Amende honorable a Jésus-Christ, pour les outrages.

Amende honorable a Jésus-Christ, pour les outrages auxquels il est en butte dans la Très Sainte Eucharistie.

Ô aimable Jésus! quand je pense à toutes les manières dont vous êtes déshonoré dans le Sacrement de votre Amour, hélas! quel affligeant spectacle se présente à mon esprit! 

Combien d'infidèles ne vous connaissent même pas! combien d'hérétiques vomissent le blasphème contre vous! combien de libertins font de ce mystère un sujet de raillerie!

combien d'impies ont profané votre corps Sacré en le foulant aux pieds! combien de pécheurs renouvellent l'attentat de Juda, et par leurs communions indignes se donne la mort lorsque vous souhaitez leur communiquer une vie toute divine! combien de chrétiens ingrats et indifférents négligent de venir à vous.

Ah! mon bon, mon tendre maître, combien je désirerais vous offrir une réparation capable de compenser, de surpasser même tant d'outrages! Mais, hélas! que suis-je moi-même à vos yeux pour vous offrir une réparation qui vous soit agréable? Hélas! ma conscience m'accuse: moi-même je ne vous ai que trop souvent, que trop longtemps contristé par tant de dissipation dans vos saints temples, par tant d'indifférence, tant de froideur à répondre aux touchantes invitations de votre Amour: hélas! peut-être même en m'asseyant à votre table, pour vous trahir par un perfide baiser, pour vous placé dans mon coeur sous les pieds de vos mortels ennemis, le démon, le péché.

Ô vous, Père plein de miséricorde! vous que la faute offense, mais que le repentir apaise, laissez-vous toucher par la profonde douleur que j'éprouve maintenant de toutes mes offenses passées, et m'ayant pardonné, m'ayant rendu pur de nouveau à vos yeux, permettez-moi de m'associer à tant d'âmes saintes qui viennent chaque jour prier pour ceux qui ne vous prient pas, et vous offrir les ardeurs de leur amour pour ceux qui ne vous aiment point, Ô Dieu cependant si aimable, si prodigue de bienfaits!

Ah! Seigneur, tendre Jésus! si vous faites vos délices de demeurer parmi les hommes, je ferai désormais mon paradis sur la terre de vous adorer, de vous aimer dans le Très Saint Sacrement de l'Autel; je vous y contemplerai à la faveur des lumières de la foi; mon plus doux plaisir sera de vous y entretenir, de vous y rendre, avec mes respects , les témoignages sincères de mon repentir, et mille actions de grâces pour vos ineffables miséricordes à mon égard et envers tous les pécheurs; j'y méditerai vos infinies perfections; je me proposerai pour modèle les éminentes vertus que vous y pratiquez; et tandis que les anges chantent continuellement dans le ciel: Saint, Saint,Saint! le Dieu d'Israël! je ferai partout retentir ces aimables paroles: Loué soit à jamais Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement de l'Autel!

Divin Jésus, aimable Sauveur, accordez-moi la grâce de les prononcer avec toute la Foi, tout le respect, tout l'amour, toute la dévotion de vos fidèles serviteurs, tout le repentir des saints pénitents, durant ma vie, et surtout à l'heure de ma mort.

Ainsi soit-il.

( cette Amende honorable a Jésus-Christ, pour les outrages auxquels il est en butte dans la Très Sainte Eucharistie. a été imprimée le 2 mai 1903).