Maria Valtorta. (suite II) Récit de Maria confronté aux Evangiles.
sans écouter ni comprendre.
13,14 Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe :
par leur volonté d'adhésion, ils entendent et comprennent. Vous, vous voyez ! Beaucoup de gens entendent ma parole, peu adhèrent à Dieu. Leur âme est privée de bonne volonté. En eux s'accomplit la prophétie d'Isaïe.
vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
13,15 Le coeur de ce peuple s'est alourdi : ils sont devenus durs d'oreille, ils se sont bouchés les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur coeur ne comprenne, qu'ils ne se convertissent, - et moi, je les guérirai ! »
13,16 « Mais vous, heureux vos yeux puisqu'ils voient, et vos oreilles puis-qu'elles entendent !
13,17 Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu ».
4,12 « Et ainsi, comme dit le prophète : ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon ».
Ainsi, comme il est écrit : ils regardent sans regarder, ils écoutent sans comprendre.
10,23 Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
10,24 Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu ».
« Vous écouterez avec vos oreilles et vous n'entendrez pas. Vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez pas. Car ce peuple a le coeur insensible, les oreilles dures et les yeux fermés pour ne pas voir et ne pas entendre, pour ne pas comprendre avec leurs coeurs et ne pas se convertir afin que je les guérisse. Mais bienheureux êtes-vous de ce que vos yeux voient et vos oreilles entendent, en raison de votre bonne volonté !
En vérité, je vous dis que bien des prophètes et des justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu.
Ils se sont consumés du désir de comprendre le mystère des paroles, mais, une fois éteinte la lumière de la prophétie, ces paroles sont restées comme des charbons éteints, même pour le saint qui les avait reçues.
Seul Dieu se révèle lui-même. Quand sa lumière se retire, après avoir atteint son but d'éclairer le mystère, l'incapacité de comprendre enserre, comme les bandelettes d'une momie, la vérité royale de la parole reçue.
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Les deux multiplications des pains.
Mt 14,13-21 et 15,32-39 ; Mc 6,30-44 et 8,1-10 ; Lc 8, 17 ; Jn 6,1-15
La chronologie de la vie publique de Jésus, telle qu'elle ressort du texte de Maria Valtorta, résulte de plusieurs milliers de détails concordants. En resituant tous les événements mentionnés par les évangiles dans leur contexte spatio-temporel, l'Evangile tel qu'il m'a été révélé apporte une réponse logique à bien des questions que se posent les exégètes. Et c'est particulièrement le cas pour les récits de la multiplication des pains. Luc et Jean ne mentionnent qu'un seul miracle, tandis que Matthieu et Marc en décrivent deux.
Ces différents récits de la multiplication des pains ont fait l'objet de nombreux commentaires et de diverses spéculations. Assez naturellement les commentateurs rattachent le récit de Jean (Jn 6,1-13) et celui de Luc (Lc 9,10-17) avec la première multiplication de Matthieu (Mt 14,13-21) et Marc (Mc 6,32-44), avec laquelle leur récit présente de nombreux points communs. Il est possible alors, à la suite de St Hilaire, St Jérôme ou Bède, d'en déduire qu'il n'y eut qu'une seule multiplication, et que Marc ou Matthieu avaient voulu donner une seconde tradition d'un seul et même événement. C'est encore aujourd'hui la thèse défendue par l'école biblique de Jérusalem et par un certain nombre d'exégètes...
Non seulement Maria Valtorta rapporte deux miracles distincts, en conformité avec l'opinion de St Augustin et celle de St Thomas d'Aquin, mais elle les situe dans un contexte chronologique précis, nous permettant de mieux comprendre les choix de saint Luc et de saint Jean.
Le contexte
Le dernier vendredi du mois d'Août de la seconde année de la vie publique, des bergers viennent à Capharnaüm annoncer à Jésus la mort de Jean-Baptiste. Jésus s'isole pour prier, et le soir venu il rejoint les apôtres qui viennent de rentrer d'une semaine d'évangélisation dans les villages environnants.
Luc
Matthieu
Marc
Jean
Maria Valtorta
9,10 Quand les Apôtres revinrent, ils racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait.
6,30 Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu'ils avaient fait et enseigné.
271.3 « Maintenant, racontez-moi ce que vous avez fait » dit Jésus pour les encourager. (...)
Jésus décide ensuite de se retirer discrètement avec les apôtres. Il en informe le disciple Manaën.
Alors Jésus, les prenant avec lui, partit à l'écart vers une ville appelée Bethsaïde.
14,13 Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l'écart.
6.31 Il leur dit : « Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ». De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l'on n'avait même pas le temps de manger.
6.32 Alors ils partirent en barque pour un endroit désert, à l'écart.
271.2 Allons, préparez le dîner car, ensuite, nous partirons ailleurs.
« Maître, tu vas loin ? - Je ne sais pas encore... Ils sont fatigués et affligés. Moi aussi. Je compte aller à Tarichée, dans la campagne, pour nous isoler et être en paix (...).
272.1 Jésus met le pied sur la rive droite du Jourdain à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée (...) 273.1 en ce lieu sauvage près de l'endroit où les eaux du lac débouchent dans le lit du fleuve.
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Luc situe son récit à proximité de Bethsaïda. Or c'était justement la destination que Pierre avait indiquée à son beau frère : « Et je lui avais dit de ne pas parler ! Je lui avais même dit que nous allions à Bethsaïde ! » Pierre espérait ainsi échapper aux foules qui suivaient Jésus.
Première multiplication des pains
Luc
Matthieu
Marc
Jean
Maria Valtorta
9,11 Les foules s'en aperçurent et le suivirent.
Il leur fit bon accueil ; il leur parlait du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin
9,12 Le jour commençait à baisser. Les Douze s'appro-chèrent de lui
et lui dirent :
« Renvoie cette foule : qu'ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d'y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert ».
Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
14,14 En débar-quant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.
14,15 Le soir venu, les disciples s'approchèrent
et lui dirent :
L'endroit est désert et l'heure est déjà avancée.
Renvoie donc la foule : qu'ils aillent dans les villages s'acheter de la nourriture ! »
6,33 Les gens les virent s'éloigner, et beaucoup comprirent leur intention.
Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
6,34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
6,35 Déjà l'heure était avancée ; s'étant approchés de lui,
ses disciples disaient :
« l'endroit est désert et déjà l'heure est tardive.
6,36 Renvoie-les : qu'ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s'acheter de quoi manger ».
6 5 Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ? »
6,6 Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car il savait bien, lui, ce qu'il allait faire.
272.1 Maintenant, allons trouver ces gens qui nous attendent. Pour récompenser leur foi et leur amour. (...)
Jésus s'avance vers la foule des malades qui l'attendent avec un désir marqué sur leurs figures, et il les guérit l'un après l'autre, bienveillant, patient (...)
273.1 Le soir tombe avec les pompes finales de la journée. Les apôtres le font remarquer à Jésus qui donne toujours son enseignement d'après les exemples qui se présentent à Lui. "Maître, le soir approche, l'endroit est désert, éloigné des maisons et des villages, ombreux et humide. Sous peu, ici il ne sera plus possible de nous voir ni de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu'il aille à Tarichée ou aux villages du Jourdain pour acheter de la nourriture et chercher un logement."
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9,13 Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».
Ils répondirent ; « Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons. A moins peut-être d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple »
14,16 Mais Jésus leur dit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger ».
14,17 Alors ils lui disent : « Nous n'avons là que cinq pains et deux poisson ».
14,18 Jésus dit :
Il leur répondit : 6,37 « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».
Ils répliquent : « irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur don-ner à manger ? ».
6,38 Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir » S'étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons ».
6,7 Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain ».
6,8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
6,9 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
"Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Donnez-leur à manger. ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m'attendant".
"Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais."
« Apportez-les-moi ».
"Apportez-les-moi."
Maria Valtorta
"André, va chercher l'enfant. C'est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps, il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à jouer au roi et à se faire des couronnes de fleurs. » 273.2 André se hâte d'y aller, et Jean accompagné de Philippe se mettent à chercher Marziam dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière (...) « Viens, Marziam. Le Maître te demande ! » L'enfant plante là ses amis et s'en va rapidement (...) Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons : deux kilos de poissons, guère plus. C'est insuffisant même pour les dix-sept personnes - ou plutôt dix-huit avec Manaën - de la troupe de Jésus.
273.3 On apporte ces vivres au Maître. « C'est bien. Maintenant apportez-moi des paniers. Dix-sept, un pour chacun. Marziam distribuera la nourriture aux enfants... » Jésus regarde fixement le scribe, qui est toujours resté à ses côtés, et il lui demande : « Veux-tu, toi aussi, donner de la nourriture aux affamés ?
- Cela me plairait, mais j'en suis démuni moi aussi.
- Donne la mienne. Je te le permets.
- Mais... tu as l'intention de rassasier presque cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ?
- Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit verra s'accomplir le miracle.
- Ah ! Dans ce cas, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi ! - Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi » Les apôtres reviennent avec des corbeilles et des paniers larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi - ou son manque de foi - lui a fait choisir celui-ci comme le plus grand.
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Luc
Matthieu
Marc
Jean
Maria Valtorta
9,14 Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites les as-seoir par grou-pes de cinquante environ ».i9,15 iIls exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.
9,16 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à la foule.
14,19 Puis, ordon-nant à la foule de s'asseoir sur l'herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction : puis il rompit les pains, il les donna aux disciples et les disciples les donnèrent à la foule
6,39IIlileur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte.
6,40 Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante.
6,41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu'ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous.
6,10 Jésus dit : « Faites asseoir les gens ». Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils s'as-sirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
6,11 Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient.
« C'est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible »
Pendant ce temps, Jésus élève les pains avec les poissons par dessus, il les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux. Puis Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson dans chaque panier - un bien petit morceau - et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau est divisé en plusieurs bou-chées. Elles ne sont guère nombreuses : une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier après avoir été fragmenté, avec le poisson.
« Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez-y
Maria Valtorta
273.4 Va, Marziam, le donner à tes compagnons. - Oh, comme c'est lourd ! » dit Marziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis.
Il marche comme s'il portait un fardeau. Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir sans savoir que penser... Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l'un à l'autre : « Ce gamin plaisante ! Ce n'est pas plus lourd qu'avant ». Le scribe regarde aussi à l'intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu'il n'y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair. Mais malgré cette constatation, ils se dirigent vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, donnent, donnent... Et de temps à autre, ils se retournent,
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étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur. La distribution est longue et abondante... Le seul à ne pas manifester d'étonnement, c'est Marziam qui rit, tout heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant : « J'ai donné beaucoup, beaucoup, beaucoup, parce que je sais ce qu'est la faim ! » Et il lève son visage, qui n'est plus émacié, mais que ce souvenir fait pâlir, en lui écarquillant les yeux... Mais Jésus lui fait une caresse, et un sourire lumineux revient sur ce visage d'enfant qui s'appuie en toute confiance contre Jésus, son Maître et Protecteur. Peu à peu, les apôtres et les disciples reviennent, muets de stupeur. Le dernier est le scribe, qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui vaut plus qu'un discours : il s'agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus. « Prenez votre part, et donnez m'en un peu. Mangeons la nourriture de Dieu ». Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit...
Luc
Matthieu
Marc
Jean
Maria Valtorta
9,17 Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.
14, 20 Ils man-gèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient cela faisait douze paniers pleins. 14,21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.
6, 42 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. 6,43 Et l'on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des pois-sons. 6,44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.
6,13 Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
273.5 Pendant ce temps, les gens, rassasiés, échangent leurs impressions.
Même ceux qui sont autour de Jésus se risquent à parler en regardant Marziam qui, en finissant son poisson, plaisante avec les autres enfants. (...)
Jean
Maria Valtorta
6,12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde ».
« Levez-vous. Faites de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d'avec les autres et amenez-les-moi ici, avec les paniers. Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour vous rendre à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres, puis je vous rejoindrai » (...) 273.7 Lorsque tout le monde s'en est allé ou s'est endormi, Jésus se lève, bénit les dormeurs et se dirige à pas lents vers la péninsule de Tarichée (...).
Et au milieu de la nuit aura lieu le miracle de Jésus marchant sur les eaux, que rapportent Matthieu (Mt 14,22-27), Marc (Mc 6,45-52) et Jean (Jn 6,14-21)...
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Seconde multiplication des pains
C'est six mois plus tard, en février de la troisième année, que la seconde multiplication des pains a lieu, peu de temps après la rencontre avec la cananéenne, la Transfiguration et le paiement de la taxe due au Temple, et juste avant le discours sur le Pain de Vie (Jn 6,2). Jésus, au travers de Maria Valtorta, situe l'évènement dans les collines entre Hippo et Gamala, en Décapole (Cf. « J'ai pitié de ces foules qui me suivent depuis trois jours, n'ont plus rien à manger et pourraient défaillir en route avant d'avoir atteint Hippos sur le lac, ou Gamala, ou d'autres villes »). (EMV 354.7 ou L5 chap. 44)
C'est aussi ce que suggère Jean : « Après cela, Jésus passa de l'autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche » (Jn 6,1-4). C'est quelques mois avant le complot pour tenter d'élire Jésus roi, auquel Jean fait ensuite une brève allusion : « Mais Jésus savait qu'ils allaient venir l'enlever pour faire de lui leur roi » (Jn 6,15).
Le récit de Luc est semblable au premier récit de Marc. Luc a donc choisi de rapporter uniquement le premier miracle plutôt que de décrire, comme le firent Matthieu et Marc, ces deux miracles très semblables, entre lesquels ils ne mentionnent que peu de faits marquants...
Jean place « la » multiplication des pains juste avant que Jésus ne marche sur les eaux, et en donne lui aussi une description en tous points conforme au premier miracle (présence d'André et d'un jeune garçon (Margziam), cinq pains et deux poissons, cinq mille participants, douze paniers). Mais il emprunte manifestement quelques éléments spatio-temporels au second miracle : il situe la multiplication « sur l'autre rive », « peu avant la Pâque », et juste avant le discours sur le Pain de Vie.
Il apparait donc que Jean ait puisé dans ses souvenirs des deux miracles, et décida de les décrire comme un fait unique, puisque la symbolique reste la même. Cela s'imposait d'autant plus pour lui, qu'il n'a retenu dans son évangile aucun des évènements s'étant déroulés durant les six mois qui séparent les deux multiplications des pains.
Matthieu
Marc
Maria Valtorta
15,32 Jésus appela ses disciples et leur dit : « Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin ».
8,1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n'avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
8,2 « J'ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n'ont rien à manger.
8,3 Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d'entre eux sont venus de loin ».
353.1 (...) Je dirais que le soir commence, car l'occident est rouge à cause du crépuscule alors que les monts du côté de l'orient sont déjà violets dans la lumière qui devient crépusculaire. Un commencement de crépuscule qui rend plus sombres les failles profondes, et presque violettes les parties plus élevées. Jésus est debout sur un gros rocher et il parle à une foule très nombreuse répandue sur le plateau. Les disciples l'entourent. Lui, encore plus haut sur son rustique piédestal, domine une foule de gens de tous âges et de toutes conditions qui l'entourent. (...)
353.2 Jésus regarde tout autour. Il lève les yeux vers le ciel serein qui devient toujours plus sombre à mesure que la lumière décroît. Il réfléchit. Il descend de son rocher. Il parle aux disciples : « J'ai pitié de ces gens. Ils me suivent depuis trois jours. Ils n'ont plus de provisions avec eux. Nous sommes loin de tout village. Je crains que les plus faibles souffrent trop, si je les renvoie sans les nourrir ».
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15,33 Les disciples lui disent : « où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour rassasier une telle foule ? ».
15,34 Jésus leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? ». Ils dirent : « Sept, et quelques petits poissons ».
8,4 Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? »
8,5 Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? ». Ils lui dirent : « Sept ».
« Et comment veux-tu faire, Maître ? Tu le dis : nous sommes loin de tout village. Dans ce lieu désert, où trouver du pain ? Et qui nous donnerait assez d'argent pour en acheter pour tout le monde ? » « N'avez-vous rien avec vous ? » « Nous avons quelques poissons et quelques morceaux de pain : les restes de notre nourriture. Mais cela ne suffit pour personne. Si tu les donnes à ceux qui sont les plus proches, cela va faire du grabuge. Tu nous en prives et tu ne fais du bien à personne ». C'est Pierre qui parle. « Apportez-moi ce que vous avez ». Ils apportent un petit panier avec à l'intérieur sept morceaux de pain. Ce ne sont même pas des pains entiers. Il semble que ce soit de gros morceaux coupés dans de grandes miches.
15,35 Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre.
15,36 Il prit les sept pains et les poissons ; rendant grâce, il les rompit, et il les donnait aux disciples, et les disciples aux foules.
15,37 Tous mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles pleines. 15,38 Or, ceux qui avaient mangé étaient quatre mille, sans compter les femmes et les enfants.
8,6 Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. 8, 7 Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer.
8,8 Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient ; cela faisait sept corbeilles. 8,9 Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya.
Ensuite les poissons petits, c'est une poignée de pauvres bestioles roussies.
« Faites asseoir cette foule par groupes de cinquante et qu'ils restent tranquilles et silencieux, s'ils veulent manger ». Les disciples, les uns montant sur des pierres, les autres circulant parmi les gens, se donnent du mal pour mettre l'ordre réclamé par Jésus. À force d'insister ils y réussissent. Quelque enfant pleurniche parce qu'il a faim et sommeil, quelque autre parce que, pour le faire obéir, sa mère ou quelque autre parent lui a administré une gifle.
353.3 Jésus prend les pains, pas tous naturellement: deux à la fois, un dans chaque main, les offre et puis les pose et les bénit. Il prend les petits poissons. Il y en a si peu qu'ils tiennent tous dans le creux de ses longues mains. Il les offre eux aussi et puis les pose et les bénit aussi.
« Et maintenant prenez, faites le tour de la foule et donnez abondamment à chacun ». Les disciples obéissent. Jésus, debout, blanche silhouette qui domine tout ce peuple assis en larges groupes qui couvrent tout le plateau, observe et sourit. Les disciples vont et vont, toujours plus loin. Ils donnent et donnent encore. Et le panier est toujours plein de nourriture. Les gens mangent, alors que le soir descend et il y a un grand silence et une grande paix.
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Mon joug est léger. Mt 11,28-30
Voici un enseignement de Jésus rapporté seulement par Matthieu, dans trois brefs versets qui, hors de leur contexte, nécessitent quelques commentaires...
Jésus vient de passer une semaine à aider par ses travaux de menuiserie une pauvre veuve abandonnée. A ses apôtres qui s'étonnent de son absence, Il explique : « Je suis allé à Corozaïn pour prêcher la charité en acte » (EMV 268.4). Quelques apôtres se scandalisent de ce que le Maître se soit consacré à des travaux manuels qu'ils jugent indignes de Lui. Alors, comme toujours, avec son infinie patience, Jésus enseigne : « Qu'ai-je fait qu'il ne fallait pas faire ? Nous nous sommes donc encore si peu compris, pour ne pas comprendre que l'hypocrisie est un péché et que la parole n'est que du vent si l'action ne vient pas lui donner sa force ? » (EMV 268.6). Il revient alors, comme si souvent, sur ses enseignements passés, et en donne un nouveau développement. « Vous rappelez-vous le jour où je vous ai dit que l'Espérance est comme le bras transversal du doux joug qui soutient la Foi et la Charité, et qu'elle est le gibet de l'humanité et le trône du salut ? » (...) « C'est un joug, car elle oblige l'homme à rabaisser son sot orgueil sous le poids des vérités éternelles, et c'est le gibet de cet orgueil. L'homme qui espère en Dieu son Seigneur, humilie nécessairement son orgueil qui voudrait se proclamer "dieu", et il reconnaît que lui n'est rien et que Dieu est tout, que lui ne peut rien et que Dieu peut tout » (...) « Ne repoussez pas Dieu, même dans les choses les plus petites, et c'est repousser Dieu que de refuser une aide au prochain à cause d'un orgueil païen » (EMV 268.7).
Maria Valtorta nous resitue les trois versets de Matthieu dans le contexte d'un enseignement de quatre pages magnifiques sur la Charité, dont je n'ai retranscrit ici que quelques extraits. Ces pages appellent irrésistiblement à la méditation. Mais qui, si ce n'est par inspiration divine, aurait pu nous transmettre un commentaire aussi profond, pertinent et lumineux, de ces trois lignes isolées au milieu de l'évangile de saint Matthieu ?
Matthieu
Maria Valtorta
268.8 Ma doctrine est un joug qui fait plier l'humanité coupable et c'est un maillet qui brise l'écorce dure pour en libérer l'esprit. C'est un joug et un maillet, oui. Néanmoins, celui qui l'accepte ne sent pas la lassitude que donnent les autres doctrines humaines et toutes les autres chaînes humaines. Celui qui s'en fait frapper ne ressent pas la douleur d'être brisé dans son moi humain, mais il éprouve un sentiment de libération. Pourquoi cherchez-vous à en être délivrés pour la remplacer par tout ce qui est plomb et douleur ? Vous avez tous vos souffrances et vos fatigues. L'humanité tout entière a des souffrances et des fatigues supérieures, parfois, aux forces humaines. Depuis l'enfant comme celui-ci qui porte déjà sur ses petites épaules un grand fardeau qui le fait ployer et enlève le sourire enfantin à ses lèvres et l'insouciance à son esprit qui, toujours humainement parlant, ne sera plus jamais celui d'un enfant, jusqu'au vieillard qui penche vers la tombe avec toutes les déceptions, les peines et les blessures de sa longue vie. Mais c'est dans ma Doctrine et dans la foi en moi que se trouve le soulagement de ces poids écrasants. C'est pourquoi on l'appelle la " Bonne Nouvelle " (...)
268.9 (...) Venez à moi, vous mes apôtres, et venez à moi, vous tous, hommes qui souffrez de douleurs matérielles, morales ou spirituelles. Ces dernières vous viennent de la souffrance de ne pas savoir vous sanctifier comme vous le voudriez pour l'amour de Dieu, avec empressement et sans revenir au mal. Le chemin de la sanctification est long et mystérieux, et parfois il s'accomplit à l'insu du voyageur qui marche dans les ténèbres avec le goût du poison dans la bouche : il s'imagine qu'il n'avance pas et ne boit pas de liquide céleste, mais il ignore que cette cécité spirituelle est un élément de perfection. Bienheureux, trois fois bienheureux, ceux qui continuent à progresser sans jouir de la lumière et des douceurs, qui ne capitulent pas sous prétexte qu'ils ne voient et ne sentent rien, et qui ne s'arrêtent pas en disant : " Je n'avance pas, tant que Dieu ne me donne pas de délices. " Je vous le dis : le chemin le plus obscur deviendra très lumineux tout à coup, et
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11,28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
11,29 Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
11,30 Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger »
il débouchera sur des paysages célestes. (...). Mais en attendant, pour résister, venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et exténués, vous, mes apôtres, et avec vous, tous les hommes qui cherchent Dieu, qui pleurent à cause de la souffrance qu'ils subissent sur terre, qui s'épuisent dans la solitude, et je vous redonnerai des forces. Prenez sur vous mon joug. Ce n'est pas un fardeau. C'est un soutien. Embrassez ma Doctrine comme si c'était une épouse bien-aimée. Imitez votre Maître qui ne se borne pas à la proclamer, mais fait ce qu'elle enseigne. Apprenez de moi qui suis doux et humble de coeur. Vous trouverez le repos de vos âmes parce que la douceur et l'humilité procurent le royaume sur la terre et dans les Cieux. Je vous l'ai déjà dit, les vrais triomphateurs parmi les hommes sont ceux qui les conquièrent par l'amour, or l'amour est toujours doux et humble. Je ne vous donnerais jamais à faire des choses qui dépassent vos forces, car je vous aime et je vous veux avec moi dans mon Royaume. Prenez donc mon insigne et mon uniforme, et efforcez-vous d'être semblables à moi et tels que ma Doctrine vous l'enseigne. N'ayez pas peur, parce que mon joug est doux et son poids est léger, alors que la gloire dont vous jouirez, si vous êtes fidèles, est infiniment puissante. Infinie et éternelle...
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Haïr son père et sa mère ?
Mt 10,37-39 ; Lc 14,26-27
Cette instruction a priori « surprenante » de Jésus, tirée de l'évangile de Luc (Lc 14,26) a suscité de longs commentaires de la plupart des Pères et des Docteurs de l'Eglise. En voici quelques exemples :
Saint Basile (Les grandes règles, Question 8)
Notre Seigneur Jésus-Christ a vivement et souvent insisté : « Si quelqu'un veut venir à moi, qu'il se renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive », et encore : « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il a, ne peut être mon disciple ». Il nous paraît donc exiger le renoncement le plus complet.
Certes, nous avons renoncé avant tout au démon et aux passions de la chair, nous qui avons rejeté les fautes secrètes, les parentés du sang, les fréquentations humaines et toute habitude de vie en contradiction avec la pratique parfaite et salutaire de l'Évangile.
Chose plus nécessaire encore, celui-là s'est renoncé lui-même, qui « s'est dépouillé du vieil homme et de ses actes », parce qu'il « s'attache pour sa perte aux désirs trompeurs ». Il repousse donc toutes les affections mondaines capables de mettre obstacle à la perfection qu'il poursuit, il considère comme ses parents véritables ceux qui l'ont engendré dans le Christ par l'Évangile, et comme des frères ceux qui ont reçu le même Esprit d'adoption ; enfin, il tient les richesses pour chose étrangère à lui, comme elles le sont en réalité. En un mot, comment pourrait encore entrer dans des préoccupations mondaines celui pour qui le monde est crucifié et qui est lui-même crucifié au monde à cause du Christ ? Car le Christ a voulu jusqu'à l'extrême le mépris de sa vie et le renoncement à soi, lorsqu'il a dit : « Si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il se renonce à lui-même et prenne sa croix », ajoutant : « et qu'il me suive », et encore : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses soeurs, sa propre vie enfin, il ne peut être mon disciple ».
Le renoncement complet consiste donc à ne plus même tenir à la vie, mais à se regarder toujours comme condamné à la mort, de façon à ne plus faire état de soi. Il commence par l'abandon des choses extérieures, comme les richesses, la vaine gloire, la société des hommes, l'attrait des bagatelles. C'est de cela que nous ont donné l'exemple les saints apôtres du Christ : Jacques et Jean qui quittent leur père Zébédée et leur barque même, leur gagne-pain ; Mathieu, qui se lève de son comptoir pour suivre Jésus, non seulement au détriment de ses intérêts, mais encore au mépris des peines qui le menaçaient de la part des magistrats, lui et ses proches, parce qu'il laissait indûment inachevée la perception des impôts ; quant à Paul, le monde était crucifié pour lui, et lui l'était au monde.
Ainsi celui qui est animé d'un impérieux désir de suivre le Christ ne peut plus tenir compte de quoi que ce soit en cette vie : ni de l'affection des parents et amis, dès qu'elle s'oppose aux préceptes du Seigneur, car c'est alors que s'appliquent les paroles : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père et sa mère » ; ni de la crainte des hommes, lorsqu'elle détourne du vrai bien, comme l'ont fait excellemment les saints qui ont dit : « Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes » ; ni enfin des moqueries dont les méchants accablent les bons, car il ne faut pas se laisser vaincre par le mépris.
Saint Grégoire le Grand (Homélie 37) :
Celui qui est la Vérité dit aux foules qui viennent à lui : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses soeurs, et jusqu'à sa propre âme, il ne peut être mon disciple. » Il est bon de nous demander comment il nous est commandé ici de haïr nos parents et nos proches selon la chair, alors qu'il nous est ordonné d'aimer même nos ennemis. D'ailleurs, la Vérité déclare aux hommes, au sujet de leur épouse : « Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. » (Mt 19,6). Et Paul leur dit : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise. » (Ep 5,25). Voilà que le disciple prêche d'aimer sa femme, alors que le Maître dit : « Celui qui ne hait pas sa femme ne peut être mon disciple. » Le Juge peut-il déclarer une chose, et son héraut en proclamer une autre ? Ou bien pouvons-nous en même temps haïr et aimer ? Mais si nous réfléchissons bien à la signification exacte de chaque précepte, nous devenons capables de les mettre tous deux en pratique, en opérant des distinctions : nous pouvons à la fois aimer ceux qui nous sont unis par la parenté de la chair en les reconnaissant comme nos proches, et les ignorer en les haïssant et en les fuyant quand ils s'opposent [à notre avancement] dans la voie de Dieu. N'est-ce pas pour ainsi dire aimer au moyen de la haine que de refuser d'écouter celui qui juge des choses selon la chair quand il nous induit au mal ?
Saint Jean Chrysostome (Homélie. XXXV) :
« Si saint Paul recommande avec tant de soin aux enfants d'être obéissants à leurs pères, ne vous en étonnez pas. Car il ne leur commande de leur obéir qu'en ce qui ne blesse point la piété. C'est une chose qui de soi est très-juste et très-sainte de leur rendre toute sorte d'honneur et de déférence. Mais s'ils exigent de nous ce qui ne leur est point dû, il ne faut point leur obéir contre l'obéissance qui est due à Dieu. C'est pourquoi saint Luc dit : « Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sa vie même, il ne peut être mon disciple.» (Lc, 14,27.) Dieu ne vous dit pas d'une manière absolue : Haïssez vos parents et vos proches, mais seulement lorsqu'ils voudront que vous les aimiez plus que moi ne craignez point alors de les haïr, puisque cet amour si déraisonnable que vous auriez pour eux ne servirait qu'à perdre et celui qui aime et ceux qui seraient aimés. »
Ce verset de Luc apparaît-il si ardu à commenter aujourd'hui, pour que la nouvelle traduction officielle substitue à la rigueur apparente du verbe « haïr » (odire) (et non odit patrem suum... καὶ οὐ μεισεῖ τὸν πατέρα αὐτοῦ) (Lc 14,26) une expression proche de celle retenue par Matthieu : « sans me préférer à » ?
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Voici maintenant comment Maria Valtorta nous rapporte cet enseignement du Seigneur :
Luc
Matthieu
Maria Valtorta
14,26 « Si quelqu'un vient à moi sans haïr à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
14,27 Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple ».
10,37 « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ;
10,38 celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi ».
281.6 Venir à moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour : le mien. L'amour égoïste pour soi-même, l'amour coupable pour les richesses, la sensualité ou la puissance, l'amour honnête pour son épouse, l'amour saint pour ses parents, l'amour affectueux des enfants et des frères ou pour les enfants et les frères, tout doit faire place à l'amour pour moi, si on veut être mien. En vérité, je vous dis que mes disciples doivent être plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. (...) Si quelqu'un veut venir à moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et jusqu'à sa vie même, il ne peut être mon disciple. J'ai dit : " hait saintement ". Vous, dans votre coeur, vous dites : " La haine - il l'enseigne lui-même -, n'est jamais sainte. Donc il se contredit. " Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion charnelle de l'amour pour ses parents, son épouse et ses enfants, ses frères et soeurs, et sa vie elle-même, mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère qui est le propre des âmes, ses parents et la vie. Aimez-les en Dieu et pour Dieu, en ne faisant jamais passer Dieu après eux, en vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement vos parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang, non pas un poids, mais une aile, non pas une faute, mais la justice.
Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n'est qu'une haine apparente. Un sentiment appelé de manière incorrecte " haine ", par la pensée de l'homme qui ne sait pas s'élever, de l'homme uniquement terrestre, de peu supérieur à une brute. En réalité, cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l'existence, pour donner une vie toujours plus grande à l'âme, c'est de l'amour. C'est de l'amour, le plus élevé qui soit, le plus béni. Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque de reproches et de commentaires injustes, de punitions, de répudiations, de malédictions et, peut-être, de persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu. C'est ainsi qu'on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui ne sait pas le faire, ne peut être mon disciple.
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Le levain des pharisiens
Mt 10,37-39 ; Lc 14,26-27
L'épisode se situe une dizaine de jours avant la seconde multiplication, dans la logique du déplacement aux confins syro-phéniciens. Venant de Cédès, le groupe apostolique se dirige vers Césarée de Philippe. Les vivres commencent à manquer... Dans le récit valtortien, Jésus ne fait donc pas alors allusion à la seconde multiplication, puisqu'elle n'a pas encore eu lieu...
Matthieu et Marc placent cet épisode après les deux multiplications des pains, ce qui rend un peu incompréhensibles les déplacements du groupe apostolique durant toute cette période.
On peut souligner ici que Maria Valtorta reçut la vision de la seconde multiplication des pains le 28 mai 1944, celle de la première multiplication le 7 septembre 1945, et celle du levain des pharisiens le 27 novembre 1945. Cet ordre bouleversé ne nuit pourtant pas à la cohérence de son récit une fois rétabli l'ordre chronologique !
Matthieu
Marc
Maria Valtorta
16,5 En se rendant sur l'autre rive, les disciples avaient oublié d'emporter des pains.
16,6 Jésus leur dit : « Attention ! Méfiez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ».
8,14 Les disciples avaient oublié d'emporter des pains ; ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque.
8,15 Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d'Hérode ! »
343.2 « Hum ! Comment allons-nous faire pour le pain ? Moi, j'ai faim. Et ici... il n'y a même pas les épis de philistins... De l'herbe et des feuilles, des feuilles et des fleurs. Je ne suis ni une brebis ni une abeille » murmure Pierre à ses compagnons qui sourient de sa remarque. Jude se retourne - il était un peu en avant - et dit : « Nous achèterons du pain au premier village.
- Pourvu qu'ils ne nous fassent pas fuir, ajoute Jacques, fils de Zébédée.
- Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens. Il me semble que vous êtes en train de le faire, sans réfléchir à ce que vous faites de mal. Soyez attentifs ! Gardez-vous ! » dit Jésus.
16,7 Ils discutaient entre eux en disant : « C'est parce que nous n'avons pas pris de pains ».
8,16 Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.
Les apôtres se regardent les uns les autres et chuchotent : « Mais que dit-il ? Le pain nous a été donné par la femme du sourd-muet et par l'hôte de Cédès. Et il est encore ici. C'est le seul que nous ayons. Et nous ne savons pas si nous pourrons en trouver encore pour apaiser notre faim. Pourquoi donc dit-il que nous achetons aux pharisiens et aux sadducéens du pain avec leur levain ? Peut-être ne veut-il pas qu'on achète dans ces villages... »
16,8 Mais Jésus s'en rendit compte et leur dit : « Hommes de peu de foi, pourquoi discutez-vous entre vous sur ce manque de pains. Vous ne comprenez pas encore ?
8,17 Jésus s'en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le coeur endurci ? 8,18 Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n'entendez pas ?
Jésus, qui était de nouveau tout seul en avant, se retourne : « Pourquoi avoir peur de rester sans pain pour votre faim ? Même si tous ici étaient sadducéens et pharisiens, vous ne resteriez pas sans pain à cause de mon conseil. Ce n'est pas du levain qui se trouve dans le pain dont je parle, par conséquent vous pourrez acheter où vous voudrez le pain pour vos estomacs. Et si personne ne voulait vous en vendre, vous ne resteriez pas non plus sans pain.
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16,9 Ne vous rappelez-vous pas les cinq pains pour cinq mille personnes et combien de paniers vous avez emportés ?
Vous ne vous rappelez pas ? 8,19 Quand j'ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? ». Ils lui répondirent : « Douze ».
Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains dont se rassasièrent cinq mille personnes ? Ne vous rappelez-vous pas que vous avez ramassé douze paniers pleins de restes ? Je pourrais faire pour vous, qui êtes douze et qui avez un pain, ce que j'ai fait pour cinq mille personnes avec cinq pains.
16,10 Les sept pains pour quatre mille personnes et combien de corbeilles vous avez emportées ?
8,20 « Et quand j'en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? ». Ils lui répondirent : « Sept ».
16,11 Comment ne comprenez-vous pas que je ne parlais pas du pain ?
Méfiez-vous donc du levain des pharisiens et des sadducéens ».
16,12 Alors ils comprirent qu'il ne leur avait pas dit de se méfier du levain pour le pain, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens.
8,21 Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »
Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion ? A celui qui fermente contre moi dans le coeur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs contre Moi.
C'est de la haine, cela. Et c'est de l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain pharisaïque. On ne doit haïr personne, pas même celui qui est ennemi. N'ouvrez pas même un soupirail à ce qui n'est pas Dieu. Derrière le premier élément contraire à Dieu, il en entrerait d'autres. Parfois, à force de vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou par être vaincu. Et, une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Faites preuve de charité et de réserve. Vous n'avez pas encore en vous suffisamment de moyens pour combattre ces doctrines sans en être infectés. Car vous en avez, vous aussi, certaines composantes. Et la hargne à leur égard en est une. Je vous dis encore qu'ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à Moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous endoctriner, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu'est le levain dont je parle : l'animosité qui est contraire à l'amour, et les idées fausses.
Je vous le dis : soyez prudents.
Note :
Luc, lui aussi (mais dans un autre contexte), évoque le levain des pharisiens : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c'est-à-dire de leur hypocrisie » (Lc 12,1b). Selon Maria Valtorta (EMV 421.6), il s'agit alors d'un rappel par Jésus de son enseignement, donné trois mois plus tard, quelques jours après la Pentecôte.
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Conditions pour suivre Jésus
Mt 16,24-28 ; Mc 8,34-38 ; 9,1 Lc 9,23-27
Le groupe apostolique vient de quitter Césarée de Philippe. En chemin, Jésus vient d'annoncer sa Passion, et a réprimandé vertement Pierre. « Va loin de Moi, toi qui en ce moment es un Satan qui me conseille de manquer à l'obéissance envers mon Père » (EMV 346.5). André a intercédé en faveur de son frère. Jésus rassemble alors ses apôtres pour les enseigner...
Dans cette instruction rapportée par Matthieu, Marc et Luc, le dernier verset interpelle les biblistes. Que faut-il entendre par « Règne de Dieu » ou « Règne du Fils de l'homme » ? Certains ont pensé à la ruine de Jérusalem, d'autres aux apparitions du Ressuscité, d'autres encore à la Transfiguration... Maria Valtorta note ce commentaire en bas de page : « Le Royaume de Dieu a commencé le vendredi saint grâce aux mérites du Christ, et il s'est affirmé ensuite par l'Eglise constituée. Mais tous ne l'ont pas vu s'affirmer toujours plus ». Dans ce dernier verset, on peut aussi remarquer que les trois traductions officielles des synoptiques mentionnent aujourd'hui « ne connaîtront pas la mort... ». Tandis que Maria Valtorta note littéralement « ne goûteront pas la mort... ». C'est exactement l'expression telle qu'on la retrouve dans le manuscrit grec du Codex Bezae : « μὴ γεύσωνται θανάτου », et dans la Vulgate : « non gustabunt mortem ».
Maria Valtorta
346.9 (...) « Par ce qui est arrivé, vous avez compris que c'est une affaire exigeante que d'être à mon service. C'est à lui que j'ai adressé le reproche, mais il était pour tous, parce que les mêmes pensées étaient dans la plupart de vos coeurs, soit bien formées, soit en germe. De cette façon je les ai brisées, et celui qui les cultive encore montre qu'il ne comprend pas ma Doctrine, ma Mission, ma Personne.
Je suis venu pour être le Chemin, la Vérité et la Vie. Je vous donne la Vérité par ce que j'enseigne. Je vous aplanis le Chemin par mon sacrifice, je vous le trace, je vous l'indique. Mais la Vie, que je vous la donne par ma mort.
Matthieu
Marc
Luc
Et souvenez-vous que quiconque répond à mon appel et se met dans mes rangs pour coopérer à la rédemption du monde doit être prêt à mourir pour donner la Vie aux autres. Ainsi quiconque veut venir à ma suite doit être prêt à renoncer à lui-même, à renier ce qu'il était avec ses passions, ses tendances, ses habitudes, ses traditions, ses pensées, et à me suivre avec son nouvel être.
16,24 Alors Jésus dit à ses disciples :
« Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même,
8,34 Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit :
« Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même,
9,23 Il leur disait à tous :
« Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
qu'il prenne sa croix chaque jour
et qu'il me suive.
Que chacun prenne sa croix comme moi je la prendrai. Qu'il la prenne, même si elle lui semble trop infamante. Qu'il laisse le poids de sa croix écraser son être humain pour libérer son être spirituel, à qui la croix ne fait pas horreur, mais au contraire est un point d'appui et un objet de vénération, car l'âme sait et se souvient. Et qu'il me suive avec sa croix. Est-ce qu'au bout du chemin une mort ignominieuse
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l'attendra comme elle m'attend ? Peu importe. Qu'il ne s'en afflige pas, mais au contraire qu'il se réjouisse, car l'ignominie de la terre se changera en une grande gloire au Ciel, alors que ce sera un déshonneur d'être lâche en face des héroïsmes spirituels. Vous ne cessez de dire que vous voulez me suivre jusqu'à la mort.
16,25 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
16,26 Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie ?
8,35 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sau-vera.
8,36 Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c'est au prix de sa vie ?
9,24 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.
9,25 Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier s'il se perd ou se ruine lui-même ?
Suivez-moi donc, et je vous conduirai au Royaume par un chemin âpre mais saint et glorieux, au terme duquel vous conquerrez la Vie qui ne change pas pour l'éternité. Cela sera " vivre ". Suivre, au contraire, les voies du monde et de la chair, c'est " mourir ". De sorte que si quelqu'un veut sauver sa vie sur la terre, il la perdra, tandis que celui qui perdra sa vie sur la terre à cause de moi et par amour pour mon Evangile la sauvera. Mais réfléchissez : à quoi servirait-il à l'homme de gagner le monde entier si ensuite il perd son âme ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
16,27 Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite.
8,37 Que pourrait-il donner en échange de sa vie ?
8,38 Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse,
le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges ».
9,26 Celui-qui a honte de moi et de mes paroles,
le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire, la sienne, celle du Père et des saints anges.
346.10 Et encore gardez-vous bien, maintenant et à l'avenir, d'avoir honte de mes paroles et de mes actions. Cela aussi serait " mourir ". En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération sotte, adultère et pécheresse dont j'ai parlé, et la flattera dans l'espoir d'en tirer protection et avantages en me reniant, Moi et ma Doctrine, et en jetant dans les gueules immondes des porcs et des chiens les perles qu'il aura reçues, pour obtenir en récompense des excréments en guise de paiement, celui-là sera jugé par le Fils de l'homme quand il viendra dans la gloire de son Père et avec les anges et les saints pour juger le monde.
C'est lui alors qui rougira de tous ces adultères et fornicateurs, de ces lâches et de ces usuriers et il les chassera de son Royaume, parce qu'il n'y a pas place dans la Jérusalem céleste pour les
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16,28 Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l'homme venir dans son Règne».
9,1 Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le Règne de Dieu venu avec puis-sance ».
9,27 Je vous le dis en vérité : parmi ceux qui sont ici présents, certains ne con-naîtront pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu ».
adultères, les lâches, les fornicateurs, les blasphémateurs et les voleurs. Et, en vérité, je vous dis que certains de mes disciples ici présents ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu se fonder le Royaume de Dieu, avec son Roi qui aura reçu la couronne et l'onction. »
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Invectives contre les scribes et les pharisiens
Mt 23,13-36 ; Marc 12,40 ; Luc 20,47
Des trois synoptiques, c'est Matthieu qui insiste le plus sur la tension entre Jésus et les pharisiens. La sévérité des invectives prononcées au Temple peut apparaitre comme le point culminant de cette dissension. Les biblistes hésitent : s'agit-il ici d'une malédiction (« Malheur à vous »), ou de l'expression d'une profonde douleur (« Malheureux êtes vous ») ?
En effet, l'interjection grecque « oὐαὶ » (d'où provient peut-être en français l'interjection « aïe » ?), utilisée fréquemment dans la bible, peut exprimer :
- soit une lamentation ou la peur (Cf. Jr 4, 13 « Malheur à nous », ou Mt 24, 19 «Malheureuses celles qui seront enceintes en ces jours là »),
- soit une invective ou une malédiction (Cf. Si 41,8 « Malheur à vous, hommes impies » ou Mt 11,20-24)
- soit encore une menace (Cf. Mt 23,13-36 ; Mc 14,21 ou Lc 22,22 par exemple)
En nous éclairant sur le contexte dans lequel eut lieu cette intervention, le jour du mercredi Saint, Maria Valtorta nous aide à en mieux saisir la signification profonde. En se fiant à son récit, il apparait que Matthieu, témoin oculaire, nous a donné un témoignage précis de ces invectives, alors que Luc et Marc n'en ont recueilli que quelques bribes.
En début de matinée, un scribe a demandé à Jésus quel est le plus grand commandement (Mt 22,34-40 : Mc 12,28-34 et Lc 10,25-28). Puis c'est Jésus qui interroge les pharisiens : de qui le Messie est-il le fils ? (Mt 22,41-46 : Mc 12,35-37 et Lc 20,41-44). C'est un peu plus tard dans la matinée qu'intervint l'épisode de l'obole de la pauvre veuve, que Matthieu ne mentionne pas (Mc 12,41-44 et Lc 21,1-4). Jésus bénit et réconforte la malheureuse, qui « a compris la loi mieux que les sages » (EMV 596.11). Il donne alors un ultime enseignement à ses auditeurs, en un résumé magistral de sa doctrine et conclut : « Pour ceux qui sont orgueilleux, fornicateurs, idolâtres, qui s'adorent eux-mêmes et leur propre volonté, il n'y aura pas de Jésus Sauveur, pas de Christ Seigneur, et il n'y aura pas de Royaume des Cieux » (EMV 596.19). La sévérité menaçante de Jésus vis-à-vis des pharisiens apparaît alors comme une ultime tentative pour stimuler leur conversion, et leur permettre ainsi d'échapper à la menace du feu éternel.
Matthieu
Maria Valtorta
23,13 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n'y entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer !
596.20 Donc malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui croyez pouvoir fermer par vos sentences impraticables - et réellement si elles étaient confirmées par Dieu, ce serait des serrures inviolables pour la majorité des hommes - qui croyez pouvoir fermer le Royaume des Cieux à la face des hommes qui élèvent leur esprit vers lui pour trouver de la force dans leur pénible journée terrestre !
Malheur à vous qui n'y entrez pas, qui ne voulez pas y entrer, car vous n'accueillez pas la Loi du Royaume des Cieux et n'y laissez pas entrer les autres, qui se tiennent devant cette porte que vous, par votre intransigeance, renforcez par des verrous que Dieu n'y a pas mis.
Luc
Marc
Matthieu
Maria Valtorta
20,47 Ils dévorent les biens des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières : ils seront d'autant plus sévèrement jugés
12,40 Ils dévorent les biens des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières : ils seront d'autant plus sévèrement jugés
23,14 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, vous qui dévorez les biens des veuves et faites de longues prières avec affectation, vous serez d'autant plus sévèrement condamnés.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui dévorez le bien des veuves sous prétexte de faire de longues prières. À cause de cela vous subirez un jugement sévère !
Matthieu
Maria Valtorta
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23,15 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand c'est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous !
23,16 Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : « si l'on fait un serment par le Sanctuaire, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'or du Sanctuaire, on doit s'en acquitter ».
23,17 Insensés et aveugles ! Qu'est-ce qui est le plus important : l'or ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ?
23,18 Vous dites encore : 'si l'on fait un serment par l'autel, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'offrande posée sur l'autel, on doit s'en acquitter'. 23,19 Aveugles ! Qu'est-ce qui est le plus important : l'offrande ou bien l'autel qui consacre cette offrande ?
23,20 Celui donc qui fait un serment par l'autel fait un serment par l'autel et par tout ce qui est posé dessus ; 23,21 celui qui fait un serment par le Sanctuaire fait un serment par le Sanctuaire et par Celui qui l'habite ; 23,22 et celui qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône de Dieu et par Celui qui siège sur ce trône.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui allez par terre et par mer, en dépensant des biens qui ne vous appartiennent pas, pour faire un seul prosélyte et, quand vous l'avez fait, vous le rendez fils de l'enfer, deux fois pire que vous !
Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : « Si quelqu'un jure par le Temple, son serment ne vaut rien, mais s'il jure par l'or du Temple, il reste lié par son serment ».
Sots et aveugles que vous êtes ! Qu'est-ce qui compte le plus : l'or, ou le Temple qui sanctifie l'or ?
Vous prétendez : « Si quelqu'un jure par l'autel, son serment ne vaut rien, mais s'il jure par l'offrande posée sur l'autel, alors son serment est valide, et il reste lié par son serment ».
Aveugles ! Qu'y a-t-il de plus grand : l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande ?
L'homme qui jure par l'autel jure par lui et par tout ce qui est posé dessus,
celui qui jure par le Temple jure par lui et par Celui qui l'habite,
et celui qui jure par le Ciel jure par le Trône de Dieu et par Celui qui y est assis.
Luc
Matthieu
Maria Valtorta
11,42 Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous passez à côté du jugement et de l'amour de Dieu. Ceci, il fallait l'observer, sans abandonner cela.
11,39 Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté.
11,40 Insensés ! Celui qui a fait l'extérieur n'a-t-il pas fait aussi l'intérieur ?
23,23 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu'il fallait pratiquer sans négliger le reste.
23,24 Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau !
23,25 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l'extérieur de la coupe et de l'assiette, mais l'intérieur est rempli de cupidité et d'intempérance !
23,26 Pharisien aveugle, purifie d'abord l'intérieur de la coupe, afin que l'extérieur aussi devienne pur.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui payez la dîme de la menthe et de la rue, de l'anis et du cumin, et ensuite négligez les préceptes les plus graves de la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Ce sont elles, les vertus qu'il fallait avoir, sans laisser de côté les détails moins importants ! Guides aveugles, qui filtrez les boissons de crainte de vous contaminer en avalant un moucheron qui s'est noyé, et ensuite avalez un chameau sans vous croire immondes pour autant.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui lavez l'extérieur de la coupe et du plat, mais qui êtes intérieurement remplis de rapines et d'immondices.
Pharisien aveugle, lave d'abord l'intérieur de ta coupe et de ton assiette, de façon que l'extérieur aussi devienne propre.
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Maria Valtorta
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui volez dans les ténèbres comme des oiseaux de nuit pour accomplir vos oeuvres de péché ou négociez de nuit avec les païens, les voleurs et les traîtres, et ensuite, le matin, après avoir effacé les signes de vos marchés occultes, montez au Temple, bien vêtus.
Malheur à vous, qui enseignez les lois de la charité et de la justice contenues dans le Lévitique, et qui êtes ensuite avides, voleurs, fourbes, calomniateurs, tyranniques, injustes, vindicatifs, haineux jusqu'à en venir à abattre celui qui vous gêne - même s'il est de votre sang -, à répudier la vierge devenue votre épouse, à répudier les enfants que vous avez eus d'elle parce qu'ils sont infirmes, et à accuser d'adultère ou de maladie impure votre femme qui ne vous plaît plus, pour être débarrassés d'elle. C'est vous qui êtes rendus impurs par votre coeur libidineux, même si vous ne paraissez pas tels aux yeux des gens qui ne connaissent pas vos débauches.
Luc
Matthieu
Maria Valtorta
11,44 Quel malheur pour vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir.
11,47 Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
11,48 Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux-mêmes ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
23,27 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l'extérieur ils ont une belle apparence, mais l'intérieur est rempli d'ossements et de toutes sortes de choses impures.
23,28 C'est ainsi que vous, à l'extérieur, pour les gens, vous avez l'apparence d'hommes justes, mais à l'intérieur vous êtes pleins d'hypocrisie et de mal.
23,29 Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes, vous décorez les tombeaux des justes,
23,30 et vous dites : « si nous avions vécu à l'époque de nos pères, nous n'aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes ».
23,31 Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes : vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
23,32 Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères !
23,33 Serpents, engeance de vipères, comment éviteriez-vous d'être condamnés à la géhenne ?
Vous êtes comme des sépulcres blanchis, qui semblent beaux du dehors, mais qui à l'intérieur sont remplis d'ossements de morts et de pourriture.
Il en est de même pour vous. Oui, c'est la même chose !
Du dehors, vous paraissez justes, mais à l'intérieur vous êtes remplis d'hypocrisie et d'iniquité.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui élevez des tombeaux somptueux aux prophètes et embellissez les tombes des justes en alléguant : " Si nous avions vécu au temps de nos pères, nous n'aurions pas été complices de ceux qui ont versé le sang des prophètes, et nous n'y aurions pas participé. "
Ainsi vous témoignez contre vous que vous êtes les descendants de ceux qui ont tué vos prophètes.
Et vous, du reste, comblez la mesure de vos pères... O serpents, race de vipères, comment échapperez-vous à la condamnation de la Géhenne ?