Déité, Déité, ineffable Déité" de Sainte Catherine de Sienne.

23/01/2020


Prière de Sainte Catherine de Sienne



 « Ô Déité, Déité, ineffable Déité ! » 


« Ô Déité, Déité, ineffable Déité ! Bonté suprême qui par amour seulement nous avez faits à votre image et ressemblance, vous ne vous êtes pas contenté de dire, lorsque vous avez créé l'homme, le fiat qui tira les autres créatures du néant ; mais vous avez dit : Faisons l'homme à notre image et ressemblance (Genèse, 1, 26 ), afin que la Trinité tout entière concourût à notre existence et imprimât sa forme dans les puissances de notre âme. Et en effet, ô Père éternel qui conservez tout en vous, notre mémoire vous ressemble, puisqu'elle retient et conserve tout ce que l'intelligence voit et comprend de vous-même. Cette connaissance la fait participer à la sagesse de votre Fils unique. Vous nous avez aussi donné la volonté du Saint Esprit, qui surabonde de votre amour et saisit tout ce que l'intelligence connaît de votre ineffable bonté, pour remplir de vous notre mémoire et notre cœur. Oh ! oui, je vous rends grâces de cet amour infini que Vous avez manifesté au monde, en nous donnant l'intelligence pour vous connaître, la mémoire pour vous retenir, la volonté pour vous aimer par-dessus toutes choses, comme vous le méritez ; et cette puissance, cet amour, ni le démon, ni aucune créature ne peuvent nous les ravir sans notre consentement. Que l'homme rougisse de se voir tant aimé, et de ne pas aimer son Créateur, sa vie véritable. Ô éternelle Bonté! Vous me faites comprendre l'immensité de votre amour. Lorsque, après la désobéissance de notre Père, notre faiblesse nous eut entraînés dans la corruption du péché, l'amour vous a forcé de jeter sur nous des regards de miséricorde, et vous nous avez envoyé dans notre détresse votre Fils, le Verbe incarné, caché sous les voiles de notre chair misérable et revêtu de notre mortalité. Et vous, Jésus, notre réconciliateur, notre réformateur, notre rédempteur, Verbe et Amour du Père, vous êtes intervenu entre l'homme et son Créateur, et vous avez changé la guerre qui les séparait en une paix profonde. Vous avez puni la désobéissance d'Adam et nos iniquités sur votre corps sacré, en vous faisant obéissant jusqu'à la mort ignominieuse de la Croix. Sur la Croix, ô doux Jésus ! Vous avez satisfait d'un seul coup à l'offense de votre Père et à notre faute ; vous les avez expiées sur vous-même. J'ai péché, Seigneur, ayez pitié de moi ! De quelque côté que je me tourne je rencontre votre ineffable amour. Comment excuser celui qui ne vous aime pas ? Car, ô Dieu fait homme pour que je vous aime, vous m'avez aimé avant ma naissance, et vous m'avez fait capable de connaître et de sentir votre infinie puissance et votre bonté. Tout ce que je puis aimer et tout ce qui a l'être, je le trouve en vous ; le péché seul ne s'y trouve pas, et puisqu'il n'est pas en vous, il n'est pas digne d'être aimé. Si nous voulons aimer Dieu comme nous le devons, nous trouvons en vous ses infinies perfections ; si nous voulons aimer l'humanité, vous l'avez en vous dans son indicible pureté. Si nous voulons aimer un maître, c'est vous, qui nous avez rachetés de votre sang, et qui, par ce prix inestimable, nous avez tirés de la servitude du péché. Oui, nous vous appartenons, car vous avez été notre père, notre frère, notre maître, notre ami, notre compagnon, avec une incompréhensible charité. Ô Dieu éternel ! Votre Fils, fidèle à votre volonté, a répandu son Sang précieux pour nous, misérables, sur l'arbre de la sainte Croix. Comment vous remercier de tant de bienfaits, moi misérable créature, et vous la Sagesse, la Puissance, la Bonté même. Vous êtes la Beauté par essence, et moi je ne suis que la bassesse, l'abjection. Vous êtes la Vie éternelle, moi la mort ; vous la Lumière, moi l'obscurité ; vous la Sagesse, moi la folie ; vous l'Infini, moi la fragilité même. A chaque instant je puis mourir, ô Médecin, vous voyez le mal qui m'accable. J'ai perdu mon âme et ma vie en ne vous aimant pas, vous qui nous avez faits pour vous et qui nous attirez sans cesse par votre grâce ; vous qui nous uniriez à vous si nous y consentions, si notre volonté ne se révoltait pas contre votre Majesté sainte. Ah ! Seigneur, j'ai péché, ayez pitié de moi ! Que votre éternelle Bonté ne s'arrête pas à ces souillures que nous avons contractées en nous séparant de vous, et en éloignant nos âmes de leur objet véritable. J'implore votre miséricorde, qui est sans bornes, et je vous supplie de jeter un regard de clémence et de tendresse sur l'Église, votre unique Épouse. Éclairez votre Vicaire en ce monde, afin qu'il ne vous aime pas et ne s'aime pas pour lui-même, mais qu'il s'aime et qu'il vous aime pour vous. S'il vous aime et s'il s'aime pour lui, nous périrons ; car il est notre perte ou notre salut, puisque nous sommes ses brebis et qu'il doit nous sauver de nos égarements. Mais s'il vous aime et s'il s'aime pour vous, nous vivrons, puisque nous recevrons du Bon Pasteur la vie de l'exemple. Ô Dieu suprême et ineffable ! J'ai péché et je ne suis pas digne de vous prier, mais vous pouvez m'en rendre moins indigne. Punissez, Seigneur, mes péchés, et ne regardez pas ma misère. J'ai reçu de vous un corps que je vous rends et que je vous offre. Voici ma chair et mon sang ; frappez, détruisez, réduisez mes os en poussière, mais accordez ce que je vous demande pour le souverain Pontife, l'unique époux de votre unique Epouse. Qu'il connaisse toujours votre volonté, qu'il l'aime et qu'il la suive, afin que nous ne périssions pas. Donnez-lui, mon Dieu, un cœur nouveau ; que votre grâce augmente toujours en lui ; qu'il soit infatigable à porter l'étendard de votre sainte Croix, et qu'il dispense aux infidèles les trésors de votre miséricorde comme à nous-mêmes, qui jouissons de la Passion et du Sang de l'Agneau sans tache, votre Fils bien-aimé. J'ai péché, Seigneur ; Dieu éternel, ayez pitié de moi ! 

Amen. »

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

A Dieu le Père

Voici la Prière faite à Avignon pour le rétablissement de la paix dans l'Église « Ô Déité, Déité, ineffable Déité ! » de Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Sœur de la Pénitence de Saint Dominique et Première femme déclarée « Docteur de l'Église » en 1970 par Paul VI. Cette Prière fut recueillie pendant l'extase de Sainte Catherine de Sienne, par Thomas Pétra, sténographe de Grégoire XI puis secrétaire du Pape Urbain VI.

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