Neuvaine à Saint André l'Apôtre.
St André l'Apôtre.
Neuvaine pour le 30 novembre
(neuf jours de suite, dans l'octave de Saint André ; ou dans la neuvaine qui précède sa Fête)
Très glorieux Apôtre du Seigneur, crucifié sur le bois qui s'écrit fiché en terre avec la lettre du Christ, Créateur et Rédempteur, avec vous, je dis : "Je te salue, Ô croix, consacrée par le Corps du Christ et parée de mes membres comme par de précieuses perles... Puissent les fidèles et mes amis connaître ta joie, et les dons qui sont conservés en toi...". Pour nous, cher Père et Souche des Apôtres, prémices de l'Appel du premier de nos Saint Pères, avec tous nos frères d'Orient et d'Occident, nous prenons cette croix avec vous, Ô, saint André, comme avec Celui-là même que vous avez suivi, je veux dire avec Notre Seigneur et Sauveur. Ce qui faisait toute sa joie et toute son allégresse, c'est que vous perceviez et éprouviez intensément que vous alliez mourir, non seulement pour Lui, mais encore avec Lui, et vous trouver enté en Lui par la ressemblance de sa mort (Rom. VI, 5), partager son royaume, comme vous Le laissiez partager Ses souffrances et les mêler aux vôtres. Avec vous, Apôtre crucifié avec Lui, nous prêtons l'oreille et écoutons, avec le coeur, les paroles qu'Il nous adresse quand il dit : «Que celui qui veut venir après moi se renonce soi-même, porte sa croix et me suive (Luc. IX, 23).» C'est comme s'il disait : Qu'il se méprise lui-même, celui qui veut faire Ma volonté, qu'il apprenne d'abord à rompre la sienne. Mais, voici que de nos jours, la guerre eschatologique est déclarée; nos ennemis prennent les armes contre nous. Eh bien! Prenons-les aussi de notre côté avec vous ; imitons les armes de notre Roi : prenons, nous ainsi, notre croix, pour triompher, par elle, de tous nos ennemis. Faites nous entendre les promesses que nous fait le psalmiste, et que le Saint-Esprit nous les fasse écouler dans l'âme de sa propre bouche: «Sa vérité vous entourera comme un bouclier (Ps. XC, 5). Pourquoi nous entourer d'un bouclier, sinon parce que nous sommes de toutes parts entourés par les ennemis? ». Pour que vous ne craigniez rien de tout ce qu'on peut appréhender pendant la nuit, non plus que la flèche qui vole durant le jour, ni les maux qui se préparent dans les ténèbres, ni les attaques du démon du midi. Vous le voyez, O saint Apôtre, combien il est urgent que Sa vérité nous couvre tous de son bouclier, puisque nous sommes environnés de tant d'ennemis? Les frayeurs de la nuit s'élèvent d'en bas, les flèches sont décochées du côté gauche pendant le jour, les machinations ténébreuses se font à droite, et, pour que rien ne manque, le démon du midi fond sur nous d'en haut. Et nous, misérables et malheureux hommes que nous sommes, dans le voisinage de tant de serpents et sous une telle grêle de traits enflammés, qui partent de tous côtés, au milieu d'ennemis qui s'élèvent de toutes parts, nous nous laissons aller au sommeil avec une sécurité et une négligence pernicieuse, nous nous engourdissons dans l'oisiveté, nous cédons à l'entraînement de la vanité et de la bouffonnerie, nous nous montrons si mous pour les exercices spirituels, qu'on pourrait croire que nous sommes en paix et en sûreté, et que la vie de l'homme sur la terre n'est pas une guerre continuelle. Voilà, O grand Saint de quelle turpitude vous nous retirerez; voilà les maux qui, lorsque je les considère, répandent une grande terreur dans mon âme, et me percent le coeur du grive de la plus poignante inquiétude : c'est qu'au milieu de tant de périls nous paraissons presque sans crainte, nous ne nous exerçons point à la lutte, et nous ne témoignons point l'inquiétude qu'il faudrait avoir. Que cette négligence de notre part ne puisse plus prouver, ou que nous sommes déjà livrés à l'ennemi sans même nous en rendre compte, ou que nous nous sommes installés peu à peu d'une bien grande ingratitude envers Celui qui nous protège, après qu'Il nous ait fait échapper à tant d'écueils. Je vous supplie donc, O Saint André bien-aimé, que la malice si vigilante de nos ennemis, et la persévérante malignité avec laquelle ils travaillent, pleins de zèle et d'ardeur à nous perdre, nous remplissent aussi de soins et de circonspection, et nous fassent, opérer notre salut avec crainte et tremblement. Oui, j'en suis sûr en voyant votre transfigurante crucifixion, notre salut est dans la croix pourvu seulement que nous nous attachions visiblement à elle. L'Apôtre à dit : «.La parole de la croix, à la vérité, est une folie pour ceux qui se perdent; mais pour ceux qui se sauvent, c'est-à-dire, pour nous, elle est la vertu de Dieu (I Cor. I, 18). » La croix est le bouclier qui nous entoure et ses quatre bras repoussent les traits des ennemis du salut. Le bras qui descend sera dirigé contre les craintes nocturnes, c'est-à-dire contre la pusillanimité qui procède de l'affliction de la chair, et nous fera châtier courageusement la partie inférieure de notre être, celle de notre corps charnel, et le réduire en esclavage. S'il se trouve quelqu'un pour nous maudire en face en raison de notre Amour pour le Seigneur, ou pour nous conseiller ouvertement ce mal, c'est la flèche qui vole durant le jour, elle vient du côté gauche: que le bras gauche de la croix la reçoive. Si, au contraire, on nous flatte, si, sous l'apparence d'un conseil d'ami, on veut nous faire boire le poison de la détraction fraternelle, semer la zizanie parmi nous, ou nous persuader quelque chose d'injuste comme si c'était juste, avec vous et sous votre ombre, qu'elle soit contrée comme l'attaque de droite: le trait de Judas qui trahit par un baiser, et que le bras droit de la croix repousse cette attaque de ténèbres. Mais je vois venir le démon du midi, avec son esprit d'orgueil qui fond avec d'autant plus de fureur sur nous que notre vertu a plus d'éclat, redoutable vice, principe de tout péché, et cause de notre perte à tous. Placez sur notre tête le bras d'en haut de la croix à cause de lui pour que nous ne nous laissions plus aller à l'orgueil, ni enfler notre coeur, et enfin pour ne pas nous élever au dessus de nous-même dans des pensées de grandeur (Ps. CXXX, 1). Tous ces traits qui nous sont lancés d'en haut, c'est le bras de Votre croix qui s'élève au dessus de notre tête qui vient les écarter. C'est sur ce bras que se trouve placée l'inscription du royaume et du salut, attendu qu'il n'y a que ceux qui s'humilient qui mériteront d'être sauvés. Que ces quatre bras de la croix de Jésus et de la votre impriment dans notre chair et notre lumière intérieure: la continence, la patience, la prudence et l'humilité. Heureuse mon âme parce qu'elle vous l'a demandé et que vous l'exaucez immédiatement en raison de Votre unité si parfaite à Jésus Crucifié, vous qui mettez, même encore au ciel votre gloire et votre triomphe dans la croix. Qu'avec votre victoire inscrite dans mon coeur demeurant sur la croix, nous ne nous laissions plus abattre jamais par aucune tentation. Que ceux qui désespèrent pour se trouver sur une croix qu'ils estiment trop difficile à porter, viennent vous prier,Ô saint André, et recueillir les grâces qui s'écoulent librement de vous glorifié dans son Seigneur et maître. Ah! A quel excès d'audace le Malin ne peut-il point se porter, quelle tentative n'aura-t-il point la présomption de faire ? Ce qu'il voulait exécuter par les mains même d'Egée sur le disciple, il avait eu la pensée de le faire sur le Maître par la langue des Juifs; mais il eut lieu de s'en repentir, un peu tard il est vrai, car il fut vaincu et s'éloigna plein de confusion. Passe le ciel grâce vous, et qu'il s'éloigne ainsi de nous, vaincu par Celui qui a triomphé en lui-même et dans son disciple. Que Celui qui est Dieu et béni par dessus tout, dans les siècles des siècles, nous fasse la grâce de consommer heureusement notre vie sur la croix de la pénitence, quelle qu'elle soit, dont nous nous sommes chargés pour son nom. A tout jamais en Jésus, le Verbe qui nous relève dans la victoire inextinguible.
Ainsi soit-il.
Notre Père,... (quatre fois).
Histoire de Saint André:
Saint André était de Bethsaïde en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Pierre, il vivait de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit désigner Jésus : " Voici l'Agneau de Dieu ", il le suivit pour ne plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains, c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils s'adressent tout naturellement. Des sources tardives font état de son supplice à Patras en Grèce. Alors que ceux-ci le suspendirent à la croix, comme il leur avait été prescrit, pendant deux jours qu'il y vécût, il prêcha à vingt mille hommes qui l'entouraient. Cette foule menaça alors le juge, Égée, de le faire mourir, en disant qu'un saint doux et pieux ne devait pas ainsi périr; Egée vint pour le délivrer. A sa vue, André lui dit: «Pourquoi viens-tu vers nous? Si c'est pour demander pardon, tu l'obtiendras; mais si c'est pour me détacher, sache que je ne descendrai pas vivant de la croix. Déjà en (29) effet je vois mon roi qui m'attend. » Et comme on voulait le délier, on ne put y parvenir, parce que les bras de ceux qui essayaient de le faire devenaient paralysés. Pour saint André, comme il voyait que le peuple le voulait délivrer, il fit cette prière sur la croix, comme la rapporte saint Augustin en son livre de la Pénitence. «Ne permettez pas, Seigneur, que je descende vivant, il est temps que vous confiiez mon corps à la terre, car tant que je l'ai porté, tant j'ai veillé à sa garde ; j'ai travaillé à vouloir être délivré de ce soin, et à être dépouillé de ce très épais vêtement. Je sais combien je l'ai trouvé lourd à porter, redoutable à vaincre, paresseux à enflammer et prompt à faiblir. Vous savez, Seigneur, combien il était porté à m'arracher aux pures contemplations ; combien il s'efforçait de me tirer du sommeil de votre charmant repos. Toutes et quantes fois il me fit souffrir de douleur. Chaque fois que je l'ai pu, Père débonnaire, j'ai résisté en combattant et j'ai vaincu avec votre aide. C'est à vous, juste et pieux rémunérateur, que je demande de ne plus me confier à ce corps: mais, je vous rends ce dépôt. Confiez-le à un autre, et ne m'opposez plus par lui d'obstacles. Qu'il soit conservé et rendu à la résurrection, afin que vous retiriez honneur de ses oeuvres. Confiez-le à la terre afin de ne plus veiller, afin qu'il ne m'empêche pas de tendre avec ardeur et librement vers vous qui êtes la source d'une vie de joie intarissable. » (Saint Augustin, De vexa et falsa poenit., c. VIII). Au 4ème siècle, ses reliques furent transférées à Constantinople. Une importante relique, qui avait été déposée au 15ème siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l'Eglise de Rome et les patriarcats orientaux. L'Ukraine voudrait qu'il ait été le premier évangélisateur de Kiev et l'Ecosse l'a choisi comme patron national. Il était de Bethsaïde en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Pierre, il vivait de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit désigner Jésus : " Voici l'Agneau de Dieu ", il le suivit pour ne plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains, c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils s'adressent tout naturellement. Des sources tardives font état de son supplice à Patras en Grèce. Alors ceux-ci le suspendirent à la croix, comme il leur avait été prescrit. Pendant deux jours qu'il y vécût, ii prêcha à vingt mille hommes qui l'entouraient. Cette foule menaçait Égée de le faire mourir, en disant qu'un saint doux et pieux ne devait pas ainsi périr; Egée vint pour le délivrer. A sa vue André lui dit: « Pourquoi viens-tu vers nous? Si c'est pour demander pardon, tu l'obtiendras; mais si c'est pour me détacher, sache que je ne descendrai pas vivant de la croix. Déjà en effet je vois mon roi qui m'attend. » Et comme on voulait le délier, on ne put y parvenir, parce que les bras de ceux qui essayaient de le faire devenaient paralysés. Pour saint André, comme il voyait que le peuple le voulait délivrer, il fit cette prière sur la croix, comme la rapporte Augustin en son livre de la Pénitence. « Ne permettez pas, Seigneur, que je descende vivant, il est temps que vous confiiez mon corps à la terre, car tant que je l'ai porté, tant j'ai veillé à sa garde ; j'ai travaillé à vouloir être délivré de ce soin, et à être dépouillé de ce très épais vêtement. Je sais combien je l'ai trouvé lourd à porter, redoutable à vaincre, paresseux à enflammer et prompt à faiblir. Vous savez, Seigneur, combien il était porté à m'arracher aux pures contemplations ; combien il s'efforçait de me tirer du sommeil de votre charmant repos. Toutes et quantes fois il me fit souffrir de douleur. Chaque fois que je l'ai pu, Père débonnaire, j'ai résisté en combattant et j'ai vaincu avec votre aide. C'est à vous, juste et pieux rémunérateur, que je demande de ne plus me confier à ce corps: mais, je vous rends ce dépôt. Confiez-le à un autre, et ne m'opposez plus par lui d'obstacles. Qu'il soit conservé et rendu à la résurrection, afin que vous retiriez honneur de ses oeuvres. Confiez-le à la terre afin de ne plus veiller, afin qu'il ne m'empêche pas de tendre avec ardeur et librement vers vous qui êtes la source d'une vie de joie intarissable. » (Augustin, De vexa et falsa poenit., c. VIII). Au 4ème siècle, ses reliques furent transférées à Constantinople. Une importante relique, qui avait été déposée au 15ème siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l'Eglise de Rome et les patriarcats orientaux. L'Ukraine voudrait qu'il ait été le premier évangélisateur de Kiev et l'Ecosse l'a choisi comme patron national.