Les Prières de Saint Irénée de Lyon.

28/06/2020


Prières de Saint Irénée de Lyon



 Je T'invoque, moi aussi, Seigneur, Dieu.

Je T'invoque, moi aussi, Seigneur, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob et d'Israël, Toi qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu qui dans l'abondance de ta miséricorde, T'es complu en nous, de sorte que nous Te connaissions ; Toi qui as fait le ciel et la terre, qui domine sur toutes choses et qui es le seul et vrai Dieu au-dessus duquel il n'est point d'autre Dieu : Toi qui, par notre Seigneur Jésus-Christ, va jusqu'à octroyer le don de l'Esprit Saint, donne à quiconque lira cet écrit de reconnaître que Tu es le seul Dieu, d'être affermi en Toi et de se séparer de toute doctrine hérétique, négatrice de Dieu et sacrilège. Ainsi soit-il ! 


Ce n'est pas toi qui fait Dieu mais Dieu qui te fait
« Ce n'est pas toi qui fais Dieu mais Dieu qui te fait. Si tu es l'ouvrage de Dieu, attends tout de sa main : livre-toi à Celui qui peut te modeler et qui fais bien toutes choses en temps opportun et reçois en toi la forme que le Maître Ouvrier veux te donner. Garde en toi cette humilité qui vient de la Grâce, de peur que ta rudesse n'empêche le Seigneur d'imprimer en toi la marque de son doigt. C'est en recevant cette empreinte que tu deviendras parfait, et seul le Seigneur pourra faire une oeuvre d'art avec cette pauvre argile que tu es. En effet, faire est le propre de la bonté de Dieu et Le laisser faire, c'est le rôle qui convient à ta nature d'homme. Amen !

       

 Seul le Seigneur pourra faire une œuvre d'art avec cette pauvre argile que tu es 
 Si tu es l'ouvrage de Dieu, attends tout de sa main : livre-toi à Celui qui peut te modeler et qui fais bien toutes choses et reçois en toi la forme que le Maître Ouvrier veux te donner. Garde en toi cette humilité qui vient de la grâce, de peur que ta rudesse n'empêche le Seigneur d'imprimer en toi la marque de son doigt. C'est en recevant cette empreinte que tu deviendras parfait, et seul le Seigneur pourra faire une œuvre d'art avec cette pauvre argile que tu es. En effet, faire est le propre de la bonté de Dieu et Le laisser faire, c'est le rôle qui convient à ta nature d'homme. Amen. 

 

 Il n'y a qu'un seul Dieu et Père 

Le Père porte à la fois la création et son Verbe. Le Verbe porté par le Père donne l'Esprit à tous selon ce que le Père veut : aux uns, puisqu'ils sont créés, il donne l'esprit de créature ; aux autres, selon la filiation adoptive, il donne l'Esprit venant du Père. Ainsi se manifeste un seul Dieu Père, qui est au-dessus de toutes choses, à travers toutes choses et en nous tous. Car, au-dessus de toutes choses, il y a le Père, il est la tête du Christ. A travers toutes choses, il y a le Verbe, et c'est Lui la tête de l'Eglise. En nous tous, il y a l'Esprit, et c'est Lui l'eau vive octroyée par le Seigneur à ceux qui croient en lui avec certitude et qui l'aiment. Ils le savent : il n'y a qu'un seul Dieu et Père, qui est au-dessus de toutes choses, à travers toutes choses et en nous tous ! Amen. 


La vie de l'homme c'est de voir Dieu ! 
« Bienheureux les coeurs purs parce qu'ils verront Dieu » (Mt 5,8). De même que ceux qui voient la lumière sont dans la lumière et participent à sa splendeur, de même ceux qui voient Dieu sont en Dieu et participent à sa gloire, splendeur vivifiante, et donc ceux qui voient Dieu auront part à la Vie. Tel est le motif pour lequel celui qui est insaisissable, incompréhensible et invisible s'offre à être vu, compris et saisi : c'est afin de vivifier ceux qui le saisissent et qui le voient. Car si sa grandeur est inscrutable, sa bonté aussi est inexprimable, et c'est grâce à elle qu'il se fait voir et qu'il donne la vie à ceux qui le voient. Car il est impossible de vivre dans la vie, et il n'y a de vie que par la participation à Dieu, et cette participation à Dieu consiste à voir Dieu et à jouir de sa Bonté. La Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est de voir Dieu. 

Amen. »
Saint Irénée de Lyon (130-202) - Advenus haereses 4, 20, 5 et 7

 

 Saint Irénée de Lyon (130-202).

A Dieu le Père

Voici la Prière « Je T'invoque, moi aussi, Seigneur, Dieu » de Saint Irénée de Lyon (130-202), premier grand Théologien de l'Église Catholique, deuxième Évêque de Lyon au IIème siècle entre 177 et 202, mort Martyr à Lyon, ses reliques sont conservées depuis le Vème siècle dans l'église Saint-Irénée. Vous trouverez également ici la « Catéchèse de Benoît XVI » sur Saint Irénée de Lyon.


  • Saint Irénée de Lyon d'après la Catéchèse de Benoît XVI lors de son audience générale du mercredi 28 mars 2007 :


Chers frères et sœurs !
Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de Saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur. Du bon Pasteur, il possède le sens de la mesure, la richesse de la doctrine, l'ardeur missionnaire. En tant qu'écrivain, il poursuit un double objectif : défendre la véritable doctrine des attaques des hérétiques, et exposer avec clarté les vérités de la foi. Les deux œuvres qui nous sont parvenues de lui correspondent exactement à ces objectifs : les cinq livres Contre les hérésies, et l'Exposition de la prédication apostolique (que l'on peut également appeler le plus ancien « catéchisme de la doctrine chrétienne »). En définitive, Saint Irénée de Lyon est le champion de la lutte contre les hérésies. L'Eglise du II siècle était menacée par ce que l'on appelle la gnose, une doctrine qui affirmait que la foi enseignée dans l'Eglise ne serait qu'un symbolisme destiné aux personnes simples, qui ne sont pas en mesure de comprendre les choses difficiles; au contraire, les initiés, les intellectuels, - on les appelait les gnostiques - auraient compris ce qui se cache derrière ces symboles, et auraient formé un christianisme élitiste, intellectuel. Bien sûr, ce christianisme intellectuel se fragmentait toujours plus en divers courants de pensées souvent étranges et extravagants, mais qui attiraient de nombreuses personnes. Un élément commun de ces divers courants était le dualisme, c'est-à-dire que l'on niait la foi dans l'unique Dieu, Père de tous, Créateur et Sauveur de l'homme et du monde. Pour expliquer le mal dans le monde, ils affirmaient l'existence, auprès de Dieu bon, d'un principe négatif. Ce principe négatif aurait produit les choses matérielles, la matière.
En s'enracinant solidement dans la doctrine biblique de la création, Saint Irénée de Lyon réfute le dualisme et le pessimisme gnostique qui sous-évaluaient les réalités corporelles. Il revendiquait fermement la sainteté originelle de la matière, du corps, de la chair, ainsi que de l'esprit. Mais son œuvre va bien au-delà du rejet de l'hérésie: on peut dire, en effet, qu'il se présente comme le premier grand théologien de l'Eglise, qui a créé la théologie systématique; lui-même parle du système de la théologie, c'est-à-dire de la cohérence interne de toute la foi. Au centre de sa doctrine réside la question de la « règle de la foi » et de sa transmission. Pour Saint Irénée de Lyon, la « règle de la foi » coïncide en pratique avec le Credo des Apôtres et nous donne la clé pour interpréter l'Evangile, pour interpréter le Credo à la lumière de l'Evangile. Le symbole apostolique, qui est une sorte de synthèse de l'Evangile, nous aide à comprendre ce qu'il veut dire, et la façon dont nous devons lire l'Evangile lui-même.
En effet, l'Evangile prêché par Irénée est celui qu'il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l'Evangile de Polycarpe remonte à l'Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n'est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l'Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l'ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n'ont rien enseigné d'autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi - nous dit I Saint Irénée de Lyon - il n'existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l'Eglise. Il n'existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l'Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c'est-à-dire de Jésus et de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l'enseignement de l'Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul. Toutes les Eglises doivent être en accord avec l'Eglise de Rome, en reconnaissant en elle la mesure de la véritable tradition apostolique, de l'unique foi commune de l'Eglise. A travers ces arguments, ici brièvement résumés, Irénée réfute à leur racine même les prétentions de ces gnostiques, de ces intellectuels : avant tout, ils ne possèdent pas une vérité qui serait supérieure à celle de la foi commune, car ce qu'ils disent n'est pas d'origine apostolique, mais est inventé par eux; en second lieu, la vérité et le salut ne sont pas le privilège et le monopole de quelques personnes, mais tous peuvent y parvenir à travers la prédication des successeurs des Apôtres, et surtout de l'Evêque de Rome. En particulier - toujours en remettant en question le caractère « secret » de la tradition gnostique, et en soulignant ses effets multiples et contradictoires entre eux - Saint Irénée de Lyon se préoccupe d'illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.
a) La Tradition apostolique est « publique », et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître « la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes » : tradition et foi qui « sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques » (Adv. Haer. 3, 3, 3-4). Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.
b) La Tradition apostolique est « unique ». En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément « regula fidei ou veritatis » : et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies : « L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin la foi des Apôtres, comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule âme et un même cœur ; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même : les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde » (1, 10, 1-2). On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.
c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, « pneumatique », c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint : en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la « vie » de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Saint Irénée de Lyon, Eglise et Esprit sont inséparables : « Cette foi » , lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, « nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons : la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce » (3, 24, 1).
Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire « publique », « unique », « pneumatique », « spirituelle ». A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une « voie maîtresse » pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.
Benoît XVI


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