des enfants d'Adam, qui ne savent pas entrer dans Jésus-Christ par ses Plaies sacrées ! Voilà la Félicité des anges qui nous est ouverte, et on néglige d'y entrer ; croyez-moi, hommes aveugles, si vous saviez entrer dans Jésus-Christ par ces Ouvertures sacrées, vous y trouveriez non-seulement une demeure et une douceur admirables pour votre âme mais encore un doux repos pour votre corps. Ô quelle suavité l'esprit ne goûte-t-il pas en s'unissant au Cœur de Jésus ! Je ne puis l'expliquer de paroles, mais faites-en l'expérience, vous y trouverez un Trésor de toutes sortes de biens ; voilà la Porte du paradis ouverte, le Trésor de la sagesse et de la charité est ouvert ; entrez-y donc. Ô âme fidèle, voilà Votre aimable Époux, qui, par un excès de son Amour, vous a ouvert son Côté, afin de pouvoir vous donner son Cœur. 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274).


 Ô Seigneur Jésus, Nourriture des âmes saintes, que mon cœur ait toujours faim de Vous 
« Pénétrez-moi, Seigneur Jésus, jusqu'au fond du cœur de la douce et salutaire blessure de votre Amour ; remplissez-moi de cette charité vive, sincère et tranquille, qui faisait désirer à Votre apôtre Saint Paul d'être séparé du corps pour être avec Vous. Que mon âme languisse pour Vous, toujours touchée du désir de Vos tabernacles éternels. Que je sois affamé de Vous, qui êtes le Pain des Anges, la Nourriture des âmes saintes, le Pain vivant que nous devons manger tous les jours, le Pain nourrissant qui soutenez le cœur de l'homme, et qui contenez en Vous toute douceur. Que mon cœur ait toujours faim de Vous et qu'il Vous mange sans cesse, ô Pain désirable ; qu'il ait soif de Vous, ô Fontaine de vie, vive Source de sagesse et de science, Torrent de volupté, qui réjouissez et arrosez la maison de Dieu. Que je ne cesse de Vous désirer, Vous que les Anges désirent de voir et qu'ils voient toujours avec un nouveau goût. Que mon âme Vous souhaite, qu'elle Vous cherche, qu'elle Vous trouve, qu'elle tende à Vous, qu'elle y arrive. Soyez l'objet de mon cœur, le sujet de mes méditations et de mes entretiens. Que je fasse tout pour votre Gloire avec humilité, avec prudence et discrétion, avec amour et avec joie, avec une persévérance qui dure jusqu'à la fin, et que Vous soyez Vous seul mon espérance, ma confiance, mes richesses, mes plaisirs, ma joie, mon repos, ma tranquillité, la paix de mon âme. Soyez-moi une douceur toujours attirante et une bonne odeur, un bon goût, une nourriture solide et toujours agréable. Que je Vous aime, que je Vous serve sans dégoût et sans relâchement. Soyez mon refuge, ma consolation, mon secours, mes forces, ma sagesse, mon partage, mon bien, mon trésor, dans lequel mon cœur soit pour jamais, et que mon âme demeure éternellement, fixement, immuablement enracinée en Vous seul. 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274) - « Manuel des Catéchismes » par M. l'abbé Dupanloup p.459-460.


 Ô Seigneur, voici quelques méditations pour Vous chercher, Vous trouver, s'approcher de Vous et Vous presser étroitement dans nos bras 
« Me confiant en votre Tendresse pleine de libéralité, j'ai élevé mon âme vers Vous, ô Seigneur. Mon Dieu, j'espère en Vous ; ne permettez pas que je tombe dans la confusion. Me confiant en votre Tendresse pleine de libéralité, attiré par la suavité admirable de votre Amour ineffable et de vos Parfums, entraîné par le lien indissoluble de votre ardente Charité, j'ai levé mes yeux vers Vous, dont la demeure est dans les cieux ; et illuminé par la splendeur du soleil de justice, provoqué par l'éclat de votre Clarté, je cherche avec avidité la beauté radieuse de votre Face pleine d'amour. Tout ce qui est en moi me presse de connaître ce que je dois faire pour Vous être agréable. Et que peut-il y avoir de plus cher à un serviteur indigne que de savoir comment il doit servir un Maître si grand ? Poussé par la prière d'un ami j'ai donc élevé mes regards vers votre Amour, et excité par l'ardeur de mon âme, j'ose décrire dans quelques méditations avec quel empressement chacun doit Vous chercher, comment il peut Vous trouver, comment il peut s'approcher de Vous et Vous presser étroitement dans ses bras. L'homme pieux trouvera dans cet écrit la manière de prier, de vivre et de méditer ; par lui le juste s'arrachera à ce qui est bas, il se portera à ce qui est intérieur et il s'élèvera avec suavité à ce qu'il y a de plus sublime. Que celui-là donc qui veut croître jusqu'à la vie parfaite, lise et mette en pratique ce que je vais écrire aidé par la Grâce de Jésus crucifié. 

Ainsi soit-il. »
Saint Bonaventure (1217-1274) - « l'aiguillon de l'Amour divin » 

A Dieu le Père

Voici la Prière « Ô Seigneur, voici quelques méditations pour Vous chercher, Vous trouver, s'approcher de Vous et Vous presser étroitement dans nos bras » du prologue de « l'aiguillon de l'Amour divin » de Saint Bonaventure de Bagnoregio (1217-1274), Général de l'Ordre Franciscain, Archevêque Italien d'York en Grande-Bretagne crée Cardinal d'Albano par le Pape Grégoire X et Docteur de l'Église Catholique. 

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