La fête du Christ ROI.

07/05/2020


Quas Primas, lettre encyclique de l'institution d'une fête du Christ-Roi


LETTRE ENCYCLIQUE DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI

« L'INSTITUTION D'UNE FÊTE DU CHRIST-ROI »

Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le Siège apostolique.

1. Dans (1) la première Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles, sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.

Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.

2. Depuis, Nous avons clairement pressenti l'approche de temps meilleurs en voyant l'empressement des peuples à se tourner - les uns pour la première fois, les autres avec une ardeur singulièrement accrue - vers le Christ et vers son Eglise, unique dispensatrice du salut: preuve évidente que beaucoup d'hommes, jusque-là exilés, peut-on dire, du royaume du Rédempteur pour avoir méprisé son autorité, préparent heureusement et mènent à son terme leur retour au devoir de l'obéissance.

Tout ce qui est survenu, tout ce qui s'est fait au cours de l'Année sainte, digne vraiment d'une éternelle mémoire, n'a-t-il pas contribué puissamment à l'honneur et à la gloire du Fondateur de l'Eglise, de sa souveraineté et de sa royauté suprême?

Voici d'abord l'Exposition des Missions, qui a produit sur l'esprit et sur le cœur des hommes une si profonde impression. On y a vu les travaux entrepris sans relâche par l'Eglise pour étendre le royaume de son Epoux chaque jour davantage sur tous les continents, dans toutes les îles, même celles qui sont perdues au milieu de l'océan; on y a vu les nombreux pays que de vaillants et invincibles missionnaires ont conquis au catholicisme au prix de leurs sueurs et de leur sang; on y a vu enfin les immenses territoires qui sont encore à soumettre à la douce et salutaire domination de notre Roi.

Voici les pèlerins accourus, de partout, à Rome, durant l'Année sainte, conduits par leurs évêques ou par leurs prêtres. Quel motif les inspirait donc, sinon de purifier leurs âmes et de proclamer, au tombeau des Apôtres et devant Nous, qu'ils sont et qu'ils resteront sous l'autorité du Christ?

Voici les canonisations, où Nous avons décerné, après la preuve éclatante de leurs admirables vertus, les honneurs réservés aux saints, à six confesseurs ou vierges. Le règne de notre Sauveur n'a-t-il pas, en ce jour, brillé d'un nouvel éclat? Ah! quelle joie, quelle consolation ce fut pour Notre âme, après avoir prononcé les décrets de canonisation, d'entendre, dans la majestueuse basilique de Saint Pierre, la foule immense des fidèles, au milieu du chant de l'action de grâces, acclamer d'une seule voix la royauté glorieuse du Christ: Tu Rex gloriae Christe!

A l'heure où les hommes et les Etats sans Dieu, devenus la proie des guerres qu'allument la haine et des discordes intestines, se précipitent à la ruine et à la mort, l'Eglise de Dieu, continuant à donner au genre humain l'aliment de la vie spirituelle, engendre et élève pour le Christ des générations successives de saints et de saintes; le Christ, à son tour, ne cesse d'appeler à l'éternelle béatitude de son royaume céleste ceux en qui il a reconnu de très fidèles et obéissants sujets de son royaume terrestre.

Voici encore le XVIe centenaire du Concile de Nicée qui coïncida avec le grand Jubilé. Nous avons ordonné de célébrer cet anniversaire séculaire; Nous l'avons Nous-même commémoré dans la basilique vaticane, d'autant plus volontiers que c'est ce Concile qui définit et proclama comme dogme de foi catholique la consubstantialité du Fils unique de Dieu avec son Père; c'est lui qui, en insérant dans sa formule de foi ou Credo les mots cuius regni non erit finis, affirma du même coup la dignité royale du Christ.

Ainsi donc, puisque cette Année sainte a contribué en plus d'une occasion à mettre en lumière la royauté du Christ, Nous croyons accomplir un acte des plus conformes à Notre charge apostolique en accédant aux suppliques individuelles ou collectives de nombreux cardinaux, évêques ou fidèles; Nous clôturerons donc cette année par l'introduction dans la liturgie de l'Eglise d'une fête spéciale en l'honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi.

Ce sujet, Vénérables Frères, Nous tient à ce point à cœur que Nous désirons vous en entretenir quelques instants; il vous appartiendra ensuite de rendre accessible à l'intelligence et aux sentiments de votre peuple tout ce que Nous dirons sur le culte du Christ-Roi, afin d'assurer, dès le début et pour plus tard, des fruits nombreux à la célébration annuelle de cette solennité.

La fête du Christ roi de l'univers comme célébration du Mystère Pascal | Liturgie & Sacrements

La fête du Christ roi de l'univers comme célébration du Mystère Pascal


C'est avec la fête du Christ-Roi de l'Univers, instituée en 1925 par le Pape Pie XI, que s'achève l'année liturgique.

 

"La solennité du Christ Roi de l'Univers est célébrée le dimanche qui précède le premier dimanche de l'Avent. Dans le Christ, toute la création est récapitulée".

« Le Fils bien aimé du Père « est la tête du corps, la tête de l'Église : c'est lui le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'il ait tout en primauté. Car Dieu a jugé bon qu'habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel ».

Saint Paul aux Colossiens 1, 18-20

Introduction

Pour la Constitution sur la Liturgie, toute célébration liturgique actualise l'œuvre du salut en plaçant au centre de la vie chrétienne, le mémorial de la croix, centre de la foi chrétienne :

« Parce que la mort du Christ en croix et sa résurrection constituent le contenu de la vie quotidienne de l'Église et le gage de sa Pâque éternelle, la liturgie a pour première tâche de nous ramener inlassablement sur le chemin pascal ouvert par le Christ, où l'on consent à mourir pour entrer dans la vie ».

En entretenant cette mémoire pascale, la liturgie cultive une distance à l'égard de tout pouvoir. A la requête de la mère des fils de Zébédée, « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume » (Mt 20,21), Jésus répond : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire? » (Mt 20, 22), ce qui évoque la Passion. Et il le fait en précisant qu'il n'a pas le pouvoir d'accorder ce qui est demandé : « vous boirez ma coupe; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas d'accorder cela, mais c'est pour ceux à qui mon Père l'a destiné » (Mt 20,23). La suite du texte, qui souligne la jalousie entre les disciples, traduit cette transformation fondamentale, opérée par la foi au Christ, du rapport chrétien au pouvoir :

« Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il n'en doit pas être ainsi parmi vous: au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier d'entre vous, sera votre esclave » (Mt 20, 25b-27).

Toutefois ceci ne doit pas être compris seulement comme une exhortation à la modestie : il en va de la condition même du disciple du Christ, de sa configuration au maître qui s'est fait serviteur : « C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20,28). C'est pourquoi la Fête du Christ Roi de l'univers, célébrée le dernier dimanche de l'année liturgique, exprime de manière spécifique la relation que la liturgie instaure entre royauté du Christ et mystère de la croix.

De la Fête du « Christ-Roi » à la fête du « Christ, Roi de l'univers »

Instituée par l'Encyclique Quas primas du Pape Pie XI (1925), et placée au dernier dimanche d'octobre, la fête du Christ-Roi apparaissait comme une fête autonome célébrant le « règne social de Jésus-Christ ». Son instauration avait fait l'objet de quelques critiques car on s'écartait de la grande tradition liturgique, qui normalement célèbre des événements du salut manifestant l'unique mystère du Christ (Nativité, Pâques, Ascension etc.). Dans la période post-conciliaire, cette fête a suscité une certaine gêne tant il est vrai que sa dimension socio-politique était liée à une vision des rapports entre l'Eglise et la société qui semblait éloignée de l'enseignement du Concile Vatican II. Pouvait-on encore dire par exemple : « aux catholiques il appartiendra de faire rentrer triomphalement le Christ-Roi dans les conseils de leurs gouvernements et dans les relations sociales de leurs semblables » ? . En 1966, dans la première série Assemblées du Seigneur (avant donc la réforme de Vatican II), l'introduction du fascicule consacré à cette fête, traduit bien cette gêne :

« Instituée à l'époque moderne, commentée par une encyclique aux implications sociales et politiques qui correspondent à un contexte sociologique pour une bonne part dépassé, la fête du Christ-Roi pourrait sembler à beaucoup avoir perdu son actualité sinon sa signification ».

En effet, certains aspects en faisaient largement la célébration d'une « idée ». Ainsi, s'adressant au Christ (désigné comme « Prince de tous les siècles », « Roi des nations », « vrai Prince de la Paix » et encore « arbitre des pouvoirs du monde ») l'hymne des vêpres demandait : « Puissent les gouvernants des peuples vous offrir un culte public, maîtres, juges, vous honorer ; arts et lois chanter votre gloire ! » . Le thème de la royauté du Christ abritait, en faveur de l'Église et de la religion, la revendication d'une place dans une société en voie de sécularisation accélérée.

Et, en rappelant la dimension sociale de la religion, l'instauration de cette fête cherchait à s'opposer au mouvement de privatisation du religieux qui caractérise le monde contemporain.

Dès lors, et en plaçant la fête du Christ Roi au dernier dimanche de l'année liturgique, comme une sorte d'inclusion avec le premier dimanche de l'Avent, la réforme de Vatican II a transformé profondément le sens de cette célébration et lui a conféré une dimension eschatologique fondamentale qu'atteste d'ailleurs le titre nouveau qui lui est donné dans le Missel romain de 1970 : « Fête du Christ Roi de l'Univers ». Si on les compare à ceux de 1926, les formulaires liturgiques actuels sont très révélateurs de la réinterprétation de cette fête dans le cadre de l'enseignement du Concile Vatican II.

Les changements dans la liturgie de la Parole

Dans le missel de 1962, les deux lectures de la messe de cette fête sont l'hymne de l'Épître aux Colossiens (Col 1, 12-20) (comme épître) alors que l'évangile était celui de la rencontre entre
Pilate et Jésus au cours de Passion (Jn 18, 33-37). Le commentaire dans le « missel à l'usage des fidèles » de Dom Lefebvre insistait déjà sur le caractère spirituel de la royauté du Christ, ce
qui opérait une prise de distance à l'égard d'une vision où la fête était conçue avant tout comme protestation contre le laïcisme (8). Au-delà de cet horizon social et politique, et dans le cadre
d'une théologie de la Rédemption, le formulaire liturgique mettait surtout en lumière, la primauté du Christ sur la création et sur les nations : « Dieu (...) accordez dans votre bonté, à
la grande famille des nations, déchirée par la blessure du péché, de se soumettre à son joug plein
de bénignité ».9

Dans le lectionnaire de 1969, il y a trois formulaires, un pour chaque année liturgique, et comportant chacun trois lectures et un psaume : les textes scripturaires sont nettement plus
nombreux et confèrent à la fête des harmoniques diversifiées.

L'année A insiste sur la figure du roi berger dont David est la figure annonçant le Christ10.

Comme roi et berger de son peuple, c'est le Christ qui lors de son retour en gloire à la fin des temps - « Jésus parlait à ses disciples de sa venue... » (Mt 25, 31) - présidera au grand jugement de l'amour dont l'Évangile de Matthieu dessine la scène grandiose : « il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche » (Mt 25, 32-33)

L'année B insiste sur la différence entre les royautés de ce monde et celle que Jésus revendique devant Pilate : « Ma royauté ne vient pas de ce monde (...) non ma royauté ne vient pas d'ici »
(Jn 18, 36). Mais surtout la relation entre l'Ancien et le Nouveau Testament qui structure la liturgie de la Parole dans le lectionnaire de 1969, désigne cette royauté comme accomplissement eschatologique de la prophétie du livre de Daniel : « Moi Daniel (...) je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d'homme (...) Et il lui fut donné domination, gloire et royauté (...). Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (Dn 7, 13-14).

L'année C tourne le regard vers le Christ en croix avec la scène des deux larrons, propre à l'Évangile de Luc. C'est sur la Croix qu'apparaît le caractère royal du crucifié qui conteste tout pouvoir. C'est même à un délinquant que cette royauté est annoncée avec solennité : mais si le bon larron demande au crucifié de se souvenir de lui « quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Lc 23,42), la réponse fait passer du règne (basileia) au paradis (paradeisos) : « aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23, 43).

La préface de la fête du Christ Roi de l'univers

Mais c'est la préface qui résume au mieux la théologie de la fête dans le Missel de 1970 et spécialement son lien essentiel avec la célébration du mystère pascal, cœur de l'année liturgique :

« Tu as consacré Prêtre éternel et Roi de l'univers ton Fils unique, Jésus Christ, notre Seigneur, afin qu'il s'offre lui-même sur l'autel de la Croix en victime pure et pacifique, pour accomplir les mystères de notre rédemption, et qu'après avoir soumis à son pouvoir toutes les créatures, il remette aux mains de ta souveraine puissance un règne sans limite et sans fin: règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d'amour et de paix ».

Ce texte dense manifeste que la royauté du Christ résulte, non de la volonté des hommes, mais de la Pâque du Fils. La préface part de la consécration du Fils unique comme « Prêtre éternel »
et « Roi de l'univers ». Le texte latin renvoie au psaume 44 qui synthétise la symbolique royale que la tradition chrétienne voit accomplie dans la figure du Christ, Messie, Fils de David et Fils de Dieu (11) :

Ton trône est divin, un trône éternel ;
Ton sceptre royal est sceptre de droiture,
Tu aimes la justice, tu réprouves le mal.
Oui, Dieu, ton Dieu, t'a consacré
D'une onction de joie comme aucun de tes semblables » (Ps 44, 7-8).

Si le pouvoir et la royauté du Christ ont pour source « l'autel de la Croix » où le Fils s'est offert en victime pure et pacifique, c'est la dimension eschatologique du salut qui en fournit l'horizon : « et qu'après avoir soumis à son pouvoir toutes les créatures, il remette aux mains de ta souveraine puissance un règne sans limite et sans fin : règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d'amour et de paix ».12

Une fête réinterprétée à la lumière de l'enseignement du Concile Vatican II

La fête du Christ Roi a donc été l'objet d'une réinterprétation théologique, qui tient compte aussi de l'évolution de la relation entre l'Église et la société au long du XXe siècle. Alors qu'au départ cette fête est une protestation contre la perte du pouvoir de l'Église sur la société, au risque de la présenter comme une force sociale parmi d'autres, les changements d'ordre liturgique soulignent l'orientation pascale de cette fête et le caractère eschatologique de la royauté du Christ.

Dans le Christ, c'est la création toute entière, dans son chemin historique, qui est appelée à entrer dans le Royaume. Montrant combien le rapport entre religion et politique a évolué à travers l'histoire, Christian Ducquoc en refusant pour autant de réduire la royauté du Christ à une notion purement spirituelle, sans prise réelle sur le monde, met bien en lumière les enjeux d'une telle réinterprétation :

« A notre avis, il faut retenir des variations historiques du rapport de la Royauté de Jésus aux réalités politiques, et du maintien de ce titre malgré son équivocité apparente, qu'on ne peut réduire à néant la relation de Jésus au monde politique. S'il est désigné Roi, c'est que précisément le monde politique n'est pas sans lien avec le Royaume dont Jésus est le Roi (...) Proclamer Roi le Christ, c'est, à chaque époque, dans la tension entre les intentions des pouvoirs et leurs actes, rappeler la place de ceux que laissent pour compte le progrès, l'organisation, et agir en sorte que la politique tienne leur existence pour plus importante que le déploiement de sa puissance. Jésus n'a pas prêché l'anarchie, il a, dans sa prédication aux pauvres, rappelé au
pouvoir politique quels étaient sa finalité et son jugement ».13

En définitive, il apparaît que la liturgie révisée à la demande du Concile Vatican II transforme en profondeur l'approche en la situant sur l'arrière-fond eschatologique de la célébration du mystère pascal. Alors que la fête du Christ Roi, avait été instituée par Pie XI, pour soutenir un combat en défense contre les évolutions du monde moderne, elle est devenue la charnière de l'année liturgique parce qu'elle désigne un aspect décisif du temps chrétien : si pour nous, qui vivons dans le temps, le cycle liturgique s'achève chaque année, il ne trouvera son véritable achèvement que dans les « derniers temps » dont la Pâque du Christ est l'accomplissement eschatologique. Depuis la résurrection, nous sommes dans « les temps qui sont les derniers » et dans l'attente du dernier avènement.

C'est pourquoi, en contre-point de cette réflexion sur la fête du Christ, Roi de l'univers, il serait intéressant de considérer aussi la célébration des Rameaux. Dans le cadre de la réforme de la semaine sainte réalisée sous Pie XII (1951-1956), cette célébration a fait l'objet d'une réinterprétation comparable à celle de la fête du Christ-Roi : là aussi, les transformations rituelles soulignent la dimension eschatologique de la célébration et avant tout de la procession d'ouverture de la semaine sainte.

En définitive, le triomphe de la croix célébré dans la liturgie (y compris celle du Vendredi Saint) n'est pas à la manière du monde, et il ne peut être seulement compris comme la revanche des oubliés de l'histoire. Mais dans la foi, il est la confession de la victoire eschatologique du Christ sur les forces de la mort : en accomplissant les mystères de notre rédemption, la Pâque du Fils instaure le « règne sans limite et sans fin » que chante la préface. C'est le Peuple de Dieu tout entier qui est ainsi configuré au Christ Roi pour faire du monde, la cité de justice et de paix que tout pouvoir est appelé à édifier. Contre toute idéologisation de la foi, la dimension sociale de la religion chrétienne n'est donc pas oubliée, mais elle est replacée à l'intérieur de l'histoire de la Révélation, à la lumière du mystère pascal du Christ, lui qui, à la fin des temps, remettra au Père toutes choses.


Proposition de chants pour la Solennité du Christ, Roi de l'Univers


Dans les cotes définissant le temps liturgique, les thèmes et les rites, il n'existe pas (ou pas encore) de lettre spécifique à la solennité du Christ Roi. Mais plusieurs chants ayant le texte approprié, appartenant à la liste des promotions épiscopales, au CNA ou édités récemment, sont possibles.

En chant d'entrée

  • Christ, Roi du monde (M 35) strophes 1, 2, 3 ; n°539 du CNA
  • Fais paraître ton jour (HY 53) couplets 3, 4, 5 ; n°552 du CNA
  • Hommes nouveaux (I 14-64-1) les 3 versets sont possibles ; n°675 du CNA ; forme tropaire
  • Jour du Vivant (IP 34-92-8) strophes 2, 3, 4 ; promotion épiscopale ; n°561 du CNA ; forme strophique-litanique
  • Notre fierté, c'est la croix du Christ (H 117) les 3 couplets sont possibles
  • O Christ, Roi de l'univers (M 529) les 3 couplets sont possibles
  • Pour avancer ensemble (K 20-38) versets 1, 2, 3, 7 ; promotion épiscopale ; n° 524 du CNA ; forme tropaire

Ordinaire de la Messe

Pour l'ordinaire de la Messe (Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus) il est important de ne pas choisir le même que celui qui sera pris pour le temps de l'Avent (qui commence la semaine d'après), ni de prendre ceux des dimanches précédents. Cette solennité demande une différenciation. Donc, prenez des ordinaires que vous ne prenez pas souvent, ou que vous prenez pour les fêtes (Noël, Pâques ...)

Par exemple :

  • Agneau de Dieu de Michel Bouvard (AL 206)
  • La Messe des Anges (grégorien VIII) ; CNA 162 et 195
  • Messe de la miséricorde, Kyrie (AL 50-64)
  • Messe de St Vincent de Paul, en entier (AL 51-69)
  • Messe du Christ-Roi (AL 69-80)
  • Messe pour Saint Séverin, Sanctus et Agnus (AL 44-03 et 44-04)

Psaume

Le Psaume sera le 121 : attention, prenez bien les nouvelles antiennes de l'année C !

Par exemple

  • ZL 121-18, psautier Magnificat
  • ZL 121-17, psautier Artège
  • ZL 121-19, psautier Jubilus

Pour l'acclamation de l'Évangile

  • Acclamation de l'Évangile, solennité du Christ-Roi (U70-33)
  • Alléluia, roi de la Paix, dit « angevin » (U 36-78)
  • Alléluia « par la musique » (Y 43-38) ; CNA 215-20

En processionnal de communion

  • C'est toi, Seigneur, le pain rompu (D 293) n° 322 du CNA, strophes 1, 3, 5, 6, 10, 11
  • Devenez ce que vous recevez (D 68-39), couplets 1, 2, 3, 5
  • En accueillant l'amour (DP 126), n°325 du CNA, strophes 1, 2, 3
  • En marchant vers toi, Seigneur (D 380), n° 326 du CNA, couplets 1, 3, 4, 5
  • Nous formons un même corps (D 105), n° 570 du CNA, couplets 1, 4, 7, 8
  • Nous t'avons reconnu Seigneur (D 59-24), strophes 1, 2, 5, 6
  • Pain véritable (D 103), n° 340 du CNA, couplets 1, 3, 7

En post communion

En post communion, si l'assemblée n'a pas chanté de chant pendant la communion :

  • Âme du Christ (D 63-24-2) les 3 strophes
  • Celui qui a mangé de ce pain (D 140-2), n° 321 du CNA, strophes 1, 2, 3, 4
  • Gloire à l'Agneau immolé (ZL(NT) 9-9), promotion épiscopale
  • Mendiant du jour (D 150), n° 334 du CNA, couplets 1, 2, 4, 5
  • Nous chanterons pour toi, Seigneur (K 38), n° 569 du CNA, strophes 1, 9, 10, 14, 16
  • O croix dressée sur le monde (H 30) ; forme strophique
  • O Roi de gloire, Jésus Christ (WP 168) ; forme strophique

En chant d'envoi

Possible chant d'envoi :

  • Christ, Roi du monde (M 35) strophes 1, 2, 3 ; n°539 du CNA
  • Dieu est à l'œuvre (T 50), n° 541 du CNA, couplets 2, 3, 4
  • Envoyés dans ce monde (H 20-35), n° 443 du CNA, couplets 2, 3, 6
  • Jour du Vivant (IP 34-92-8) strophes 2, 3, 4 ; promotion épiscopale ; n°561 du CNA ; forme strophique-litanique

Bonne solennité du Christ Roi.


Fleurir en la fête du Christ-Roi

A la fin de l'année liturgique, avec le trente-quatrième dimanche du Temps ordinaire, l'Église nous invite à célébrer la solennité du Christ-Roi. Le titre de la fête semble évoquer la puissance de Dieu. Pourtant, nous célébrons celui qui n'exerce pas un pouvoir de domination mais qui révèle sa royauté en s'offrant lui-même cloué sur une croix. Notre fleurissement traduira le paradoxe de cette royauté du Christ.

Les lieux : la croix ou l'autel

Pour cette fête, deux endroits sont à privilégier : devant la croix et au pied de l'autel. Cependant, on veillera à ne retenir qu'un seul de ces deux lieux.

La forme du bouquet

La composition pourra être « en creux » devant l'autel et manifestera l'accueil de l'amour offert par le Christ sur la croix.

D'une autre manière, on peut préférer un bouquet ascensionnel devant la croix ou près de l'autel qui rappellera davantage l'élévation du Christ.

Le contenant

On utilisera une coupe plate ou sur pied, ou encore une souche pour la composition « en creux ».

Pour le bouquet ascensionnel, on prendra un vase haut et droit. À défaut, un vase rond pourra aussi convenir s'il est lesté avec du sable, de l'eau ou des graviers. Le choix est déterminant pour la suite de la composition car il en assure l'enracinement.

Feuillages et fleurs

Des branchages souples ou naturellement courbes conviendront pour le bouquet « en creux » ; des branches raides et droites -genêt par exemple - pour le bouquet ascensionnel. Ces branchages donneront l'élan des compositions.

Pour le point focal, nous utiliserons des feuilles d'aralia, de bergenia, d'hosta. S'agissant des fleurs, nous choisirons de belles et grosses fleurs rondes de saison (dahlia, ...), rouges de préférence pour signifier le don de Jésus sur la croix, accompagnées de quelques fleurs pointues blanches de saison également.

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