Journal de Soeur Faustine de 1201 à 1300. Neuvaine de la Miséricorde Divine.
1201. Aujourd'hui je n'ai même pas pu me rendre à la Sainte Messe, ni communier. Mais en proie aux souffrances de l'âme et du corps je me répétais : « Que soi faite la volonté du Seigneur ! Je sais que votre générosité est infinie. » J'entendis alors l'Ange qui chanta le chant de toute ma vie, tout ce qu'elle contenait. Je m'en suis étonnée mais également fortifiée.
1202. Saint Joseph me demande d'avoir pour lui une incessante dévotion. Il m'a dit lui-même de réciter chaque jour trois Pater et un « Souvenez-Vous ». Il est enclin à beaucoup de bienveillance et m'a fait savoir qu'il appuie cette œuvre. De même il m'a promis une aide particulière ainsi que sa protection. Chaque jour je dis les prières demandées et je ressens sa protection particulière.
1203. Premier août 1937. Retraite d'un jour. Retraite de souffrance. O Jésus, en ces jours de souffrance, accablée de corps et d'âme,je ne suis capable d'aucune prière. O mon Jésus, Vous voyez bien que Votre enfant est réduite à l'impuissance. Je ne tente d'autre effort que de soumettre ma volonté à celle de Jésus. O Jésus, Vous êtes toujours Jésus pour moi.
1204. Lorsque j'allai me confesser ne sachant même plus le faire, le prêtre cependant comprit immédiatement l'état de mon âme et me dit : « Malgré tout, vous faites votre salut. Vous êtes sur le droit chemin. Mais il se peut que l'ancienne lumière ne revienne plus et que Dieu laisse votre âme jusqu'à la mort dans ces ténèbres et ce déclin de l'âme. Abandonnez vous en tout à la volonté de Dieu.»
1205. Aujourd'hui j'ai commencé une neuvaine à Notre-Dame de l'Assomption, dans trois intentions : la première afin que je puisse rencontrer l'abbé Sopocko ; la deuxième afin que Dieu presse l'exécution de cette œuvre ; la troisième : à l'intention de Ma Patrie.
1206. 10 août. Je dois retourner à Cracovie, aujourd'hui accompagnée d'une Sœur. Mon âme baigne dans la souffrance, mais par un acte de volonté, je m'unis sans cesse à Dieu. Il m'est force et puissance.
1207. Soyez béni, O mon Dieu, pour tout ce que Vous m'envoyez. Sans Votre volonté, il n'est rien de nouveau sous le soleil. Je ne peux percer Votre secret à mon égard, mais j'appuie mes lèvres au calice qui m'est offert. Jésus, j'ai confiance en Vous !
1208. Neuvaine à la Miséricorde Divine que Jésus m'ordonna d'écrire et de réciter avant la Fête de la Miséricorde.
On la commence le Vendredi Saint.
« Je désire que, durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de Ma Miséricorde, afin qu'elles puisent force et soulagement, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l'heure de la mort. Chaque jour tu amèneras jusqu'à mon Cœur un nouveau groupe d'âmes et tu les plongeras dans l'immensité de Ma Miséricorde. Et moi je les conduirai toutes dans la maison de Mon Père. Tu feras cela dans cette vie et dans l'autre. Je ne refuserai rien à toute âme que tu amèneras à la source de Ma Miséricorde. Et chaque jour tu imploreras Mon Père, au nom de Ma douloureuse Passion de t'accorder des grâces pour ces âmes-là. » J'ai répondu : Jésus, je ne sais comment faire cette neuvaine, ni quelles âmes conduire tout d'abord à Votre Cœur Très Miséricordieux. » Jésus me répondit qu'Il me dirait chaque jour quelles âmes je devais conduire à Son Cœur.
Premier jour
1209. « Aujourd'hui, amène-Moi l'humanité entière, particulièrement les pécheurs. Immerge-les dans l'immensité de Ma Miséricorde. Tu Me consoleras ainsi de cette amère tristesse dans laquelle Me plonge la perte des âmes. »
1210. Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d'avoir pitié de nous et de nous pardonner, ne regardez pas nos péchés, mais la confiance que nous avons en Votre infinie bonté. Recevez-nous dans la demeure de Votre Cœur Très Miséricordieux et ne permettez pas que nous en sortions pour l'éternité. Nous Vous en supplions par l'amour O Toute-Puissante Miséricorde de Dieu, Secours du pécheur, Océan d'amour infini et de pitié, Vous venez en aide à ceux qui Vous prient avec humilité.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur toute l'humanité, et particulièrement sur les pauvres pécheurs, enfermés dans le Cœur Très Miséricordieux de Jésus. Par Sa douloureuse Passion, faites-nous Miséricorde afin que soit glorifié Votre Toute-Puissante Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.
Deuxième jour
1211. « Aujourd'hui amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et plonges-les dans Mon insondable Miséricorde. Elles ont bien fait durer Mon amer supplice. Par elles comme par des canaux, Ma Miséricorde s'écoule sur l'humanité. »
1212. Très Miséricordieux Jésus, de qui provient tout ce qui est bon, multipliez Vos grâces en nous, afin que nous accomplissions dignement les actes de Miséricorde, et que notre prochain en glorifie le Père de Miséricorde qui est au Cieux. Jaillie de la mer de Miséricorde, La fontaine de l'Amour divin Habite les cœurs purs, Scintillante comme l'étoile, Limpide comme l'aurore.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur ce groupe d'élus au cœur de Votre vigne : les âmes sacerdotales et religieuses. Accordez-leur les bienfaits de Votre bénédiction. Par amour pour le Cœur de Votre fils qui est leur demeure, concédez-leur le pouvoir de Votre lumière, afin qu'elles puissent guider les autres sur le chemin du salut, et qu'elles puissent toutes ensemble rendre hommage à Votre insondable Miséricorde pour l'éternité. Amen.
Troisième jour
1213. « Aujourd'hui, amène-moi toutes les âmes pieuses et fidèles et plonge-les dans l'océan de Ma Miséricorde. Ces âmes me consolèrent sur le chemin du Calvaire. Elles furent cette goutte de consolation dans un océan d'amertume. »
1214. Très Miséricordieux Jésus qui accordez surabondamment le trésor de Votre Miséricorde à tous, recevez-nous tous ans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant. Et ne nous en laissez pas sortir pour l'éternité, je Vous en supplie par cet inconcevable amour dont brûle Votre Cœur pour le Père Céleste. Impénétrables merveilles de la Miséricorde, Insondables au pécheur comme au juste, Lorsque sur nous, vous jetez un regard de pitié, Vous nous attirez tous vers Votre Amour !
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes fidèles, héritage de Votre Fils. Par Sa douloureuse Passion, accordez leurs Votre bénédiction et entourez-les de Votre incessante protection afin qu'elles ne perdent l'amour ni le trésor de la Sainte Foi, mais qu'elles glorifient Votre infinie Miséricorde avec le chœur des Anges et des Saints pour l'éternité. Amen.
Quatrième jour
1215. « Aujourd'hui, amène-moi les païens et ceux qui ne Me connaissent pas encore. Je pensais aussi à eux durant Ma douloureuse Passion, et leur zèle futur consolait Mon Cœur. Plonge-les dans l'immensité de Ma Miséricorde. »
1216. Très compatissant Jésus qui êtes la lumière du monde, recevez dans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes des païens et de ceux qui ne Vous connaissent pas encore. Que les rayons de Votre Grâce les illuminent, afin qu'elles aussi glorifient avec nous les merveilles de Votre Miséricorde. Et ne les laissez pas sortir de la demeure de Votre Cœur Très Compatissant. Faites que la lumière de Votre amour, mon Dieu, Illumine enfin toutes les âmes restées dans les ténèbres, Et que n'hésitant plus à Vous reconnaître, Elles chantent avec nous la gloire de votre Miséricorde !
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes des païens et de tous ceux qui ne Vous connaissent pas encore, mais qui sont enfermés dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Attirez-les vers la lumière de l'Evangile. Elles ne savent pas combien est grand le bonheur de Vous aimer. Faites donc qu'elles aussi, puissent glorifier la munificence de Votre Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.
Cinquième jour.
1217. « Aujourd'hui, amène-Moi les âmes des hérétiques et des apostats. Plonge-les dans l'immensité de Ma Miséricorde. Dans Mon amère Passion, elles Me déchiraient le Corps et le Cœur, c'est-à-dire Mon Eglise. Lorsqu'elles reviendront à l'unité de l'Eglise alors se cicatriseront Mes Plaies. Et de cette façon elles Me soulageront dans Ma Passion. » Même pour ceux qui mirent en pièces le manteau de l'unité, Coule en Ton Cœur une source de pitié. Par la Toute-Puissance de Ta Miséricorde, ô Dieu, Tu peux aussi retirer ces âmes de l'erreur.
1218. Très Miséricordieux Jésus qui êtes la bonté même, Vous ne refusez pas la lumière à ceux qui Vous la demandent. Recevez dans la demeure de Votre Cœur Très compatissant les âmes des hérétiques et des apostats. Par Votre lumière ramenez-les à l'unité de l'Eglise. Ne les laissez sortir de la demeure de votre Cœur Très Compatissant, mais faites qu'elles aussi glorifient la munificence de Votre Miséricorde.
Père Eternel, jetez un regard miséricordieux sur les âmes des hérétiques et des apostats qui, persistant obstinément dans leurs erreurs, gaspillèrent Vos bontés et abusèrent de Vos grâces. Ne regardez pas leurs fautes, mais l'amour de Votre fils et Son amère Passion qu'Il souffrit également pour elles, puisqu'elles aussi sont enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Faites qu'elles aussi glorifient Votre immense Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.
Sixième jour
1219. « Aujourd'hui, amène-Moi les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants et plonge-les dans Ma Miséricorde. Ce sont elles qui ressemblent le plus à Mon Cœur. Elles m'ont réconforté dans Mon amère agonie. Je les voyais veiller sur Mes autels comme des Anges terrestres. Sur elles Je verse des torrents de grâces. Ma grâce ne peut être reçu que par les âmes pleines d'humilité. Ce sont ces âmes-là en qui Je mets Ma confiance.
1220. Très Miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même : Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de Cœur », recevez dans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants. Ces âmes-là plongent dans le ravissement le Ciel entier, et sont particulièrement aimées du Père des Cieux. Elles forment un bouquet de fleurs devant le trône divin dont Dieu seul respire le parfum. Ces âme-là demeurent pour toujours dans le Cœur très compatissant de Jésus, chantant sans cesse l'hymne de l'amour et de la Miséricorde pour l'éternité.
1221. L'âme véritablement humble et douce, Respire déjà le Paradis sur terre, D'un parfum d'humilité son cœur Grise le Créateur Lui-même.
1222.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes douces et humbles, ainsi que sur celles des petits enfants demeurant dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes-là qui ressemblent le plus à Votre Fils. Le parfum de ces âmes montent de la terre et s'élève jusqu'à Votre trône. Père de Miséricorde et de toute bonté, je Vous implore par l'amour et la prédilection que Vous avez pour ces âmes, de bien vouloir bénir le monde entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de Votre Miséricorde pour l'éternité. Amen.
Septième jour 1223.
« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes qui vénèrent et glorifient particulièrement Ma Miséricorde et plonge-les en elles. Ces âmes-là ont le plus partagé les souffrances de Ma Passion. Ce sont elles qui ont pénétré le plus profondément en Mon âme. Elles sont le vivant reflet de Mon Cœur Compatissant. Ces âmes brilleront d'un éclat particulier dans la vie future. Aucune n'ira en enfer. Je défendrai chacune d'elles en particulier à l'heure de la mort. »
1224. Très Miséricordieux Jésus dont le Cœur n'est qu'amour, recevez dans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes qui vénèrent et glorifient plus particulièrement l'immensité de Votre Miséricorde. Dotées de la puissance même de Dieu, elles avancent confiantes en Votre Miséricorde au milieu de tous les tourments et contrariétés. Ces âmes sont unies à Jésus et portent le poids de l'humanité entière sur leurs épaules. Elles ne seront pas jugées sévèrement, mais Votre Miséricorde les protégera au moment de l'agonie. L'âme qui célèbre la bonté du Seigneur Est, de Lui, tout particulièrement chérie. Près de la source de vie, elle a trouvé demeure, Et puise mille grâces en la Miséricorde de Dieu.
Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes qui célèbrent et vénèrent Votre plus grand attribut : Votre infinie Miséricorde. Enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus, elles sont un vivant Evangile. Leurs mains sont pleines d'actes de miséricorde. Comblées de joie elles chantent l'hymne de la Miséricorde du Très-Haut. Je Vous en supplie, manifestez-leur Votre Miséricorde selon l'espoir et la confiance qu'elles ont mis en Vous. Que s »accomplisse en elles la promesse de Jésus qui a dit : « Je défendrai leur vie durant, comme Ma propre Gloire, les âmes qui vénéreront Mon infinie Miséricorde. Je les défendrai tout particulièrement à l'heure de la mort. »
Huitième jour 1225.
« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes qui sont au Purgatoire et plonge-les dans l'abîme de Ma Miséricorde. Que les flots de Mon Sang rafraîchissent leurs brûlures. Toutes ces âmes Me sont très chères, mais elles Me rendent Justice. Il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement. Puise dans le trésor de Mon Eglise toutes les indulgences, et offre-les en leur nom. Oh ! Si tu connaissais leur souffrance, tu offrirais sans cesse en leur nom l'aumône de tes prières, et tu paierais leurs dettes à Ma Justice. »
1226. Très Miséricordieux Jésus qui avez dit vouloir Vous-même la Miséricorde, voici que j'amène à la demeure de Votre Cœur Très Compatissant, les âmes du Purgatoire, qui Vous sont très chères, mais qui pourtant doivent rendre des comptes à Votre Justice. Que les flots de Sang et d'Eau jaillis de Votre Cœur éteignent les flammes du feu purificateur afin que, là aussi soit glorifiée la puissance de Votre Miséricorde. De la terrible ardeur du feu purificateur, Une plainte s'élève vers Ta Miséricorde, Demandant consolation, soulagement, fraîcheur, Des seuls ruisseaux d'Eau à Ton Sang mêlés.
Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes souffrant au Purgatoire, enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Je Vous implore par la douloureuse Passion de Jésus, Votre Fils, et par toute l'amertume dont son Ame Très Sainte fut inondée, de manifester Votre Miséricorde aux âmes qui sont soumises à Votre Justice sans défaut. Que Votre regard ne tienne compte que des mérites des plaies de Jésus, Votre Très Cher Fils, car nous croyons que Votre bonté et Votre pitié sont infinies.
Neuvième jour 1227.
« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes indifférentes et froides, et plonge-les dans l'abîme de Ma Miséricorde. Ce sont ces âmes-là qui blessent le plus douloureusement Mon Cœur. Ce sont elles, qui au Jardin des Oliviers, m'inspirèrent la plus grande aversion. C'est à cause d'elles que j'ai dit : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de Moi ! » Pour elles, l'ultime planche de salut est de recourir à Ma Miséricorde. »
1228. Très Compatissant Jésus qui n'êtes que pitié, j'amène à la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes indifférentes et froides. Que ces âmes, dont la froideur cadavérique Vous emplit de répulsion, retrouvent la flamme de la vie au feu de Votre pur amour. Très Compatissant Jésus, usez de la Toute-Puissance de Votre Miséricorde : entraînez-les dans le brasier même de Votre amour et communiquez-leur le feu de l'amour divin, car Vous pouvez tout. Feu et glace ensemble il ne faut mêler, Car le feu s'éteindra ou la glace fondra. Mais par Ton infinie Miséricorde, Mon Dieu, Tu peux suppléer de plus grandes déficiences.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes indifférentes, qui sont cependant enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Père de Miséricorde, je Vous supplie par la Passion amère de Votre Fils et par Son agonie de trois heures sur la croix, permettez que ces âmes-là célèbrent aussi l'abîme de Votre Miséricorde.
1229. O jour éternel, ô jour tant désiré, Avec impatience, avec nostalgie je guette. Et très bientôt l'amour, Le salut se dressera juste devant moi.
O jour merveilleux, moment incomparable, Où pour la première fois je fixerai mon Dieu, L'époux de mon âme et le Seigneur des seigneurs. Ce jour, l'épouvante n'étreindra point mon âme. O jour très solennel, ô jour de clarté, Où l'âme reconnaîtra son Dieu à Sa puissance, Toute entière sombrera, à Son amour livrée. Seront alors passés misère, exil, souffrance. O jour bienheureux, jour de bénédiction, Pour toi mon cœur flambera d'un feu éternel Que je ressens déjà comme à travers un brouillard. Jésus à travers vie et mort, m'est extase et charme. O jour dont j'ai rêvé toute ma vie durant ! Vois, je T'ai si longuement attendu, Seigneur, Car Toi seul je désire en cet ultime instant, Toi, l'Unique en mon cœur, le reste ne m'est rien. Jour de délice ! Infinie suavité! De Ta grande Majesté, ô Dieu, mon Epoux ! Rien ne saurait contenter un cœur virginal, tu le sais. Là sur Ton doux Cœur j'appuie mon front.
Fin du troisième cahier. Cahier IV Inscription sur la couverture du troisième cahier :
Quatrième cahier du Petit Journal se Sœur (Marie-) Faustine
J.M.J.
1230. Aujourd'hui Jésus a habité mon cœur. Il est descendu de son trône céleste, Ce grand Seigneur, créateur de l'univers. Il est venu à moi sous la forme du pain. O Dieu éternel enfermé dans mon cœur, Te possédant, je possède le ciel entier. Et de concert avec les Anges, je chante le Très Saint. Je vis uniquement pour Ta gloire. Ce n'est pas au Séraphin que Tu T'unis mon Dieu, Mais à l'homme chétif, Qui sans Toi ne peut rien accomplir. Mais pour l'homme Tu es toujours miséricordieux Mon cœur t'es un habitacle, O Roi d'éternelle gloire. Règne en maître et roi, en mon cœur, Comme en un superbe palais. O Dieu grand et inconcevable, Qui as daigné tant T'abaisser, Je Te rends gloire en toute humilité, Et Te supplie de bien vouloir me sauver.
J.M.J.
1231. O douce Mère de Dieu, Sur Toi je modèle ma vie. Tu es pour moi la lumineuse aurore, En Toi je sombre avec ravissement. O Mère, Vierge immaculée, Par toi se reflète pour moi le rayonnement de Dieu. C'est Toi qui m'apprends à aimer le Seigneur à travers les orages, Contre l'ennemi, Tu es mon bouclier et ma protection.
Cracovie le 10 août 1937.
Sœur Marie Faustine Du Très Saint Sacrement
1232. O Sainte Eucharistie, source des douceurs divines, Tu donne force à mon âme. O Toi, le Tout-Puissant, qui pris corps en la Vierge, Tu visites mon cœur secrètement, Et la force des sens ne T'atteint pas
1233. J.M.J.
Cracovie, le 10 août 1937 Quatrième cahier. Tout est pour Vous, Jésus. De chaque battement de mon cœur, je désire glorifier Votre Miséricorde. Et autant que faire se peut, je désire encourager les âmes à faire confiance à cette Miséricorde, ainsi que Vous me l'avez vous-même commandé, O Seigneur.
1234. En mon cœur, en mon âme, c'est la nuit noire. Devant mon esprit se dresse un mur impénétrable, qui me dérobe Dieu. Cependant je ne suis pas la cause de cette obscurité. Etrange est ce tourment dont je crains de décrire ici l'étendue. Mais même dans cet état, j'essaie de Vous être fidèle. O mon Jésus, toujours et en tout, mon cœur ne bat que pour Vous
1235. 10 août 1937. Aujourd'hui je suis revenue de Rabka à Cracovie, je me sens très malade. Seul Jésus sait combien je souffre. Ces jours-ci, j'ai été tout-à-fait semblable à Jésus crucifié. Je me suis armée de patience afin d'expliquer à chaque Sœur pourquoi je ne pouvais demeurer là. C'est-à-dire que l'état de ma santé avait empiré. Quoique je sache bien que certaines Sœurs ne le demandaient pas pour partager mes souffrances, mais pour les augmenter.
1236. O Jésus, quelle obscurité m'envahit et quel néant me saisit ! Mais mon Jésus, ne me laissez pas seule, accordez-moi la grâce de la fidélité. Bien que je ne puisse connaître les mystères de Votre divine volonté, cependant, il est en mon pouvoir de dire : « Que Votre volonté soit faite. »
1237. Le 12 août. Aujourd'hui, j'ai eu un entretien avec Monsieur l'Abbé Sopocko qui, passant par Cracovie, s'arrêta un moment. Je désirais le voir, Dieu a exaucé mon désir... Ce prêtre est une grande âme entièrement remplie de Dieu. Ma joie a été profonde et j'ai remercié Dieu pour cette grande faveur puisque je désirais le voir pour la plus grande gloire de Dieu..
1238. O vivante Hostie, Jésus caché, Vous voyez l'état de mon âme. Je suis incapable de prononcer, de moi-même, Votre Saint Nom. Je ne peux pas allumer un feu d'amour, en mon cœur. Mais m'agenouillant à Vos pieds, je tourne vers le Tabernacle le regard de mon âme, un regard de fidélité. Même si en mon âme il y a du changement, Vous êtes, Vous, toujours le même. J'ai confiance que viendra le moment où Vous dévoilerai Votre face, et Votre enfant apercevra à nouveau Votre doux Visage. Je m'étonne, Jésus, que Vous puissiez si longtemps Vous cacher de moi, et que Vous puissiez retenir cette avalanche d'amour que Vous éprouvez pour moi. De toute son attention, mon cœur écoute, et j'attends Votre venue, unique trésor de mon cœur.
1239. Notre Seigneur Jésus prend vivement la défense de Ses représentants sur terre. Il est si fort en communion d'esprit avec eux qu'Il m'ordonne de préférer leur avis au Sien. J'ai compris combien l'intimité entre Jésus et le prêtre est grande. Ce que le prêtre dit, Jésus en prend la défense. Et souvent Il se conforme à ses désirs. Plus d'une fois Il fait dépendre de son avis, Ses rapports avec une âme. J'ai été initiée à tout ceci par une grâce particulière. Et je sais jusqu'à quel point Vous partagez avec eux pouvoir et mystère, ô Jésus, plus que Vous ne le faites avec les Anges. Je me réjouis de tout cela, car c'est pour mon bien.
1240. O mon Jésus, qu'il est difficile, lorsque quelqu'un est peu aimable avec nous et que l'on nous fait de la peine de supporter cette souffrance. C n'est qu'une petite peine. Mais c'est pour moi une peine insurmontable si quelqu'un me montre son amabilité, tout en me dressant des embûches à chaque pas. Comme il faut avoir une grande force de volonté pour aimer cette âme en Dieu. Plus d'une fois, l'âme doit aller jusqu'à l'héroïsme, afin d'aimer cette âme comme Dieu l'exige. Si l'on avait peu de contacts avec elle, il serait plus facile de la supporter. Mais si l'on vit ensemble et qu'on expérimente ceci à chaque pas, cela exige un très grand effort.
1241. Mon Jésus, imprimez-Vous en moi, afin que je puisse Vous refléter ma vie durant. Divinisez-moi, pour que mes actes aient une valeur surnaturelle. Faites que j'aie pour chaque âme sans exception, amour, pitié et miséricorde.. O mon Jésus, chacun de vos Saints, reflète en sa personne l'une de Vos vertus. Moi je désire refléter Votre Cœur compatissant et plein de Miséricorde. Je veux le glorifier. Que Votre Miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau. Ce sera là mon emblème en cette vie et en l'autre. Glorifier Votre miséricorde est l'unique tâche de ma vie.
1242. Instruction du Père Andrasz. 15 août 1937. Cet intervalle que Dieu a permis, (c'est-à-dire, cette sécheresse de l'âme et le sentiment de son misérable état,) fait connaître à celle-ci, combien elle a peu de pouvoir par elle-même, et lui apprend à quel point il convient d'apprécier les grâces de Dieu Le deuxième point : c'est la fidélité aux exercices et aux devoirs, la fidélité d'une façon générale, et en tout, comme dans les moments de joie. Troisième point : en ce qui concerne cette affaire, il faut obéir totalement à l'Archevêque. Mais on peut, de temps à autre, la lui rappeler avec calme. Parfois un peu d'amère vérité est nécessaire.
A la fin de notre entretien, je lui ai demandé de me permettre d'avoir des entretiens avec Notre Seigneur Jésus, comme auparavant. Il m'a répondu : « Je ne peux donner des ordres à Notre Seigneur Jésus. S'Il vous attire Lui-même vers Lui, vous pouvez vous abandonner à cette attirance, mais souvenez-vous bien de le vénérer toujours grandement, car c'est un très grand Seigneur. Si vous cherchez vraiment en tout cela la volonté de Dieu et désirez l'accomplir, vous pouvez alors être tranquille, Dieu ne permettra aucune sorte d'écart. En ce qui concerne les mortifications et souffrances, vous me rendrez compte la prochaine fois de la façon dont vous les pratiquez. Je vous laisse sous la garde de la Très Sainte Vierge Marie. »
1243. 15 août 1937. Durant la méditation, la présence de Dieu pénétra fortement en moi. Et je connus l'allégresse de la Très Sainte Vierge au moment de Son Assomption? Durant la cérémonie qui eut lieu à la gloire de Notre-Dame, vers la fin, j'aperçu la Très Sainte Vierge qui me dit : « Oh ! Combien l'hommage de votre amour m'est agréable.» Et à ce moment, Elle couvrit de son manteau toutes les Sœurs de notre Congrégation. De son bras droit, Elle serra contre Elle, la Mère Générale Michaëla, du gauche, moi-même, et toutes les Sœurs étaient à Ses pieds abritées sous Son manteau. Alors la Très Sainte Vierge déclara : « Toutes celles qui demeureront avec zèle, jusqu'à la mort, dans Ma Congrégation, éviteront le feu du Purgatoire. Je désire que chacune se distingue par les vertus suivantes : humilité, douceur et pureté, amour de Dieu et du prochain, compassion et miséricorde. » Après ces paroles, toute la Congrégation disparut de ma vue, et je demeurai seule avec la Très Sainte Mère qui m'instruisit de la volonté de Dieu, et comment l'appliquer dans la vie en m'abandonnant totalement à Son Très Saint Jugement. Il est impossible sans accomplir Sa Sainte Volonté.-« Ma fille, Je te recommande vivement de réaliser fidèlement les moindres souhaits de Dieu, car c'est ce qui Lui est le plus agréable. Je désire vivement que tu te distingues par ta fidélité à accomplir la volonté de Dieu. Place la volonté de Dieu bien au-dessus de tous les sacrifices et holocaustes. » Tandis que la Mère du Ciel me parlait, une profonde compréhension de la volonté de Dieu pénétrait mon âme.
1244. Mon Jésus, délices de mon cœur, lorsque mon âme est remplie de Votre divinité, je reçois dans une égale mesure douceur et amertume. L'une comme l'autre passeront. La seule chose que je conserverai en mon âme, c'est l'amour de Dieu. C'est Lui que je désire, et tout le reste compte peu.
1245. 16 Août 1937. Après la Sainte Communion, j'ai vu Notre-Seigneur Jésus dans toute Sa Majesté. Il m'a dit : « Ma fille, les semaines durant lesquelles tu n'as pas vu ni senti Ma présence, J'étais plus profondément uni à toi que durant les moments de transport. Et ta fidélité, ainsi que le parfum de tes prières parvenaient jusqu'à Moi. » Après ces paroles, mon âme fut envahie par la joie de Dieu. Je ne voyais pas Jésus, mais je ne pouvais prononcer qu'un mot : « Jésus ». Et après avoir prononcé ce nom, mon âme fut à nouveau envahie de lumière et d'un profond recueillement qui dura trous jours sans interruption. Cependant j'ai pu, apparemment, remplir ma tâche coutumière. Tout mon être s'est trouvé bouleversé dans sa plus secrète profondeur. La grandeur de Dieu ne m'effraie pas, mais au contraire elle me rend heureuse car en la vénérant je m'élève moi-même. Voyant Son bonheur, je suis moi-même heureuse puisque tout ce qui est en Lui fait écho en moi.
1246. Lorsque j'ai connaissance de l'état d'une âme et de ce qui, en elle, déplaît à Dieu, je l'apprends de la façon suivante : je ressens immédiatement des douleurs aux mains, aux pieds et au côté, aux endroits où furent percés les Mains, les Pieds et le côté du Sauveur. Et à ce moment là, j'ai connaissance de l'état de cette âme et du genre de péché commis.
1247. Je désire faire réparation à Notre Seigneur Jésus. Aujourd'hui, j'ai porté sept heures durant une ceinture de chaîne, afin d'obtenir pour une âme la grâce du repentir. A la septième heure, j'ai éprouvé un soulagement, alors que cette âme ressentait en elle-même la rémission de son péché, bien qu'elle ne se fût pas encore confessée. . Pour les péchés des sens, je mortifie le corps et jêune dans la mesure permise. Pour les péchés d'orgueil je prie, le front contre terre. Pour les péchés de haine, je prie et fais quelque bonne action envers une personne qui m'inspire peu de sympathie. Ainsi, j'accomplis la réparation selon le genre de péché constaté.
1248. 19 août 1937. Aujourd'hui, pendant l'Adoration, le Seigneur m'a fait connaître combien Il désire que l'âme se distingue par des actes d'amour. Et je perçus combien sont nombreuses les âmes qui nous disent : « Donnez-nous Dieu ! » Le sang des Apôtres a bouillonné en moi. Je n'en serai pas avare, car, je le verserai jusqu'à la dernière goutte, pour les âmes immortelles, bien que physiquement Dieu ne l'exige pas. Mais en mon âme cela m'est possible et se trouve être, non moins méritoire.
1249. J'ai su aujourd'hui qu'il ne fallait pas demander une certaine permission, mais répondre en cette affaire, comme la Mère de Dieu le désire. Pour le moment aucun éclaircissement n'est nécessaire. Le calme m'est revenu. J'ai reçu cette inspiration en me rendant à l'examen de conscience et alors que je m'affligeais fort, car je ne savais que faire. La lumière de Dieu peut plus en un moment que mes tourments de plusieurs jours.
1250. 22 août. Ce matin, la Vierge Sainte Barbara m'a visitée et m'a recommandé de communier neuf jours durant, à l'intention de ma Patrie. « De cette façon, tu apaiseras la colère de Dieu. Cette Vierge portait une couronne d'étoiles et tenait une épée en main. L'éclat de sa couronne était le même que celui de l'épée, sa robe était blanche, ses cheveux flottants. Elle était si belle que, si je ne connaissais déjà la Très Sainte Vierge pour L'avoir vue, j'aurais pensé que c'était Elle. Je comprends maintenant que chaque Vierge se distingue par une beauté à part. Une beauté particulière, rayonne de chacune d'elles.
1251. 25 août 1937. Aujourd'hui Monsieur l'Abbé Sopocko est arrivé et demeurera chez nous jusqu'au 30. Je m'en suis fort réjouie. Dieu seul sait combien je désirais le voir à cause de cette œuvre que Dieu accomplit par son intermédiaire. Je m'en suis réjouie bien que cette visite ait été accompagnée de quelques ennuis.
1252. Pendant qu'il célébrait la Sainte Messe, j'ai vu, juste avant l'Elévation Notre-Seigneur Jésus crucifié dégager Sa main droite de la Croix, et la lumière qui sortait de Sa blessure se prolongeait jusqu'à Son épaule. Ceci se répéta durant trois Messes et je compris que par là Dieu lui donnait la force d'accomplir cette œuvre, malgré les difficultés et les oppositions. Cette âme-là, qui est agréable à Dieu, est crucifiée par de multiples souffrances. Mais je ne m'en étonne pas, car c'est ainsi que Dieu agit avec eux qu'Il chérit particulièrement.
1253. Aujourd'hui, 29, j'ai été autorisée à converser longuement avec l'Abbé Sopocko. J'ai donc appris que bien qu'il y ait des difficultés, l'œuvre progresse pourtant et que la Fête de la grande Miséricorde est déjà fort avancée. Il s'en faut de peu de sa réalisation, mais il convient encore de beaucoup prier, afin que certains obstacles cèdent.
1254. « Maintenant en ce qui vous concerne, ma Sœur, il est bien que vous soyez en cet état d'indifférence pour ce qui est de la volonté de Dieu et que vous soyez plus équilibrée. Je vous demande d'essayer de conserver cet équilibre. Maintenant en ce qui concerne toutes ces choses, ceci dépend uniquement, ma Sœur, du Père Andrasz. Je suis entièrement d'accord avec lui. Ne faites rien, ma Sœur, arbitrairement. Mais en tout, prenez conseil auprès de votre directeur de conscience. Je vous demande en tout ceci, de conserver l'équilibre et le plus grand calme. Encore une chose. J'ai fait imprimer ce « chapelet » qui doit figurer au verso de l'image, de même que ces oraisons, qui ressemblent à des litanies et qui y figureront aussi. Une autre grande image a également été imprimée, ainsi que quelques feuillets contenant la neuvaine à la Miséricorde. Priez, ma Sœur, afin que ceci soit autorisé.»
1255. Monsieur l'Abbé Sopocko est parti ce matin. Tandis que je m'abîmai dans une prière de gratitude pour cette grande grâce que j'ai reçu de Dieu, c'est-à-dire d'avoir pu voir l'Abbé, je fus alors de façon particulière unie au Seigneur qui m'a dit : « Voilà le prêtre selon Mon Cœur. Ses efforts me sont agréables. Tu vois, Ma fille, que Ma volonté doit être faite et que Je tiens ce que je t'ai promis. Par ce prêtre, Je répands la consolation sur les âmes souffrantes et torturées. Par lui, il M'a plu de faire divulguer la vénération envers Ma Miséricorde Et par cette œuvre de Miséricorde, tant d'âmes se rapprochent de Moi, bien plus qu'il n'en pourrait absoudre, nuit et jour, jusqu'à la fin de sa vie. Car il ne travaillerait alors que jusqu'à la fin de sa vie. Mais par cette œuvre il travaillera jusqu'à la fin du monde. »
1256. J'avais entrepris une neuvaine afin de voir l'Abbé, mais je ne l'avais pas terminée que Dieu m'avait accordé cette grâce.
1257. O mon Jésus, combien j'ai peu profité de cette grâce. Mais cela ne dépendait pas de moi, quoique d'un autre côté beaucoup en dépendît.
1258. Pendant cet entretien, j'ai eu connaissance des tourments de son âme, de cette âme crucifiée, semblable à celle du Sauveur. Là où on s'attendait avec raison à rencontrer la consolation, on trouve la Croix. Il vit parmi nombre d'amis, ais il n'a personne à part Jésus. C'est ainsi que Dieu dépouille l'âme qu'Il chérit particulièrement.
1259. Aujourd'hui j'ai entendu ces paroles : « Ma fille, sois toujours comme une enfant envers ceux qui me représentent. Autrement tu ne profiteras pas des grâces que par eux Je t'envoie.
1260. 1er septembre 1937. J'ai vu Notre Seigneur Jésus dans toute Sa royale Majesté, qui regardait notre terre d'un regard sévère. Pourtant à la prière de sa Mère, Il prolongea le temps de la Miséricorde.
1261. 3 septembre. Premier Vendredi du mois. Durant la Sainte Messe, je me suis trouvée unie à Dieu. Jésus me fit connaître que même la moindre chose ne saurait se passer au monde sans Sa volonté. Apres avoir vu cela, mon âme connut un étrange repos. Je me duis tout-à-fait tranquillisée, quant à l'œuvre en question et à son étendue. Dieu peut agir envers moi comme Il lui convient. Je le bénirai en tout.
1262. Jusqu'à maintenant, c'est avec une certaine crainte que je me demandais jusqu'où ces inspirations me mèneraient. Une crainte plus grande encore m'envahit lorsque le Seigneur me fit connaître que je devais quitter cette Congrégation. Trois ans ont passé depuis lors et mon âme ressent tour à tour soit de l'enthousiasme et de l'inclination à l'action (et j'ai alors beaucoup d'audace et de force), soit lorsque approche le moment décisif de commencer l'œuvre, l'abandon du Seigneur, et alors une étrange crainte envahit mon âme, et je constate que ce n'est pas encore l'heure désignée par le Seigneur pour commencer à agir. Ce sont là des souffrances que je ne peux même pas décrire. Dieu seul sait ce que je supporte nuit et jour? Il me semble que le plus grand des martyres me serait plus léger en comparaison de ce à quoi je suis soumise bien que ce soit sans verser une goutte de sang. Mais toute cette souffrance-là c'est pour les âmes, pour les âmes, Seigneur?
1263. Acte d'abandon total à la volonté de Dieu, volonté qui n'est pour moi qu'amour et miséricorde. Acte d'offrande Jésus-Eucharistie, que le viens à l'instant de recevoir en mon cœur, par cette union avec Vous, je m'offre au Père des Cieux, en hostie expiatoire, m'abandonnant tout-à-fait et entièrement à la Très Miséricordieuse et Sainte volonté de Dieu. A partir d'aujourd'hui, Votre volonté, Seigneur, est ma nourriture. Voici tout mon être, disposez de moi à Votre gré. Peu importe ce que me donne Votre main paternelle : je le reçois avec soumission, calme et joie. Je n'ai aucune crainte de quelque façon que Vous me dirigiez. J'accomplis à l'aide de Votre grâce tout ce que Vous exigez de moi. Maintenant je ne crains aucune de vos inspirations, ni n'examine avec inquiétude jusqu'où elles me mèneront. Guidez-moi, ô Dieu, par les chemins qui Vous plaisent. J'ai une confiance totale en Votre volonté, qui n'est pour moi qu'amour et miséricorde. Vous m'ordonnez de demeurer dans ce couvent, j'y resterai. Vous m'ordonnez de me mettre à l'œuvre, je m'y mets. Vous me laissez jusqu'à la mort, dans l'incertitude quant à cette œuvre, soyez-en béni. Vous me donnez la mort, alors qu'humainement parlant, il semblerait que ma vie soit particulièrement nécessaire, soyez-en béni. Vous m'emportez en pleine jeunesse, soyez-en béni. Vous me ferez atteindre un âge avancé, soyez béni. Me donnerez-Vous santé et forces, soyez béni. Vous me clouez sur un lit de douleur, la vie durant, soyez-en béni. Vous ne m'accordez dans la vie que déceptions et insuccès, soyez-en béni. Vous permettez que mes plus innocentes intentions soient blâmées, soyez-en béni. Vous donnez la lumière à mon esprit, soyez-en béni. Vous me laissez dans l'obscurité et au milieu de toutes de supplices, soyez-en béni. Depuis ce moment, je vis dans la plus profonde tranquillité, car le Seigneur lui-même me porte à bout de bras. Il sait bien, le Seigneur de l'infinie miséricorde, que c'est Lui seul que je désire en tout, partout et toujours.
1264. Prière. O Jésus, écartelé sur la croix, je Vous en supplie, accordez-moi la grâce d'accomplir fidèlement la Très Sainte volonté de Votre Père, toujours, partout et en tout. Et lorsque la volonté de Dieu me semblera bien dure et difficile à accomplie, c'est alors que je Vous supplie Jésus, de faire que de Vos Plaies coule en moi force et puissance. Quant à ma bouche, faite qu'elle répète : « Que Votre volonté soit faite, Seigneur. » - O Sauveur du monde, si désireux du salut des hommes, que durant une torture si atrocement douloureuse, Vous vous oubliâtes Vous-même, pour ne penser qu'au salut des âmes ! Jésus très compatissant, accordez-moi la grâce de l'oubli de moi-même afin que je ne vive que pour les âmes, en Vous aidant à l'œuvre du salut, selon la Très Sainte volonté de Votre Père.
1265. 5 août 1937. Le Seigneur m'a appris combien notre chère Mère Supérieure me défend contre?non seulement par des prières, mais par des actes. Merci, Jésus, de cette grâce, ceci trouvera en mon cœur un écho de gratitude. Lorsque je suis avec Jésus, je pense à elle.
1266. 6 septembre 1937. Aujourd'hui je change mes occupations au jardin pour celles de Sœur tourière solitaire, à la grande porte. Je suis allée converser un moment avec le Seigneur, je Lui ai demandé Sa bénédiction, ainsi que la grâce de pouvoir remplir fidèlement les occupations qui me sont confiées. J'entendis alors ces mots : « Ma fille, je suis toujours avec toi. Je t'ai donné la possibilité de t'exercer aux actes de Miséricorde que tu vas accomplir avec obéissance. Si tu parles avec Moi, chaque soir, tout particulièrement de cette tâche, tu Me feras un grand plaisir ». Je sentis que Jésus m'accordait une nouvelle grâce, quant à cette fonction, mais malgré cela je me suis enfermée au fond de Son Cœur.
1267. Aujourd'hui je me suis sentie plus malade. Mais Jésus m'a donné, en ce jour, bien plus d'occasions de m'exercer à la vertu. Il arriva que ma tâche, ayant été plus chargée, la Sœur préposée à la cuisine a montré son mécontentement de ce que je m'étais mise en retard pour le déjeuner quoiqu'il m'ait été véritablement impossible de venir plus tôt. Pourtant me sentant si malade, j'ai dû prier la Mère supérieure de me permettre d'aller me mettre au lit. Je suis donc allée demander à Sœur N. de me remplacer dans ma tâche. Je fus à nouveau rabrouée : « Comment cela, ma Sœur, vous vous êtes tellement fatiguée que vous allez à nouveau vous mettre au lit ?...avec ce lit !... » J'ai supporté tout cela, mais ce n'est pas tout, il me fallait encore aller demander à la Sœur qui sert les malades de m'apporter le repas. Après le lui avoir dit, elle est sortie précipitamment de la Chapelle derrière moi, dans le corridor, afin de pouvoir dire ce qu'elle avait sur le cœur : « Je ne comprends pas, ma Sœur, pourquoi vous allez vous aliter, etc? » Je lui ai alors demandé de ne pas m'apporter de repas. J'écris ceci en abrégé car je n'ai pas l'intention d'écrire ces choses-là.. Mais je le fais uniquement afin qu'on ne se conduise pas ainsi envers une autre personne, car cela déplaît au Seigneur. Dans les âmes souffrantes, nous devons voir Jésus Crucifié et non pas un parasite et un poids mort, pour la Congrégation. L'âme souffrante qui s'abandonne à la volonté de Dieu, attire bien plus de bénédictions sur le couvent, que toutes les Sœurs occupées à un travail. Misérable est le couvent où il n'y a pas de Sœur malade. Bien souvent, Dieu accorde de nombreuses et importantes grâces, à cause des âmes souffrantes et éloigne bien des châtiments uniquement à cause d'elles.
1268. O mon Jésus, quand saurons-nous contempler les âmes en ayant des mobiles plus élevés ? Quand saurons-nous porter des jugements véridiques ? Vous nous donnez la possibilité de nous exercer à des actes de Miséricorde et nous nous exerçons à porter des jugements. Pour savoir si dans un monastère s'épanouit l'amour de Dieu, il convient de demander comment on se comporte envers les malades, les infirmes, les impotents.
1269. 10 septembre 1937. Au cours de mes réflexions, j'ai eu conscience que plus l'âme est pure, plus son commerce avec Dieu se situe uniquement au niveau de l'esprit, et a peu d'égards pour les sens et leur révolte. Dieu est esprit, je L'aime donc en esprit et en vérité.
1270. Lorsque j'ai su combien il est dangereux à notre époque de se trouver près de la porte d'entrée, à cause des troubles révolutionnaires, et combien de mauvaises gens ont de la haine pour les couvents, je me suis entretenue avec le Seigneur et je lui ai demandé qu'Il s'arrange de façon à ce qu'aucun méchant n'ose s'approcher de la porte. Alors j'entendis ces mots : « Ma fille, dès le moment où tu as été préposée à ce service, j'y ai mis un Chérubin afin qu'il la garde. Sois donc sans inquiétude. » Après être revenue de mon entretien, avec le Seigneur, je vis un léger nuage blanc et dans ce nuage un chérubin, les mains jointes, dont le regard était semblable à l'éclair. J'ai compris que le feu de l'amour divin brûlait dans ce regard.
1271. 14 septembre 1937. Exaltation de la Sainte Croix. J'ai connu aujourd'hui, combien ce prêtre supporte de grandes contrariétés dans toute cette affaire. Même les âmes pieuses et enthousiastes à glorifier Dieu s'opposent à lui. Et il ne doit qu'à la grâce divine de ne pas encore être découragé de tout cela.
1272. Jésus : « Ma fille, crois-tu avoir suffisamment écrit sur Ma Miséricorde ? Ce que tu as écrit n'est qu'une goutte, comparée à l'océan. Je ne suis qu'Amour et Miséricorde. Il n'y a pas de misère qui puisse se mesurer à Ma Miséricorde, ni en venir à bout puisqu'au moment de se communiquer, elle s'amplifie. L'âme qui fait confiance à Ma Miséricorde est la plus heureuse car je prends Moi-même soin d'elle. »
1273. Je ressens en mon âme de grands tourments, lorsque je reconnais que l'on insulte Dieu. Aujourd'hui j'ai su que l'on avait commis de graves péchés, non loin de notre porte. C'était le soir, j'ai prié avec ferveur à la chapelle puis je me suis flagellée. Quand je me suis agenouillée pour prier, le Seigneur m'a fait comprendre combien souffre l'âme qui est rejetée loin de Dieu?Il me semblait que mon cœur se brisait en morceaux et en même temps j'ai compris combien cette âme blesse le Cœur Très Miséricordieux de Jésus. Cette pauvre créature ne veut pas accepter la Compassion de Dieu. Plus Dieu poursuit l'âme de Sa Miséricorde, plus Il sera juste envers elle.
1274. Ma secrétaire, écris bien que Je suis plus généreux envers les pécheurs qu'envers les justes. C'est pour eux que Je suis venu sur terre, c'est pour eux que J'ai versé mon Sang. Qu'ils ne craignent pas de s'approcher de Moi. Ce sont eux qui ont le plus besoin de Ma Miséricorde. »
1275. 16 septembre 1937. Je désirais tant aujourd'hui, passer une heure en prière auprès du Très Saint Sacrement, pourtant toute autre était la volonté de Dieu. A huit heures, je ressentis de si violentes douleurs que je dus m'aliter immédiatement. Je me suis tordue de douleur trois heures durant, c'est-à-dire jusqu'à onze heures du soir. Aucun médicament ne me fit d'effet. Ce que je prenais, je le rejetais. Par moment ces douleurs m'enlevaient la conscience. Jésus me fit savoir que je venais de cette façon de prendre part à Son agonie au Jardin des Oliviers, et que Lui-même permit ces souffrances pour donner satisfaction à Dieu pour les avortements. Voici trois fois déjà que je passe par ces souffrances. Elles commencent toujours à huit heures du soir et durent jusqu'à onze heures. Aucun médicament n'est capable de les réduire. Quand s'approche onze heures, elles cessent d'elles-mêmes, et je m'endors immédiatement. Le lendemain je me sens très faible. Cela m'est arrivé pour la première fois au Sanatorium. Les médecins ne purent en faire l'analyse. Ni piqûres, ni médicaments ne m'apportèrent de soulagement et moi-même je ne comprenait pas de quelle sorte de souffrance il s'agissait. J'ai dit au médecin que je n'avais eu de ma vie de telles souffrances. Il déclara qu'il ne savait de quoi il s'agissait. Maintenant je comprends ce que sont ces souffrances, car le Seigneur me l'a révélé? Pourtant, lorsque je pense que je devrai peut-être un jour souffrir à nouveau de cette façon, un frisson de terreur me saisit. Mais j'ignore si je vais souffrir encore de cette façon. Je laisse cela à Dieu. Ce qu'Il Lui plaît de m'envoyer, je le recevrai avec soumission et amour. Que je puisse seulement par ces souffrances sauver ne serait-ce qu'un de ces enfants de l'assassinat.
1276. Après ces souffrances, le lendemain, je pressens l'état des âmes et leurs disposition envers Dieu. Je suis alors pénétrée d'une véritable connaissance.
1277. Je reçois la Sainte Communion comme la reçoivent les Anges. Mon âme se trouve envahie par la lumière de Dieu et se nourrit de Lui. C'est là s'unir au, les sens sont comme morts. C'est là s'unir au Seigneur par le biais de l'âme. C'est la grande supériorité de l'âme sur la nature.
1278. Dieu m'a accordé la connaissance des grâces dont Il me comble sans cesse. Cette lumière m'a pénétrée très profondément et j'ai alors compris les inconcevables égards de Dieu envers moi. Je suis restée dans ma cellule, pour une longue action de grâce, allongée, le visage contre terre, j'ai versé des larmes de gratitude. Je ne pouvais me relever, car chaque fois que je le voulais, la lumière de Dieu me donnait connaissance d'une nouvelle grâce. A la troisième fois je pus me soulever de terre. En tant qu'enfant, je sentis que tout ce que possède le Père des Cieux, est également mien. Lui-même me souleva de terre jusqu'à Son Cœur. Je sentis que tout ce qui existe, est en quelque sorte exclusivement mien. Mais je n'avais de cela aucun désir, car Dieu seul me suffit.
1279. Aujourd'hui, j'ai connu avec quelle aversion le Seigneur s'approche de certaines âmes pendant la Sainte Communion. Il va vers ces cœurs comme Il irait au cachot pour être martyrisé et supplicié. J'ai imploré Son pardon et je l'ai dédommagé de cet affront.
1280. Le Seigneur m'a fait connaître que je rencontrerai mon frère. Mais pourtant je ne pouvais comprendre Mais pourtant je ne pouvais comprendre comment je le verrais ni pourquoi il serait venu me voir. Je savais bien que Dieu lui avait fait la grâce de lui donner la vocation religieuse, mais pourquoi serait-il venu me voir ? Pourtant j'ai repoussé ce raisonnement et je me suis mise à croire que si Dieu m'avait fait savoir qu'il viendrait, cela devait me suffire. J'ai uni ma pensée à Dieu sans plus m'inquiéter de la créature, remettant tout en Dieu.
1281. Lorsque les mêmes indigents viennent mendier à la porte, pour la deuxième fois, je les reçois avec une douceur accrue, et je ne laisse pas voir que je me souviens les avoir déjà vu, et je ne les laisse pas voir que je me souviens les avoir déjà vus, afin de ne pas les gêner. Alors ils me parlent sans crainte de leurs peines et de leurs besoins. Sœur N. me dit qu'il ne faut pas se conduire ainsi envers les mendiants et elle me ferme la porte au nez. Cependant lorsqu'elle est absente je me conduis avec eux comme l'aurait fait mon Maître. On donne parfois plus en donnant peu, qu'en donnant beaucoup, mais de façon trop rude.
1282. Souvent, le Seigneur me donne en mon for intérieur la possibilité de connaître les personnes avec lesquelles je suis en contact à la porte. Un jour une personne digne de pitié a commencé d'elle-même à me dire quelque chose. Profitant de l'occasion, je lui ai fait comprendre dans quel misérable état était son âme. Elle s'est éloignée dans de meilleures dispositions.
1283. 17 septembre 1937. O Jésus, je vois tant de beauté éparses tout alentour, beautés pour lesquelles je Vous rends continuellement grâce. Mais je m'aperçois que certaines âmes sont comme la pierre, toujours froides et insensibles. Les miracles même, ne les émeuvent guère. Leurs regards sont fixés à leurs pieds, et de cette façon elles ne voient rien, si ce n'est elles-mêmes.
1284. Vous m'avez entourée dans la vie de Votre tendre et réelle protection. Bien plus que je ne peux le concevoir, car je ne comprendrai pleinement Votre bonté que lorsque tout sera dévoilé. Je désire que toute ma vie ne soit qu'une action de grâce pour Vous, mon Dieu.
1285. Sois remercié, mon Dieu, pour toutes les grâces, Dont Tu me comble sans cesse, Et qui m'éclairent comme la lumière du soleil. Par elles Tu me montres le chemin sûr. Je Te remercie, mon Dieu, de m'avoir créée, De m'avoir du néant appelée à l'existence, D'avoir imprimé Ta divine empreinte en mon âme, Et de ne l'avoir fait que par amour par amour par amour. Merci, mon Dieu pour le Saint Baptême, Qui m'incorpora à Ta Divine famille. C'est là un don inconcevable, Qui transforma mon âme. Je te remercie, Seigneur, pour la Sainte Confession, Pour cette source de grande miséricorde, intarissable, Pour cette source de grâces inconcevables, Qui rends la blancheur aux âmes souillées par le péché. Merci, Jésus, pour la sainte Communion, Par laquelle Tu Te donne à nous, Je sens comme Ton Cœur bat en ma poitrine, Comme Tu fais Toi-même, mon Dieu, s'épanouir la vie en moi. O Saint-Esprit, sois remercié pour le sacrement de la confirmation, Qui m'a armé chevalier à Ton service, Et donne force à l'âme à chaque instant, Et protège du mal. Merci, mon Dieu, pour la grâce de la vocation, D'être à Ton service exclusif, Me donnant la possibilité de T'aimer, Toi seul, Honneur sans pareil pour mon âme. Sois remercié, Seigneur, pour les vœux éternels, Pour ce lien du pur amour, D'avoir daigné joindre au mien Ton Cœur divin, Et d'avoir uni Ton Cœur au mien par un lien de pureté. Je te remercie, Seigneur, pour le sacrement de l'Extrême-Onction Qui me fortifiera dans mes derniers moments de lutte, M'aidera à parvenir au salut, donnera force à mon âme, Afin que nous nous réjouissions éternellement. Merci à Toi, mon Dieu, pour toutes les inspirations, Dont Ta bonté me comble, Pour ces illuminations intérieures de l'âme, Qu'on ne peut exprimer, mais que le cœur ressent Merci à Toi, Sainte Trinité, pour cette foule de grâces, Dont Tu me comble à chaque instant, ma vie durant. Ma gratitude croîtra à mon entrée dans l'aube éternelle, Lorsque j'entonnerai pour la première fois un chant à ta gloire..
1286. Malgré le calme de mon âme, je mène un incessant combat contre l'ennemi de mon âme. Je découvre de plus en plus et de nouveau la lutte bat son plein. Je m'exerce durant les intervalles de calme et je veille afin que l'ennemi ne me surprenne sans défense. Et lorsque je vois sa grande furie, alors je demeure en la forteresse, c'est-à-dire dans le Très Saint Cœur de Jésus.
1287. 19 septembre 1937. Aujourd'hui lu Seigneur m'adit : « Ma fille, écris qu'il m'est très pénible de voir les âmes des religieux s'approcher du Sacrement d'Amour uniquement par habitude, comme si elles ne distinguaient pas particulièrement cette nourriture des autres. Je ne trouve en leur cœur ni fi ni amour. Je vais vers ces âmes avec grand déplaisir, il vaudrait mieux qu'elles ne Me reçoivent pas. »
1288. Très doux Jésus, allumez mon amour pour Vous et transformez moi en Vous, divinisez-moi afin que mes actes Vous soient agréables. Faites-le par le pouvoir de la Sainte Communion que je reçois chaque jour. Comme je désire être complètement transformée en Vous, ô Seigneur !
1289. 19 septembre 1937. Mon frère par le sang, Stasio, m'a rendu visite aujourd'hui. Cela m'a fait un immense plaisir de revoir cette belle âme, qui a également l'intention de se consacrer au service de Dieu. C'est-à-dire que Dieu Lui-même l'attire vers Son amour. Nous avons longuement parlé de Dieu, de Sa bonté. Pendant cette conversation avec lui, je me suis rendu compte, combien son âme est agréable à Dieu. J'ai obtenu de notre Mère Supérieure, l'autorisation de le voir souvent. Lorsqu'il m'a demandé conseil pour entrer en religion, je lui ai répondu : « Tu sais mieux que personne ce que le Seigneur réclame de toi.» Je lui ai parlé de l'ordre des Jésuites, « mais entre où il te plaît ». J'ai promis de prier pour lui et j'ai décidé de faire une neuvaine au Sacré Cœur par l'intercession de l'Abbé Piotr Skarga, avec promesse d'une annonce dans le Messager du Cœur de Jésus, car il a de grandes difficultés dans cette affaire. J'ai appris qu'en cette affaire, la prière est plus utile que le conseil.
1290. 21 septembre. M'étant éveillée plusieurs fois cette nuit, j'ai remercié Dieu de tout mon cœur, bien que rapidement, de toutes les grâces qui me furent accordées, ainsi qu'à notre congrégation. J'ai médité sur Sa très grande bonté.
1291. Après avoir communié, je Lui ai dit : « Jésus, j'ai pensé tant de fois à Vous cette nuit, » et Jésus me répondit : « Moi, J'ai pensé à toi avant de t'appeler à l'existence. » - « Jésus, de quelle façon pensiez-Vous à moi ? » - « De façon à te faire partager Mon bonheur éternel. » Après ces paroles l'amour de Dieu a envahi mon âme et je ne pouvais me lasser d'admirer combien Dieu nous aime.
1292. Malgré ma sincère résolution, il m'est arrivé de retomber dans une même erreur. Ce n'était qu'une petite imperfection plutôt involontaire, j'en ressentis pourtant, en mon âme une si vive douleur que je dus interrompre mes occupations et me rendre un instant à la Chapelle. En tombant aux pieds de Jésus, poussée par l'amour et une très grande douleur, je Lui ai demandé pardon. J'étais d'autant plus honteuse que le matin même, après la Sainte Communion, pendant ma conversation avec Lui, je Lui avais promis fidélité. J'entendis alors ces mots : « Sans cette petite imperfection, tu ne serais pas venue vers Moi. Tu sais que chaque fois que tu viens vers Moi, en t'humiliant pour demander pardon, je déverse de nombreuses grâces sur ton âme. Ton imperfection disparaît à Mes yeux, Je ne vois que ton amour et ton humilité. Tu ne perds rien, bien au contraire, tu progresses beaucoup. »
1293. Le Seigneur m'a fait connaître que si l'âme n'accepte pas les grâces qui lui sont destinées, elles sont immédiatement transmises à une autre âme. O mon Jésus, faites que je sois digne de recevoir Vos grâces, car de moi-même, je ne peux rien faire. Je ne peux même pas sans Votre secours, prononcer convenablement Votre Nom.
1294. 25 septembre 1937. Après avoir compris combien les difficultés sont grandes dans cette affaire, je suis allée vers le Seigneur et Lui ai dit : « Jésus, ne voyez-Vous pas comme on crée des obstacles à Votre œuvre ? » et j'entendis une voix en mon âme : « Fais ce qui est en ton pouvoir et ne t'inquiète pas du reste. Ces obstacles montrent que cette œuvre est Mienne. Sois sans inquiétude si tu fais tout ton possible. »
1295. J'ai ouvert aujourd'hui la grande porte à la Mère Supérieure et j'ai perçu en moi-même qu'elle se rendait en ville pour ce qui touche à la Miséricorde Divine. C'est cette Supérieure qui a contribué le plus grandement à toute cette œuvre de Miséricorde.
1296. J'ai demandé aujourd'hui imprudemment à deux enfants pauvres s'il n'avaient vraiment rien à manger chez eux ? Les enfants ne me répondirent pas, ils s'éloignèrent de la porte. Je compris alors combien il leur était difficile de parler de leur misère. Je courus donc vers eux et je les ramenai. Je leur ai donné ce que je pouvais et ce à quoi j'étais autorisée.
1297. O Dieu Tout-Puissant, toujours miséricordieux, Ta pitié n'est jamais épuisée, Bien que ma misère ait l'immensité de la mer, J'ai absolue confiance en la Miséricorde du Seigneur. Montre-moi, mon Dieu, Ta Miséricorde, Selon la pitié du cœur de Jésus. Prête l'oreille à mes soupirs et à mes prières Ainsi qu'aux larmes d'un coeur contrit. O Trinité éternelle, Dieu de bonté à jamais, Ta pitié n'est jamais calculée. J'ai confiance en Ta Miséricorde sans limites.
Et je Te sens, Seigneur, bien que m'isole un voile. Que la Toute-Puissance de Ta Miséricorde, Seigneur, Soit proclamé par le monde entier ! Que ta gloire ne cesse jamais ! Annonce, mon âme avec ardeur la Miséricorde de Dieu.
1298. 27 septembre 1937. Nous nous sommes rendues, la Mère Supérieure et moi Chez l'imprimeur où l'on imprimait et peignait les petites images de la Miséricorde divine, de même qu'on y imprimait les invocations et le « Chapelet » qui venait d'obtenir l'imprimatur. Nous devions voir également la grande image rectifiée. Elle est très ressemblante, j'en ai éprouvé une grande joie.
1299. Lorsque j'ai contemplé cette image, j'ai ressenti pour Dieu un amour si vif, que pendant un bon moment je ne savais où j'étais. Nous nous sommes ensuite rendues à l'Eglise de la Très Sainte Vierge Marie. Nous y avons entendu la Sainte Messe, au cours de laquelle le Seigneur m'a révélé qu'un nombre important d'âmes pourront trouver le salut grâce à cette œuvre. J'ai ensuite commencé une conversation intime avec le Seigneur. Je l'ai remercié d'avoir condescendu à me donner la grâce de voir se répandre la gloire de Son insondable Miséricorde. Je me suis profondément abîmée dans l'action de grâce. Oh ! Que la générosité de Dieu est grande ! Que soit béni le Seigneur qui est fidèle dans ses promesses?
1300. Il est étrange de constater à quel point Mère Irène, possède sur toute cette affaire une grande et divine lumière. C'est elle qui la première permit d'exécuter les désirs du Seigneur. Bien qu'elle ne devins ma Supérieure que deux ans après l'apparition, c'est pourtant elle qui vint la première avec moi, lorsqu'on commença à peindre le tableau. Voilà que maintenant, à nouveau, alors qu'on imprime certaines choses sur la Miséricorde divine et que sont reproduites les petites images, c'est elle aussi qui m'accompagne pour cette affaire. Dieu a gouverné tout ceci de façon déroutante. Car de Wilno où tout avait commencé, la volonté de Dieu a dirigé les circonstances, de telle façon que cette entreprise s'est poursuivie à Cracovie. Je sais combien notre Supérieure est agréable à Dieu. Je vois que Dieu dirige tout et veut que durant ces moments graves, je sois sous la protection de cette Mère Supérieure? Soyez remercié, mon Dieu, pour de semblables Supérieures qui vivent dans l'amour et la crainte du Seigneur. Aussi est ce pour elle que je prie le plus, car c'est elle qui s'est donné le plus de peine pour cette œuvre de la Miséricorde de Dieu..