Journal de Soeur Faustine de 1001 à 1100.

25/11/2021

J.M.J. 

 1001. Et voici que le Cène se trouve disposée, Jésus avec Ses Apôtres prend place à table, Tout son Etre en amour transformé, Car tel était le conseil de la Sainte Trinité. C'est une grande faim que je désire assouvir avec Vous, Avant de souffrir la mort Sur le point de Vous quitter, l'amour Me retient parmi vous. Le sang va couler, la vie va s'en aller, car Il aime immensément. L'amour se dissimule sous l'apparence du pain, Car Il ne nous quitte, qu'afin de demeurer avec nous. Un tel anéantissement n'était point nécessaire, Mais l'amour brûlant se dissimula sous les Saintes Espèces. Sur le pain, sur le vin, Il dit ces mots : Ceci est Mon Corps, ceci est Mon Sang, Ce sont là paroles d'amour, quel mystère ! Puis Il fait passer le Calice à Se disciples  Jésus s'inquiéta en Lui-même, Et dit : « L'un de vous trahira son Maître. » Ils se sont tus, silence de mort. Et Jean penche la tête sur la poitrine de Jésus. La Cène est terminée. Allons au Jardin. L'Amour est rassasié, Mais là, déjà attend le traître. 

 J.M.J. 

 1002. O volonté de Dieu, tu es ma nourriture, tu es mon délice. Hâte ô Seigneur la Fête de la Miséricorde, afin que les âmes puissent connaître la source de Ta bonté. Dieu et les âmes Cracovie, le 1er mars 1937. Sœur Marie Faustine Du Très Saint Sacrement 

 1003. O volonté de Dieu Tout-Puissant, Tu es ma jouissance, tu est ma joie. Peu importe ce que me tend la main de mon Seigneur, Je l'accepte avec allégresse, soumission et amour. Faire Ta sainte volonté : voila mon repos. En elle est toute sainteté, En elle aussi mon salut éternel. Car, la plus grande gloire, c'est accomplir la volonté de Dieu. La volonté de Dieu : ce sont ses divers souhaits, Que mon âme accomplit sans réserve, Car tels sont Ses divins désirs, Et c'est aussi le temps où Dieu accorde Ses confidences. Fais de moi ce qu'Il Te plaît, Seigneur, Je n'ai rien à y redire. Car Tu es tout mon délice et l'amour de mon âme, Et c'est à Toi que je confie les élans de mon cœur. 

 1004. J.M.J. 

 Cracovie, le 1er mars 1937 

 Troisième cahier Dieu et les âmes Que la glorification et l'adoration du Dieu de Miséricorde se répandent sur toute créature pour les siècles passés et à venir. 

 1005. O mon Seigneur et mon Dieu, Vous m'ordonnez d'écrire les grâces que Vous m'accordez. O mon Jésus, si ce n'était l'ordre exprès des confesseurs m'enjoignant d'écrire ce qui se passe en mon âme, de mon propre gré je n'écrirais pas un seul mot. C'est donc sur ordre formel et au nom de la sainte obéissance, que j'écris à propos de moi-même. 

 1006. Honneur et gloire à Vous, ô Sainte Trinité, Dieu éternel. Que Votre miséricorde, jaillissant du plus profond de Vous-même, nous protège de Votre juste colère. Que retentisse la gloire de Votre inconcevable miséricorde. Sur toutes Vos œuvres est posé le sceau de Votre insondable miséricorde, ô Dieu. 

 1007. 1er mars 1937. 

Le Seigneur m'a fait voir à quel point Lui déplaît une âme loquace : « En cette âme je ne jouis d'aucun repos. Le tumulte incessant Me fatigue et dans ce tumulte l'âme ne discerne pas ma voix. » 

1008.  Aujourd'hui, j'ai prié Notre-Seigneur Jésus de me faire rencontrer une certaine personne, ce serait pour moi l'indice qu'Il l'appelait en ce monastère. Je l'ai vue et j'ai compris que cette âme avait la vocation. J'ai prié Notre-Seigneur qu'Il daigne la former Lui-même. Puis j'ai souvent parlé avec elle de la vocation, le Seigneur fera le reste. 

 1009. 5 mars 1937. 

Aujourd'hui j'ai longtemps ressenti le supplice de Notre-Seigneur Jésus dans mon propre corps : c'est là une bien grande douleur. Mais j'ai enduré tout cela pour les âmes immortelles. 

 1010. Aujourd'hui Notre Seigneur m'a visitée. Il m'a serrée contre Son Cœur, et m'a dit : « Reposes-toi, ma petite enfant. Je suis toujours avec toi. » 

 1011. 8 mars 1937. 

Aujourd'hui, alors que je priais à l'intention du Père Andrasz, tout-à-coup, j'ai su comme il se rapprochait de Dieu. Et combien cette âme était agréable au Seigneur. Cela m'a causé une grande joie, car je désire ardemment que toutes les âmes soient le plus étroitement possible unies à Dieu. 

 1012. Aujourd'hui pendant les prières, un si grand désir d'entrer en action a envahi mon âme, que je n'ai pu refréner cet élan. Oh ! avec quelle ardeur je désire que les âmes de cette Congrégation se présentent devant le trône de Dieu pour implorer la miséricorde divine pour le monde entier, adorant et glorifiant cette insondable miséricorde de Dieu. Une force étrange me pousse à l'action. 

 1013. 12 mars 1937. 

J'ai vu la lassitude d'un certain prêtre pou lequel le Seigneur a tracé une route dure et difficile. Mais le fruit de son travail demeurera. Que Dieu nous donne beaucoup d'âmes semblables, qui sachent aimer Dieu au milieu des plus grands tourments. 

 1014. J'ai senti aujourd'hui, combien l'âme d'un agonisant désirait des prières. J'ai prié pour cette âme tout le temps qu'il lui fallut pour trépasser et jusqu'à ce que je le ressente. Oh ! Combien les âmes des mourants ont besoin de prières. O Jésus, inclinez les âmes à prier souvent pour les agonisants. 

 1015. 15 mars 1937. 

Aujourd'hui, j'ai pénétré l'amertume de la Passion de Notre Seigneur Jésus. J'ai souffert uniquement en esprit et j'ai compris toute l'horreur du péché. Dieu me fit connaître l'étendue de son aversion pour le péché. Au plus profond de mon âme, j'ai réalisé à quel point le péché est affreux, même le plus minime, et combien il tourmentait l'âme de Jésus. Je préférerais souffrir mille morts plutôt que de commettre le moindre péché véniel. 

 1016. Le Seigneur m'a dit : « Je désire Me communiquer aux âmes et les remplir de Mon amour. Mais il y a pu d'âmes disposées à recevoir toutes les grâces que Mon amour leur destine. Ma grâce ne se perd pas si l'âme à laquelle elle est destinée ne la reçoit pas, c'est une autre âme qui la prend. » 

 1017. Souvent, je sens que certaines personnes prient pour moi ; je ressens cela tout-à-coup en mon âme, mais je ne sais pas toujours qui intercède pour moi. Je sais également si quelqu'un a de la peine par ma faute. Cela aussi je le ressens intérieurement, même si c'est très loin. 

 1018. 18 mars 1937. 

J'ai reçu une certaine grâce qui m'amène à une grande intimité et communication avec le Seigneur. Par une lumière intérieure, Il me fait connaître Sa Grandeur, Sa Sainteté et avec quelque bienveillance Il s'abaisse jusqu'à moi. Il me révèle Son amour exclusif envers moi, comme Il est le Maître de toute chose et comme Il se communique à l'âme. Suspendant toutes les lois de la nature, Il agit comme Il veut. 

 1019. Je vie en mon for intérieur les épousailles de l'âme de l'âme avec Dieu : c'est une pure célébration intérieure de l'âme avec Dieu sans aucune conséquence extérieure. . Cette grâce m'a entraînée dans l'ardeur même de l'amour de Dieu. J'ai connu à la fois Sa qualité de Trinité et l'absolue unité de Son Etre. Cette grâce est différente de toutes les autres. Elle est si hautement spirituelle, que mon incomplète description ne peut en exprimer, même l'ombre. 

 1020. J'ai un tel désir de me cacher ! Je voudrais tant vivre comme si je n'existais pas ! Je ressens étrangement et intérieurement l'attrait de me cacher au plus profond de moi-même afin que seul me connaisse le Cœur de Jésus. Je désire être pour Jésus un habitacle de silence où Il puisse se reposer. Je n'autoriserai rien qui puisse éveiller l'objet de mon adoration.. Me cacher, me donner la possibilité d'une fréquentation continuelle et exclusive avec Lui, objet de mon adoration. Je fréquente les créatures autant que cela Lui plaît. Mon coeur s'est mis à aimer le Seigneur de toute la force de l'amour, et je ne connais pas d'autre amour. Car dès le début mon âme a sombré dans le Seigneur comme en son unique trésor. 

 1021. Quoique extérieurement, j'éprouve beaucoup de douleur et diverses contrariétés, cela ne diminue cependant, en aucune façon, ma vie intérieure, ni ne trouble la paix de mon âme. Je ne crains pas la solitude. Même si tous devaient m'abandonner, je ne serais pourtant pas seule, car le Seigneur est avec moi. Même si le Seigneur devait cacher, l'amour saurait Le trouver. Car pour l'amour, il n'y a ni porte, ni gardiens. Le perspicace Chérubin lui-même avec son épée flamboyante, ne peut empêcher l'amour qui, à travers les forêts, et dans les orages, la foudre et les ténèbres, parviens à la source dont il est sorti et y demeure des siècles. Tout cessera, mais l'amour ne cessera jamais. 

 1022. Aujourd'hui, j'ai reçu des oranges. Après le départ de la Sœur j'ai pensé ; « Au lieu de me mortifier et de faire pénitence durant le Saint Jeûne, je vais manger des oranges ? Je me sens déjà un peu mieux. » Sur ce, j'entends une voix en mon âme : « Ma fille, tu Me plais bien plus si, par obéissance et amour de Moi, tu manges ces oranges, que si tu te mortifies et jeunes de ta propre volonté. Je connais ton cœur, et sais que rien ne saurait le contenter si ce n'est l'amour de Moi. » 

 1023. Je ne saurais vivre sans le Seigneur. Dans cet isolement, souvent Jésus me rend visite, m'édifie, me calme ou me réprimande et me rappelle à l'ordre. Mais toujours plein de bonté et de miséricorde, Lui-même façonne mon cœur à Sa guise, suivant Ses divins désirs. Nos cœurs ne font qu'un. 

 1024. 19 mars 1937. 

Je me suis unie à l'adoration qui a lieu aujourd'hui, en notre maison. Cependant mon âme était pleine et une étrange appréhension me rongeait le cœur, aussi ai-je redoublé mes prières. Et tout-à-coup, j'ai aperçu le regard de Dieu au fond de mon cœur. 

 1025. Quand j'ai pris place devant l'appétissant déjeuner, j'ai dit au Seigneur : « Merci pour tous ces dons, mais mon cœur se meurt de langueur pour Vous et rien de ce qui est terrestre n'est à mon goût. Je désire la manne de Votre amour. » 

 1026. Aujourd'hui, une force étrange me poussait à l'action. Je dois résister à cette attirance; sinon j'irai immédiatement dans cette direction. 

 1027 21 mars 1937. 

 Dimanche des rameaux. Durant la Sainte Messe, mon âme a été plongée dans l'amertume et les souffrances de Jésus. Jésus m'a fait connaître combien il a souffert durant ce cortège triomphal. En écho à l'Hosanna, résonnait dans le Cœur de Jésus : « crucifie-Le ! » Jésus m'a fait ressentir ce la de façon particulière. 

 1028. Le médecin ne m'a pas permis de me rendre à la Chapelle pour le Chemin de croix, comme j'en avais le très grand désir. Cependant j'ai pu prier dans ma chambre séparée. Tout-à-coup, j'ai entendu la sonnette de la chambre voisine. J'y suis entrée et j'ai rendu service à un grand malade. De retour dans ma chambre, j'ai aperçu tout-à-coup Notre Seigneur Jésus, qui s'est adressé à moi en ces termes : « Ma fille, le service que tu viens de Me rendre, Ma causé une plus grande joie que si tu avais longuement prié. » J'ai répondu : « Mais ce n'est pas à Vous, ô Jésus, mais à ce malade que j'ai rendu service. » Le Seigneur m'a répondu : « Oui, ma fille, mais quoi que tu fasse pour ton prochain, c'est à Moi que tu le fais. » 

 1029. O mon Jésus, donnez-moi la sagesse, éclairez ma raison de Votre lumière et cela, ô Seigneur, dans le but unique de Vous mieux connaître. Car, plus je Vous connais, plus passionnément je Vous aime, unique objet de mon amour. En Vous sombre mon âme, en Vous se fond mon cœur. Je ne sais pas aimer à moitié, mais de toute la force de mon âme et de toute l'ardeur de mon cœur. Vous avez Vous même, ô Seigneur allumé mon amour pour Vous. En Vous s'est résorbé mon cœur pour l'éternité. 

 1030. 22 mars 1937. 

 Parlant aujourd'hui à une personne, j'ai perçu que son âme était en peine, quoique extérieurement elle fasse semblant d'être gaie et de ne souffrir aucunement. J'eus l'inspiration de lui dire que ce qui la tourmentait était la tentation. Lorsque je lui eus découvert ce qui la torturait, elle s'est mise à pleurer tout haut et m'a déclaré qu'elle était justement venue me voir pour cela, pour en parler, car elle sentait que cela la soulagerait. Cette souffrance venait de ce que cette âme était attirée d'un côté par la grâce de Dieu, et de l'autre par le monde. Elle passa par une lutte terrible jusqu'à verser des larmes comme un petit enfant. Puis elle s'en alla calmée et tranquillisée. 

 1031. Durant la sainte Messe, j'ai eu la vision de Notre Seigneur Jésus cloué sur la Croix, dans de grandes souffrances. Un faible gémissement sortait de Son Cœur. Puis Il dit : « Je désire, Je veux le salut des âmes. Aide-Moi, Ma fille à sauver les âmes. Joins tes souffrances à Ma Passion et offre-les au Père des Cieux, pour le rachat des pécheurs. » 

 1032. Quand je vois que le poids de l'épreuve dépasse mes forces, je n'analyse pas, je n'approfondis pas. Mais je me sauve comme un enfant vers le Cœur de Jésus et je Lui dis seulement : « Vous seul pouvez tout ». Et je me tais, car je sais que Jésus interviendra alors, Lui seul, dans cette affaire et moi, au lieu de me tourmenter, j'occupe ce temps à l'adorer. 

 1033. Lundi Saint. J'ai supplié le Seigneur qu'Il me permette de prendre part à Sa douloureuse Passion, afin de participer autant qu'une créature, autant que cela est possible, corps et âme, à cette Passion. Et cela à un degré tel que je ne puisse en ressentir toute l'amertume.. Le Seigneur m'a répondu qu'Il m'accorderait cette grâce et que le jeudi, après la Sainte Communion, Il me l'octroierait de façon particulière.

1034. Ce soir, mourut dans de grandes souffrances, un homme jeune encore. J'ai entrepris de dire à son intention le chapelet que m'enseigna le Seigneur. Je l'ai dit en entier. Comme l'agonie se prolongeait, j'ai voulu commencer les litanies des Saints. Mais tout-à-coup, j'entendis ces mots : « Récite le chapelet ». Je compris que cette âme avait particulièrement besoin de l'aide des prières et d'une grande miséricorde. Je me suis alors enfermée dans ma chambre. Je suis tombée en croix devant Dieu, et j'ai imploré Sa miséricorde pour cette âme. Ce faisant, j'ai ressenti l'immense Majesté de Dieu et Sa grande Justice. Je tremblais de peur, mais je n'ai pas cessé de supplier la miséricorde divine pour cette âme. Puis j'ai pris ma croix sur ma poitrine, cette croix qui est celle de mes vœux, et je l'ai posée sur la poitrine de l'agonisant, en disant à Notre-Seigneur : « Jésus, que Votre regard rempli d'amour se pose sur cette âme, comme il s'est posé sur l'holocauste que je fis le jour de mes vœux éternels. Je vous en supplie par la force de la promesse que Vous m'avez faite envers les agonisants qui invoqueront Votre miséricorde pour eux. » L'agonisant cessa se souffrir et mourut en paix. Oh ! Profitons de la miséricorde divine tant qu'il en est encore temps. Demandons-Lui de nous prendre en pitié. 

 1035. Je me rends de mieux en mieux compte à quel point chaque âme éprouve le besoin de la miséricorde divine, toute sa vie durant, mais particulièrement à l'heure de la mort. Le chapelet en question anéantit la colère de Dieu ainsi qu'il me l'a dit Lui-même. 

 1036. Je me trouve si faible que, si ce n'était la Sainte Communion, je tomberais continuellement. Une seule chose me donne la force : la Sainte Communion. D'elle, je tire mes forces. En elle je trouve tout mon réconfort. J'appréhende la vie, les jours où je serais privée de la Sainte Communion. J'ai peur de moi-même. Jésus caché dans l'hostie me tient lieu de tout. Du tabernacle je tire forces, pouvoir courage, lumière. Là, dans les moments de tourment, je cherche l'apaisement. Je ne saurais rendre gloire à Dieu, si je n'avais l'Eucharistie dans le cœur. 

 1037. Pologne, ma chère Patrie, si tu savais combien d'offrandes et de prières j'adresse à Dieu en ton nom. Prends bien garde de rendre gloire à Dieu, qui t'élève et te distingue. Mais sache être reconnaissante. 

 1038. Je ressens une terrible douleur à la vue des souffrances de mon prochain. Toutes ses souffrances se répercutent dans mon cœur. Je porte aussi ses tourments, au point que cela m'anéantit physiquement. Afin de soulager mon prochain, je voudrais que toutes ses douleurs retombent sur moi. 

 1039. Au sein de plus terribles tourments, je regarde vers Vous, ô mon Dieu, et quoique l'orage s'amasse sur ma tête, je sais pourtant que le soleil ne saurait s'éteindre. De même, la perversité des créatures ne m'étonne pas et j'accepte à l'avance tous les événements.. Mes lèvres se taisent, alors que mes oreilles sont saturées de railleries. Je m'efforce au calme du cœur, au milieu des plus grandes souffrances, et je me protège de tous les traits, par le bouclier de Votre nom. 

 1040. L'ardent désir de ce jour de Fête embrasse mon âme toute entière. Je ne ressens quelque soulagement que lorsque je fais de ferventes prières pour hâter cette Fête. J'ai entrepris une neuvaine à l'intention de certains prêtres, afin que Dieu leur accorde lumière et inspiration, afin qu'ils s'efforcent de promouvoir cette Fête et que l'Esprit de Dieu inspire le Saint-Père dans toute cette affaire. Cette neuvaine consiste en une heure d'adoration devant le Très Saint Sacrement. J'ai imploré Dieu avec ferveur de hâter cette Fête. J'ai prié le Saint Esprit d'inspirer certaines personnes dans cette affaire. Cette neuvaine sera terminée le jeudi Saint. 

 1041. 23 mars 1937. 

C'est aujourd'hui le septième jour de la neuvaine. J'ai reçu une grande grâce incompréhensible : Jésus Miséricordieux m'a fait la promesse que je serais présente à la célébration de cette Fête solennelle. 

 1042. Ce Mardi Saint 23 mars, est un jour où Dieu m'accorda bien des grâces. 

 1043. Tout à coup, je fus envahie par la présence de Dieu, et je me vis simultanément, dans la Chapelle du Saint-Père, et en même temps dans notre chapelle. La célébration du Saint-Père et de toute l'Eglise était étroitement liée à celle de notre Chapelle, et tout particulièrement à notre Congrégation. Je prenais donc part simultanément à la Fête solennelle à Rome, et chez nous, puisque cette solennité était étroitement liée à celle de Rome. Malgré ce que j'écris ici, je ne peux les différentier, mais seulement en parler comme c'est, c'est-à-dire, comme je les ai vues. J'ai vu que dans notre Chapelle, Notre Seigneur Jésus était exposé dans l'ostensoir, sur le Maître-Autel. La Chapelle était parée comme pour les grandes cérémonies et ce jour là, tout le monde pouvait y pénétrer, si on le désirait. La foule était si dense. La foule était si dense, que je ne pouvais la parcourir des yeux. Tous ceux qui prenaient part à cette cérémonie étaient animés d'une grande joie et beaucoup d'entre eux obtinrent ce qu'ils désiraient. Cette même cérémonie avait lieu à Rome dans un beau sanctuaire et le Saint-Père, en compagnie de tout le clergé célébrait cette cérémonie. Tout-a-coup, j'aperçus Saint Pierre qui se tenait entre l'Autel et le Saint-Père. Ce qu'a dit Saint Pierre, je n'ai pu l'entendre. Mais je sais que le Saint-Père comprenait son langage. 

 1044. Sur ce, quelques ecclésiastiques que je ne connaissais pas, commencèrent à m'examiner et à m'humilier, ou plutôt à critiquer ce que j'avais écrit. Cependant je vis Jésus Lui-même prendre ma défense et leur donner à comprendre ce qu'ils ne savaient pas. 

 1045. Puis, tout-à-coup, j'ai vu sortir de la Sainte Hostie ces deux rayons de lumière (tels qu'ils sont peints sur ce tableau) qui se répandirent sur le monde entier. Ce ne fut qu'un moment, mais cela me sembla durer toute la journée. Notre Chapelle fut surpeuplée et toute cette journée fut remplie de joie. 

 1046. Ensuite, j'ai vu sur notre Autel, Notre-Seigneur Jésus vivant, (sous le même aspect qu'Il a sur le tableau). J'ai cependant senti que ni les Sœurs ni tous ces gens n'avaient vu Notre-Seigneur Jésus, tel que je le vis. Jésus contempla avec grande bienveillance et allégresse le Saint-Père, certains prêtres et tout le clergé, le peuple et notre Congrégation. 

 1047. Je fus ensuite transportée à proximité de Jésus et je me tins debout sur l'Autel à coté de Notre-Seigneur. Quant à mon âme, elle fut remplie d'un immense bonheur que je ne suis pas en état de concevoir ni de décrire. Une paix profonde ainsi que la quiétude submergèrent mon âme. Jésus se pencha vers moi et me demanda avec bienveillance : « Que désires-tu, Ma fille » - Je répondis : « Je désire gloire et vénération à Votre Miséricorde. » - « Je reçois déjà toute vénération en instituant et célébrant cette Fête. Que désires-tu encore ? » Alors j'ai regardé cette immense foule qui rendait hommage à la Miséricorde divine et j'ai dit au Seigneur Jésus : « Bénissez tous ceux qui sont réunis pour Vous vénérer, pour vénérer Votre infinie Miséricorde. » Jésus traça de la main le signe de la Sainte Croix. Cette bénédiction se réfléchit sur les âmes comme un trait de lumière. Mon âme s'absorba dans Son amour, je sentis qu'elle s'était comme fondue en Dieu et avais disparu en Lui. Quand je revins à moi, une paix profonde emplissait mon âme. Et une étrange compréhension de bien des choses se communiqua à mon esprit, compréhension qui, auparavant, m'était refusée. 

 1048. Je suis immensément heureuse, bien que je sois la dernière des derniers. Et je ne voudrais en aucun cas, modifier quoi que ce soit, à ce que Dieu m'a donné. Même avec un Séraphin, je ne voudrais faire échange de la façon dont Dieu se fait connaître, Lui-même, intérieurement à moi. Mon intime union avec Dieu est telle qu'aucune créature ne peut le concevoir, et en particulier lorsque les profondeurs de Sa Miséricorde s'emparent de moi. Je suis heureuse de tout ce que Vous me donnez, Seigneur. 

 1049. 24 mars 1937. 

Mercredi Saint. Mon cœur languit de Dieu, je désire m'unir à Lui. Une légère crainte perce en mon âme et, en même temps, une sorte de flambée d'amour embrase mon cœur. Amour et souffrance cohabitent en mon cœur. 

 1050. Je ressens une grande souffrance en mon corps, mais je sens que Dieu me soutient, sinon, je ne pourrais la supporter. 

 1051. O mon Jésus, je vous implore pour l'Eglise entière, faites-lui partager l'amour et la lumière de Votre Esprit. Donnez force aux paroles des prêtres, afin que les cœurs endurcis se repentent et reviennent à Vous. Seigneur, donnez-nous de saints prêtres. Vous-même, gardez-les en sainteté, ô Divin Grand Prêtre. Que la force de Votre Miséricorde les accompagne partout. Protégez-les des embûches et des pièges diaboliques, qui menacent sans cesse les âmes des prêtres. Que la force de Votre Miséricorde,ô Seigneur, réduise et détruise tout ce qui pourrait ternir la sainteté des prêtres, car tout est en votre pouvoir. 

 1052. 25 mars 1937. 

Jeudi Saint. Durant la Sainte Messe j'ai vu le Seigneur qui m'a dit : « Mets ta tête sur Ma poitrine et repose-toi. » Le Seigneur et m'a étreinte sur son Cœur et m'a dit : « Je vais te donner une parcelle de Ma Passion, Mais n'aie pas peur. Sois vaillante, ne cherche pas de soulagement. Accepte tout, en t'abandonnant à Ma volonté. » 

 1053. Lorsque Jésus prit congé de moi, une si grande douleur m'étreignit l'âme, qu'il m'est impossible de l'exprimer. Les forces physiques m'abandonnèrent. Je suis alors vite sortie de la Chapelle et me suis mise au lit.. Je perdis la notion de ce qui se passait autour de moi. Mon âme soupirait après le Seigneur, et toute l'amertume de Son Cœur Divin se communiquait à moi. Cela dura trois heures environ. J'ai prié le Seigneur qu'Il m'abrite des regards de l'entourage. Malgré mon désir, je n'ai pu m'alimenter de toute la journée jusqu'à ce que le soir soit venu. Je désirais ardemment passer toute la nuit dans le cachot avec Notre-Seigneur Jésus. J'ai prié jusqu'à onze heures. A onze heures le Seigneur m'a dit : « Va t'allonger et prendre du repos. Je t'ai fait subir trois heures ce que J'ai souffert toute une nuit. » Et je me suis immédiatement mise au lit. Je n'avais plus aucune force physique, la torture m'ayant laissée complètement sans forces. Pendant tout ce temps, je fus comme évanouie. Chaque frémissement du Cœur de Jésus se répercutait dans mon cœur et transperçait mon âme. Si ces tortures m'avaient concerné seule, j'aurais moins souffert. Mais contemplant Celui que j'aimais de tout mon cœur, et voyant qu'Il souffrait et que je ne pouvais en rien alléger Ses souffrances, mon cœur se dissolvait dans l'amour et l'amertume. J'agonisais avec Lui, mais je ne pouvais trépasser. Je n'échangerais pas ce martyre, pour toutes les jouissances du monde entier. Au cours de cette souffrance, mon amour s'accrût de façon inconcevable. Je sais que le Seigneur m'a soutenue de Sa Toute-Puissance, car autrement, je n'aurais pas pu tenir un seul instant. J'ai subi tous les tourments en même temps que Lui et de façon particulière. Le monde ignore tout ce Jésus a souffert. Je L'ai accompagné, tant au Jardin qu'au cachot, et devant les juges. J'étais avec Lui dans chacun de Ses tourments. Pas un de Ses mouvements, pas un de ses regards ne put m'échapper. J'ai connu la Toute-Puissance de Son Amour et de sa Miséricorde envers les âmes. 

 1054. 26 mars 1937. 

Vendredi. Dès le matin, j'ai ressenti la Passion en mon corps : les cinq Plaies du Christ. Cette souffrance dura jusqu'à trois heures. Quoiqu'extérieurement il n'y ait aucune trace, ces souffrances sont pourtant douloureuses. Je me réjouis de ce que Jésus me tienne à l'abri des regards humains. 

 1055. A onze heures, Jésus m'a dit : « Mon hostie, tu es un doux soulagement pour Mon Cœur torturé. » J'ai cru après ces paroles que mon cœur allait brûler. Il le donna une si étroite union avec Lui que mon cœur épousa Son Cœur avec amour et que je ressentais Ses plus légères palpitations et Lui les miennes. Le feu de mon amour, une fois crée, fut réuni au feu éternel de Son Amour. Cette grâce, par son immensité, dépasse toutes les autres. Sa qualité de Trinité m'envahit toute et je suis entièrement plongée en Lui. Cette Toute-Puissance immortelle fortifie quelque peu ma petitesse. Je suis plongée en un inconcevable amour et, du fait de Son martyre, un inconcevable supplice. Tout ce qui touche à Son Essence se communique à moi.. 

 1056. Jésus m'avait fait connaître et pressentir cette grâce, mais aujourd'hui Il me l'a accordée. Je n'aurais osé rêver de cette grâce. Mon coeur est comme une perpétuelle extase, quoique extérieurement, rien ne m'empêche de fréquenter mon prochain ni de vaquer à mes occupations. Rien ne saurait avoir de le pouvoir d'interrompre mon extase. Personne n'est en état de la soupçonner, car j'ai prié Dieu de bien vouloir m'abriter des regards humains. A la suite de cette grâce, une mer de lumière de connaissance de Dieu et de moi-même pénétra dans mon âme. L'étonnement m'envahit toute et pénétra dans mon âme et m'amena comme à une nouvelle extase, suscitée par le fait que Dieu ait daigné s'abaisser jusqu'à moi, si petite. 

 1057. A trois heures, j'ai prié en croix pour le monde entier. Jésus vient de terminer Sa vie temporelle. J'ai entendu ces sept paroles. Puis Il me regarda et dit : « Bien aimée fille de Mon Cœur, tu M'es un doux soulagement parmi de terribles souffrances. » 

 1058. Jésus m'ordonne de faire une neuvaine, avant la Fête de la Miséricorde, pour la conversion du monde entier et la propagation de la Miséricorde divine et je dois la commencer aujourd'hui. « Je désire que chaque âme glorifie Ma bonté ». dit-Il. - Je désire avoir la confiance de Mes créatures. Exhorte les âmes à une grande confiance, en l'abîme de Ma Miséricorde. Que l'âme faible et pécheresse ne craigne pas de s'approcher de Moi, car même si elle comptait plus de péchés qu'il n'y a de grains de sable sur terre, tout sombrera dans le gouffre de Ma miséricorde. » 

 1059. Lorsque Jésus rendit le dernier soupir, mon âme fut broyée par la douleur, et durant un long moment, je ne pus revenir à moi.. Je trouvai dans les larmes une sorte de soulagement. Celui que chérissait mon cœur avait expiré. Qui peut concevoir ma douleur ? 

 1060. Dans la soirée, j'ai entendu des chants à la radio, des Psaumes chantés par des prêtres. Je fondis en larmes. Toute ma douleur se renouvela dans mon âme et j'ai pleuré douloureusement, sans pouvoir trouver d'apaisement. J'entendis alors une voix dans mon âme : « Ne pleure pas. Je ne souffre plus. Pour la fidélité avec laquelle tu M'as accompagné, dans les supplices et dans la mort, ta propre mort sera solennelle ; et Je t'accompagnerai en cette heure dernière. Parle, chérie de Mon Coeur. Je vois ton amour si pur. Fortifié par la lutte que tu mènes, il surpasse l'amour des anges. A cause de toi, Je bénis le monde. Je vois tes efforts, tendus vers Moi et ils Me ravissent le Cœur. » Après paroles, je cessai de pleurer. Mais je remerciai le Père des Cieux de nous avoir envoyé on Fils et d'avoir ainsi permis le rachat du genre humain. 

 1061. J'ai entrepris une heure d'adoration et de reconnaissance pour toutes les grâces qui me furent octroyées et pour l'épreuve de ma maladie. Celle-ci étant également. J'ai été malade quatre mois durant, mais je ne me souviens pas d'avoir perdu une seule minute : tout fut pour Dieu et pour les âmes. En toutes circonstances je désire Lui être fidèle Pendant cette adoration, j'ai compris avec quelle vigilance et quelle bonté Jésus m'entourait et me défendait de tout mal. Merci Jésus, tout particulièrement de m'avoir visitée dans ma solitude. Je vous remercie d'avoir inspiré à mes Supérieures de m'envoyer faire cette cure. Communiquez-leur, Jésus, la Toute puissance de Votre bénédiction, et compensez toutes les dépenses encourues à cause de moi. 

 1062. Aujourd'hui, Jésus m'ordonne de consoler et de calmer certaine âme qui s'est ouverte à moi et m'a conté ses peines. Cette âme est agréable au Seigneur, mais elle-même n'en sait rien. Dieu la tient en grande humilité. J'ai rempli les directives du Seigneur. 

 1063. O mon doux Maître, Bon Jésus, je Vous abandonne mon cœur, afin que Vous le formiez et le façonniez à Votre guise. O amour insondable, je penche le calice de mon cœur devant Vous, tel un bouton de rose sous la rosée. Vous seul, mon Bien-aimé, connaissez le parfum de cette fleur qu'est mon cœur. Que la senteur de mon offrande Vous soit donc agréable, Dieu immortel, délices éternels. Déjà, sur cette terre, Vous m'êtes le Ciel. Que chaque battement de mon cœur soit un nouvel hymne d'adoration envers Vous, ô Sainte Trinité ! Si je disposais d'autant de cœurs qu'il y a de gouttes d'eau dans l'océan et de grains de sable sur le globe terrestre, je Vous les offrirais tous, ô mon Amour, Trésor de mon cœur. Je désire amener à Vous aimer tous ceux à qui j'aurai affaire dans la vie, quels qu'ils soient. O mon Jésus, vous êtes toute Beauté, mon Reposoir. O mon unique Maître, Juge, Sauveur et Epoux en même temps - je sais que chacun de ces titres va nuancer l'autre - j'ai tout place en Votre Miséricorde. 

 1064. Mon Jésus, soutenez-moi, lorsque viendront les jours sombres et difficiles, les jours de souffrances et d'épreuves lorsque la souffrance et la lassitude commenceront à écraser mon corps et mon âme. Soutenez-moi, Jésus, donnez-moi la force de supporter la souffrance. Veillez sur ma bouche, afin qu'il n'en sorte aucun mot de plainte adressé aux créatures. Tout mon espoir réside en Votre Cœur très miséricordieux. Je n'ai rien pour ma défense si ce n'est votre Miséricorde. Je me fie à elle. 

 1065. 27 mars 1937. 

 Aujourd'hui je reviens de l'hôpital de Pradnik après quatre mois de traitement. Et je remercie. Et je remercie Dieu de tout cela. J'ai profité de chaque instant pour glorifier Dieu. Lorsque j'ai été un moment à la Chapelle, j'ai su combien je vais devoir souffrir et lutter dans toute cette affaire. O Jésus ma force, Vous seul pouvez m'aider, fortifiez-moi. 

 1066. 28 mars. Résurrection.. Pendant la célébration, j'ai vu le Seigneur rayonnant de gloire qui m'a dit : « Ma fille, la paix soit avec toi. » Il me bénit et disparut et mon âme s'est emplie d'une joie indescriptible. Mon cour s'est fortifié pour la lutte et les souffrances. 

 1067. Aujourd'hui j'ai conversé avec le Père qui m'a recommandé une grande prudence, en ce qui concerne les brusques apparitions de Notre-Seigneur Jésus. Pendant qu'il me parlait de la Miséricorde divine j'ai ressenti dans mon cœur une sorte de force, de pouvoir Mon Dieu, je désire tant me confesser de tout et je ne le peux pas. Le Père m'a dit que le Seigneur Jésus est très généreux pour se communiquer aux âmes ; et que pourtant d'un autre côté Il serait comme avare, « Et quoique Dieu soit toute générosité, me dit le Père, soyez malgré tout prudente, car ces soudaines apparitions éveillent la suspicion (quoique personnellement je ne vois ici rien de mal, ni quoi que ce soit en contradiction avec la foi). Soyez un plus prudente et quand la Mère Supérieure arrivera, vous pourrez parler de cette affaire. » 

 1068. 29 mars 1937. 

Durant la méditation de ce jour, j'ai vu Notre Seigneur rayonna,t de beaté. Il me dit : « La paix soit avec toi, Ma fille ». Mon âme se mit à trembler d'amour pour Lui et je Lui dit : « O Seigneur, quoique je Vous aime de tout mon cœur, je Vous prie de ne plus m'apparaître. Car mon directeur de conscience m'a dit que Vos brusques apparitions éveillaient la suspicion. Que peut-être Vous seriez un leurre. Et bien que je Vous aime plus que ma vie, et que je sache que c'est Vous, le Seigneur mon Dieu qui me visitez, avant tout, je dois obéir à mon confesseur. » Jésus écouta mes paroles avec gravité et bienveillance et me dit exactement ceci : « Dis à ton confesseur que si je suis sur ce pied d'intimité avec ton âme c'est parce que tu ne voles pas Mes bienfaits. C'est pourquoi Je déverse toutes mes grâces sur elle. Car Je sais que tu ne les accapareras pas pour toi. Mais pour marquer que sa prudence m'est agréable, tu ne me verras plus et Je ne me montrerai plus à toi de cette façon, jusqu'à ce que tu te rendes compte de ce que Je viens de te dire. » 

 1069. 2 avril 1937. 

 Ce matin, pendant la Sainte Messe, j'ai entendu ces paroles : « Dis à la mère Supérieure que Je désire que l'adoration se fasse ici, afin d'implorer Miséricorde pour le monde entier. » 

 1070. O mon Jésus, Vous seul, vous savez par quelles transes passe mon cœur. O Vous qui êtes ma force, Vous pouvez tout. Et quoique je m'expose à de grandes souffrances, je Vous resterai toujours fidèle, car je suis soutenue par Votre grâce particulière. 

 1071. « avril 1937. . 

Aujourd'hui, le Seigneur m'a dit : « Va dire à Monsieur l'abbé que je désire que, durant la fête de Ma Miséricorde, soit fait un sermon sur cette insondable Miséricorde. » J'ai rempli le souhait de Dieu, cependant, ce prêtre ne voulut pas reconnaître le langage du Seigneur. Quand je fus revenue de la confession, j'entendis ces mots : « Fais ce que Je t'ordonne et sois tranquille. C'est une affaire entre lui et Moi. Tu ne répondras pas de cela. » 

 1072. 4 avril 1937. Le dimanche de Quasimodo, c'est-à-dire le jour de la Fête de la Miséricorde. Le matin, après la Sainte Communion, mon âme est demeurée plongée en la Divinité. J'étais unie aux Trois Personnes Divines, de telle façon qu'étant unie à Jésus, je l'étais en même temps, au Père et au Saint-Esprit. Mon âme s'est plongée dans une joie inconcevable. Le Seigneur me fit connaître toute l'immensité de la profondeur de Son insondable Miséricorde. Oh ! si les âmes voulaient comprendre combien Dieu les chérit. Toutes les comparaisons, même les plus tendres et les plus fortes, ne sont que de pâles reflets, comparés à la réalité. Ainsi unie au Seigneur, j'ai appris que bien des âmes adoraient cette Miséricorde de Dieu. 

 1073. Me rendant à l'adoration, j'ai entendu ces mots : « Ma fille chérie, écris aujourd'hui, Mon Cœur s'est reposé dans ce couvent. Proclame dans le monde Ma Miséricorde et mon Amour. Les flammes de la Miséricorde Me brûlent. Je voudrais les déverser sur les âmes. Oh ! Quelle douleur elles me causent, quand elles ne veulent pas les recevoir. Fais ce qui est en ton pouvoir, Ma fille, pour étendre le culte de Ma Miséricorde. Je compenserai tes manques. Dis à l'humanité douloureuse de se blottir dans Mon Cœur Miséricordieux et Je la comblerai de paix. Proclame, Ma fille, que Je suis l'Amour et la Miséricorde même. Quand l'âme s'approche de Moi avec confiance, Je la comble de tant de grâces, qu'elle ne peut les contenir toutes et qu'elle les projette sur d'autres âmes. 

 1074. Je protégerai leur vie durant, comme une tendre mère son nourrisson, les âmes qui propageront la vénération de Ma miséricorde. A l'heure de la mort Je ne serai pas pour elles un Juge, mais le Sauveur Miséricordieux. Lorsqu'arrive sa dernière heure, l'âme n'a plus rien pour sa défense que Ma Miséricorde. Heureuse l'âme, qui sa vie durant, puisait à la source de la Miséricorde, car la Justice ne l'atteindra pas. 

 1075. Ecris : Tout ce qui existe est enfoui au cœur de Ma Miséricorde, plus profondément que l'enfant dans le sein de sa mère. Que l'incrédulité en Ma Bonté Me blesse douloureusement ! Ce sont les péchés de méfiance qui Me blessent le plus douloureusement. » 

 1076. Durant la Sainte Messe, la Sœur Maîtresse des novices a joué un chant ravissant qui avait pour sujet la Miséricorde de Dieu. J'ai alors demandé au Seigneur qu'Il lui fasse connaître plus profondément l'abîme de cette inconcevable Miséricorde. 

 1077. Quand j'ai pris congé du Seigneur, avant d'aller me reposer, j'ai entendu ces mots : « Hostie agréable à Mon Cœur, à cause de toi, Je bénis la terre. » 

 1078. 7 avril 1937. 

Lorsqu'aujourd'hui, une certaine personne est entrée dans la Chapelle, j'ai tout-à-coup ressenti une terrible douleur, aux bras, aux jambes, au côté, tout comme Jésus au supplice. Cela n'a duré qu'un moment, mais à cela, je reconnais qu'une âme n'est pas en état de grâce. 

 1079. À un certain moment, j'ai vu le Saint-Père réfléchissant à cette affaire. 

 1080. 10 avril 1937. 

 Aujourd'hui, la Mère Supérieure m'a donné à lire un article sur la Miséricorde Divine, où figurait également une reproduction de ce tableau qui est peint. Cet article a paru dans le « Tygodnik » de Wilno et nous a été envoyé à Cracovie, par l'Abbé Sopocko, fervent apôtre de la Miséricorde de Dieu. Dans cet article sont citées les paroles que Notre Seigneur Jésus m'a dites, certaines expressions sont reproduites à la lettre. 

 1081. Lorsque j'ai pris en main cet hebdomadaire un trait d'amour m'a transpercé le cœur : « Sur ton ardent désir, J'ai hâté la fête de la Miséricorde. » Mon âme s'enflamma d'un amour si ardent qu'il me semblait me dissoudre en Dieu. 

 1082. Cette belle âme qui répand l'œuvre de la Miséricorde Divine de par le monde, est très agréable à Dieu par sa profonde humilité. 

 1083. Bien avant chaque grande grâce, mon âme est soumise à une épreuve de patience, car je pressens cette grâce, mais ne la possède pas encore. Mon âme brûle d'impatience, mais l'heure n'est pas venue. Ces moments sont si étranges qu'il est difficile de les décrire. 

 1084. 13 avril 1937. 

 Aujourd'hui il me faut garder le lit toute la journée. Une toux brusque m'a terrassée, et m'a tant affaiblie que je n'ai plus la force de marcher. Mon cœur brûle d'accomplir l'œuvre de Dieu, mais les forces physiques m'ont abandonnée. Je ne puis en ce moment percer à jour Vos intentions, ô Seigneur. C'est pourquoi je répète cet acte de volonté amoureuse : « Faites de moi ce qu'Il Vous plaira. » 

 1085. Les tentations sont fortes. Tout un flot de doutes s'attaque à mon âme, le découragement est prêt à entrer en jeu.. Mais le Seigneur fortifie ma volonté, et sur elle se brisent, comme sur des rochers, toutes les tentations de l'ennemi. Je vois combien Dieu me secourt de ses grâces, ce qui me soutient sans cesse. Je suis très faible et je dois tout à la grâce de Dieu. 

 1086. Lorsque certains jours, j'ai décidé de m'exercer à pratiquer certaine vertu, je suis tombée dix fois plus souvent, qu'un autre jour, dans l'erreur contraire à cette vertu. Le soir je me suis penchée sur ce problème : Pourquoi aujourd'hui ai-je particulièrement échoué ? Et j'ai entendu ces mots : « Tu as trop compté sur toi et trop peu sur Moi. » Et j'ai compris la cause de mes échecs. 

 1087. Brusque retour à la santé Après avoir écrit une lettre à l'Abbé Sopocko, le dimanche onze avril, ma santé s'aggrava tout-à-coup. Je n'ai pas envoyé cette lettre, mais j'ai attende que s'exprime clairement la volonté de Dieu. Cependant ma santé s'aggrava à un tel point que je dus me mettre au lit. La toux me torturait de si terrible façon qu'il me sembla que si cela devait se répéter, quelques fois encore, ce serait sûrement la fin.

1088. Le 14 avril, je me sentais si mal que j'ai éprouvé des difficultés à me lever pour aller assister à la Sainte Messe. Je me sentais bien plus malade que lorsqu'on m'envoya en traitement. Je souffrais de forts râles et ronflements dans les poumons, et de bizarres douleurs. Lorsque je reçus la Sainte Communion, je ne sais pourquoi, ou plutôt comme si quelque chose m'y poussait, je commençai à dire la prière suivante : « Jésus, que Votre Sang pur et sain circule dans mon organisme malade. Que Votre Corps pur et sain transforme mon corps débile. Que se propage en moi une vie saine et forte, s'il est vrai que Votre sainte volonté est que j'entreprenne l'œuvre en question. Et cela me sera la marque expresse de Votre sainte volonté. » Après avoir ainsi prié, j'ai ressenti subitement une sorte d'élancement dans tout l'organisme, et je me suis sentie tout à coup complètement rétablie. Ma respiration est aussi normale que si je n'avais jamais été malade des poumons et je ne ressens plus aucune douleur. Ce qui est, pour moi, la preuve que je dois me mettre à l'œuvre. Cela se passa le dernier jour de la neuvaine que je faisais au Saint Esprit. 

 1089. Après ce retour à la santé, je me suis trouvée unie à Notre Seigneur Jésus de façon purement spirituelle. Jésus me donna de fortes assurances, c'est-à-dire qu'Il me confirma Ses exigences. Durant tout le jour, je demeurai dans cette intimité avec Notre Seigneur Jésus et je Lui parlai de détails concernant la nouvelle Congrégation. Jésus a infusé dans mon âme force et courage pour l'action et je comprend maintenant que le Seigneur s'il réclame quelque chose d'une âme, lui donne la possibilité de l'accomplir, et par l'intermédiaire de la grâce la rend capable de cet accomplissement. S'agirait-il donc de l'âme la plus misérable, elle peut sur l'ordre du Seigneur entreprendre des choses qui dépassent son entendement.. Et c'est là justement le signe par lequel on peut reconnaître que c'est l'œuvre du Seigneur, si se révèlent en cette âme ce pouvoir et cette force de Dieu, qui rendent l'âme courageuse et vaillante. En ce qui me concerne, au premier abord, la grandeur du Seigneur m'effraye toujours un peu. Mais par la suite, une paix profonde que rien ne peu troubler, pénètre en mon âme, ainsi que la force intérieure, pour l'accomplissement de ce qu'exige le Seigneur à ce moment-là. 

 1090. Et j'entendis ces mots : « Va et dis à la Supérieure que tu es en bonne santé. » Combien de temps serais-je en bonne santé ? Je ne le sais, ni le demande. Je sais seulement que je jouis en ce moment d'une bonne santé. L'avenir ne m'appartient pas. J'ai demandé la santé comme signe de la volonté de Dieu, et non, pour chercher un soulagement à ma souffrance. 

 1091. 16 avril 1937. 

Aujourd'hui, quand le sentiment de la Majesté de Dieu m'a envahie, mon âme a su que le Seigneur quoique si grand, se complaît dans les âmes pleines d'humilité. Plus l'âme s'âme s'abaisse, plus le Seigneur s'approche d'elle avec bienveillance, s'unissant étroitement à elle, l'élevant jusqu'à Son Trône. Heureuse l'âme que le Seigneur Lui-même défend ! J'ai su que seul l'amour a de la valeur, que l'amour est toute grandeur et que rien ne peut égaler un seul acte de pur amour envers Dieu, rien, aucune œuvre. 

 1092. O Jésus, protégez-moi de Votre miséricorde. Et de même, jugez-moi avec bienveillance, car sinon, Votre justice peut me perdre, à juste titre 

 1093. 17 avril. 

 Aujourd'hui, pendant le cours de catéchisme, j'ai été confirmée en la croyance (que je ne comprenais d'ailleurs en mon for intérieur depuis longtemps) qu'une âme aimant Dieu sincèrement, et intimement unie à Lui, bien que vivant extérieurement dans des conditions difficiles, peut vivre pure et intacte au milieu de la corruption.. Rien n'a le pouvoir de gêner sa vie intérieure, car l'immense amour de Dieu lui donne la force de lutter. Et d'autre part, Dieu prend particulièrement la défense de l'âme qui L'aime sincèrement et le fait parfois même de façon miraculeuse.

1094. Lorsqu'un jour, Dieu me fit connaître intérieurement que je n'avais jamais perdu l'innocence. Et malgré les divers dangers où je me suis trouvée, Lui-même avait veillé à ce que demeure intacte la virginité de mon âme et de mon cœur. Je passai alors ce jour en ardentes actions de grâces. Je remercie Dieu d'avoir bien voulu me protéger du mal et également d'avoir trouvé grâce à Ses yeux et enfin de condescendre à m'en assurer Lui-même. 

 1095. Quelques années plus tard, Il voulut bien me le confirmer. A dater de ce moment, je n'ai plus connu aucune révolte des sens contre l'âme. J'ai écrit cela en détail dans un autre journal. A chaque fois que je me souviens de cette inestimable grâce, explose dans mon cœur un nouveau feu d'amour et de gratitude envers Dieu. Et cet amour-là me mène à l'oubli complet de moi-même. 

 1096. Depuis ce temps-là, je vis sous la protection virginale de Marie qui me garde et m'édifie. Je suis bien tranquille près de Son Cœur Immaculé, car je suis si faible et si inexpérimentée que je me blottis dans son Cœur comme un petit enfant. 

 1097. Bien que Dieu m'ait confirmée dans cette vertu, pourtant je veille sans cesse et crains jusqu'à ma propre ombre, tellement j'ai pris Dieu en affection. 

 1098. Cette grâce divine ne m'a été donnée que parce que j'étais le plus faible des êtres humains, et c'est pourquoi Dieu m'entoura de Sa particulière et toute puissante Miséricorde. 

 1099. 24 avril. 

A l'avance, je sens s'annoncer chacune des grandes grâces. Une étrange langueur et un étrange désir de Dieu m'envahissent. Je suis en attente de cette grâce, plus elle est grande, plus grand est le pressentiment, et plus forte, la querelle avec l'adversaire de mon salut. Parfois mon âme se trouve dans un état que je ne peux évoquer qu'en utilisant une comparaison : ce sont deux bons amis, l'un d'eux prépare un grand festin auquel il invite son ami. L'un et l'autre se réjouissent, mais l'heure du festin est fixée. Les moments qui précèdent la grâce, sont si pressants qu'il m'est difficile de les décrire. Ils sont caractérisés par une pénible langueur et un feu d'amour. Je sens que le Seigneur est là, mais je ne peux complètement m'abîmer en Lui, car ce n'est pas encore l'heure. Dans un tel moment, je me suis trouvée plus d'une fois tout à fait démunie de grâces tant d'esprit et de volonté que de cœur. Je demeure toute seule et j'attends L'Unique Dieu. C'est Lui- même qui arrange cela en moi avant Son arrivée. 

 1100. 23 avril 1937. 

 Aujourd'hui j'ai commencé trois jours de retraite. Le soir, j'ai entendu dans mon âme ces paroles : « Ma fille, sache bien que c'est à toi que Je parle tout particulièrement par l'intermédiaire de ce prêtre afin que tu ne doutes pas de ce que Je requiers. » Dès la première méditation, les paroles de ce prêtre à propos de mon âme m'avaient frappée. C'était les paroles suivantes : « Il m'est interdit de contrecarrer tant la volonté de Dieu que Sa complaisance, quelles qu'elles soient. Puisque je me suis convaincue de la vérité et de l'authenticité de la volonté de Dieu sur moi, j'ai le devoir de l'accomplir, personne ne peut me libérer de ce devoir. Quelle que soit cette volonté de Dieu, du moment que j'en ai connaissance, je dois la remplir. » C'est là un petit aperçu, mais toute cette méditation m'a pénétré l'âme et je n'ai aucun doute, je sais ce que Dieu exige de moi et qu'il me faut accomplir.   

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