Maria Valtorta. (suite) Récit de Maria confronté aux Evangiles.

06/08/2019

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Introduction 2

Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur 6

Jésus et la cananéenne 10

Va d'abord te réconcilier avec ton frère 15

Parabole de la pièce retrouvée 19

Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol 21

La lampe du corps 25

A celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré 27

Les deux multiplications des pains 29

Mon joug est léger 36

Haïr son père et sa mère ? 38

Le levain des pharisiens 40

Conditions pour suivre Jésus 42

Invectives contre les scribes et les pharisiens 45

L'intendant infidèle 48

Conclusion 52

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Introduction

« L'Evangile me suffit »

C'est aujourd'hui l'argument le plus fréquemment avancé par ceux qui, souvent par méfiance vis-à-vis des révélations privées, hésitent à entreprendre la lecture des dix volumes de l'Evangile tel qu'il m'a été révélé. Cet argument est certes parfaitement recevable : la Révélation est clause « et aucune nouvelle révélation publique n'est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ » (Dei Verbum 4). Les livres canoniques contiennent tout le dépôt de la foi, et parmi ces ouvrages, les écrits du Nouveau Testament « nous livrent la vérité définitive de la Révélation divine. Leur objet central est Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné, ses actes, ses enseignements, sa passion et sa glorification ainsi que les débuts de son Église sous l'action de l'Esprit Saint » (cf. DV 20).

Et les Évangiles sont le coeur de toutes les Écritures « en tant qu'ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur l'enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur » (DV 18), comme l'ont affirmé tant des saints et de bienheureux tout au long des siècles.

- « Il n'y a aucune doctrine qui soit meilleure, plus précieuse et plus splendide que le texte de l'Évangile. Voyez et retenez ce que notre Seigneur et Maître, le Christ, a enseigné par ses paroles et réalisé par ses actes » (Sainte Césarie la Jeune)

- « C'est par-dessus tout l'Évangile qui m'entretient pendant mes oraisons ; en lui je trouve tout ce qui est nécessaire à ma pauvre âme. J'y découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux » (Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus)

Mais le Catéchisme de l'Eglise Catholique note que « cependant, même si la Révélation est achevée, elle n'est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d'en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles » (CEC §66). Dans cette quête permanente, le rôle des révélations privées, « n'est pas d'"améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire » (CEC §67).

« Pourquoi lire Maria Valtorta ? »

En dépit de 2000 ans de commentaires, d'analyses et d'études savantes, il reste encore bien des points obscurs ou sujets à controverses dans les évangiles. Les écrits de Maria Valtorta apportent une réponse convaincante pour un très grand nombre d'entre eux. Lorsqu'on marche dans la pénombre, on aime s'aider d'une lampe de poche ; l'oeuvre de Maria Valtorta peut être comparée à un puissant projecteur qui apporte un éclairage lumineux sur les points plus ou moins obscurs des Écritures. Les paraboles et les enseignements de Jésus y sont tout à la fois développés et replacés dans leur contexte chronologique. Ces deux apports spécifiques de l'oeuvre de Maria Valtorta sont extrêmement révélateurs.

Dans l'Adieu à l'OEuvre Jésus indique sept raisons principales pour lesquelles Il a fait ce don à notre époque, par l'intermédiaire de Maria Valtorta. Il nous confirme qu'une de ces raisons est de nous restituer dans leur pureté originelle certains passages que l'usure du temps a pu altérer : « Cette OEuvre a encore pour but d'éclairer des faits qu'un ensemble complexe de circonstances a couvert de ténèbres jusqu'à former des zones obscures dans la clarté du tableau évangélique ; ce qui paraît être des causes de rupture ne sont que des points devenus obscurs, entre l'un ou l'autre épisode, des passages indéchiffrables ; les éclaircir, c'est donner la clé qui permettra la juste compréhension de certaines situations qui s'étaient créées et certaines manières fortes que j'avais dû avoir, qui contrastaient tellement avec mes exhortations continuelles au pardon, à la douceur et à l'humilité, certaines raideurs envers des adversaires entêtés et que rien ne pouvait convertir ».

Dans une dictée à Maria Valtorta, datée du 20 août 1944 Jésus précise encore : « Vous ne méritez vraiment pas ce don et cet effort de votre Sauveur pour vous tirer du miasme dans lequel vous vous

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asphyxiez. Mais, puisque je vous les donne, acceptez-les et relevez-vous (...). Qu'ils servent au moins à attirer de nouveau votre attention qui, désormais, est et demeure inerte devant les épisodes connus des évangiles que, en outre, vous lisez si mal et sans âme ! ».

Depuis plus d'un siècle l'exégèse moderniste n'a eu de cesse d'affirmer, sans pour autant présenter d'arguments vraiment convaincants, que les évangiles sont les produits tardifs d'une longue transmission orale dans les premières communautés chrétiennes. C'est là un point capital car en affirmant une date éloignée du séjour terrestre de Jésus pour leur rédaction, on en a déduit que les évangiles ne sont pas un témoignage historique sur sa vie, mais simplement l'expression de la foi des communautés primitives. Cette théorie fallacieuse, basée initialement sur le postulat que les miracles et les prophéties véritables ne peuvent exister, a eu pour effet de semer le doute et de provoquer dans tout l'occident chrétien un affaissement insidieux et profond de la foi.

Heureusement de nos jours nous avons vu ce château de cartes s'effondrer. La découverte dans les manuscrits de Qumran de fragments des évangiles de Matthieu (Mt 26) et de Marc (Mc 6,52-53) suffirait à elle seule à prouver que ces textes sont antérieurs à l'an 68. Mais conjointement les publications de J. Colson ; de John A. T. Robinson ; de Cl. Tresmontant ; de J. Carmignac ; de J. Genot-Bismuth ; de C. P. Thiede ; ou de F. Le Queré, etc. ont apporté de nouvelles preuves issues de l'analyse des textes et de leur confrontation avec l'histoire. Ces travaux ont désormais largement prouvé que la rédaction des quatre évangiles n'a pu avoir lieu qu'entre l'an 30 et l'an 70, et plus probablement autour de l'an 50.

« Comment convaincre ceux qui hésitent ? »

L'orthodoxie du récit de Maria Valtorta par rapport au message évangélique ne fait plus débat de nos jours. Durant six décennies d'innombrables témoignages faisant autorité ont été publiés quant à la conformité du texte valtortien vis-à-vis des Evangiles, de la Morale et de la Doctrine catholique. D'ailleurs, si tel n'était pas le cas, toutes discussions seraient inutiles, suivant la recommandation de sainte Thérèse d'Avila, relative aux révélations privées : « Je vois et je sais par expérience qu'il ne faut se persuader qu'une chose vient de l'Esprit de Dieu, qu'autant qu'elle se trouve conforme à l'Écriture Sainte. S'il y avait la plus légère divergence, je croirais que ces visions viennent de l'auteur du mensonge ». Dès 1970 le bienheureux G. Allegra, bibliste et linguiste réputé, n'hésita d'ailleurs pas à déclarer, s'agissant du récit transmis par Maria Valtorta : « je pense que cela vient de l'Esprit de Jésus ».

Une question se pose alors : comment convaincre ceux qui hésitent encore à aborder la lecture de L'Evangile tel qu'il m'a été révélé ? Depuis une cinquantaine d'années de nombreux arguments ont été avancés par les lecteurs enthousiastes pour attirer de nouveaux lecteurs. Les témoignages, les conférences et les études savantes se sont accumulés, mettant en évidence d'innombrables éléments qui font de ces écrits un ensemble vraiment extraordinaire et un cas unique dans toute la littérature mondiale. L'oeuvre est maintenant diffusée en une trentaine de langues. Elle est diffusée dans le monde entier et touche des millions de lecteurs. Plusieurs sites sur le Web traitent exclusivement de Maria Valtorta, de sa vie et de son oeuvre. Il faut mentionner aussi les divers forums qui aujourd'hui lui sont dédiés ! Toutes ces initiatives portent des fruits, et les témoignages de conversions et de retour à la pratique religieuse se multiplient, de la part de lecteurs toujours plus nombreux...

Mais certaines personnes doutent encore que les écrits de Maria Valtorta puissent les aider à approfondir leur connaissance du message évangélique. Pour ces personnes, rien ne pourra semble-t-il remplacer la confrontation directe entre le texte de Maria Valtorta et celui des évangélistes ? Il serait théoriquement possible de réaliser une synopsis complète, puisque l'oeuvre de Maria Valtorta couvre la totalité du contenu des quatre évangiles. Et peut-être un tel document pourra-t-il heureusement être réalisé dans le futur, en mettant à profit les possibilités offertes désormais par l'informatique. Mon projet est beaucoup moins ambitieux. Je me limiterai ici à quelques exemples choisis ça et là dans l'oeuvre, et qui m'apparaissent suffisamment représentatifs.

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Chacun pourra ainsi confronter « ligne à ligne » le récit rapporté par Maria Valtorta avec les témoignages correspondants des évangélistes. Exactement à la façon dont le Catéchisme de l'Eglise Catholique met en parallèle le Symbole des Apôtres et le Credo de Nicée-Constantinople :

Symbole des Apôtres

Credo de Nicée-Constantinople

Je crois en Dieu,

Je crois en un seul Dieu,

le Père Tout-Puissant,

le Père Tout-Puissant,

Créateur du ciel et de la terre.

Créateur du ciel et de la terre

de l'univers visible et invisible.

Et en Jésus-Christ, son Fils unique

Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ

notre Seigneur,

le Fils unique de Dieu,

né du Père avant tous les siècles

Il est Dieu, né de Dieu,

Lumière, né de la Lumière,

vrai Dieu, né du vrai Dieu,

engendré, non pas créé,

de même nature que le Père,

et par Lui tout a été fait.

Pour nous les hommes, et pour notre salut,

Il descendit du ciel ;

qui a été conçu du Saint-Esprit,

par l'Esprit Saint,

est né de la Vierge Marie,

Il a pris chair de la Vierge Marie,

et S'est fait homme.

a souffert sous Ponce Pilate,

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,

a été crucifié, est mort

Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.

et a été enseveli,

est descendu aux enfers.

Le troisième jour est ressuscité des morts,

II ressuscita le troisième jour,

conformément aux Ecritures,

est monté aux cieux,

et Il monta au ciel;

est assis à la droite de Dieu le Père

Il est assis à la droite du Père.

Tout-Puissant,

d'où Il viendra juger les vivants et les morts.

Il reviendra dans la gloire,

pour juger les vivants et les morts;

et son règne n'aura pas de fin.

Je crois en l'Esprit Saint,

Je crois en l'Esprit Saint,

qui est Seigneur et qui donne la vie;

Il procède du Père et du Fils;

avec le Père et le Fils,

Il reçoit même adoration et même gloire;

II a parlé par les prophètes.

à la sainte Eglise catholique,

Je crois en l'Eglise,

à la communion des saints,

une, sainte, catholique et apostolique.

Je reconnais un seul baptême

à la rémission des péchés,

pour le pardon des péchés.

à la résurrection de la chair,

J'attends la résurrection des morts,

à la vie éternelle,

et la vie du monde à venir.

Amen.

Amen.

Pour chaque extrait sélectionné, la colonne de droite comporte le texte tel que transmis par Maria Valtorta (1). Les autres colonnes comportent les récits correspondants des évangélistes concernés (2). Cette présentation mettra ainsi en évidence, je l'espère, les apports du récit de la mystique italienne, sans qu'il soit besoin de démonstrations savantes... Il n'est pas question ici, bien entendu, de s'immiscer dans

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les travaux et les recherches exégétiques. Mais j'ai l'espoir que la présentation retenue puisse convaincre certains exégètes que le message transmis par Maria Valtorta fournit un apport décisif pour une compréhension toujours plus profonde du sens de la Sainte Ecriture (cf. DV 12, 3). Et qu'il mérite donc amplement d'être pris en considération dans ce domaine également.

(1) Version française du texte de Maria Valtorta selon les traductions de Félix Sauvage et Yves d'Horrer, avec recours si nécessaire à la version italienne originale.

(2) Version française des évangiles selon la traduction de l'Association Episcopale Liturgique pour les Pays Francophones (AELF) avec recours éventuel au texte latin de la Vulgate, ou grec du Codex Bezae.

En janvier 1983 à Paris, le cardinal Ratzinger nous mettait en garde contre certaines hypothèses hasardeuses quoique majoritaires, et présentées comme fondamentales et sures : « La Bible véritable disparaît alors au profit d'une Bible « telle qu'elle devrait être ». Il en est de même de Jésus. Le « Jésus » des évangiles est considéré comme un Christ considérablement remanié par le dogme, derrière lequel il faudrait revenir au Jésus des « logia » ou d'une autre source supposée, pour retrouver le Jésus réel. Ce Jésus « réel » ne dit et ne fait alors plus que ce qui nous plait. (...) La certitude de la foi est relayée par la confiance en l'hypothèse historique. Or ce procédé me paraît irritant. (...) On s'enferme dans l'écrin d'un monde intellectuel, qui s'est fait de lui-même, et qui peut pareillement ne plus être » (Cf. J. Ratzinger, Catéchèse et transmission de la foi, 2008).

La lecture de Maria Valtorta donne irrésistiblement envie de redécouvrir les évangiles avec un regard nouveau, pour y trouver un contact direct, lumineux, convertissant avec la personne de Jésus ; pour le voir agir, prier, parler, enseigner, mourir et ressusciter, lui Jésus le Christ, vrai Dieu et vrai homme.

Pour nous guider sur notre chaotique chemin vers la sainteté, cette lecture ne saurait être, bien entendu, une condition nécessaire et suffisante. Il y a d'ailleurs infiniment plus de saints qui n'ont pas eu l'opportunité de lire Maria Valtorta que l'inverse. Cependant parmi les lecteurs déclarés de la mystique italienne, l'Eglise a d'ors et déjà recensé sept saints ou bienheureux au cours des dix dernières années. C'est tout de même un bon début, et cela aussi mérite d'être pris en considération...

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Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur.

Mc 7,14-23 ; Mt 15,10-20

Dans Naïm les scribes et les pharisiens, refusant de croire au miracle de la résurrection du fils de la veuve, ont assailli Jésus de questions sournoises, et ont accusé les disciples de transgresser les traditions...

Le texte de Maria Valtorta resitue les récits de Marc et de Matthieu dans leur contexte historique, d'une façon naturelle et vivante. Il met aussi en évidence comment les évangélistes ont su à la perfection résumer le discours du Seigneur ! Mais ces « résumés », indispensables en leur temps pour faciliter la transmission orale par mémorisation, (les supports manuscrits étant forcement peu nombreux) rendent certaines sentences quelque peu énigmatiques. Ainsi en est-il ici du verset 15,13 de Matthieu : « Toute plante que mon Père du ciel n'a pas plantée sera arrachée » que Maria Valtorta nous replace de façon parfaitement logique et éclairante dans le fil du récit.

Les biblistes soulignent trois mots mis spécialement en relief dans ce passage : « Excréments », « Paroles », et « Pharisiens ». En Français, ces mots n'ont aucun rapport étymologique entre eux. Au contraire, en Hébreu, ils dérivent tous d'une racine commune : P-R-SH, qui indique « ce qui sort », « ce qui se sépare », « ce qui se détache » :

- Les « paroles » (P-Ru-SH) sortent de la bouche.

- Les « excréments » (P-Re-SH) se détachent de l'orifice anal.

- Les « pharisiens » (P-Ro-SH) se séparent du peuple.

Par cet enseignement, manifestement donné en araméen, Jésus affirme à ses auditeurs que la véritable souillure des pharisiens, c'est leur exégèse formaliste, tatillonne et pointilleuse de la Loi, et leurs intentions malveillantes.

Dans l'épisode de « la femme adultère » Jésus revient sur cet enseignement donné à Naïm sur le pur et l'impur : « J'ai dit : « C'est ce qui vient du coeur qui souille l'homme ». Or à part mon coeur, il n'y avait personne parmi les juges qui eut le coeur sans souillure » (EMV 494.6).

Marc

Mathieu

Maria Valtorta

7,14 En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.

15,10 Puis appelant la foule, il leur dit : « Ecoutez et comprenez !

300.9 Jésus, qui s'était levé, s'assied en faisant signe aux assistants d'entrer tous là où il est, et il leur dit : « Ecoutez-moi tous et comprenez cette vérité.

7,15 Il n'y a rien d'extérieur à l'homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur.

15,11 Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l'homme impur ».

Il n'est rien en dehors de l'homme qui puisse le contaminer en entrant en lui. C'est ce qui sort de l'homme qui contamine.

7,16 Que celui qui a des oreilles pour entendre entende »

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende, qu'il se serve de son intelligence pour comprendre, et de sa volonté pour agir. Maintenant, allons. » (...).

15,12 Alors les disciples s'approchèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? »

301.4 « Mais... Sais-tu, Maître, que ces pharisiens, après avoir entendu tes paroles, sont partis scandalisés ? A la sortie, ils le disaient en me bousculant... Tu as été très tranchant » observe Barthélemy.

15,13 Il répondit :

Jésus réplique : « C'est bien vrai. Ce n'est pas ma faute mais la leur si je dois dire certaines vérités. Et c'est encore charité de ma part de

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« Toute plante que mon Père du ciel n'a pas plantée sera arrachée.

le faire. Toute plante qui n'est pas semée par mon Père céleste sera arrachée. Or elle n'a pas été semée par lui, l'inutile broussaille des plantes parasites, enva-hissantes, épineuses, qui étouffent la semence de la Vérité sainte. C'est charité d'extirper les traditions et les préceptes qui surchargent le Décalogue, le défigurent, le rendent inerte et impossible à observer. C'est charité pour les âmes honnêtes de le faire.

15,14 Laissez-les !

En ce qui concerne ceux-ci, arrogants, têtus et fermés à toute influence et à tout conseil de l'Amour, laissez-les faire, et que ceux qui leur ressemblent par leur esprit et leurs tendances les suivent.

Luc

Mathieu

Maria Valtorta

6,39 Il leur dit encore en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? »

Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou ».

Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle en guide un autre, ils ne pourront que tomber tous les deux dans la fosse. Laissez-les se nourrir de leurs contaminations auxquelles ils donnent le nom de "pureté". Elles ne peuvent les contaminer davantage parce qu'elles ne font que s'adapter à la matrice d'où elles proviennent.

Marc

7 17 Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l'interrogeaient sur cette parabole.

301.5 Ce que tu dis maintenant se rattache à ce dont tu as parlé chez Daniel, n'est-ce pas ? Ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le corrompt, mais ce qui sort de lui, demande pensivement Simon le Zélote. « Oui » répond brièvement Jésus.

15.15 Prenant la parole, Pierre lui dit :

« Explique-nous cette para-bole ».

Pierre, après un moment de silence, parce que le sérieux de Jésus intimide les caractères les plus exubérants, demande : « Maître, moi - et je ne suis pas le seul -, je n'ai pas bien compris la parabole. Explique-la-nous un peu. Comment se fait-il que ce qui entre ne rend pas impur et que ce qui sort le fait ? Moi, si je prends une amphore propre et que j'y verse de l'eau sale, je la contamine. Par conséquent, ce qui

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entre dedans la contamine. Mais si je verse sur le sol de l'eau d'une amphore remplie d'eau pure, je ne contamine pas l'amphore parce que de l'amphore, il sort de l'eau pure. Et alors ? »

301.6 Jésus répond : « Nous ne sommes pas une amphore, Simon. Nous ne sommes pas des amphores, mes amis. Et tout n'est pas pur dans l'homme !

7.18 Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ?

15.16 Jésus dit : « Êtes vous encore, vous aussi, sans intelligence ?

Mais maintenant encore vous êtes sans intelligence ? Réfléchissez au cas sur lequel les pharisiens vous accusaient. Vous, disaient-ils, vous vous contaminiez parce que vous portiez de la nourriture à votre bouche avec des mains poussiéreuses, en sueur, impures en somme.

Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l'homme, en venant du dehors, ne peut le rendre impur,

7,19 parce que cela n'entre pas dans son coeur, mais dans son ventre, puis s'en va à la fosse ? » C'est ainsi que Jésus déclarait ainsi que tous les aliments sont purs.

15,17 Ne comprenez vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe dans le ventre pour être éliminé ?

Mais où allait cette nourriture ? De la bouche à l'estomac, de celui-ci au ventre, du ventre au cloaque. Mais cela peut-il apporter l'impureté à tout le corps, et à ce qui est contenu dans le corps, si cela passe seulement par le canal approprié pour remplir son office de nourrir la chair, uniquement celle-ci et en finissant, comme il est juste que cela finisse, à l'égout ? Ce n'est pas cela qui contamine l'homme !

7,20 Il leur dit encore : « Ce qui sort de l'homme, c'est cela qui rend l'homme impur.

15,18 Mais ce qui sort de la bouche provient du coeur, et c'est cela qui rend l'homme impur.

Ce qui contamine l'homme, c'est ce qui est à lui, uniquement à lui, engendré et enfanté par son moi. C'est-à-dire ce qu'il a dans le coeur, et qui du coeur monte aux lèvres et à la tête, corrompt la pensée et la parole et contamine l'homme tout entier.

7,21 En effet c'est de l'intérieur, c'est du coeur des hommes que sortent les intentions mauvaises : inconduites, vols, meurtres,

7,22 adultères, cupidités, perversités, ruse, débauche, envie, injures, orgueil et déraison.

15,19 Car c'est du coeur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.

C'est du coeur que proviennent les pensées mauvaises, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages et les blasphèmes.

C'est du coeur que proviennent les cupidités, les penchants vicieux, les orgueils, les envies, les colères, les appétits exagérés, l'oisiveté coupable.

C'est du coeur que vient l'excitation à toutes les actions. Et si le coeur est mauvais, elles seront

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mauvaises comme le coeur. Toutes

les actions : des idolâtries aux médisances sans sincérité...

7,23 Tout ce mal sort de l'intérieur et rend l'homme impur ».

15,20 C'est cela qui rend l'homme impur ; mais manger sans se laver les mains ne rend pas l'homme impur ».

Tous ces graves désordres qui vont de l'intérieur à l'extérieur corrompent l'homme, mais pas le fait de manger sans se laver les mains. La science de Dieu n'est pas quelque chose de terre à terre, une boue que tout pied peut fouler. Mais c'est une connaissance sublime qui vit dans les régions des étoiles et de là descend avec des rayons de lumière pour devenir clarté pour les justes. Ne veuillez pas, vous au moins, l'arracher aux cieux pour l'avilir dans la boue... Allez-vous reposer, maintenant. Moi, je sors pour prier ».

*

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Jésus et la cananéenne. Mt 15,21-32 ; Mc 7,24-30

L'attitude de Jésus dans cet épisode n'a guère cessé de surprendre ou d'intriguer les commentateurs tout au long des siècles. Ainsi qu'en témoignait saint Jean Chrysostome (Hom. 52) : « Que cette conduite du Sauveur est nouvelle ! Qu'elle est surprenante ! Qu'elle est différente de celle qu'il a gardée envers les Juifs ! ». Et le docteur de l'Église (comme saint Jérôme avant lui), insistait alors sur un aspect essentiel de cet épisode : c'est l'humilité et la foi de la cananéenne qui incitent Jésus à retarder l'accomplissement du miracle. « Cette femme étrangère témoigne une vertu, une patience, et une foi incomparable, au milieu des injures dont on l'outrage ; et les Juifs, après avoir eu tant de grâces du Sauveur, n'ont pour lui que de l'ingratitude. (...) C'était certainement pour donner lieu à une foi si humble et si vive que Jésus-Christ avait rebuté cette femme jusqu'alors. Comme il prévoyait ce qu'elle allait lui dire, il rejetait ses prières, et demeurait sourd à ses demandes pour faire connaître à tout le monde jusqu'où allait sa foi et l'excellence de sa vertu ».

Les analyses contemporaines semblent bien plus indigentes ! Aujourd'hui certains imaginent que Jésus s'est éloigné de la terre d'Israël « pour se reposer, et qu'il ne voulait pas être dérangé » (sic !). Jésus, d'abord « indifférent », « hésitait encore sur les destinataires de ses enseignements et de ses gestes » (sic !). Ou encore qu'« Il s'est laissé interpeller par tant d'insistance, au point de se décider à étendre sa mission aux étrangers » (sic !) etc. Les auteurs de ces quelques commentaires récents attestent simplement de la piètre opinion qu'ils se font de « leur » Jésus, et à quel point l'exégèse moderniste a pu fausser leur jugement !

Maria Valtorta, en nous exposant de façon détaillée le contexte de ce déplacement aux confins d'Israël, apporte un éclairage décisif pour une compréhension plus aboutie du comportement du Seigneur dans cet épisode. Quelques jours avant la rencontre avec la cananéenne, Jésus, accompagné de ses cousins Jacques et Jude, des fils de Zébédée Jacques et Jean, d'André et de Mathieu, vient d'être chassé d'Alexandroschène par le centurion du lieu. Pendant deux jours les apôtres ont longé la frontière syro phénicienne jusqu'au-delà de Cédès. Jacques déclare, désabusé : « Défaites sur défaites !... Il me semble que nous sommes maudits... » Jésus lui pose la main sur l'épaule : « Ne sais-tu pas que c'est le sort des meilleurs ? - Ah ! Je le sais depuis que je suis avec toi ! Mais de temps en temps, il faudrait quelque chose de différent pour ragaillardir notre coeur et notre foi ; avant, nous étions plus forts... » (EMV 330.1) De tôt matin, le vendredi, ils s'apprêtent à quitter Biram, où ils viennent de passer la nuit, pour entamer une longue étape d'une trentaine de kilomètres. Jésus presse les apôtres : « Vite, prenez votre part et partons car je veux arriver, avant le soir, au moins au pied de la montagne d'Achzib. Ce soir commence le sabbat » (EMV 331.2).

Pour les disciples imprégnés des préceptes de la religion juive, les contacts avec des « gentils » sont à éviter car ils rendent impurs. De plus ce long périple est éreintant et leur apparaît comme totalement inutile. Ils dévoilent le fond de leur pensée lorsque la cananéenne les suit avec insistance. La leçon que Jésus leur donne quelques minutes plus tard n'en est que plus forte. Elle contribue à atténuer leurs préjugés vis-à-vis des païens, et à les préparer à leur mission d'évangélisateurs.

Saint Jérôme a parfaitement interprété les sentiments divers qui animaient alors les apôtres : « Les disciples, qui ne connaissaient pas encore la conduite mystérieuse du Sauveur, le priaient pour cette cananéenne, soit par un sentiment de compassion soit par le désir de se débarrasser de ses importunités ».

Saint Augustin, pour sa part, dénoue une apparente contradiction entre Marc et Matthieu. « Saint Marc, de son côté, raconte que cette femme entra dans la maison où était Jésus, parce qu'il avait dit précédemment que le Sauveur était dans cette maison, tandis que saint Matthieu, en disant : « Il ne lui répondit pas », donne à entendre ce que ni l'un ni l'autre n'ont rapporté, que Jésus sortit de la maison en gardant le silence, et ainsi tout le reste se lie parfaitement sans l'ombre même de contradiction ».

Le texte de Maria Valtorta clarifie parfaitement ce point là également. Il met aussi en évidence la façon dont les récits de Matthieu (témoin oculaire) et de Marc se complètent harmonieusement.

C'est ici l'occasion de rendre justice à Richard Chenevix Trench (1807-1886) dont l'analyse de cet épisode évangélique anticipait le témoignage de Maria Valtorta, mais semble avoir été dédaigné par ses contemporains, et plus ou moins tombé dans l'oubli depuis.

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Marc

Mathieu

Maria Valtorta

7,24 En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr.

15,21 Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

331.3 Le repas fini, les apôtres montent chercher leurs sacs de voyage pour le départ. « Maître... il y a une femme qui est là... tu ne l'écoutes pas ? - Je n'ai pas le temps, Jonas. La route est longue et, du reste, je suis venu pour les brebis d'Israël. Adieu, Jonas. Que Dieu te récompense de ta charité. Ma bénédiction est sur toi et sur toute ta parenté. Allons-y » (...)

15,22 Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant :

« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ».

331.4 Mais voilà qu'accourt une femme qui n'est pas de la maison, une pauvre femme en pleurs, honteuse... Elle marche courbée, presque en rampant et, arrivée près du groupe au milieu duquel se trouve Jésus, elle se met à crier : "Aie pitié de moi, ô Seigneur, Fils de David ! Ma fillette est toute tourmentée par le démon qui lui fait faire des choses honteuses. Aie pitié parce que je souffre tant et que je suis méprisée par tous à cause de cela.

Comme si ma fille était responsable de ce qu'elle fait... Aie pitié, Seigneur, Toi qui peux tout. Élève ta voix et ta main et commande à l'esprit impur de sortir de Palma. Je n'ai que cette enfant et je suis veuve... Oh ! Ne t'en va pas ! Pitié !..."

7,24 Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu'on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :

7.25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.

7,26. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille.

15,23 Mais il ne lui répondit pas un mot.

En effet Jésus qui a fini de bénir les membres de la famille et qui a réprimandé les adultes d'avoir parlé de sa venue - et eux s'excusent en disant : "Nous n'avons pas parlé, crois-le, Seigneur !" - s'en va montrant une dureté inexplicable envers la pauvre femme qui se traîne sur les genoux en tendant des bras suppliants, haletante alors qu'elle dit : "C'est moi, moi qui t'ai vu hier pendant que tu passais le torrent, et j'ai entendu qu'on te disait : "Maître". Je vous ai suivis parmi les buissons et j'ai entendu leurs conversations. J'ai compris qui tu es... Et ce matin, je suis venue alors qu'il faisait encore nuit, pour rester ici sur le seuil comme un petit chien jusqu'au moment où Sara s'est levée et m'a fait entrer. Oh ! Seigneur, pitié ! Pitié ! D'une mère et d'une petite !"

Mais Jésus marche rapidement, sourd à tout appel.

Ceux de la maison disent à la femme : "Résigne-toi ! Il ne veut pas t'écouter. Il l'a dit : c'est pour ceux d'Israël qu'il est venu..." Mais elle se lève, à la fois désespérée et pleine de foi, et elle répond : "Non. Je le prierai tant qu'il m'écoutera". Et elle se met à suivre le Maître ne cessant de crier ses supplications qui attirent sur le seuil des maisons du village tous ceux qui sont éveillés et qui, comme ceux de la maison de Jonas, se mettent à la suivre pour voir comment la chose va finir.

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331.5 Les apôtres pendant ce temps se regardent entre eux étonnés et ils murmurent : "Pourquoi agit-il ainsi ? Il ne l'a jamais fait !..." Et Jean dit : "A Alexandroscène il a pourtant guéri ces deux". "C'étaient des prosélytes, pourtant" répond le Thaddée. "Et celle qu'il va guérir maintenant ?" "Elle est prosélyte, elle aussi" dit le berger Anna. "Oh ! mais que de fois il a guéri aussi des gentils ou des païens ! La petite romaine, alors ?..." dit André désolé, qui ne sait pas se tranquilliser de la dureté de Jésus envers la femme cananéenne.

« "Je vais vous dire ce qu'il y a" s'exclame Jacques de Zébédée. "C'est que le Maître est indigné. Sa patience est à bout, devant tant d'assauts de la méchanceté humaine. Ne voyez-vous pas comme il est changé ? Il a raison ! Désormais il ne va se donner qu'à ceux qu'il connaît. Et il fait bien ! " "Oui. Mais en attendant, elle nous suit en criant, avec une foule de gens à sa suite. Lui, s'il veut passer inaperçu, a trouvé moyen d'attirer l'attention même des arbres..." bougonne Mathieu.

"Allons Lui dire de la renvoyer... Regardez ici le beau cortège qui nous suit ! Si nous arrivons ainsi sur la route consulaire, nous allons être frais ! Et elle, s'il ne la chasse pas, ne va pas nous lâcher..." dit le Thaddée fâché, qui de plus se retourne et dit à la femme: "Tais-toi et va-t-en !" Et ainsi fait Jacques de Zébédée. Mais la femme ne s'impressionne pas des menaces et des injonctions et continue de supplier.

"Allons le dire au Maître, qu'il la chasse, Lui, puisqu'il ne veut pas l'écouter. Cela ne peut pas durer ainsi !" dit Mathieu, alors qu'André murmure : "La pauvre !" et Jean ne cesse de répéter : "Moi je ne comprends pas... Moi, je ne comprends pas..." Il est bouleversé, Jean, de la façon d'agir de Jésus.

Les disciples s'appro-chèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

Mais désormais, en accélérant leur marche, ils ont rejoint le Maître qui s'en va rapidement comme si on le poursuivait. "Maître ! Mais renvoie cette femme ! C'est un scandale ! Elle crie derrière nous ! Elle nous fait remarquer de tout le monde ! La route se remplit toujours plus de passagers... et beaucoup la suivent. Dis-lui qu'elle s'en aille." "Dites-le-lui, vous. Moi, je lui ai déjà répondu."

"Elle ne nous écoute pas. Allons ! Dis-le-lui, Toi. Et avec sévérité."

15,24 Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël »

15,25 Mais elle vint se prosterner devant lui

en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

331.6 Jésus s'arrête et se retourne. La femme prend cela pour un signe de grâce, et elle hâte le pas, elle élève le ton déjà aigu de sa voix et son visage pâlit car son espoir grandit. "Tais-toi, femme, et retourne chez toi ! Je l'ai déjà dit :"Je suis venu pour les brebis d'Israël". Pour guérir les malades et rechercher celles d'entre elles qui sont perdues. Toi, tu n'es pas d'Israël." Mais la femme est déjà à ses pieds et les baise en l'adorant et en tenant serrées ses chevilles, comme si elle était une naufragée qui a trouvé un rocher où se réfugier, et elle gémit : "Seigneur, viens à mon secours ! Tu le peux, Seigneur. Commande au démon, Toi qui es saint... Seigneur, Seigneur, tu es le Maître de tout, de la grâce comme du monde. Tout t'est soumis,

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Seigneur. Je le sais. Je le crois. Prends donc ce qui est en ton pouvoir et sers-t-en pour ma fille."

7,27 Il lui disait : « Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ».

7,28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »

15,26 Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ».

15,27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».

"Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants de la maison et de le jeter aux chiens de la rue."

"Moi, je crois en Toi. En croyant, de chien de la rue je suis devenue chien de la maison. Je te l'ai dit : je suis venue avant l'aube me coucher sur le seuil de la maison où tu étais, et si tu étais sorti de ce côté là, tu aurais buté contre moi. Mais tu es sorti de l'autre côté et tu ne m'as pas vue. Tu n'as pas vu ce pauvre chien tourmenté, affamé de ta grâce, qui attendait pour entrer en rampant où tu étais, pour te baiser ainsi les pieds, en te demandant de ne pas le chasser..." "Il n'est pas bien de jeter le pain des enfants aux chiens" répète Jésus.

"Mais pourtant les chiens entrent dans la pièce où le maître mange avec ses enfants, et ils mangent ce qui tombe de la table, ou les restes que leur donnent les gens de la maison, ce qui ne sert plus. Je ne te demande pas de me traiter comme une fille et de me faire asseoir à ta table. Mais donne-moi, au moins, les miettes..."

Alors il lui dit :

7,29 « A cause de cette parole, va :

le démon est sorti de ta fille ».

15,28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

331.7 Jésus sourit. Oh ! Comme son visage se transfigure dans ce sourire de joie ! Les gens, les apôtres, la femme, le regardent avec admiration... sentant que quelque chose va arriver. Et Jésus dit : "Oh ! Femme ! Grande est ta foi. Et par elle tu consoles mon esprit. Va donc, et qu'il te soit fait comme tu veux. Dès ce moment, le démon est sorti de ta petite. Va en paix. Et comme de chien perdu tu as su vouloir être chien domestique, ainsi sache à l'avenir être fille, assise à la table du Père. Adieu."

"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Seigneur !... Je voudrais courir pour voir ma Palma chérie... Je voudrais rester avec Toi, te suivre ! Béni ! Saint !"

7,30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l'enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d'elle.

"Va, va, femme. Va en paix."

Et Jésus reprend sa route alors que la cananéenne, plus agile qu'une enfant, s'éloigne en courant, suivie de la foule curieuse de voir le miracle...

"Mais pourquoi, Maître, l'as-tu faite tant prier pour ensuite l'écouter ?" demande Jacques de Zébédée. "A cause de toi et de vous tous. Cela n'est pas une défaite, Jacques. Ici, je n'ai pas été chassé, ridiculisé, maudit... Que cela relève votre esprit abattu. J'ai déjà eu aujourd'hui ma nourriture très douce, et j'en bénis Dieu. 331.8 Et maintenant allons trouver cette autre qui sait croire et attendre avec une foi assurée (...).

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331.14 Jésus met la main sur l'épaule de Jacques : "Et encore une fois, la quatrième de la journée, je te fais remarquer que ce n'est pas une défaite, ce n'est pas être chassé, ridiculisé, maudit... Et maintenant, qu'en dis-tu ?"

"Que je suis un sot, Seigneur" dit impétueusement Jacques de Zébédée.

"Non. Toi et vous tous, vous êtes encore et toujours trop humains, et vous éprouvez toutes les sautes d'humeur de celui qui est plus dominé par l'humanité que par l'esprit. L'esprit, quand il est souverain, ne change pas à tout souffle de vent qui ne peut être toujours une brise parfumée... Il pourra souffrir, mais sans s'altérer. Je ne cesse de prier pour que vous arriviez à cette domination de l'esprit. Mais vous devez m'aider par votre effort... Eh bien ! Le voyage est terminé. Pendant ce temps, j'ai semé ce qu'il faut pour préparer le travail pour le temps où ce sera vous qui serez les évangélisateurs. Maintenant nous pouvons prendre le repos du sabbat avec la conscience d'avoir fait notre devoir.

*

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Va d'abord te réconcilier avec ton frère.

Mt 5, 21-26 ; 38-48 ; 7,12 ; Lc 6,29-36 ; 12,57-59

Cinq jours durant, Jésus enseigne les foules venues pour l'écouter. Durant la troisième journée du « Sermon sur la Montagne » Il aborde le thème de l'amour du prochain...

Matthieu (Mt 5,25), puis Luc (Lc 12,57) ont inclus dans cet enseignement un exemple concret que Jésus avait donné ultérieurement, dans une instruction aux disciples réunis à Nazareth. Ceci ne doit pas nous surprendre, car comme tout bon pédagogue, Jésus revient à plusieurs reprises sur des enseignements déjà donnés, ou des questions déjà posées. Et cela représente une difficulté plus ou moins insurmontable pour les exégètes.

Le texte de Maria Valtorta, replaçant tout l'enseignement de Jésus dans son contexte chronologique, fait disparaître naturellement toutes ces ambiguïtés. On découvre ici que quelques sentences en apparence sans lien entre elles chez les évangélistes (ici Matthieu et Luc), retrouvent chez Maria Valtorta leur place dans un enseignement parfaitement structuré.

Luc

Matthieu

Maria Valtorta

171.4 Je vous ai enseigné hier comment Dieu doit être aimé. J'insiste maintenant sur la façon dont on doit aimer le prochain. On disait autrefois : " Tu aimeras ton ami et tu haïras ton ennemi. " Non, qu'il n'en aille pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle, et c'est déjà la grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la grâce, non seulement sera répandue, mais elle sera donnée à toute âme qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne fait pas de distinction entre l'ami et l'ennemi.

6,29 « A celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre joue.

5,39 « Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant : mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.

On vous calomnie ? Aimez et pardonnez. On vous frappe ? Aimez et tendez l'autre joue à celui qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que sa colère s'en prenne à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront.

A celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.

5,40 Et si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.

On vous a volés ? Ne pensez pas : « Mon prochain est un être cupide », mais pensez charitablement : « Mon pauvre frère est dans le besoin » et donnez-lui aussi votre tunique s'il vous a déjà pris votre manteau. Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre.

Vous répondez : « Ce pourrait être par vice et non par nécessité ». Eh bien, donnez-le quand même ! Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais souvent - et cela rappelle ce que j'ai dit hier sur la douceur -, le pécheur qui se voit ainsi traité renoncera

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sincèrement à son vice et se rachètera en réparant son vol par la restitution.

6,30 Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.

5,42 A qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos.

Montrez-vous généreux envers ceux, plus honnêtes, qui vous demandent ce dont ils ont besoin, au lieu de vous voler. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, ces pénibles inégalités sociales, causes de tant de malheurs humains et surnaturels, n'existeraient plus.

6,31 Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites le aussi pour eux.

7,12 Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi.

Pensez toujours : " Mais si, moi, j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait fait le refus d'une aide ? " et agissez d'après votre réponse. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait.

5,38 Vous avez appris qu'il a été dit : « oeil pour oeil, et dent pour dent ».

L'ancienne parole : « oeil pour oeil, dent pour dent » ne se trouve pas dans les dix commandements, mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance.

Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par ce nouveau précepte : « Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, montre-toi pacifique envers le querelleur, indulgent avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas ».

6,38 Donnez, et l'on vous donnera : c'est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous.

Marc

4,24 C'est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous, et il vous sera donné encore plus. [voir aussi Mt 7,2]

Vous ne connaissez pas les tenants et les aboutissants des actions des hommes. Lorsqu'il s'agit d'aider, de quelque manière que ce soit, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez, plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée. Dieu vous le rendra non seulement pour ce que vous avez donné, mais bien davantage.

Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus cher qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue.

6,35 Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.

5,44 Eh bien ! Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, 5,45 afin d'être

171.5 Aimez, aimez ! Aimez amis et ennemis

pour être semblables à votre Père qui fait

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Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes

pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes ; il se réserve d'accorder un soleil et des rosées éternels, ainsi que le feu et la grêle de l'enfer quand on aura trié les bons comme des épis choisis dans les gerbes de la moisson.

6,32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.

5,46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?

Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez quelque retour. Il n'y a guère de mérite à cela : c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire.

Même les publicains

6,33 Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.

5,47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?

et les païens le font.

6,34 Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez qu'ils vous rendent, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Même des pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent

6,36 Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.

5,48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu, et aimez par respect pour Dieu, qui est aussi le Créateur de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables.

Je veux en vous la perfection de l'amour, et c'est pourquoi je vous dis : « Soyez parfaits comme votre Père qui est dans les Cieux est parfait ».

5,21 Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement.

Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était écrit : « Ne tuez pas » car celui qui tue sera condamné par les hommes.

5,22 Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.

Mais je vous dis : « Ne vous fâchez pas », car vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et lui aura donc fait du tort sera condamné par Dieu.

5,23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a

Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si, auparavant, du fond du coeur, on n'a pas sacrifié ses propres rancoeurs pour l'amour de Dieu et si l'on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou

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quelque chose contre toi,

5,24 laisse ton offrande, là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.

d'éprouver de la rancoeur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour-propre en te réconciliant avec lui et reviens ensuite à l'autel : alors seulement, ton sacrifice sera saint.

12,57 Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ?

12,58 Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en oeuvre pour t'arranger avec lui, afin d'éviter qu'il ne te traîne devant le juge,

que le juge ne te livre à l'huissier, et que l'huissier ne te jette en prison.

5,25 Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,

le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.

Un bon accord est toujours la meilleure des affaires. Le jugement de l'homme est précaire, et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause,

[L'argument qui suit chez Luc et Matthieu, sera en fait évoqué par Jésus lors d'une instruction donnée à Nazareth. En voici la substance :]

277.6 Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s'adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, je te dis, ô homme qui te trouves souvent par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t'efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui, que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et, généralement, l'astuce l'emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, l'innocent, pour le coupable. Il t'arriverait alors, non seulement de ne pas voir ton droit reconnu, mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d'être considéré comme coupable de diffamation ; alors le juge t'enverrait à l'exécuteur de justice qui ne te laisserait pas partir avant que tu n'aies payé jusqu'au dernier centime,

12,59 Je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier centime ».

5,26 Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou ».

et devoir payer à son adversaire jusqu'à son dernier sou, ou languir en prison.

(...)

171.5 En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous : « Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas, à moi ? » Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'il l'était ! Personne ne serait sauvé. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Alors vous obtiendrez de Dieu votre récompense, ici-bas et après.

*

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Parabole de la pièce retrouvée.

Lc 15,8-10

Quelques jours à peine après la conversion de Marie Madeleine, Jésus traverse le village de Magdala avec les apôtres et les femmes disciples. Surpris de voir maintenant Marie Madeleine aux côtés de Jésus, les habitants chuchotent entre eux, puis en viennent à la critiquer ouvertement, et ne cachent pas leur mépris. C'est alors que Jésus leur donne cette instruction.

La plupart des traductions modernes de Luc évoquent « dix pièces d'argent ». Mais Maria Valtorta mentionne « dix drachmes » (monnaie grecque équivalent à un denier romain), ce qui est conforme aux manuscrits les plus anciens (comme par exemple le Codex Bezae : « Ἢ τίς γυνὴ ἔχουσα δραχμὰς δέκα, καὶ ἀπολέσασα » ou au texte de la Vulgate « mulier habens drachmas decem »).

Le texte succinct de Luc passe sans transition de la pièce perdue au pécheur converti. Dans le récit de la mystique italienne, au contraire, Jésus explicite longuement l'analogie entre la pièce perdue et le pécheur qui se convertit. A l'instar de la femme qui recherche la drachme perdue, Lui recherche sans cesse les âmes qui, lui ayant échappé, ont roulé « dans les ordures, dans la boue ».

Luc

Maria Valtorta

15,8 « Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent

et qu'elle en perd une,

241.7 Les gens affluent dans la rue. Jésus commence à parler : Une femme avait dix drachmes dans sa bourse. À cause d'un faux mouvement, sa bourse tomba de sa poitrine, s'ouvrit, et les pièces de monnaie roulèrent par terre. Elle les ramassa avec l'aide des voisines présentes, et les compta. Il y en avait neuf. La dixième était introuvable.

ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,

et chercher avec soin

jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?

Etant donné que le soir tombait et qu'on manquait de lumière, la femme alluma sa lampe, la posa sur le sol, prit un balai et se mit à balayer attentivement pour voir si la pièce avait roulé loin de l'endroit où elle était tombée. Mais la drachme restait introuvable. Lassées de rechercher, ses amies s'en allèrent.

La femme déplaça alors le coffre, l'étagère, un autre coffre lourd, changea de place les amphores et les cruches posées dans la niche du mur. Mais impossible de trouver la drachme. Elle se mit alors à quatre pattes et chercha dans le tas de balayures près de la porte de la maison pour voir si elle avait roulé hors de la maison en se mélangeant aux épluchures de légumes. Et elle trouva enfin la drachme, toute sale, presque ensevelie sous les ordures qui étaient tombées sur elle.

15,9 Quand elle l'a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire :

« Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue ! »

Toute joyeuse, la femme la prit, la lava, la sécha. Elle était devenue plus belle qu'avant. Elle rappela à grands cris ses voisines - qui s'étaient retirées après les premières recherches -pour la leur montrer : « Voilà ! Vous voyez ? Vous m'avez conseillé de ne pas me fatiguer davantage, mais j'ai insisté et j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue. Réjouissez-vous donc avec moi, car je n'ai pas eu la douleur de perdre un seul de mes trésors ».

241.8 Votre Maître, et avec lui ses apôtres, agit comme la femme de la parabole. Il sait qu'un simple déséquilibre peut faire tomber un trésor. Chaque âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les faux mouvements capables de faire tomber les pauvres âmes. Devant cette chute, il en est qui s'arrêtent près de la bourse, c'est-à-dire qui s'éloignent peu de la Loi de Dieu qui recueille les âmes sous la protection des commandements. D'autres vont plus loin, c'est-à-dire s'éloignent encore de Dieu et de sa Loi. Enfin, d'autres encore roulent jusque dans les balayures, dans les ordures, dans la boue. Là, elles finiraient par périr et par être brûlées dans le feu éternel, où sont les

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immondices que l'on brûle dans des lieux appropriés.

Le Maître le sait et cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ne se laisse dégoûter par rien. Il fouille tant et plus, remue, balaie jusqu'à ce qu'il trouve. Et lorsqu'il l'a retrouvée, il lave l'âme par son pardon, appelle ses amis, tout le Paradis et tous les hommes bons de la terre, et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ce qui était perdu, et c'est plus beau qu'auparavant, car mon pardon le renouvelle ».

15,10 Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit ».

En vérité, je vous dis qu'il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les hommes bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit.

En vérité, je vous dis que rien n'est plus beau que les larmes du repentir. En vérité, je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d'un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu.

Que la paix soit avec vous.

*

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Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol.

Jn 8,2-11

La scène se passe sur le parvis du Temple, à la fin de la fête des Tabernacles de la dernière année de la vie publique. (C'est une des premières visions reçues par Maria Valtorta, le 20 mars 1944).

Le contraste est ici saisissant entre le témoignage de Maria Valtorta, et celui de saint Jean :

Maria Valtorta rapporte avec force détails tout ce qu'elle a mystérieusement vu et entendu. Elle s'efforce de ne rien omettre de sa vision. L'apôtre, témoin oculaire, doit impérativement s'en tenir à l'essentiel, puisque durant tous les premiers siècles la transmission se faisait essentiellement de bouche à oreilles. Il fallait donner aux auditeurs un texte facilement mémorisable, et aussi bref que possible pour faciliter le travail des copistes.

Dans le récit de l'apôtre, l'attitude énigmatique de Jésus suscita interrogations et commentaires au fil des siècles. Des commentateurs y virent un signe de mépris ou de dédain envers les pharisiens « sans doute pour indiquer qu'il ne prend aucun intérêt à leur tribunal » (sic !) D'autres pensent que Jésus « prend un air détaché... en griffonnant négligemment » (sic !), ou même qu'Il agit « Comme un homme ennuyé qui ne veut pas répondre ou qui veut réfléchir et prendre le temps de peser sa réponse avant de la donner » (sic !). Osty, dans sa Bible, affirme même : « Jésus n'écrivait pas leurs pêchés ». Seul semble-t-il, saint Jérôme (Contr. Jovin.) imagine que Jésus ait pu écrire sur le pavé du temple les péchés des accusateurs : « Eorum qui accusabant, peccata descripsit ». C'est aussi ce qu'affirme le récit de Maria Valtorta.

Jean

Maria Valtorta

8,2 Dès l'aurore, il retourna au Temple.

494.1 Je vois l'intérieur de l'enceinte du Temple, c'est-à-dire l'une des si nombreuses cours entourées de portiques. Jésus parle à la foule qui l'entoure, bien enveloppé dans le manteau qui couvre son vêtement. Celui-ci n'est pas blanc mais rouge foncé (c'est, semble-t-il, une lourde étoffe de laine).

Je pense que c'est l'hiver, car tous les gens sont emmitouflés. Il doit faire froid car, au lieu de rester immobiles, ils marchent vivement comme pour se réchauffer. Le vent remue les manteaux et soulève la poussière des cours.

Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner.

8,3 Les scribes et les pharisiens

lui amènent une femme qu'on avait surprise en situation d'adultère.

Ils la mettent au milieu,

Jésus parle à la foule qui l'entoure, bien enveloppé dans le manteau qui couvre son vêtement. (...) Le groupe qui se presse autour de Jésus - c'est le seul à rester à sa place alors que tous les autres vont et viennent autour de tel ou tel maître - s'ouvre pour laisser passer un détachement de scribes et de pharisiens gesticulants et plus que jamais fielleux. Tout en eux lance du venin : leurs regards, leur visage, leur bouche. Quelles vipères ! Plutôt qu'ils ne la conduisent, ils traînent une femme d'environ trente ans, échevelée, les vêtements en désordre, et en larmes comme une personne que l'on a maltraitée. Ils la jettent aux pieds de Jésus comme un tas de chiffons ou une dépouille morte. Et elle reste là, recroquevillée sur elle-même, le visage appuyé sur ses deux bras, qui la cachent et lui font un coussin entre son visage et le sol.

8,4 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.

8,5 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là.

Et toi, que dis-tu ? ».

« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Son mari l'aimait, et ne la laissait manquer de rien. C'était la reine de sa maison. Or elle l'a trahi, car c'est une pécheresse, une vicieuse, une ingrate, une profanatrice. Elle est adultère et, comme telle, doit être lapidée. C'est ce que dit Moïse. Dans sa Loi, il ordonne que de telles femmes soient lapidées comme des bêtes immondes. Et elles sont immondes, car elles trahissent la foi conjugale ainsi que l'homme qui les aime et prend soin d'elles ; elles sont comme une terre jamais rassasiée, toujours assoiffée de luxure. Elles sont pires que des courtisanes car, sans la morsure du besoin, elles se donnent pour assouvir leur impudicité. Elles sont corrompues. Elles sont contaminatrices. Elles doivent être condamnées à mort. Moïse l'a dit. Et toi, Maître, qu'en penses-tu ? »

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8,6 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.

494.2 Jésus avait interrompu son discours à l'arrivée tumultueuse des pharisiens, il avait promené un regard pénétrant sur la meute haineuse, puis avait tourné les yeux sur la femme avilie, jetée à ses pieds. Mais il ne dit mot. Il s'est penché, tout en restant assis et, d'un doigt, il écrit sur les pierres du portique que la poussière soulevée par le vent recouvre d'une couche épaisse. Eux parlent, et lui écrit.

« Maître, c'est à toi que nous parlons. Ecoute-nous. Réponds-nous. Tu n'as pas compris ?

Cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Dans sa maison, dans le lit de son mari. Elle l'a souillé par sa passion ».

Jésus écrit.

« Mais c'est un abruti, cet homme ! Vous ne voyez pas qu'il ne comprend rien et qu'il trace des signes sur la poussière comme un pauvre fou ?

8,7 Comme on persistait à l'interroger,

- Maître, pour ton bon renom, parle. Que ta sagesse réponde à nos questions. Nous te le répétons : cette femme ne manquait de rien. Elle avait vêtements, nourriture, amour. Or elle a trahi. »

Jésus écrit.

« Elle a menti à l'homme qui avait confiance en elle. De sa bouche menteuse, elle l'a salué, elle l'a accompagné jusqu'à la porte en souriant, puis elle a ouvert la porte secrète et a fait entrer son amant. Et pendant que son mari était absent et travaillait pour elle, elle s'est vautrée dans sa luxure comme une bête immonde.

- Maître, plus encore que de la couche nuptiale, elle a profané la Loi. C'est une rebelle, une sacrilège, une blasphématrice. » Jésus écrit.

Du pied, il efface et écrit plus loin, en tournant lentement sur lui-même pour trouver de la place. On dirait un enfant qui s'amuse. Mais ce qu'il écrit, ce ne sont pas des mots pour rire. Il a écrit successivement : " Usurier ", " Faussaire ", " Fils irrespectueux ", " Fornicateur ", " Assassin ", " Profanateur de la Loi ", " Voleur ", " Luxurieux ", " Usurpateur ", " Mari et père indigne ", " Blasphémateur ", " Rebelle à Dieu ", " Adultère ".

Il écrit et écrit encore pendant qu'interviennent de nouveaux accusateurs.

« Mais enfin, Maître ! Rends ton jugement ! Cette femme doit être jugée. Elle ne peut de son poids contaminer la terre. Son souffle est un poison qui trouble les coeurs. »

il se redressa

et leur dit :

« Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre ».

494.3 Jésus se lève. Mon Dieu, quel visage ! Ses yeux sont des éclairs qui foudroient les accusateurs. Il semble encore plus grand, tant il redresse la tête. On dirait un roi sur son trône, tant il est sévère et solennel. Son manteau est tombé d'une épaule et forme une légère traîne derrière lui, mais il ne s'en soucie pas.

Le visage fermé et sans la moindre trace de sourire sur les lèvres ni dans les yeux, il darde son regard sur la foule, qui recule comme devant deux lames acérées. Il les fixe un par un, en semblant fouiller en eux avec une intensité qui fait peur. Ceux qu'il dévisage ainsi cherchent à reculer dans la foule et s'y perdre ; ainsi le cercle s'élargit et s'effrite, comme miné par quelque force cachée. Finalement, il parle :

« Que celui d'entre vous qui est sans péché lance à la femme la première pierre. »

Sa voix est un tonnerre qu'accompagnent des regards encore plus fulgurants. Jésus a croisé les bras et reste sans bouger, droit comme un juge qui attend. Son regard ne laisse pas en paix : il fouille, pénètre, accuse.

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8,8 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.

8,9 Eux, après avoir entendu cela, s'en allaient un par un, en commençant par les plus âgés.

C'est d'abord un homme qui s'éloigne, tête basse, puis deux, puis cinq, puis toute l'assistance, par groupes. Non seulement les scribes et les pharisiens, mais aussi ceux qui se tenaient auparavant autour de Jésus et d'autres, qui s'étaient approchés pour entendre le jugement et la condamnation et qui, les uns comme les autres, s'étaient unis pour insulter la coupable et réclamer sa lapidation.

Jésus reste seul avec Pierre et Jean. Je ne vois pas les autres apôtres.

Pendant la fuite des accusateurs, Jésus s'est remis à écrire : " Pharisiens ", " Vipères ", " Tombeaux de pourriture ", " Menteurs ", " Traîtres ", " Ennemis de Dieu ", " Insulteurs de son Verbe "...

494.4 Une fois la cour tout entière vidée, un grand silence s'établit. Il ne reste plus que le bruissement du vent et le murmure d'une fontaine dans un coin.

Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

8,10 Il se redressa

Alors Jésus lève la tête et regarde. Son visage s'est apaisé. Il est attristé, mais n'est plus irrité. Il jette un coup d'oeil à Pierre qui s'est légèrement éloigné pour s'appuyer à une colonne et à Jean qui, presque derrière Jésus, le regarde avec amour. Jésus esquisse un sourire à la vue de Pierre et ce sourire s'élargit quand ses yeux se tournent vers Jean : ce sont deux sourires différents.

Puis il regarde la femme encore prostrée à ses pieds et en larmes. Il l'observe. Il se lève, rajuste son manteau comme s'il allait se mettre en route. Il fait signe aux deux apôtres de se diriger vers la sortie.

Resté seul, il appelle la femme.

« Femme, écoute-moi. Regarde-moi. »

Il répète son ordre, car elle n'ose lever la tête.

« Femme, nous sommes seuls. Regarde-moi. »

La malheureuse lève un visage sur lequel les larmes et la poussière forment un masque avilissant.

et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ?

Personne ne t'a condamnée ?»

8,11 Elle répondit : « Personne, Seigneur ». Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ».

« Femme, où sont tes accusateurs ? »

Jésus parle doucement, avec un sérieux plein de pitié. Son visage et son corps s'inclinent légèrement vers la terre, vers cette misère, et ses yeux sont pleins d'une expression indulgente et rénovatrice.

« Personne ne t'a condamnée ? »

La femme, entre deux sanglots, répond :

« Personne, Maître.

- Moi non plus, je ne vais pas te condamner. Va, et ne pèche plus. Rentre chez toi, et sache te faire pardonner, par Dieu et par l'offensé. N'abuse pas de la bonté du Seigneur. Va ».

Il l'aide à se relever en la prenant par la main, mais il ne la bénit pas et ne lui donne pas la paix. Il la regarde s'éloigner, tête basse et légèrement chancelante sous le poids de sa honte, puis, quand elle a disparu, il s'éloigne à son tour avec les deux disciples.

Jésus revient ensuite longuement sur cet épisode de la femme adultère. Voici quelques extraits de ce commentaire :

Jésus dit : "Ce qui me blessait, c'était le manque de charité et de sincérité chez les accusateurs. Non que l'accusation fût mensongère. La femme était réellement coupable. Mais ils manquaient de sincérité en se scandalisant d'une chose commise mille fois par eux et qu'uniquement une plus grande ruse et une plus grande chance avaient permis qu'elle reste cachée. La femme, à son premier péché, avait été moins rusée et moins chanceuse. Mais personne parmi ses accusateurs et ses accusatrices - car même les femmes, si elles n'élevaient pas la voix, l'accusaient au fond de leur coeur - personne n'était exempt de faute. Est adultère celui qui passe à l'acte, et celui qui aspire à l'acte et le désire de toutes ses forces. La luxure existe tant en celui qui pèche qu'en celui qui désire pécher. Le mal, il ne suffit pas de ne pas le faire, il faut aussi ne pas désirer le

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faire. (...) Celui qui caresse des pensées sensuelles et provoque, par des lectures et des spectacles recherchés exprès et par des habitudes malsaines, des impressions sensuelles, est aussi impur que celui qui commet la faute matériellement. J'ose dire : est plus coupable, car il va par la pensée contre la nature et non seulement contre la morale. Je ne parle pas non plus de ceux qui passent à de véritables actions contre nature. La seule excuse est une maladie organique ou psychique. Celui qui n'a pas cette excuse est de dix degrés inférieur à la bête la plus dégoûtante. Pour condamner avec justice, il faudrait être exempt de faute. (...)

Ils ne m'étaient pas inconnus les coeurs des pharisiens et ceux des scribes, ni de ceux qui s'étaient unis à eux pour se déchaîner contre la coupable. Péchant contre Dieu et contre le prochain, il y avait en eux des fautes contre le culte, des fautes contre leurs parents, des fautes contre le prochain, des fautes nombreuses surtout contre leurs épouses. Si par un miracle j'avais commandé à leur sang d'écrire sur leurs fronts leur péché, parmi les nombreuses accusations aurait dominé celle de "adultères" de fait ou de désir. (...) Pitié, pitié pour qui tombe ! A la coupable j'indique la voie à suivre pour se racheter. Retourner chez elle, demander humblement pardon et l'obtenir par une vie droite. (...) Je ne lui ai pas donné la paix et la bénédiction parce qu'elle n'avait pas en elle ce complet détachement de son péché qui est requis pour être pardonné.

La femme adultère a-t-elle été sauvée ? Jésus réponds à Maria Valtorta qui se posait la question :

« Ce n'est pas pour tous que j'ai été Sauveur. Pour tous, j'ai voulu l'être, mais je ne l'ai pas été car pas tous ont eu la volonté d'être sauvés. Et cela a été une des flèches les plus pénétrantes de mon agonie du Gethsémani » (EMV 494.5-7).

Un peu plus tard, Jésus rejoint les apôtres. Judas l'interroge, et un dialogue révélateur s'engage :

"Ceux qui se croient sans péché accusaient une pécheresse. Je l'ai sauvée." "Mais si c'était une pécheresse, eux avaient raison." "Sa chair était certainement pécheresse. Son âme... J'aurais beaucoup à dire sur les âmes. Et je n'appellerais pas pécheresses seulement celles dont la faute est évidente. Sont pécheresses aussi celles qui en poussent d'autres au péché. Et leur péché est plus rusé. Elles jouent à la fois le rôle du Serpent et du Pécheur."

"Mais qu'avait fait la femme ?" "Un adultère." "Un adultère ?! Et tu l'as sauvée ?! Tu ne devais pas !" s'écrie l'Iscariote. Jésus le regarde fixement et lui demande : "Pourquoi ne devais-je pas ?" "Mais parce que... Cela peut te nuire. Tu sais comme ils te haïssent et cherchent des accusations contre Toi ! Et certainement... Sauver une adultère, c'est aller contre la Loi."

"Je n'ai pas dit que je la sauvais. Je leur ai dit seulement que celui qui était sans péché la frappe. Et personne ne l'a frappée car personne n'était sans péché. J'ai donc confirmé la Loi qui prescrit la lapidation pour les adultères, mais j'ai sauvé la femme car il ne s'est plus trouvé un lapidateur." "Mais, Toi..." "Tu aurais voulu que Moi je la lapide ? Cela aurait été juste car Moi, j'aurais pu la lapider, mais ce n'aurait pas été miséricorde." "Ah ! elle s'était repentie ! Elle t'a supplié et Toi..." "Non. Elle ne s'était même pas repentie. Elle était seulement humiliée et effrayée." (EMV 495.2)

*

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La lampe du corps.

Mt 6,22-23 ; Lc 11,34-36

Au dernier jour du Sermon sur la Montagne, Jésus centre son enseignement sur la tentation, et le choix du Bien ou du Mal.

Ici les évangélistes ont résumé en deux ou trois versets le coeur de l'enseignement de Jésus. L'introduction et la conclusion rapportées par Maria Valtorta nous resituent ces versets dans un enseignement sur la faute originelle et sur la nécessité de résister à la tentation, et nous aident à mieux en apprécier toute la richesse.

Luc

Matthieu

Maria Valtorta

174.9 Vous savez déjà comment Eve fut corrompue, et Adam par son intermédiaire. Satan donna un baiser sur l'oeil de la femme et l'ensorcela de telle façon que toute vision jusqu'alors pure prit pour elle un aspect impur et éveilla d'étranges curiosités. Puis Satan lui donna un baiser sur les oreilles et les ouvrit aux paroles d'une science inconnue : la sienne. La pensée d'Eve, elle aussi, voulut connaître ce qui n'était pas nécessaire. Puis Satan montra à son oeil et à sa pensée éveillés au mal tout ce qu'ils n'avaient pas vu ni compris jusque là, et tout en Eve s'éveilla et se corrompit. Alors la femme alla trouver l'homme, lui révéla son secret et persuada Adam de goûter au nouveau fruit, si beau à voir et interdit jusqu'alors. Elle l'embrassa et le regarda avec une bouche et des yeux déjà pris par le trouble satanique. Alors la corruption pénétra en Adam qui vit le fruit défendu et par suite le désira. Il y mordit avec sa compagne, et tomba de si haut dans la boue.

Quand un homme est corrompu, il entraîne l'autre dans la corruption, à moins que ce ne soit un saint au vrai sens du mot.

11,34 « La lampe de ton corps, c'est ton oeil. Quand ton oeil est limpide, ton corps tout entier est aussi dans la lumière ; mais quand ton oeil est mauvais, ton corps aussi est dans les ténèbres.

11,35 Examine donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres ;

11,36 si ton corps tout entier est dans la lumière sans aucune part de ténèbres,

6,22 « La lampe du corps, c'est l'oeil. Donc, si ton oeil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ;

6,23 mais si ton oeil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la

Attention à votre regard, vous les hommes, au regard des yeux comme à celui de l'esprit. S'ils sont corrompus, ils ne peuvent que corrompre le reste. L'oeil est la lumière du corps, ta pensée est la lumière de ton coeur. Mais si ton oeil n'est pas pur, tout en toi deviendra trouble et les nuées de la séduction créeront en toi des imaginations impures, car par suite de la soumission des organes à la pensée, une pensée corrompue corrompt les sens. Tout est pur en l'homme à la pensée pure qui lui donne un regard pur, et la lumière de Dieu descend en maîtresse là où les sens ne font pas obstacle. Mais si, par quelque mauvaise volonté, tu as habitué ton oeil à des visions troubles, tout en toi deviendra ténèbres.

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alors il sera dans la lumière tout entier, comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat ».

lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »

C'est inutilement que tu regarderas les choses les plus saintes. Dans la nuit, il n'y aura que ténèbres et tu feras des oeuvres de ténèbres.

174.10 Aussi, vous qui êtes enfants de Dieu, protégez-vous contre vous-mêmes. Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Etre tenté n'est pas un mal. C'est par la lutte que l'athlète se prépare à la victoire. Mais le mal, c'est d'être vaincu faute d'entraînement et d'attention. Je sais que tout sert à la tentation. Je sais que la défense énerve. Je sais que la lutte épuise. Mais, allons, pensez à ce que cela vous procure. Voudriez-vous pour une heure de plaisir, de n'importe quelle espèce, perdre une éternité de paix ?

*

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A celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Mt 13,10-17 ; Mc 4,10-12 ; Lc 8,9-10

A Corozaïn, Jésus vient de donner à ses auditeurs « la parabole du semeur ». Mais les apôtres n'ont pas tout compris, et le soir venu, à Bethsaïda, Pierre souhaite quelques explications.

L'explication de Jésus, transmise par Maria Valtorta, clarifie totalement la parole évangélique « A celui qui a, on donnera, et il sera dans l'abondance ; à celui qui n'a pas, on enlèvera même ce qu'il a » que certains ont parfois un peu de mal à commenter.

On y trouve même, dans un contexte différent, comme un écho dans la parabole des talents : « Car celui qui a recevra encore... Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a » (Mt 25, 29 ; Lc 19, 26).

Ici les versets de Luc (Lc 10,23-24) semblent retrouver leur place naturelle dans le discours de Jésus.

Matthieu

Marc

Luc

Maria Valtorta

13,10 Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent :

4,10 Quand il resta seul, ceux qui étaient autour de lui avec les Douze l'interro-geaient sur les paraboles.

8,9 Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.

180.4 (...) « Eh bien, alors, donne-moi la récompense. La parabole de ce matin... »

Les autres s'unissent à Pierre :

« Oui, tu l'as promis. Les paraboles sont bien utiles pour faire comprendre la comparaison, mais nous, nous comprenons qu'elles ont un sens qui dépasse la comparaison.

« Pourquoi leur parles- tu en paraboles ? »

13,11 Il leur répondit :

« A vous il est donné de connaître les mystères du royau-me des Cieux, mais ce n'est pas donné à ceux-là.

13,12 A celui qui a, on donnera, et il sera dans l'abondance ; à celui qui n'a pas, on enlèvera même ce qu'il a.

4,11 Il leur disait :

« C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles ». (...)

4,24 Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus.

4,25 Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n'a pas, on lui enlèvera même ce qu'il a »

8,10 Il leur déclara :

« A vous il est donné de connaître les mystères du royau-me de Dieu, mais les autres n'ont que les paraboles.

8,18 Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il croit avoir sera enlevé »

180.5 Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? - Parce qu'il n'est pas accordé à tous de comprendre plus que ce que j'explique. A vous, mes apôtres, il est donné beaucoup plus car vous devez connaître le mystère, de sorte qu'il vous est donné de comprendre les mystères du Royaume des Cieux. C'est pourquoi je vous dis : « Demandez si vous ne comprenez pas l'esprit de la parabole ». Vous donnez tout et tout vous est donné, pour qu'à votre tour vous puissiez tout donner. Vous donnez tout à Dieu : affections, temps, intérêts, liberté, vie. En compensation, Dieu vous donne tout ; il veut ainsi vous rendre capables de tout donner au nom de Dieu à ceux qui viendront après vous. Ainsi, à celui qui a donné on donnera, et en abondance. Mais à celui qui n'a donné qu'en partie ou pas du tout, on enlèvera même ce qu'il a.

13,12 Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regar-dent sans regarder, et qu'ils écoutent

Je leur parle en paraboles pour que, en voyant, ils découvrent seulement ce qu'éclaire leur volonté d'adhésion à Dieu, et pour que, en écoutant, toujours

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