Ô mon Dieu, je crois et j’attends la Résurrection universelle des morts

« Ô mon Dieu, je crois et j'attends la Résurrection universelle des morts » :

« La Résurrection universelle des morts, au dernier jour du monde, sera un grand Prodige de votre Puissance, ô mon Dieu ; un Prodige dont l'homme ne se serait jamais douté, si Vous ne le lui aviez appris. Ce sera un événement surnaturel et divin, que Vous avez révélé et qui pouvait uniquement être révélé par Celui qui l'a décrété et qui l'accomplira. Mais je sais qu'il est contre nature que l'âme, forme indestructible et éternelle, soit séparée pour toujours du corps auquel elle a été substantiellement unie ; je sais que rien de ce qui est contraire à la nature ne saurait durer toujours ; je sais que rien n'est plus conforme à la nature de l'homme que de subir une crise miraculeuse par laquelle il peut redevenir tout ce qu'il a été ; je sais enfin que rien n'est plus conforme à la nature de Dieu que cette économie de la Providence par laquelle il sera interdit à la créature d'éluder pour toujours le dessein primitif du Créateur dans la formation de l'homme ; par laquelle la Mort, qui n'est qu'un accident, sera réparée ; par laquelle l'Ordre primitif, l'Ordre universel sera rétabli. Donc, ô mon Dieu, la Résurrection des morts, tout en restant un grand et incompréhensible Prodige, est tout ce qu'on peut imaginer de plus juste, de plus raisonnable et de plus naturel. Je La crois, et je L'attends ».

Ainsi soit-il !

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) - « Summa contra Gentiles », lib IV