Ô Joseph, nous déposons entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos voeux et nos craintes.

02/01/2020



 « Ô Joseph, nous déposons entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos vœux et nos craintes » 


« Père et Protecteur des fidèles, glorieux Joseph, nous bénissons notre Mère la sainte Eglise qui, dans ce déclin du monde, nous a appris à espérer en vous. De longs siècles se sont écoulés sans que vos grandeurs fussent encore manifestées ; mais vous n'en étiez pas moins au ciel l'un des plus puissants intercesseurs du genre humain. Chef de la Sainte Famille dont un Dieu est membre, vous poursuiviez votre ministère paternel à notre égard. Votre action cachée se faisait sentir pour le salut des peuples et des particuliers ; mais la terre éprouvait vos bienfaits, sans avoir encore institué, pour les reconnaître, les hommages qu'elle vous offre aujourd'hui. Une connaissance plus étendue de vos grandeurs et de votre pouvoir, la proclamation de votre protectorat sur tous nos besoins, étaient réservées à ces temps malheureux où l'état du monde aux abois appelle des secours qui ne furent pas révélés aux âges précédents. Nous venons donc à vos pieds, ô Joseph, afin de rendre hommage en vous à une puissance d'intercession qui ne connaît pas de limites, à une bonté qui embrasse tous les frères de Jésus dans une même adoption. Nous savons, ô Marie, que rien ne Vous est plus agréable que de voir honorer l'époux que Vous avez aimé d'une incomparable tendresse, Vous accueillez avec une faveur particulière nos demandes, lorsqu'elles Vous sont présentées par ses mains. Les liens formés par le ciel à Nazareth subsisteront éternellement entre Vous et Joseph ; et l'amour sans bornes que Vous portez à votre Fils divin resserre encore l'affection que votre Cœur si aimant conserve pour jamais à celui qui fut en même temps le nourricier de Jésus et le gardien de Votre virginité. Ô Joseph, nous sommes aussi les fils de votre épouse Marie ; prenez dans vos bras tous ces nouveaux enfants, souriez à cette nombreuse famille, et daignez accepter nos instances que la sainte Église encourage, et qui montent vers vous plus pressantes que jamais. Vous êtes le soutien du monde (« columen mundi »), l'un des appuis sur lesquels il repose ; car le Seigneur, en vue de vos mérites et par déférence à votre prière, le souffre et le conserve malgré les iniquités qui le souillent. Votre effort est grand, ô Joseph, en ces temps où les Saints manquent, où les vérités sont diminuées ; il vous faut peser de tout le poids de vos mérites, pour que le fléau de la divine balance n'incline pas du côté de la justice. Daignez, ô Protecteur universel, ne pas vous lasser dans ce labeur ; l'Église de votre Fils adoptif vous en supplie aujourd'hui. Le sol miné par la liberté effrénée de l'erreur et du mal est, à chaque instant, sous le point de fondre sous ses pieds ; ne vous reposez pas un instant, et par votre intervention paternelle, hâtez-vous de lui préparer une situation plus calme. Aucune de nos nécessités n'est étrangère à votre connaissance ni à votre pouvoir ; les moindres enfants de l'Église ont droit de recourir à vous, le jour et la nuit, assurés de rencontrer près de vous l'accueil d'un père tendre et compatissant. Nous ne l'oublierons pas, ô Joseph ! Dans tous les besoins de nos âmes, nous recourrons à vous. Nous vous demanderons de nous aider dans l'acquisition des vertus dont Dieu veut que notre âme soit ornée, dans les combats que nous avons à soutenir contre notre ennemi, dans les sacrifices que nous sommes si souvent appelés à faire. Rendez-nous dignes d'être appelés vos fils, ô vous le Père des fidèles ! Mais votre souverain pouvoir ne s'exerce pas seulement dans les intérêts de la vie future ; l'expérience de tous les jours montre combien votre crédit est puissant pour nous obtenir la protection céleste dans les choses même du temps, lorsque nos désirs ne sont pas contraires aux desseins de Dieu. Nous osons donc déposer entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos vœux et nos craintes. Le soin de la maison de Nazareth vous fut confié ; veuillez être le conseil et le secours de tous ceux qui remettent entre vos mains leurs affaires temporelles. Auguste chef de la Sainte Famille, la famille chrétienne est placée sous votre garde spéciale ; veillez sur elle en nos temps malheureux. Répondez favorablement à ceux et à celles qui s'adressent à vous, dans ces moments solennels où il s'agit pour eux de choisir l'aide avec lequel ils doivent traverser cette vie et préparer le passage à une meilleure. Maintenez entre les époux la dignité et le respect mutuel qui sont la sauvegarde de l'honneur conjugal ; obtenez-leur la fécondité, gage des bénédictions célestes. Que vos clients, ô Joseph, aient en horreur ces infâmes calculs qui souillent ce qu'il y a de plus saint, attirent la malédiction divine sur les races, et menacent la société d'une ruine à la fois morale et matérielle. Dissipez des préjugés aussi honteux que coupables, remettez en honneur cette sainte continence dont les époux chrétiens doivent toujours conserver l'estime, et à laquelle ils sont tenus de rendre souvent hommage, sous peine de ressembler à ces païens dont parle l'Apôtre, « qui ne suivent que leurs appétits, parce qu'ils ignorent Dieu » (Première lettre de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens, chapitre IV, verset 5). Une dernière Prière encore, ô glorieux Joseph ! il est dans notre vie un moment suprême, moment qui ne se présente qu'une fois, moment qui décide de tout pour l'éternité : c'est le moment de notre mort. Nous nous sentons cependant portés à l'envisager avec moins d'inquiétude, lorsque nous nous souvenons que la divine bonté en a fait l'un des principaux objets de votre souverain pouvoir. Vous avez été investi du soin miséricordieux de faciliter au chrétien qui recourt à vous, le passage du temps à l'éternité. C'est à vous, ô Joseph, que nous devons nous adresser pour obtenir une bonne mort. Cette prérogative vous était due, à vous dont l'heureuse mort, entre les bras de Jésus et de Marie, a fait l'admiration du ciel, et l'un des plus sublimes spectacles qu'ait offert la terre. Soyez donc notre recours, ô Joseph, à ce solennel et dernier instant de notre vie terrestre. Nous espérons en Marie, que nous supplions chaque jour de nous être propice à l'heure de notre trépas ; mais nous savons que Marie se réjouit de la confiance que nous avons en vous, et que là où vous êtes, Elle daigne être aussi. Fortifiés par l'espérance en votre paternelle bonté, ô Joseph, nous attendrons avec calme cette heure décisive ; car nous savons que si nous sommes fidèles à vous la recommander, votre secours nous est assuré ».

Ainsi soit-il.

Dom Prosper Guéranger (1805-1875) - L'Année Liturgique : « Le Temps Pascal », tome II, du R. P. Dom Prosper Guéranger, pages 236-240, chez Fleuriot, 1862

à Saint-Joseph

Voici une Prière pour le patronage de Saint Joseph, le troisième Dimanche après Pâques « Ô Joseph, nous déposons entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos vœux et nos craintes » de Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger (1805-1875), premier Abbé de l'Abbaye de Solesmes et restaurateur de la vie bénédictine en France. 

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